À vrai dire je ne sais trop comment entamer ce blog, trouver les mots et pourquoi j'ai choisi psychoactif pour un adieu à quelqu'un de cher. Un toubib devenu mon ami, il y a 25 ans.
Je pense donc écrire et lui rendre hommage en plusieurs étapes. Et si les mots ne viennent pas j arreterai ce blog.
Décédé il y a environ 1 mois je n'ai appris que la triste nouvelle aujourd'hui.
Vers 1991 je quitte Paris pour la province. Je ne pensais pas à l époque que j y serai resté aussi longtemps. Nouvelle vie soi disant, nouveaux visages, nouvelles mentalités et tout ce qui va avec quand on quitte le macadam parisien.
Donc forcément nouveaux médecins...
Il ne m aura pas fallu longtemps pour me faire connaître des pharmacies, docteurs et tout ce qui touche au corps médical. Je ne peux pas rentrer dans les détails pourtant ça me démange.
Toujours est il que la plupart des médecins me tournent le dos, se passent le mot qu un jeune tox parigot traficote ordonnances et farfouille dans les pharmacies et hôpitaux.
MAIS lui ne me rejette pas ! Jeune toubib il devait avoir à peine 30 ans. Le
subutex n existait pas, il avait compris qu'il était mieux pour moi une
substitution même non conventionnée : le temgesic. Par la suite il me prescrira
subutex puis
méthadone. Même de la
morphine mais pour de bonnes raisons en rapport avec la douleur.
Lui, qu il soit de garde ou pas je pouvais l appeler H24. Plusieurs fois 3h 4h 5h... Du matin il arrivait chez moi débraillé le mec qui se lève quoi. Après avoir parlé devant un verre ou une tasse il repartait après une piqûre de
valium ou
tranxene ou bien il repartait sans rien m administrer. Rien que le fait de discuter avec suffisait à me détendre.
Lui était malade, des os, des hanches. C était vraiment un calvaire jusqu'au jour où il a dû arrêter de bosser. Avec le temps la relation toubib/patient s était transformée en relation amicale donc sa cessation d'activité n a pas empêché de nous contacter. Il a tellement souffert qu il est tombé accroc à la
morphine. Il a pris de la
méthadone pendant un bon moment mais ses douleurs et la
morphine sont vite revenus dans son quotidien.
Toute sa famille en a souffert durant plusieurs années, lui étant la plupart du temps en clinique, rééducation etc... Et s enfoncer un peu plus chaque jour.
Comme je dois faire attention à ce que j écris (par respect pour lui sa femme que j estime beaucoup et ses enfants) je vais arrêter pour ce soir d écrire. J'ai planté le décor, créé le climat de ma "chanson" (Renaud)
Je pense revenir y déposer quelques lignes. Je l aimais beaucoup mon
doc/ami et le voila parti. Loin de ses démons et de ses souffrances. On discutait souvent musique on avait les mêmes goûts. Je pouvais parler de tout avec lui. Par exemple il savait que pour la
buprénorphine je l injectais systématiquement, qu aurait pu t il y changer ? Beaucoup de ses confrères m auraient fermé la porte de leur cabinet. Pas LUI. Lui a fait des pieds et des mains pour m obtenir un traitement
méthadone, chose pas évidente en province dans ces années là.
Et tant d'autres exemples...
RIP "docfriend"
À bientôt les psychos si je ressens l envie d alimenter ce blog et cracher ma peine par les mots.
Bye...