Le vendredi soir, encore légèrement assommée par le contrecoup d'une redescente de speed (et j'enchaîne rarement les prod à ce point), je décolle de chez moi pour rejoindre les amis avec qui je pars. Nous sommes quatre dans la voiture : Paulette, Paulito et Max. Paulette est ma meilleure amie depuis huit ans, Paulito un ami que nous avons rencontré en soirée il y a quelques mois, Max est son ami d'enfance, c'est lui qui conduit. On fait face aux galères habituelles : appeler l'info line, partir tard, arriver au bout de 2 heures de route et se retrouver à faire une boucle de plusieurs kilomètres à la file derrière d'autres voitures qui bouchonnent avant de quitter la départementale et de nous enchevêtrer dans les bois. Pauvre village qui ne demandait certainement pas autant d'agitation, mes sincères condoléances. Quant à nous, nous avons trouvé le spot et nous faisons partie des premiers arrivants : on a « une place de choix pas loin de là où seront les caissons », comme nous ont dit les orga alors qu'on leur tendait le billet pour la donation à l'entrée.
Chaque nouvelle teuf ou festival je me demande si mes vielles chaussures défraîchies vont y survivre, si cela va signer leur arrêt de mort. Elles sont quand même fendues, s’effritent par endroits et n'ont plus leur couleur rose vif d'origine mais elles tiennent le coup. Ce weekend encore elles vont arpenter la forêt et tenir jusqu'à pas d'heure devant les caissons. J'ai hâte et j'en ai des fourmis dans le ventre tellement ça fait longtemps que je ne suis pas allée en free.
Le mur de son vient à peine de commencer à être monté, il fait nuit noire et il fait froid, on est sur 100Kw de prévu, ça prendra toute la nuit, voire un petit bout de matinée en plus, m'annoncent mes amis. On retrouve des connaissances sur place, mais je suis très fatiguée et frigorifiée malgré ma doudoune épaisse. On se pose dans la voiture pour discuter d'à quelle heure qui va prendre quoi, histoire de se coordonner avec mes amis. Au départ nous pensions attendre le petit matin avant de prendre une moitié de buvard, mais alors que j'étais à deux doigts de piquer un somme dans la tente montée avec soin par notre conducteur, mon amie propose que quitte à attendre le son, on drop maintenant. Il est 3 ou 4 heures du matin. Pour une raison que j'ignorais j'ai senti mon amie un peu tendue, sûrement le froid ou la fatigue, je ne sais pas, mais je voyais bien qu'elle n'était pas dans son assiette, que ce n'était pas une bonne idée pour elle de drop maintenant, question 'set & setting'.
On a gobé chacun notre demi carton (sauf Max, notre fidèle conducteur) et on attend que ça monte, cloîtrés dans la voitures sous des couvertures, grelottant. Je vois que Paulette boude encore, j'essaye de lui tirer les vers du nez, sans succès. Ça toque sur le côté de la voiture, Paulette et moi sursautons, alors que Paulito s'exclame : « Oh ! C'est les amis ! ». Il sort de la voiture et salue cinq ou six personnes, Paulette et moi sortons pour regarder. Il nous présente alors toute sa bande d'amis de sa ville d'origine un par un et nous repartons dans la voiture. Petit à petit, j'ai moins froid, je sens j'ai envie de rire pour rien et que ce que je dis tient de moins en moins la route. Je regarde Paulito, il semble très réceptif, comme moi aux effets qui commencent gentiment à nous chatouiller le cerveau. Paulette reste en boule dans un coin et malgré les rires qui nous échappent et notre discours de plus en plus incohérent, nous essayons de l'aider avec Paulito, sans succès.
Le jour se lève et le froid se dissipe, tout devient plus beau. Paulette nous dit que depuis le début elle sent qu'elle est en bad et qu'elle a besoin de se reconnecter à la réalité. Paulito et moi essayons du mieux qu'on peut, encore une fois de l'aide, en plein dans notre perche de l'aide, mais complexe vu notre état. On lui rappelle les bases : que rien n'est réel, que tout est question d'interprétation. Nous rencontrons malgré nous un par un dans cet état les amis de la ville d'origine de Paulito et Max, en en cherchant tant bien que mal un qui serait un minimum sobre. On nous emmène le plus sobre d'entre eux, mais hélas il s'exprime avec trop d'ironie et de second degré pour trois pauvres types perchés : même Paulito qui le connait bien a du mal à suivre, alors ce ne sera pas avec lui qu’on reconnectera Paulette à la réalité.
