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Dark Tranquillity ? 



Les ténèbres sont si confortables. Changer d'altitude, changer d’atmosphère, changer d'air, cesser de croire que ses propres croyances sont increvables : la lumière aujourd'hui a été très particulière. Un mal de crâne pas possible, mais que j'ai supporté quasiment tout sourire : la douleur "localisée" je sais incroyablement la supporter. A partir du moment où je sais où elle "se situe" c'est du gâteau mon pote. Et le mal de tête est passé... le calme avant la tempête ? Non pas cette fois... non, cette fois...

La peur s’immisce quand vient la possibilité de voir le monde sous un angle nouveau, sortir de sa zone de confort maladive : cela fait une semaine que j’aurais dû normalement morfler sévère pour avoir été à cours de benzos (les seresta 50 pris n’importe comment > j’crois qu’c’est sa couleur et sa forme de taz qui me fait planer, et le valium consommé comme un goret…) J’aurais du vivre encore, revivre encore deux semaines trèèèès difficiles. Mais là non : le constat est clair, je n’en ai plus envie. La vache, je n’ai pas souffert ! Je réalise doucement que je viens de réussir mon deuil sur l’effet recherché que m’apporte le benzo… la peur d’avoir mal, je l’ai dépassé. C’est même plus que voir le monde, le réel sous un angle nouveau… c’est inexplicable, à quel point je me dis : comment j’ai pu me planter à ce point ? Je vais cependant éviter de trop m’enthousiasmer, mais d’habitude l’effet rebond je le vois arriver un millier de km à l’avance, là… rien, walou, nada… « la lumière au bout du tunnel est un train »… d’habitude OUI. Là non, c’est juste et réellement une lumière.

Je ne me l’explique pas… si ce n’est qu’en janvier j’ai été épaulé, appelé, et même recherché par des personnes qui je pensais avaient coupés les ponts avec moi. Personne n’a zappé le jour de mon anniversaire, alors que perso j'oublie tjrs les dates des proches qui m’entourent. Et je ne parle pas de réseaux sociaux en l’occurrence, j’ai quitté tous les R.S pour X raisons… Il y a eu une magie en janvier, un truc vraiment puissant. Quelque chose de vrai, quelque chose de bien. Alors… je vais bientôt faire une I.R.M pour savoir définitivement ce qui ne tourne pas rond chez moi, j’aurais dû déjà le faire il y a des années… 

Je ne ressens plus aucune tension, aucune douleur centralisée, il n’y a plus rien, au moins pour cette nuit qu’une sorte d’immense… consolation. RELIEF ! Le bonheur... je demande pas grand chose sérieusement. Et je suis tout sauf un gosse capritieux qui tape du pied au sol quand il n'a pas ce qu'il demande. Nan nan, moi je prends sur moi, tjrs, en permanence - et pas la peine d'en faire toute une histoire. Pour moi le bonheur... commence déjà a partir du moment où je ne ressens plus d’impatiences ni aux jambes ni aux bras… j’arrive pas à croire que ça marche. D’habitude j’écris tjrs sous un billet avec l’appui d’une bière forte (à faire marcher les tronçonneuses). Pas cette fois. 

Et ce n’est que maintenant qu'il m'est revenu à l’esprit que j’ai été accro aux benzos (en l’occurrence seresta 50) AVANT la méthadone et le subutex. La toute première fois que j’ai pris un benzo c’était par le biais des médecins du monde, au samu social, dans un hôpital désaffecté faisant office de logement 115 à Nantes. J’ai kiffé l’effet, j’ai adoré ce si soudain et étrange apaisement. Je parle de cela… c’était en 2006 !

Ok mecton… c’est pas une page qui se tourne, c’est un bouquin qui se ferme.

Juste 50mg de quétiapine ce matin et 50mg ce soir. Cette molécule produit inéluctablement sur moi un effet positif. Ce truc marche… ce truc marche… ce traitement de fond - là où s’élaborent « les sutures » - marche.

Juste un mot pour finir… non je ne pense pas avoir une « belle plume ». Dans le sens où je ressens un immense respect pour les personnes qui écrivent comme elles parlent, en se foutant des règles grammaticales, sémantiques, avec des ponctuations aléatoires etc. Je l’ai constaté moi-même : cela prouve le contraire de ce que cela est supposé prouver. Cela prouve de l'intelligence, du discernement, de la grande spontanéité. Et un texte parfaitement soigné et parfaitement "lice" peut désigner la marque d'une personne particulièrement conne. Jamais ne se fier aux apparences... (superposées, comme on le sait…)

Bonne nuit vape

J'avance seul sur la route,
Les pierres du chemin luisent dans la brume.
La nuit est calme, le désert de Dieu à l'écoute
Et les étoiles parlent entre elles.
Le ciel grandiose émerveille,
La terre dort dans une limbe bleue.
Pourquoi suis-je si mal, si fatigué ?
Quelle est ma quête, quel est mon vœu ?
Moi qui n'attends plus rien de la vie
Et qui ne regrette plus rien du passé,
Je cherche la Paix et la Liberté.
J'aimerai m'endormir et m'oublier
Sans sombrer dans le sommeil de la tombe.
J'aimerai m'endormir à jamais
Tandis qu'en moi sommeillerait la vie
Et que doucement je respirerai.


Mikhaïl Lermontov, poète mort à 26 ans, souvent appelé le "poète du Caucase"... Né le 3 octobre 1814.

Nous avons essayé... Oui, oui.




Catégorie : Carnet de bord - Aujourd'hui à  01:00



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