Après un an de sobriété totale, les démons ressurgissent. Comme une nostalgie vicieuse des défonces intenses du printemps passé.
A
base d'
opiacés et de benzos en tout genre.
Xanax,
Seresta,
Valium,
Lexomil,
Lysanxia... Toutes ces molécules en -am étaient devenues pour moi synonymes de douceur, tranquillité et d'apaisement. Des journées et des nuits entières entourée d'une bulle de coton, la défonce facile et insouciante. Un jour l'un, un jour l'autre, parfois du
tramadol, selon ce que j'avais sous la main.
Puis vint l'
héroïne. J'en avais déjà fumé, mais la fume c'est quoi ? Comparé à l'
iv...
La première, la plus forte. Dosée à l'oeil, seule dans mon lit, dans le genre "advienne que pourra". Mais j'ai tenu, et ce qui était initialement une genre de ts désespérée mais sans trop d'entrain s'est transformé en quelques 3/4 taquets par jours. Personne n'a jamais su. Et j'ai arrêté du jour au lendemain, avant qu'il ne soit vraiment trop tard.
Pour moi, tout est dans le mental. J'en ai bien bouffé mais j'ai tenu le coup. je n'y ai plus pensé (avec envie en tout cas) pendant l'année qui me sépare de cette période. Mais aujourd'hui, je me retrouve à nouveau seule dans cet appart qui en a trop vu, et les démons ressurgissent de chaque coin sombre de la pièce.
Des comprimés par poignées dansent dans mon esprit. Ils semblent vouloir me câliner, me réchauffer. Car tout est froid en moi.
Je travaille à l'hôpital. C'est un combat permanent. La vue des seringues à insuline me fait frissonner, l'incroyable armoire à médocs qui reste ouverte me fait des sourires aguicheurs, la pile d'ordonnance à côté des tampons de l'établissement, n'en parlons pas... faut pas que j'craque, jamais, j'ai plus le droit à l'erreur
Voilà. Ce n'est que maintenant, un après, que le combat semble démarrer pour moi.
Sinon ça va vous ? Ça fait longtemps. 2 ans je crois, pfiou, ça file...