Je propose à Paulette d'essayer de trouver un stand de RdR pour la rassurer, mais elle est trop anxieuse et ne se sent pas légitime à y aller, elle a peur de les embêter, nous repartons en mission trouver un type sobre.
Par hasard, un ami nous tombe dessus, un peu comme le chat du Cheshire, d'Alice au Pays des Merveilles, mais je sais que Paulette a spécifiquement confiance en lui, il tombe à pic. Il est à peine défoncé, mais semble rester très lucide alors en quelques phrases, il rassure Paulette qui nous annonce que son bad est enfin terminé vers huit heures du matin. Elle me glisse dans l'oreille : « Désolée, Aidee, je t'avoue j'avais froid, j'étais pas bien et surtout j'étais un peu jalouse que Paulito et toi vous vous parliez beaucoup avant qu'on prenne le carton, ça doit être ça qui m'a fait tourner en bad...Merci d'être restée avec moi. »
Pendant ce temps, le mur de son n'est pas encore prêt, nous prenons connaissance des lieux gambadant ici et là dans la plaine. Paulito et Paulette enchaînent pétard sur pétard en explorant les lieux. Le soleil d'automne pointe le bout de son nez, mais le son n'est toujours pas là, dans ma tête je pense : « Courage aux orga, vu le temps que ça prend, ça doit être du lourd. ». Je me concentre sur mes hallucinations visuelles, la nature, ses couleurs et je me sens bien malgré le froid. Je vois les traits de visage de mes amis accentués : l'un a un grain de beauté que je vois ressortir en relief et l'autre a le visage ovale que je vois en forme de poire, par exemple. Les arbres dansent autour de moi et l'herbe ne fait qu'un avec moi : mes pieds sont comme les racines de la plante que je suis.
Un horrible bruit d'hélicoptère se fait entendre. Je sors de la voiture avec mes amis : en effet, un hélico de police un peu proche du sol à mon goût fait des allées et venues au dessus du site. Je n'ai jamais vu ça sur le peu de teufs où je suis allée, mais les gars nous disent que c'est habituel. Par contre, ce qui ne semble pas habituel c'est sa façon de voler : il est proche du sol et vol de travers, fait des loopings et mouvements sans queue ni tête. C'était si étrange que je me suis demandé si ce n'était pas dû à mes hallucinations, mais notre conducteur totalement sobre semble aussi choqué que nous. L'hélicoptère finit par partir, mais on se regarde tous les uns les autres encore sous le choc de la scène à laquelle nous venons d'assister, comme pour se questionner du regard savoir si les autres ont vu pareil. On éclate tous de rire et Tom dit : « Oh le mec, il était défoncé ou quoi ? J'ai jamais vu ça. »
Vers 11 heures, je suis encore bien perchée et le son démarre, encore timidement : le sol commence à trembler, je le sens vibrer, alors que j'y suis assise et je suis bien, j'adore ça. Je me rapproche légèrement des caissons et je vois que des orga sont encore en train d'installer le mapping pour cette nuit, escaladant les échafaudages au dessus des caissons qui émettent du son déjà puissant. Le son est là, il n'en est qu'à ses premiers batifolages, mais le mapping final reste un total mystère encore à ce moment-là. Je regarde mes ongles colorés tout beaux, fraîchement manucurés en institut, posés à même la terre et je me dis : ma prothésiste ongulaire doit pas s'attendre à faire ça pour que je finisse à me rouler dans la gadoue devant des caissons, je souris en trouvant cette pensée drôle et je la note aussitôt. J'ai l'impression de manger en boucle mes cheveux, je mastique dans le vide, je n'aime pas trop cette sensation, mais je me souviens qu'à presque chaque trip je ressens ça, alors je me change un peu les idées, je tente d'en faire abstraction.
Un ami nous accoste, il nous apprend qu'il y a une sorte de contre-teuf dans la teuf (enfin j'appelle ça comme ça, mais il s'agit simplement d'un petit chapiteau à l'écart dans les bois où certains s'essayent au mix, un babyfoot est à disposition et des crêpes ou gaufres sont à la vente), on s'y rend en riant, on découvre l'endroit froid et ombragé qui contraste avec l'ambiance de cirque joyeux qu'il y règne, on découvre un peu cet univers, et alors que l'ami qui nous avait conduit ici tente de nous motiver à partir sur un babyfoot, on se carapate en vitesse dès qu'il a le dos tourné, en pouffant comme des gosses qui auraient fait une bêtise : nous revenons en direction du son.
