Réflexions après mon rendez vous d'hier après midi avec ma psychologue du
CSAPASouvent, on parle de l'écriture
car elle est centrale dans ma consommation
et oui je suis persuadée depuis longtemps que ce qui me fait revenir à ca,
c'est pour l'écriture
c'est pour retrouver cette facilité
me permettre de créer un espace temporel consacré à ça
retrouver une motivation pour créer
dire des choses
avoir envie de raconter ces petites histoires
les miennes
et celles des autres que je croise
souvent, on parle de l'écriture
car oui, je consomme pour écrire
et je n'y arrive plus
ou presque
sans ces nuits blanches
souvent
je pense que tout commence avec ce mouvement
cette danse de la carte sur des petits morceaux blancs
que j'écrase et que je transforme
en
poussière et que sans ça non
c'est tellement plus difficile d'écrire
mais si
finalement ...
Peut etre que ce n'est pas que pour
retrouver l'écriture
Peut être
que l'écriture
elle arrive
après
quand c'est rendre ce trop plein
ce moment où on ne peut plus garder
à l'intérieur
elle est peut etre là pour faire sortir
tout ça
ce trop
qui bouillonne
qui déborde
qui veut s'enfuir
peut être que l'écriture
elle arrive après
ce que je recherche vraiment
et que quand elle arrive
j'ai déjà trouvé
ce que la
poussière de lune
me donne
peut être
que je me suis trompée
tout à coup ce matin
dans cette torpeur
cet essoufflement
ce doux nuage enbrumée
les doigts glacés
le nez qui picote
et les narines qui sifflotent
j'entrevois ce matin
autre chose
qui m'avait échappé
ca ne change surement
pas grand chose
mais peut être
un peu
quand même
Et si finalement
ce que je poursuis à travers
tout cela
c'est simplement me reconnecter
pendant quelques instants
le temps de quelques heures volées
à la nuit
me reconnecter au Pays de Nulle part
aux petits tiroirs plein de
poussièresqu eje garde discrètement
dans une petite pièce secrète
au fond de ma maison
une petite pièce
que personne ne connait
derrière une porte fermée à clé
derrière cette vieille porte qu'on croit condamnée
si finalement
les écrans noirs de mes nuits blanches
était le seul chemin
que je connais
pour prendre le petit passage secret
celui qui mène aux cauchemars enterrés
aux hontes qu'on tait
aux moments
si flous
qu'on ne sait plus vraiment s'ils ont un jour existé
aux petits instants
et aux dérives
et aux folies
qu'on se persuade d'avoir oublié
et pourtant
ils sont là
malgré tout
et je crois que j'aime bien les retrouver
ces vieilleries du greniers
y revenir
retourner dans les petits coins secrets
qu'on laisse de coté qu'on pensait
pouvoir garder derrière
des portes fermées à double tour
sans que ça fasse aucun bruit
en espérant
qu'avec le temps
ca finisse par disparaitre
s'évaporer
comme les pousssières qu'on balaie
et qui s'envolent sans qu'on s'en apperçoive
c'est vrai
je les mets de coté tous ces moments là
je les garde dans le noir en me disant que ça n'existe pas vraiment
et pourtant quand je les retrouve
quand je les libère
quand je les laisse sortir de la cage
à chaque fois
il me semble bien que je respire un peu mieux
dans ces heures volées pendant lesquelles
j'ai un peu de
poussière de lune
celle qui emporte
les battements de mon coeur
quand je retourne dans ces petits recoins
que je me souviens
de ces petites bulles
dont j'ai honte
mais pendant lesquelles
pourtant
je me suis sentie tellement
vivante
tellement
vibrante
pendant quelques heures
qui semblent être trop folles
pour être vraiment réelles
quelques heures
pendant lesquelles ma vie fictionne
je reviens toujours
à cette petite fille
qui cherche son souffle
à cette jeune femme
qui manque d'air
à cet héritage qui
m'oppresse
et pourtant m'inspire
et que j'aime tant
encore
exprimer
j'aimerai bien passer
à autre chose
raconter d'autres histoires
mais c'est toujours celle ci
que j'ai envie de raconter
que j'ai besoin de raconter
j'y reviens
encore
et ce soir ça me donne la nausée
me retourne le coeur
et après ces lignes blanches
c'est du jaune qui sort de mon corps