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Dix ans déja. 



J'ai retrouvé ça dans les archives d'ASUD, ca me rajeunit pas bordel, mais à  relire c'est encore un des trucs que j'ai fait de mieux je crois..

L'étranger:

J'ai aperçu dans mon miroir ce matin, un reflet maladif que je n'ai reconnu, il n'était pas le mien.
« Est-ce bien moi ? Que m'est il arrivé ?  Je n'ai jamais eu cette tête la… Ou peut être l'avais déjà  hier, je ne sais plus trop bien,  mais ne m'en souviendrais-je pas ? »
Depuis combien de temps fais je semblant de ne pas me voir changer, je ne saurais le dire. Mais il me semble bien loin, le temps du narcissisme enjoué, je ne vois plus ce visage aux traits fins, je n'ai plus rien à  admirer, rien qu'un visage tendu au teint terne et cireux, un sourire de travers et des yeux vitreux.
Je regarde mon corps nu, il me rappelle les déportés,  plus qu'un fantôme famélique, un pale reflet d'humanité. « Depuis quand n'ai-je plus mangé ?  Surement une éternité, j'ai oublié ce qu'est la Faim.» 
Mes os paraissent prêts à  briser, fragiles brindilles sous ma peau tendue. « Peut être ont-ils déjà  rompus ? J'ai un mal fou dans tout le corps, j'en arrive à  ne plus bouger.»
Je regarde ces bras tuméfiés, qui ne sont plus qu'une vaste ecchymose le long d'un réseau veineux. « Ces bras sont ils les miens ? Que dire de ces mains gonflées ? Les miens étaient d'une chaire bien rosée, ceux là , je n'en peux dire la couleur, du jaune pale au violet foncé ils prennent toutes les nuances. Il y a aussi toutes ces croutes que je n'avais jamais remarqué. »
Je regarde mon âme, et je n'y trouve plus qu'un grand vide, rien que le froid laissé le manque. Même elle je la trouve émaciée, affamée par l'état de siège, ma volonté a déjà  abdiqué, elle a bien vite fondue devant les promesses chaudes et sensuelles, de cet assiégeant qui m'enferme dans un corps que je ne connais plus.
Seigneur j'étais autrefois, d'un royaume riche et vigoureux, j'y suis maintenant pris au piège. Retranché dans mon bastion en ruine j'observe mon fief à  feu et à  sang, ce royaume qui crie famine, sous le joug oppressant, de mon ennemie l'héroïne.

Catégorie : Témoignages - 04 février 2015 à  04:28



Commentaires
#1 Posté par : 'Nrockandrolls 04 février 2015 à  09:59
Ton texte est de toute beauté. ya quelques psycho qui écrivent vraiment bien sur PA.
J'aime beaucoup ton style poétique  et fluide.

 
#2 Posté par : Mith 04 février 2015 à  12:02
Mirchi!

Disons que j'ai toujours eu l'impression de mieux écrire dans les époques ou je pétais vraiment des plombs, maintenant la machine à  du mal à  se remettre en route, c'est un des textes de l’époque que je préférais, et dans mes souvenirs y avait un deuxième texte qu'allait avec, faudra que je déterre ça (^-^)

Mais après le dodo, déjà  30h sans fermer l’ œil, alors deux valium et au lit ^^

 
#3 Posté par : Mith 04 février 2015 à  19:39
Et voila le suivant déterré des tréfonds du passé, à  l'époque c’était mon préféré, mais à  la relecture autant j'adore la musicalité du début autant je trouve la fin bancale, voire un peu téléphonée... D'ailleurs si quelqu'un a quelques conseils d'écriture! (Faudrait p'tet juste que je me remettre à  lire un peu de vraie litterature, j'voulais lire Howl de ginsberg mais j'arrive pas à  trouver le ebook en fr. hmm)

Ma prison:
Envolé, le fantôme qui a plané sur toi, passée, la première vague de chaleur, alors même que tu retires l'aiguille, plus qu'un léger picotement dans le bout de tes doigts, sac et ressac et puis plus rien, tu touchais presque la plénitude, maintenant voila le grand vide, avec son ombre froide et mordante, cette petite boule dans le creux de ton ventre, qui te dévore, te déchiquette, déchire lentement tes entrailles, et recrache son poison; s'insinuant dans le moindre recoin de ton être, rampant au creux de tes veines sclérosées, ses noms sont légion, celui-ci est manque, il est ton frère, ton démon, le virus qui ronge ta santé, celui qui te borde le soir dans ton lit de misère, te tire du lit le matin avec sa main de fer, met le feu a tes muscles, et te susurre a l'oreille, le mot le plus doux jamais fait sur la terre, douloureux a entendre dans ce corps de douleur, et pourtant plein de promesses qui réchauffent le c œur, ses noms sont légion, on l'appelle Héroïne, elle est ton vice, ta passion, ton fardeau de douleurs.

Malheureusement les deux seuls texte de l'epoque retranscris sur support info, tout le reste est quelques part dans 3 ou 4 grands cahier Oxford format A4, mais ou? Impossible de me rappeler... hmm

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