Voilà comment mon expérience avec l'
iboga s'est déroulée.
J'ai commandé via un site quelques gélules et ai commencé mon
sevrage il y a environ un mois avec l'aide d'une personne qui connait très bien le produit.
Mon copain m'a accompagné et nous sommes partis à côté de Toulouse chez cette personne le vendredi 16 avril. J'avais arrêté de prendre ma métha le jeudi fin d'aprem.
Mon médecin me prescrivait 120 mg mais j'avais des chevauchements toutes les semaines et prenais, en réalité, environ 180 mg voire 200 mg par jour.
j'ai pris ma première gélule d'
iboga le vendredi vers 14 h. Tout se passait le mieux du monde. Nous avons passé, mon copain et moi, d'excellents moments là -bas. J'étais déchaÎnée!! J'avais des fou-rire comme jamais et je parlais beaucoup! J'étais bien, j'étais sereine!
Pour faire court j'ai pris en moyenne 3 gélules par jour.
Le samedi idem, l'
iboga m'a coupé le manque et je n'étais jamais restée si longtemps sans prendre de métha. Je replongeais dans mes premières années de
came et tout ce que j'avais vécu à cette époque. Je racontais tout un tas de choses de mon passé à mon copain, comme-ci je les avais vécu hier!!!
C'est étrange car j'ai le sentiment que je remettais les choses en place en commençant par le début!
Je ne pensais pas à ma fille et m'en faisais souvent la réflexion, un peu culpabilisée!
Je ne pouvais pas penser à elle puisque je ne l'avais pas encore eu et que je n'étais qu'une ado à l'époque. Vraiment, je me sentais comme lorsque j'avais 16 ou 17 ans!
Je ne peux mettre de mots sur tout ça tellement c'était unique!
le dimanche matin le manque était sous-jacent et je commençais à en avoir les effets, mais rien à voir avec ce que je devrais déjà ressentir sans métha depuis presque 3 jrs!
Je savais, par certaines personnes avec qui j'ai été en contact, que le manque commencerait au bout de 3 ou 4 jours le temps que met la métha à sortir du corps.
Nous décidons quand même de rentrer chez nous car j'avais besoin d'être tranquille à la maison. 3h de route interminable pour moi.
Petit à petit le manque s'est installé. L'
iboga le coupait, mais pas suffisamment!! Tu m'étonnes à presque 200 mg de métha et 17 ans de conso non-stop !
Je ne vomissais pas, je ne me vidais pas mais j'étais épuisée par l'
iboga et le manque. Je ne transpirais pas comme un vache non plus. Je commençais à avoir des tressaillements et des montées nerveuses. L'
iboga faisait effet 3h. Je dormais 3h et me réveillais en manque je reprenais une gélule qui me calmait un peu mais
de moins en moins. Mon copain était aux petits soins pour moi! Un ange toujours !! Il ne savait plus quoi faire pour me soulager. Des bains bien chauds, partir au milieu de la nuit lorsque je ne tenais plus pour me calmer... Il était si mal lui-aussi de me voir comme ça ! Dieu que le temps était long! Chaque minute voire chaque seconde compte lorsqu'on est si mal! L'horloge n'était plus mon amie! Je la regardais sans cesse. Un pour savoir le temps que mettrait l'
iboga à faire effet (une demi heure c'est long), deux parce que je vivais des cycles de 3h et 3 parce que j'avais hâte que la journée passe et d'en aborder une autre.
Je suis restée comme ça jusqu'au mardi. les tressaillements ont été remplacés par les jambes qui sautent et que je n'arrivais plus à contrôler. J'étais épuisée... mal... si mal. Je voulais reprendre ma métha mais je ne pouvais pas avec l'
iboga. Surtout,que je continuais à en prendre car ça ma soulagé quand même pas mal!!
Nous avons décidé, sous les conseils de mon médecin traitant, d'aller aux urgences pour réintégrer un peu de métha sous surveillance médicale ou me faire mettre sous sédatif.
J'étais dans un état !!!!!
Mais une chose me frappait, tout de même, moi qui vis, en permanence, avec des douleurs articulaires dû à une polyarthrite, je n'en n'avais plus! C'est comme-ci ma maladie n'était plus là , ou pas encore là ! Et cet état a duré jusqu'à ce que l'
iboga ne fasse plus du tout effet.
Je pensais que les choses avaient évoluées, pour nous toxicos et bien pas tant que ça puisque j'ai eu un accueil un peu rude aux urgences et qu'ils m'ont fait repartir aussi sec me disant d'aller dans le
CAARUD d'à côté (qui me connaissent bien d'ailleurs). Malgré notre insistance, ils n'ont rien voulu savoir!
Que vouliez-vous que j'aille faire au milieu de tout ce petit monde ?? Je voulais juste qu'on me soulage pas qu'on m'envoie voir une assistante sociale ou un éducateur ni même une infirmière !!! Je voulais juste que l'on
coupe un peu ma souffrance... et que mon copain soit un peu aidé car, psychologiquement, j'avais conscience que c'était dur même si il faisait tout pour me le cacher.