J'ai ensuite décidé de m'isoler dans une tente au chaud et au sec pour me reposer vers midi le samedi, encore bien perchée. Ce fut une expérience riche sur le plan sensoriel comme sur le plan psychologique. Mon cerveau sous acide et le son fort qui fait vibrer les sous sols me font vite imaginer des dingueries en zappant vite, passant du coq à l'âne et s'arrêtant sur un peu tout et n'importe quoi. Je profite d'être un peu isolée sur le plan sensoriel, enfermée dans ma tente presque dans l'obscurité totale pour me concentrer sur le potentiel du LSD dans un cadre différent de d'habitude. Je vois tout et n'importe quoi, une soucoupe volante, des extraterrestres, des toupies qui me tournent autour, une ouverture sur une dimension parallèle, des temples en pyramides égyptiennes et deux voitures qui rentrent en collision mais sans dégâts...Voici ce que j'ai vu seule, dans la tente, perchée, j'ai trouvé ça presque amusant. Après ma petite sieste à demi-éveillée, je suis ressortie de la tente et mes deux amis Paulette et Paulito m'ont accueillie tout contents.
Je me suis sentie forte psychologiquement pour la première fois de ma vie. Peut être même la première fois que je me fais un compliment. Et même, j'étais venue à cette teuf sans une once de maquillage sur mon visage, juste en jean avec ma doudoune arc-en-ciel, suite à mes raisonnements poussés lors de mon trip sous speed, quelques jours auparavant (voir mon dernier TR). Je me sentais jolie sans artifice j'étais heureuse. Pour une fois dans ma vie je ne me détestais pas et j'avais confiance en moi.
Je commence comme à chaque fois à me poser trop de question : et l'écosystème dans tout ça, la nature ? C'est des gens qui aiment la nature ou bien ? Après tout il y a des événements festifs beaucoup plus polluants mais juste comme ils sont en toute légalité on ne leur crache pas dessus. Un festival de musique, c'est équivalent voire limite plus polluant je pense, mais les gens ne diront rien. Enfin...je ne sais pas, je suis juste une pauvre meuf perchée qui pense trop, je n'ai pas de doctorat en développement durable pour affirmer ça.
Vers 14h, le gros du trip est passé, on décide avec Paulito et Paulette de drop notre deuxième moitéi de carton. Comme à chaque fois que je prends de la drogue je pense : « Désolée maman, papa...je me drogue. » puis je me rapproche des caissons et je danse, me laissant emporter par ses mélodies et ses basses.
Vers 16h et demie, mon amie Paulette, qui a une relation particulière avec les taz (ça devait faire un mois qu'elle n'avait pas touché de cachets d'ecstasy, elle se sortait tout juste d'une forme d'addiction l'été dernier, elle en prenait jusqu'à deux par jour) propose sur un coup de tête qu'elle et notre ami Paulito se prennent un taz. Nous n'avions pas d'argent, mais Paulito avait des amis sur place qui en avaient sur eux, alors ni une ni deux, il est parti en chercher. Intérieurement je me questionne. Ces dernières semaines j'étais pas mal intriguée par le mélange appelé « candyflip », mais à la fois j’étais sur une si belle lignée de trois mois de pause…Que faire ?
J'en étais à 3 mois pile poil de pause sans MDMA, peut-être que je pourrais aller jusqu’à quatre mois, ou même six mois, qui sait ? Mais d’un autre côté, serai-ce le moment idéal ?...Paulette était en train de découper les cachets bleus que Paulito venait de lui ramener et je me suis écriée : « Ok, les gars, je partage avec vous. » Le choix était fait, c’était un « signe » (je ne crois pas vraiment au destin et tout ça, pourtant), depuis des semaines que je suis intriguée par le candyflip (le mélange LSD et MDMA) et là on me le propose sur un plateau d'argent en pleine perche.
Notre ami nous avais prévenu que ses taz il les achetait sur le deep web et qu'ils étaient particulièrement chargés en MDMA, il les avais fait analyser lors de sa dernière commande « en gros ». C'est un habitué qui aime bien prendre des bonnes doses alors il nous a prévenu de ne surtout pas gober un cachet entier. Je ne saurai pas dire si c'était le LSD combiné au taz ou le fait que le taz était chargé, mais rien qu'un demi m'a plus assommée que n'importe quel taz pris auparavant, même les plus « forts » que j'avais pu connaître. Heureusement qu'on s'est contentées d'un demi. J'ai senti la montée en 20 à 30 minutes à peine. Ça a comme relancé mes hallucinations du LSD, mais d'un coup j'ai senti mon corps en surchauffe et j'ai eu le besoin irrépressible de boire une grande quantité d'eau alors que j'avais assez peu bu d'eau depuis notre arrivée sur place. Mes hallucinations sont devenues différentes, s'éloignant des habituelles fractales et formes abstraites, créant des choses plus précises, plus artificielles, plus rapides.
