Comme je ne savais pas trop où mettre ça, j'en fais un post sur mon blog.
J'ai toujours été proche de certains milieux underground classés comme dérangeants voir dérangés. La drogue y circule mais ce n'est pas ce que j'y cherchais. Plutôt des sensations extrêmes. La douleur jusqu'à l'abandon, le lâcher prise. La maîtrise de la douleur physique, le contrôle.
Je n'ai jamais eu peur du sang, ça me fascine, m'hypnotise. En tant qu'artiste j'ai toujours eu envie de faire une performance autour du sang menstruel pour expliquer que ce n'est pas sale, expliquer la signification parfois rituellement de la chose.
Et un jour pendant une soirée, une homme posait des aiguilles sur sa partenaire. Tant comme décoration qu'instrument de torture.
Je suis restée fascinée par la technique et les expressions de la femme.
J'ai voulu comprendre et essayer. J'ai pris un trip monstrueux avec une installation très simple à la périphérie d'une zone erogene. J'ai donc suivi un peu le milieu du needle play de loin, mon compagnon de l'époque tournait de l'oeil en se coupant. Donc impossible de vivre ça avec lui.
J'ai donc attendu de longues années avant de rencontrer le maître en la matière. Un pierceur punk très connu de Lyon qui fait des performances à la maison du chaos. Et après une initiation très chouette j'ai commencé à poser des aiguilles sur des cobayes volontaires et heureux.
Et un jour j'ai essayé sur moi divers techniques. Jusqu'à la mise en place d'une aiguille dans la veine du plis du coude gauche après garotage. Je voulais savoir si j'en étais capable. Réussite du premier coup. Mais le flot avec la petite aiguille verte était trop lent et le trou se bouchait trop vite. Je voulais voir mon sang couler. Je suis donc passée à un plus gros calibre une grosse aiguille à
iv ... la taille qui sert au don du sang... C'est vraiment gros, c'est entré et le sang a jailli comme une giclée. J'ai pris un verre doseur et regarder le rouge remplir la chose. J'ai arrêté à un demi litre.
J'étais en transe, défoncée à la
codeine et l'
alcool, j'ai fait un malaise, j'ai repris connaissance il y avait du sang partout mais j'étais en extase totale.
J'ai nettoyé. J'ai dormi.
J'ai attendu la totale cicatrisation et j'ai recommencé. Je me suis peint le visage et le torse avec le sang et j'ai dansé dans mon jardin pendant une heure totalement en transe.
Je voyais mon sang couler et ça me rendait heureuse.
À raison d'un demi litre par mois.
Je pique toujours des aiguilles dans ma peau pour faire joli, ou sur d'autres pour faire joli ou pour faire mal. Mais j'ai arrêté les tirages de sang consciente que je me tuais très lentement. Mais parfois ça me manque. Je bénis l'arrêt de la vente de
codeine libre... sinon je crois que je serai morte.
Merci pour votre lecture.
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