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ça faisait longtemps... 



ça faisait longtemps que je m'étais pas connectée.
Mon premier post date de 2015. L'année ou j'ai commencé les opis.
Et le dernier de début 2017.
Faut dire qu'en me relisant, j'ai un peu honte de ce que j'écrivais. J'étais jeune, j'avais quoi, 19 ans, si ça peut m'excuser un peu wink (et j'ai malheureusement pas trouvé de moyen de supprimer mes messages sur les forums... qqn sait si c'est possible?)

C'était une sale période. Et évidemment, tout était de la faute de LA drogue. La pire qui soit. Il faut bien trouver un coupable, c'est bien plus simple.
Mais avec le recul, c'était loin d'être l'héro, la raison principale de mon mal-être.
Les produits de coupe m'ont probablement fait bien plus de mal que l'héro en elle-même. 
Mais surtout, j'ai souffert de la stigmatisation, du rejet, des préjugés, et par dessus tout de la culpabilité de faire souffrir ma famille.

J'ai appris un mot, il y a un moment. La toxicophobie. Et ça m'a tellement parlé!
( si ça intéresse qqn, il me semble que c'était dans ce podcast, au passage très intéressant: )

J'étais dans une phase assez auto-destructrice. Ma conso était pas du tout Rdr... Je faisais vraiment n'importe quoi. Et probablement, j'aurais pu y passer quelques fois. Mais est-ce que le problème, c'était vraiment les substances?
J'en suis pas si sûre. J'étais juste mal dans ma peau, aucune confiance en moi, complètement paumée.

Au final, ma façon de consommer était problématique, mais ça venait de moi, et pas de la drogue! ça aurait pu être n'importe quelle autre substance. J'ai pas l'impression qu'il y en ai une qui soit pire qu'une autre.
J'ai tellement souvent entendu ce truc, que tout est de la faute de l'héro, et mon comportement en découlerait, et non pas l'inverse.

Bref...
Du coup ça fait bientôt 10ans que je consomme des opiacés, et à peu près 6-7 ans que je consomme de la morphine en IV quotidiennement. 400mg en 3 prises.
Et ça va. Plutôt bien. J'ai un boulot, un chez-moi, je me passionne pour pleins de choses...  Je gère bien ma conso, j'ai appris à consommer de manière plus safe depuis, aucun problème de veines... Bon, une certaine inquiétude quand même, par rapport à l'effet à long terme que ça pourrait avoir physiquement.

Juste parfois, je me sens un peu seule dans ma conso. Je connais absolument personne qui soit dans une situation similaire à la mienne. Et ça me manque d'échanger à ce sujet avec d'autres personnes. Et c'est compliqué avec des gens qui sont pas dans les opis.
Il y a une seule personne avec qui je peux en parler librement, sans jugement de sa part. Mais ce genre de personne c'est rare, du coup, la plupart du temps j'en parle pas, et je me cache.
Et c'est bien un des trucs qui me pèse le plus, de devoir toujours me cacher, par crainte du jugement, du rejet.
J'y perd aussi de la liberté, clairement. Peut être plus du fait de devoir me cacher que de ma conso. 

Du coup, si quelqu'un qui est dans une situation similaire, et aurait envie d'échanger un peu son expérience avec moi, j'en serais super heureuse :)

Catégorie : Tranche de vie - 07 novembre 2024 à  23:01

Reputation de ce commentaire
 
Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)



Commentaires
#1 Posté par : Grekoz 09 novembre 2024 à  03:31
.

 
#2 Posté par : Sufenta 09 novembre 2024 à  18:11
Tu n’est pas seule dans cette situation bien au contraire mais lorsque l’on vit sa vie tranquillement on a pas le recul sur les pratiques d’autres personnes mais je peux te confirmer que des milliers de personnes vives leur consommation de manière adapté avec un travail, des passions, des amis ect

 
#3 Posté par : helena 09 novembre 2024 à  20:58

Sufenta a écrit

Tu n’est pas seule dans cette situation bien au contraire mais lorsque l’on vit sa vie tranquillement on a pas le recul sur les pratiques d’autres personnes mais je peux te confirmer que des milliers de personnes vives leur consommation de manière adapté avec un travail, des passions, des amis ect

J'en doute pas un instant wink
C'est juste que j'en connais aucune de ces personnes, alors que j'aimerais avoir dans mon entourage des gens qui sont dans une situation similaire.
Je pense qu'on est un peu invisibles aussi. Perso, je garde ça pour moi, par peur de la stigmatisation , du rejet, etc. Et je suppose que c'est le cas pour pas mal d'entre nous...


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