Je ne sais pas si certains partagent mon avis, mais les hallucinations du LSD, j'ai réalisé à ce moment-là parfois rendent les gens autour et moi-même « laids » en exagérant des détails, des formes, des couleurs, comme une caricature (en soi je trouve ça incroyable, mais je parle de « laid » au sens de la beauté selon la société disons), car le mélange avec la MDMA ajouté me donnait des hallucinations amusantes, précises, colorées mais qui défilaient à une vitesse folle. Les gouttelettes de pluie sur le pare-brise des voitures prenaient la forme de personnages aux grands yeux très mignons comme dans des « shōjo » manga un peu old school Le visage de Candy s'est dessiné avec un grande précision avec les gouttes de condensation sur la vitre de la voiture. Petit à petit j'ai senti que j'avais du « lag », que je ramais, que je voyais tout autour de moi « frame » par « frame » de façon un peu saccadée comme un filtre insta**** qui fait voir tout au ralenti avec un effet de flou. Comme s'il y avait de la « reverb » dans ce que je voyais.
(avec du recul la partie où ma vision avait du « lag » c’était juste clairement un signe de surdose de MDMA)
L'ouverture du show de nuit arrive, les luminaires et miroirs qui étaient encore en cours d'installation durant l'après-midi, bien en retard, sont enfin prêts à nous offrir un merveilleux spectacle : un mapping comme je n'en ai jamais vu, même mes amis habitués des teufs sont comme des gosses à Disney et m'affirment que je ne verrais pas ça partout. Le spectacle de lumières s'ouvre sur de la dub et j'ai une révélation sur le peu de lucidité qu'il me reste : j'aime bien la dub, même j'aime carrément en vrai. J'en écoutais déjà quelques sons de temps en temps, mais j'avais tendance à « pas assumer » d'aimer ça dans mon entourage qui s'en semble pas spécialement friand. A l'occasion je me laisserais tenter par des soirées de dub, tiens, mais jamais avant ça je n'y avais songé, je pensais vraiment n'aimer qu'un ou deux sons, mais là j'étais en train d'apprécier une heure entière de set, alors que je viens d'habitude surtout pour les sets d'acidcore et de mental. Les lumières s'enchaînent et je deviens clairement dans un salle état. Enfin, dans un état où je vois des hallu plutôt cools avec les lumières et le mapping, mais dans un état qui commence à être presque trop déchiré au point où je vois tout qui se passe au ralenti en saccadé. Je me gère et j'ai toujours été fière de me gérer, mais je commence à flipper un peu, je pense de façon anodine : « Et si je subis des attouchements ? Je m'en rendrais même pas compte dans l'état où je suis ? C'est dangereux ? »
Je demande aux mecs à revenir à la voiture, me poser un peu et surtout si l'un d'eux peu m'accompagner aller pisser dans les bois. Je deviens carrément parano, alors qu'à la base je voulais juste profiter du meilleur de la teuf. Je fais mes besoins dans la peur en regardant partout autour de moi, je me rhabille en vitesse et nous revenons à la voiture. Je me pose cinq minutes, je bois de l'eau et d'un coup j'entends Paulito qui crie : « Eh tu fais quoi ? » et un de ses amis que je ne connais pas enchaîne en me regardant : « Tu le connais ? », je me tourne et je vois un mec totalement inconnu collé à moi par derrière train d'effleurer ma cuisse à cet instant, sous le choc, je m'éloigne derrière les garçons qui mettent un coup de pression à l'intrus pour le faire partir et lui expliquer qu'on ne touche par les gens sans leur consentement . J'aperçois Paulette, mon amie de toujours, assise à l'arrière de la voiture, sa vision me rassure, mais je vois qu'elle aussi est sous le choc. Je comprendrais plus tard qu'avant de se frotter à moi, le pauvre type était allé caresser le visage et avait tenté d'embrasser mon amie. Après cet événement, ma paranoïa n'était clairement pas calmée, elle avait carrément été attisée par la tournure des événements, je voyais des hallucinations qui ne ressemblaient à rien de ce que je connaissais, ce n'était pas le L ni la MDMA, c'était le mélange des deux : le candyflip.
