Catégorie : Tranche de vie - 12 juin 2024 à 12:10
#introspection #Questionnement #réflexion
1
A partir de là, j'ai compris un truc cool avec les addictions, c'est que le problème ce n'est jamais le produit mais la dose/fréquence. En gros en quantité appropriée aucun prod n'est nocif. Au contraire, en grosse quantité tout est nocif, même ce qui est sensé être bon (soleil, nourriture, sport, etc...) Bref pas idéal pour une personne qui a tendance à être extreme dans ses actions, mais gérable !
Oui Paracelse le disait deja
Tout est poison et rien n'est sans poison; la dose seule fait que quelque chose n'est pas un poison.
https://www.dicocitations.com/citations … -98117.php
Amicalement
a écrit
Tuer mon énergie j'entends, avoir du mal à récupérer, mal vivre les descentes, trop cogiter, penser au final que je me porterai mieux sans. C'est surtout que derrière j'arrive pas à bien gérer ma vie, suffisamment pour être bien dedans. Si ca n'avait pas autant d'impact sur ma vie j'pense ca irait.
Les redescentes c’est hard pour les overthinker, je connais. Mais je ne pense pas que c’est le problème le plus grave pour les polytox qu’on est lol.
Qu’entend-tu par gérer ta vie, être bien dedans ? Quels sont les critères qui t’apportent ou non du « bien » ? Qui ont l’air d’être tes réelles motivations à arrêter.
Sinon c’est gentil d’admirer ma manière de gérer, même si je le vois presque plus comme une solution de facilité. Réussir à arrêter serait bien plus difficile pour moi, mais pour ceci faudrait-il encore que vivre sobre vaille la peine dans ma vision. Et là on arrive sur tes questions auxquelles je ne suis pas sûre de pouvoir répondre très favorablement…
Alors déjà je suis spécialement dans un mauvais jour. J’ai d’ailleurs hésité à attendre quelques jours avant de répondre mais ça ne serait pas franc de ma part.
Avoir ma propre vie, je dirai que oui. Je suis indépendante et gère mon appart mes chats mon travail, assez stable de ce côté. J’ai encore réussi une formation en cours d’emploi l’année passée et n’ai pas spécialement l’impression de stagner.
Mais pour le reste des questions… Un grand non. Aujourd’hui fut une journée avec de grosses remises en question sur le but de ma vie. Envie de tout abandonner, de tout lâcher, de foutre tous mes efforts à la poubelle et de m’envoyer 10g ce soir. Je manque de passion, de joie, d’envie de vivre. L’épanouissement aucune idée je n’ai jamais connu. Le pire c’est que je ne lie même pas ça à mes addictions. Peut-être que je me voile la face, mais je n’ai jamais trouvé que la vie valait la peine d’être vécue telle qu’elle nous l’était présentée. Métro-boulot-dodo-impôts. Et le plaisir dans tout ça ?
Voilà. Un jour comme ça où on se demande si nos efforts valent la peine. Et puis la semaine d’après tout va bien on a l’impression d’avoir le contrôle d’aimer les gens d’avoir un but dans nos vies autre que consommer. J’ai des humeurs très irrégulières, très dents de scie. J’ai toujours été comme cela dans mes souvenirs, même enfants mes parents me disaient qu’il y avait des semaines ou j’étais incontrôlable et d’autre un ange. Mais bref tout le monde a des hauts et des bas !
Pour ta situation, je suis pas sûre de comprendre si on ne t’a jamais prescrit de méthadone ou si au contraire oui mais que tu trouves cette solution ridicule ? Les tso peuvent vraiment aider à la stabilisation, il y a de nombreux témoignages sur PA.
Sinon, suivre le traitement lié au changement d’humeur peut t’aider mais fais gaffe si c’est en auto médicamentation. Le mieux serait quand même de passer par un CSAPA, pour en discuter avec un professionnel.
Au plaisir de lire ton retour
Stelkr
a écrit
Qu’entend-tu par gérer ta vie, être bien dedans ? Quels sont les critères qui t’apportent ou non du « bien » ? Qui ont l’air d’être tes réelles motivations à arrêter.
Tu viens de m'amener un truc important, j'viens d'avoir une prise de conscience. J'étais en train d'écrire "Ma mauvaise relation avec la drogue provient du fait..." et jme dis mais non c'est pas la drogue le problème je reviens au tout début, waaaa la boucle xD.
Fin bref, comme je disais, la drogue est la manifestation de mon mal être. Ca n'aurait pas du tout la même ampleur de me droguer si je savais que j'étais bien dans ma vie et que ça n'aurait pas autant d'implication. Car comme j'ai dit, je ne vais pas bien. Ma vie n'est pas celle que je veux. Mon souhait le plus profond est simplement de pouvoir vivre ma vie comme je le veux. Qu'est-ce qui m'en empêche ? C'est une bonne question. Mais ce "bien" c'est les choses auxquelles je ne peux pas accéder avec ma situation de merde, avec ma mauvaise gestions, mauvaises habitudes etc. Parce que j'ai essayé et ça n'a pas fonctionné malheureusement.