Ils n'ont rien voulu savoir et nous sommes repartis, difficilement pour moi, chez nous! Sur le trajet du retour, j'ai repris 20 mg de métha !! Tant pis, je n'en pouvais plus et je me foutais bien de ce qui pouvait m'arriver ou, du moins la douleur et la fatigue m'empêcher d'en avoir conscience!
Et 1h plus tard je commençais à aller un peu mieux jusqu'à l'heure suivante ou tout était presque fini... et je n'avais pas fait d'OD.
Voilà , 20 mg n'ayant pas suffit je suis maintenant à 50 mg et je n'ai pas envie d'en prendre plus! Je réapprends à vivre sans le soutien de la métha pour un oui ou pour un non! C'est pas facile mais je pense que l'
iboga fait son travail et m'aide encore pas mal.
Je ne regrette rien de ce que j'ai vécu et je suis prête à le refaire car je m'attendais bien, à un dosage comme le mien, que ce serait difficile! Ayant été prévenue par une personne qui a fait l'initiation au Gabon à 180 mg et pour qui ça a été très compliqué et difficile.
Voilà , je peux parler de l'
iboga maintenant car j'en connais les effets et je persisterai à dire que c'est une plante qui aide vraiment. Je n'ai rien vu de tel de toute ma vie.
Je dénonce dans ce blog la France qui ne veut pas l'utiliser, qui ne veut pas faire un minimum de recherches là -dessus et qui a préféré le classer dans les stupéfiants. Certainement car ça ne rapporte pas assez aux firmes pharmaceutiques!
Je suis certaine que l'on pourrait trouver des moyens d'aider les addictions avec ça. Même en faible quantité mais sous surveillance médicale car mon souci a été que je ne savais pas combien de temps allait durer le manque. J'aurais pu tenir, car l'
iboga m'aidait beaucoup, si j'avais su quand le manque ce serait arrêté. Mais je n'avais pas ses réponses et la personne qui ma aidé ne savait pas car pour lui le manque ne s'était pas installé! Peut-être aurait-il fallut que j'en prenne plus ... comment savoir?
Vous me direz que je suis folle d'avoir fait ça !! Mais lorsque tout ce que les médecins français et autres asso vous offrent ne vous suffit plus, que vous avez tout essayé, asso, HP, post-cure,
TSO, psychologue, psychiatre, médecine chinoise ... vous cherchez ailleurs, vous regardez ce qui se passe au delà des frontières et vous tentez car vous n'avez plus grand chose à perdre.
Ma mère ne voulait pas entendre parler de ce
sevrage tant elle avait peur et trouvait cette idée absurde mais elle ne se rendait pas compte que j'étais mal! les gens se foutent bien de savoir que tout va mal dans vos vies, tant que vous vous levez et que vous vivez un minimum!!
Mon copain avait compris et lui, non plus, ne regrette pas cette expérience! Il me trouve vraiment changée, plus tranquille et plus souriante. Je ne m'emporte plus pour rien et ne fais plus une maladie de broutilles.
Il a vu que les tox n'ont pas leur place dans la société.
Il a été choqué et vraiment attristé de voir que les urgences ne m'ont pas hospitalisée. Il a bien compris que nous n'avions pas beaucoup de solutions. Surtout, lorsque la métha n'en n'est plus une et que l'on ferait n'importe quoi pour aller mieux!
Moi, j'avais oublié ce que j'étais et cette expérience m'y a replongé. Entre autres, le regard des gens sur la toxicomanie que j'avais appris, par la force des choses, à cacher, m'est revenu de plein fouet!
Je suis retournée dans le
CAARUD dont je parle plus haut le mardi après-midi une fois que la métha m'aie soulagée et le regard, sans jugement, du médecin m'a fait du bien. Elle-même avait entendu parlé de l'
Iboga et n'a pas eu de paroles négatives sur ça, au contraire. Elle ne m'a pas dit : "mais pourquoi avoir fait ça?"ou autres remarques que je n'aurais pas supporté.
Ils étaient tous si fiers de moi là -bas en voyant que je ne m'en sortais pas trop mal. Je ne voulais pas les décevoir! Et ça n'a pas été le cas bien-entendu.
Je tiens à remercier cette personne qui m'a hébergé et aidé dans ce
sevrage. Gratuitement, je précise, juste par besoin et envie d'aider. Ca m'a servi dans le sens où il était là pour m'expliquer ce qui se passait lorsque l'
iboga faisait effet et son soutien m'a fait du bien.
Je suis ce que je suis et mon histoire est celle-ci.
Je réapprends à vivre sans produit et ça n'est pas toujours facile je le conçois, mais je n'ai pas de temps pour les regrets. Ma vie, ses déboires, ses failles et ses combats m'ont permis d'être celle que je suis. Cette vie, que je voudrais autre parfois, m'a donné le pouvoir de l'empathie et de l'écoute d'autrui.
Cristaline