Un bon set de tekno bien à mon goût était en train d'arriver au niveau des caissons, mais hélas vu ce qu'il venait de se passer ainsi que mon état pas assez lucide à mon goût, j'ai décidé de revenir à la voiture rejoindre Paulette, qui a les clés. J'ai jusqu'à présent pas mal sous-estimé la dangerosité aujourd'hui du milieu de la free pour une gamine de mon âge parfois complètement droguée. Ce n'est pas si dangereux, mais le danger existe bel et bien, où qu'on aille.
Paulette me voyait fermer les yeux et soupirer à plusieurs reprises, elle m'a alors demandé : « Ça va ? », j'ai acquiescé, un peu ailleurs pour la rassurer. J'attendais simplement que ça passe. Je fermais les yeux, je voyais des lumières flashy qui défilaient à la vitesse de l'éclair, je voyais par moments des scènes obscènes, puis cela disparaissait une fois les yeux ouverts. Mon imagination créait des sortes clips vidéos extrêmement rapides alors j'ai lutté pour garder les yeux ouverts et juste passer le temps. Je me suis simplement dit que ça allait passer, que ça n'était qu'un état momentané, ça allait redescendre à un moment ou à un autre.
Paulito nous a rejoint et il nous a proposé de nous reposer dans la tente. Nous avons donc passé la nuit dans la tente avec Paulette, les garçons surveillaient de temps en temps que nous ne soyons pas dérangées par un inconnu. Je n'ai pas l'impression d'avoir réellement dormi cette nuit-là, mais le temps est passé relativement vite en mon sens et je ne pense pas être non plus restée éveillée tout le long. Vers sept heures du matin, je secoue Paulette et elle comprend à mon regard que je demande à aller faire mes besoins, elle me répond juste un « Moi aussi. ». On sort de la tente pour aller chercher Paulito, il nous accompagne. Le jour se lève et le cauchemar prend fin : je suis à nouveau assez lucide pour aller au son. Dans la nuit j'ai entendu depuis la tente qu'il pleuvait beaucoup alors je change de chaussures et enfile mes bottes de pluie : j'ai bien fait, car la fête s'est transformée dans la nuit en gadoue party. De la gadoue, oui, mais plus on se rapproche des caissons, plus ça ressemble à une mare de boue. Paulito et Paulette ont gobé un demi taz à nouveau, mais de mon côté, je m'arrête là. Déjà que celui de la veille n'étais pas prévu, on va s'en tenir à ça et laisser mon pauvre corps se reposer. Paulette m'a dit qu'elle avait redrop « pour avoir l'énergie de tenir ce deuxième jour », quant à moi, tant pis je préfère tenir le temps que je peux sobre et me reposer après. Je tape de la patte un peu timidement moins près des caissons que la veille, j'aime le son, mais je suis pas spécialement chaude à l'idée de me rapprocher plus près. De plus, avec la redescente d'un peu tout (alors que j'étais déjà fatiguée d'un trip sous speed juste deux jours avant) me frappe de plein fouet. Je suis fatiguée et je ne cesse de bailler, mais je reste une ou deux heures en continu devant le son : heureuse d'avoir été là pour un set d'acid et un de mental : tout ce que je voulais.
Environ trois heures plus tard, j’ai tapoté l'épaule de Paulito, en pleine montée avec Paulette et je leur ai dit que je revenais à la tente. J'ai pioncé deux bonnes heures et ça m'a fait du bien. A mon réveil, j'ai aidé notre conducteur à ranger la voiture et je suis revenue au son. Nous avons fini par repartir direction notre ville d'origine, épuisés, non sans peine avec la boue qui s'était créée dans la veille.
Nous sommes donc partis hors de la forêt, rejoindre la civilisation. C'est ainsi que se termine notre épopée, la tête dans le pâté. Je suis rentrée chez moi et j'ai dormi à l'instant même où j'ai refermé mon appartement à clé, tombant de tout mon poids sur mon lit. J'ai dormi presque quinze heures sans m'arrêter et j'ai passé trois jours à être clouée au lit en ayant des migraines, dans un état un peu morose, mais étrangement je suis ravie de l'expérience. J'ai aimé ce que j'ai vécu, ce fut une riche expérience, et je suis heureuse des enseignement que j’en ai tiré.
(nous sommes deux semaines après les événements, je vous rassure tout va mieux)
Bon trip à vous, prenez soin de vous :)
Catégorie : Trip Report - 11 décembre 2023 à 16:07
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