Non à la psychiatrisation, systématique de « la prise en charge des addictions » !
Epidémie, Père Lachaise et Fleury...Le stigmate de la crise passe par la pompe dans le caniveau de la rue, et jusqu’à la rue de la pompe, funèbre.
D’abord un retour (pré)historique sur la politique envers le public « toxicomane » puis « le soin des addictions ». On ne soigne jamais que des humains, quelle est la place de l’humain qui pousse la porte, d’un lieu intimidant, pour survivre, et devient dépendant de ses aidants?
Bilan
Où en sommes nous ? Quel est le rôle et la place laissée à l’usager, à celui qui sollicite et bénéficie des services gratuits des
CSAPA et
CAARUD ?
Mon point de vue, sur les trente dernières années (qui n’intéresse pas le
csapa pourtant entre usagers on ne parle que de ça).
En psychiatrisant à outrance,
on a exclu le savoir du toxicomane,
et on s’est coupé d’un public, forcé à louvoyer dans un système qui infantilise, en négligeant le sujet devenu objet de soin après avoir été longtemps le délinquant agissant, acteur, pris de passion , il est maintenant le «malade» qui n’est pas apte, à évaluer son état.
Etant un enfant de la
RDR, initié au
brown sugar par les grands frères, ceux nés dans les 60’s et qui furent fauchés par la répression. Mourant, de la faute de la variabilité de la puissance des produits, mais surtout de l’absence de traitements de
substitution, à part le
néocodion. Et, à mon époque la
buprénorphine sous dosée, le temgesic, dix boites pour avoir du sub 8mg ! Je dis ça au pif.
Le manque était une partie de la vie quotidienne du junki.
Qui l’assumait,
souvent au détriment des poches, de ses proches.
Là aussi, le prix de la prohibition.
L’alternance de passages de
sevrage subit, à des soulagements à
base de poudres blanches, roses, brunes, toutes re-re-re-coupées, ou moins…pire! Enfin « dans le temps la
came était meilleure » ou c’est surtout que c’était plus cher?
Avec le prix d’un quart de smic de 84, 1000 francs à peine, t’avais en képa : 10 shoots !
Aujourd’hui t’as entre 5 et 10 grammes pour 200 euros. Et tu peux pas comparer uniquement les avant et le présent, dans le passé il y avait de la daube, et si tu veux de la bonne cheblan, c’(est pas ça qui queman, même maintenant. Par contre, Hélène a moins la côte, c’est caroline qui est reine. Depuis qu’elle fait des passes à pas cher! L’héro est descendu à 10e en Haut de France depuis plus de 10 ans. Et si tu passes la frontière belge on t’avance la
coupe et on t’ajoute un échantillon de coco ! Et celle là est la plus pure qu’on est jamais eu quand on ne s’appelle pas Keith Richards. Partout en Europe, les OD de C remplacent les dépressions respiratoires des junkis de sanisette, par des crises de convulsion suivi d’arrêt cardiaque.
Les OD étaient légion. On a endigué le phénomène grâce au
subutex et sa relative accessibilité. Au prix d’un important détournement ou mésusage, sans jugement, on est là aussi dans le bricolage répressif.
Curieusement c’est avec la
RDR qu’on a commencé à voir des seringues dans les bacs à sables, soi disant. Et oui, avant on prêtait sa pompe mais jamais ne la jetait, on la gardait ! L'aiguisait sur un grattoir de boite d'allumettes, la faisait bouillir...
On se mis à échanger dans des distributeurs, pour une seringue usagée, on te donne un jeton, pour le jeton la machine te donne un
stéribox, kit avec 2 seringues. On trouve beaucoup plus de verre cassé des
alcools divers…
Mais la pompe trouvée dans la cage d’escalier de la cité, reste avec l’OD, dans la presse papier, la plus évidente des images de « la guerre à la drogue », à l’époque guerre aux toxicomanes, puis aux dealers. Pendant que l’auvergnat kabyle vous ressert un calva, vous pestez contre ces voyous qui vendent la mort…
Effectivement, les « toxicomanes » vivant dans leur environnement, ils en véhiculent (en plus d’en représenter les pires) certaines idées. Qu’ils sont des marginaux, voyous volontiers romantiques. Les premiers « junkis flamboyants » du Dr Olivenstein, à Marmottan, étaient souvent des hippies magnifiques, cultivés et de bonne famille, noms à particule, ils avaient « fait la route de Katmandou » et leur addiction ou plutôt dépendance et goût pour l’opium et l’héroïne était exotique et chic.
