Depuis Paris, le dimanche, 25 juin 2006
En traitre
ça m'a pris en traitre. C'était peut-être bien inscrit dès le début de la journée. N'empêche, j'ai le sentiment d'avoir été pris en traitre. Et puis là , maintenant, ça traine. C'est là . Installé. Pas même tapis. Ca submerge. Ne sais pas pourquoi. Pas besoin/envie de savoir. C'est là . C'est tout. C'est un fait.
C'est un peu de la colère. C'est beaucoup de la tristesse. C'est soudain. Entier. Total. C'est moi, je crois, c'est tout.
C'est la certitude de l'absurde.
J'ai brûlé mon dernier billet. J'ai acheté du vide. Et je rentre vide. J'ai eu ce que je voulais acheter. C'est pas une envie. C'est pas un souhait. Ni un voeux. C'est plutôt comme un besoin : celui de me dissoudre, et le monde qui m'entoure avec.
Alors je suis rentré, à Berthier. Et Gé n'est pas là . Un autre vide. Pas maÎtrisé, celui-ci. Alors il y a de la peur. Oui de la peur. J'aurai tant aimé le serrer. Surtout ne rien lui dire. Le serrer. C'est tout.
Je vais m'enfermer dans une camisole chimique. Pour la nuit. Pour passer le cap. Tout ira mieux demain. C'est certain. Ca aussi. Mais je sais que c'est là . Depuis toujours. Je sais que c'est peut-être aussi ce qui me tient. C'est ce qui me pousse à m'abimer.
Ce soir je me suis abimé. Je n'ai pas aimé. Et pourtant, j'en avais besoin.