Rare et chère, sa qualité devint mythique, mais l’héroïne marseillaise restait un produit d’export.
On ne parlait pas de tonnes, comme aujourd’hui pour la
cocaïne, mais de dizaine de kilos livrés par voiture, transportée en fret maritime. Les divers parts de la livraison, souvent 90kg dans les caches aménagées d’une DS, appartenant à des investisseurs différents.
Ainsi traversa l’Atlantique, la fameuse pure de Jo Cesari, travaillant dans une cuisine d’un mas de Provence, le fruit de son travail de chimiste, se retrouvant à Brooklyn, entre les main d’une famille du crime organisé new yorkais, d’origine sicilienne.
Quand Nixon fit pression sur la France pour qu’elle sévisse contre les laboratoires, et envoya Cusak, dont le film « French connection » relate l’histoire, les Siciliens devinrent les nouveaux Corses des italo-américains New-Yorkais.
On y arrive, patience…
Le marché français est alors envisagé, les dealers consommateurs deviennent des relais arrosant toute le pays, et contre eux la police sévit.
Et les premières OD paraissent dans la presse. La fameuse gamine de 17 ans, à Mont de Marsan, premier echo en 67 d’une petite victime, pas de l’héroïne, mais de la dose trop forte. Ou inadéquate comme Sheila, qui justement cette année là voit son Johnny tomber dans la
coke pour le reste de ses jours, il ne l’a jamais chéla, elle!
Mais c’est très select, et on n’en parle pas, alors qu’à mon époque j’ai pécho au fournisseur de Delarue, la même qualité que dans une bonne cité.
La foule criait vengeance contre ceux qui financent le parti gaulliste en s’attaquant à d’autres victimes...les consommateurs majeurs. Une lycéenne passe sur l’unique chaîne de l’ORTF, et parle de son habituation, sa dépendance. Tout le monde s’émeut de ces mots et de ces morts. Pourtant on en a profité, en haut lieu, pour financer les campagnes, utilisant le SAC, et les réseaux corses, présents tout le long de la production, par leur diaspora, et l’empire colonial.
De l’Indochine où les natifs de l’île de Beauté sont bien implantés, où le latex du
pavot est récolté, une fois oxydé, cette pâte, mélangée ou pas, devient de l’opium. En suite il y a la Turquie, qui possède à la fois de vastes champs de papaver somnifère, le seul
pavot, qui compte moult variétés prisées pour la beauté de leurs fleurs tel le coquelicot, permettant d’obtenir de l’opium. Il faut un minimum de ces alcaloïdes morphiniques.
Il y a bien des alcaloïdes, remèdes potentiels dans une tête de
pavot. Mais la technique permettant de les identifier et de les isoler est récente, 19ème siècle, comparée à la période, allongée à chaque nouvelle découverte archéologique.7 Au moins 8000 ans avant Jésus Christ, en tout cas il y a des représentations dans les cultures telles que Sumer, au 6ème millénaire avant notre ère.
L’effet multiple et quasi magique utilisé de façon empirique tel le
cannabis dont on commence seulement à découvrir par la science actuelle, une pharmacie dont nous avons laissé mourir le dernier medecine man, les garants du savoirs, de génération en génération, se transmettant les informations.
Peut-être sans savoir pourquoi mais comment soulager, ça oui, on l’a oublié, volontairement. La douleur et la religion chrétienne ont entretenu des rapports obscurantistes.
D’un côté le médecin qui prend la douleur comme outil de monitoring, en a besoin, et inconsciemment, chez chaque chrétien, il existe un fond mythique de fantasme d’une douleur rédemptrice, alors pour les « toxs » ils se la font à l’envers, à eux même.
Songez au rôle premier de l’hôpital (et de la charité, voilà pourquoi on dit cela), qui était d’accueillir les indigents, pauvres et vagabonds. La pitié (tout est dit) garde ainsi, par tradition le sous sol, comme lieu d’accueil informel des sans-abris.
L’hôpital est un lieu chrétien, de même que celui qui arrivait en la cathédrale de Bayonne, une fois le pilier touché, échappait à la justice, royale, le vagabond non enregistré, tout arrivant en ville devait se faire lister. Passant sous la protection de Dieu, en passant par l’évêque et le Pape. Ca aide à comprendre le rapport pitié-rejet de nos politiques, toujours manichéennes.
Si vous pensez que je
coupe les cheveux en quatre, en voulant, systématiquement, replacer les phénomènes, dans leur histoire, leur symbolique et illustrer ce qui peut en être l’essence, le sens ontologique et l’origine séminale, perçue par les sens, et la connaissance. Et bien, c’est exactement ce que je cherche à faire.
Si la digression fertile, pensée (et exposé) en arborescence afin de dessiner la galaxie qui se trouve être le sujet, en plan large, ne vous intéresse pas, j’espère que d’autres suivront mon raisonnement. Avant de faire des aller/retour, entre les petits récits et la trame principale.
Les médecins ne concernaient que les nobles, et ignoraient, comme aujourd’hui leur mal, (l’argument d’autorité fait des dégâts depuis, dès avant Molière) et les épidémies, ainsi qu’un méli-mélo de dangereuses idées (les saignées) et de pharmacopée héritée, remède miracle, malheureusement, on ignora de plus en plus la pharmacie du jardin.
Enfin le savoir qui va avec, diable de sorcière ou de coupeur de feu, au bûcher, les Catholiques préféraient le soin des sœurs, vautours voilés planant au dessus du lit de mort, et le parfum de l’encens à toute eu fraîche ou air sain, la peur guidait les hommes, qui mouraient avant l’age de 1 ans pour un quart de la population.
Que fait le guérisseur il guérit, que fait le docteur? Il accompagne le mal. On inspecte des heures, créant les premières « Dr House se la joue avec ses élèves », cela a pu donner lieu, selon la consistance fibreuse d’un excrément royal, à de violentes disputes.
En tout cas, tout se passait dans le ventre ou dans les humeurs contenues dans le sang. Le
pavot, par contre, a pu représenté, en plus d’un remède, justement loué et indispensable à notre médecine (alors qu’il existe des anesà la limite des cataplasmes, saignées qui le rendait palot (Non soulager la souffrance n’est pas « en plus » mais au coeur du soin.
Il est possible d’admirer des dizaines de fleurs de
pavot au jardin des plantes, à Paris. En juin, on voit des belles fleurs rouges sauvages, pousser entre les fissures du béton.
A SUIVRE
Prochain épisode : la psychiatrisation du soin, et la fin de l’échange d’informations entre usagers et structures, le tout
TSO et le tout « pathologique ».
Début : ici même.
Où comment on prescrit des anti-psychotiques à tour de bras, en ignorant l’expertise que le « patient » qui gobe les traitements en confiance, mais quand ceux-ci se révèlent plus qu’inefficaces, néfastes, sans aucun dialogue vous disent, que vous ne pourrez plus vous passez de ces poisons de l’âme, et « vous allez vous suicider » est la phrase que j’ai entendu prononcée par celui qui ignore mon nom, mais prétend mieux savoir que moi quels ressorts j’ai, qui je suis (le même traitement sur mon pote a eu un effet opposé).
Ces docteurs,
qui ont prétendu remplacer des benzos faisant le job, et qu’on peut diminuer à mesure qu’on retisse les liens, on enlève pas une béquille avant que l’os soit re-soudé, c’est pareil.
Et bien on m’a donné à prendre des anti psychotiques, aux effets secondaires tels que j’ai du passé en AH, fini le chef cuisinier, merci pour les mains tremblantes, le bide en vrac, des angoisses inconnues jusqu’alors. Et les pires phases dépressives et « maniaques » de ma vie, sans répit, sans rémission.
Ma psy n’était pas née, que j’avais dix ans de thérapie derrière moi, et lu Freud,
connu tous les nouveaux soins, acupuncture et mdr des yeux etc.
J’ai suivi 12 traitements de fond minimum, et je ne compte pas les hospitalisations, plus de 8 en 2014. La première en 1993!
4 ans de vie, sans discussion tout est dans l’abstinence et la rédemption (même si on dit et fait le contraire c’est ancré en nous, l’addictologie n’aurait pu naître en Italie ou ici!), et le reste en ambulatoire.
Les phases de succès rassemblaient trois conditions : logement fixe, travail, et amour de soi, et des autres pour soi et plus tard pour eux, elle.
Le reste avec la
TSO et des benzos si la vie n’est pas trop injuste et les traumatismes trop durs, la solitude trop forte, ça fonctionne. Chez moi, et voyez comme c’est un reglage précis dans des conditions de vie, et ça ne se trouve qu’en contact.
Naïvement j’ai pensé que parler de moi l’aiderait à m’aider...
Mais en vain.
Mon psychiatre, très gentil mais qui ne m’a pas du tout compris,
s’est permis, de me sevrer d’un coup de 4x 10
diazepam à 0, sous prétexte du tranxène que je dut prendre pour affronter ces nouvelles crises de paniques induites (ou arrivées avec par un pur hasard?). Et, bien que pour une raison non raisonnable, est classé stupéfiant (les médecins psychiatres n’ont pas daigné faire l’effort, d’expliquer au public que « stupéfiant » n’a aucun sens autre que policier, et en l’occurrence, celui-ci fut le premier médicament à faire le job sans effets indésirable, pas de fatigue, l’angoisse disparaît dans mon cas. Mais le dogme dit non. Pour une fois qu’un traitement marche...de surcroît pour soigner un effet induit mpar un autre traitement, fortement conseillé, soit ça soit rien...Chantage, infantilisation, manque d’écoute et de considération.
Je connais les psychiatres, une tante est à la commission de l’ANPAA une autre dirige un HP. Leur leitmotiv, « nous savons et le patient non ». C’est très clair, ça j’en suis sur on nous prend pour des cons (désolés pour les bons qui ne font pas passer leur idée sortie de l’HP ou du DSM, au dessus d’un rapport franc d’humain à humain, non hiérarchique et plus ou moins méprisant, intentionnellement ou non, cela ne change rien, comme avec Macron (ou Calgon).
Personne, ne sait mieux que moi, qui je suis, et ce qui marche ou pas.
Pourtant si cela vient de moi, on me sort le Dalloz...pour me claquer le beignet..
Chaque cas étant unique, la première chose à faire, l’urgence passée est de prendre en compte l’expertise qu’a le « patient » sur l’addiction et sur son organisme, son vécu unique et sa demande, tout le monde n’a pas le même objectif.
Si je dis que le xéroquel, qui envoie au lit pour 20h la majorité des gens, provoque une semaine d’hyper-activité chez moi, et que bien qu’observée à l’hôpital, est un fantasme de ma part…
Soyez pragmatiques et humbles, vous qui vous occupez de la santé des « addicts » la solution est dans leur être, j’ai commencé l’héro avant que mon psychiatre entre en seconde. Et pourtant, non seulement il ignore tout de moi, mais ne m’écoute pas et j’en ai autant pour ceux d’avant, j’ai enterré dix médecins psychiatres qui, tous, prédisaient ma mort dans la semaine !
Alors, si je ne suis plus un interlocuteur je souhaite rester ou devenir acteur, spécialiste de lui même. Me soigner implique un dialogue et une implication du soignant dans la connaissance de son patient. Même si tel traitement fait tel effet sur le livre, ou sur 99 % des cas, ce n’est pas pour cela qu’il le fera sur moi. Même ça il ne l’entendent pas.
En considérant le soin pyramidal, traitement de fond tellement profond qu’on y perd accès à son self, à ses sentiments, et pour le coup c’est à vie, et obligatoire (c’est faux mais toutes les fois où j’ai parlé du calvaire que je vivais sous lithium ou sous dépakote, qui m’a coûté un divorce, ne’ayant plus aucun sentiment sauf la peur…).
Il faut remettre le souffrant en demande d’aide, non dans une situation humiliante où des gens qui croient n’avoir rien à apprendre de toi, alors que toute la
RDR vient de ces échanges entre les équipes humbles et incluant les usagers et ex usagers sans lesquels rien n’aurait été possible, mais au coeur du soin. Ca commence par la parole et non par les contrôles urinaires.
La confiance, en suite c’est le lien social qui joue bien plus que tout autre chose.
On ne peut soigner tout le monde de la même façon, et même pour une personne, cela change au fil du temps.
Pas d’Assud journal au
Csapa de Bayonne, cela donnerait des
cravings ! Par contre il y a dès l’arrivée des prospectus représentant des lignes de toutes poudres qui provoqueraient un
craving à gamin qui en a pris deux fois !
En avril j’ai proposé le fanzine, et on ne m’a jamais répondu, je m’engageait à les payer. Mais, après douze relances et deux mails j’ai eu droit à « c’est pas le lieu (sic, s’il y a bien un lieu pour ça...c’est la salle d’attente), et pas le moment.
En gros : au lieu d’être fier du fait qu’un patient, par passion transforme son sang en encre et sa merde en or, tout en faisant le reporter...Pas intéressant ?
Qu’est-ce qui fait qu’un garçon ou une fille décide de s’occuper de toxicomanes ? Dont, ils méprisent, parfois, sans expertise, on se
base sur « comment tu le trouves en ce moment ? », la personnalité « sans juger », non, en condamnant comme on l’a fait pour moi, le patient à une mort imminente, ou, une non vie, sorte de prison intérieure, je préfère souffrir que de ne plus rien ressentir, être secoué qu’ignoré).
Si ça continue on sera, on est déjà écarté de notre propre soin, « care », santé.
Ne nous laissons pas faire, ne laissons pas la structure nous broyer et notre parole considérée comme non objective, et, chose choquante, les educ’ et infirmiers, avant la mini formation en addicto qui rend les ignorants moins humbles mais a le mérite de poser le processus addictif, tel que patients et psychanalystes le connaissent de façon plus ou moins empirique depuis cent trente ans, choquante donc est l’ignorance de ces personnes qui sont censés nous guider (dans le noir et plus jeunes que ma prise en charge, ok mais alors apprend à me soigner, et donc à me connaître, tu veux pas, alors qu’est ce que tu fais dans ce métier).
L’ANPAA est devenue une source d’emploi, qui fonctionne en vase clos, sans dialogue ni même les anciens usagers qui étaient présents, dans les débuts, et une machine psychiatrique en auto alimentation, en retard sur tout, de la kéta vapo au
cbd, m’enfin je devrais être mort...alors !
Je ne crache pas dans la soupe, mais j’ai demandé une chose, parler et faire un bilan annuel (et aussi faire entendre la voix de l’usager ou ex, et lire le travail magnifique de certains, au lieu de ça, rien, on a rien à apprendre de vous Monsieur comment déjà?).
C’est ma faute je n’aurais jamais du faire confiance!
L’héroïne n’est pas nocive comme le dépakote ou le
Tercian, sur moi en tout cas. Mais si en plus de ma vie et de 20 ans de thérapie, j’ai lu tout ce qui est publié, je m’étonne du non intérêt et de l’ignorance, soit, mais aucune curiosité pour les lectures spécialisées et aucune confiance voir un mépris pour les gens vers qui on a pourtant décidé de se mettre au service.
Quelle dépossession, déception, dîtes-moi comment ça se passe dans votre
csapa.
Ils se sont endormis sur leurs lauriers, mais moi j’ai toujours le front dégoulinant du sang du sacrifice, de la couronne d’épine sur ma tête de bouc émissaire, INRI crucifié avec des O,5
CC, Roi des Juifs, Se(a)igneurs des hauteurs, ayant été voir au dessus des nuages, parlant à des murs. Entendant des vertes et des pas mures.
J’espère qu’un soignant lira et dira : aménageons une place aux UD, et ce n’est pas le protocole ou le médicament qui sauve mais le dialogue entre deux humains dont chacun accepte les paroles de l’autre, ou du moins qu’il y ait un échange.
Si ça continue, on va psychiatriser à vie, de simples ados avec une conso incontrôlée de
THC. Ah pardon c’est déjà fait. Par contre on me conseille de fumer, on m’a pourtant viré de l’hosto pour ça !
J’ai plus souffert des
neuroleptiques, que de toutes les addictions que j’ai connues.
En plus, il n’y a plus moyen d’arrêter, une fois dedans, et les effets négatifs peuvent rester après l’arrêt. On m’a empoisonné. De bonne foi.
Gardez là, la foi, apprenez, et lisez, écoutez vos patients.
Si vous pensez qu’ils mentent systématiquement, que cela fait partie de la maladie, pour obtenir des cachets à l’usage détournés, changez de métier.
Car, même s’il n’y avait qu’un unique interlocuteur honnête, qui dit tout, sans autre calcul que la difficile demande d’aide, passer à côté ou donner une mauvaise réponse, coûte très cher à la personne qui est niée dans son être, expérience, expertise, et pire, sa bonne foi.
Celui là mérite d'être entendu, auriez vous le même courage de poser ses couilles sur la table d'un premier de la classe, qui a du lire moins que vous, de pleurer devant des inconnus et de les lasser prendre le guidon, même s'ils s'avèrent être tout aussi bidons que vos solutions injectables, et dealers minables?
Si c’est votre approche, quelle vision de l’humain peut y participer au point de nier la parole de l’intéressé, de la censurer, de la juger ?
Il faut se battre pour être soigné, pour ne pas être lobotomisé. Et déshumanisé. Sans nous, ils ne sont rien, et font comme s’ils avaient inventer la poudre !
Ce n’est pas une charge gratuite mais le bilan de 17 ans de
TSO et 26 ans de suivi.
Il reste le plus facile à faire : s’adapter à chaque cas, mais en plaçant le patient, tel que prévu dans la charte du patient, dans une dynamique de reprendre les rennes.
Mais le légume sous traitement de fond, a perdu son canasson, ses chevaux sous le capot, et même la capote et le véhicule, petit et grand.
La blonde à la place du mort et le tigre dans le moteur, les traitements de fond tuent, disparue l’envie et la vie intérieure comme extérieur, vous êtes en os de verre mais anesthésié, c’est à dire que vous fabriquer des fractures dont vous payez les factures.
Plus de vie sociale, et là on imagine pas à quel point c’est dur et à quel point on est seul, face à ça.
Si en plus on ne peut être compris par eux qui devraient, au moins recueillir une parole, mais vous traitent en drôle, par dessus l’épaule. Vrai ou pas c’est ce que je ressent depuis huit mois pour le fanzine, quatre ans pour le reste. On ignore encore mon nom, là-bas! Et mon histoire, pourtant connue de milliers de lecteurs, ici et ailleurs.
La force est sœur de la faiblesse, comme il n’y a pas de courage sans peur, c’est en soi, on a besoin de cadre, de se poser, de béquilles, et d’affection, d’amour. Pour cela une seule chose, le récit, qui permet de mettre sa vie en perspective. Ignoré il ne vous reste rien d’autre, et c’est cette force qu’on ne peut comme pour la chimio, pas traiter sans bombarder le moteur qui en est l’autre face. Si nous étions comblés nous ne ferions rien et si nous nous défonçons il y a une de raison.
Je connais la mienne.
J’ai une expérience qui pourrait être utile.
Je n’attends plus rien du
csapa à part qu’ils ne me changent pas de traitement, ou alors du diacetyl…
Je ne crache pas dans la soupe, mais je la bois, donc j’ai le droit de dire quel goût amer cela peut avoir et parler des effets de la potion magique.
Le cas d’un patient qui connaît son mode d’emploi est rare, et pour eux je n’existe pas.
Et bien, comme ça, c’est dit.
A suivre, il y a beaucoup à dire. Moi je vais me faire un pétard thérapeutique.
Merci de votre attention.