Ca m'a pris du temps d'en venir à la compréhension, non mais là c'est plus possible, faut que je change quelque chose, et que je cherche à guérir ce qui fait que je n'arrive pas à vivre ma vie comme je l'entends. La drogue vient au moment où dans ma vie je vais le plus mal. enfin là je parle de l'héroïne et du précipice qu'est l'addiction.
Je sais que ma vision de la drogue est sombre à cause de l'héroïne en fait. J'ai été polyconsommateur pendant des années, ca m'a jamais posé de problèmes, au contraire, je sortais en teuf le weekend, je faisais mes études ca se passait bien. J'ai aucun problème avec les autres drogues, enfin faut juste que j'apprenne un peu à me freiner à cause de ce penchant addictif au plaisir et aux sensations, mais je sais que je n'aurais jamais de problème d'addiction avec aucune autre drogue. Le plaisir que je prends avec l'héroïne vaut 50 fois ce que je peux toucher avec les autres. Quoi que dernièrement j'aimais vraiment beaucoup le mélange alcool et cock mais bon oui pour être dépendant aux deux en même temps je sais que c'est impossible dans mon cas.
Putain ca y est je sens que ce que j'écris est déjà plus du tout structuré je suis trop parti dans mes idées x) c'est pg.
En gros ce que je disais plus haut, c'est que c'est dans ces conditions de ma vie que la drogue est mal vue. Parce que, avec la situation que tu me décris chez toi, tu as une stabilité un peu dans ta vie quand même, je pense déjà que si j'avais ça, j'aurais déjà un autre regard. Faut que j'arrive à monter une marche en fait tu vois, et là aujourd'hui la drogue me pèse trop pour pouvoir réussir à la passer.
Je suis persuadé que ma vision de la drogue va évolué, mais que jdois être extrêmement méfiant des opiacés quand même, jusqu'à la fin de ma vie.
Bon tout ça c'était moi.
Maintenant, j'espère que c'est pas trop sensible que je parte vers toi du coup avec ce que tu traverse. Si jamais oublie la suite ou garde pour plus tard;
Parce que là c'est un bon exemple, tu vis des difficultés, tu ne trouves malheureusement pas de bonheur et de satisfaction en ce moment dans ta vie, tu aurais envie de foutre tous tes efforts à la poubelle. Déjà dans ce que tu me dis là y'a des éléments importants pour moi.
La notion d'effort je la vois très clairement aussi. En gros, je sais que me droguer là maintenant va me freiner, voir niquer ce que j'ai commencé à mettre en place dans ma vie. Si je peux me permettre cette question je sais que c'est très sensible pardonne moi si j'appuie au mauvais endroit /\ Qu'est-ce qui fait que tu ne va pas tout simplement aller te droguer ?
Est-ce que c'est ta force mentale et ta lucidité qui te permettent de te dire, non, malgré mes émotions, malgré mon mal être, je ne vais pas foutre en l'air ce que j'ai construis dans ma vie ?
Parce que c'est cet endroit pour moi que je sais que je n'arriverai jamais à sortir, cet endroit où même si malgré tous les efforts et la bonne volonté à vouloir construire les plus belles choses, suffit d'un truc, un mauvais passage, pour que la chute soit raide. Après suivant les situations il y a plus ou moins d'implications etc mais bon.
Me faire raisonner quand je sais que jvais me prendre un shoot de pure bonheur et plaisir derrière ? Bref jvais pas revenir là dessus 15000x mais je sais que l'héroïne pour moi ca me fait voler tout mes principes en éclat. Impossible de me raisonner. Quand je vais bien je résonne plus facilement. Mais quand je vais mal je dis nique à absolument tout, absolument rien à foutre de toutes les conséquences et c'est ça le ptn de danger.
Bref oui du coup ca m'amène sur les humeurs aussi. J'ai encore du mal à comprendre tout ce fonctionnement chez moi. C'est vachement difficile je trouve pour analyser tout ça parce qu'il faut se regarder sur une longue période, ok là j'étais comme ça, dans cette période j'étais comme ça, là ca allait bien, là ca allait pas. Fin bref je trouve que même soi face à soi même c'est pas évident. A quel niveau est-ce que ca joue chez moi, dans mon comportement et du coup dans mes prises de drogue ?
Bah ptn d'écrire tout ça m'a quand même bien donné envie. Seigneur aide moi /\ :rire:
Ah oui et pour la métha, moi j'ai jamais adhérer à ça. J'ai jamais pris d'opiacé sur des années entière. Pour moi c'est du non sens d'habituer le corps de quelqu'un à une molécule (opiacé) sur le long terme alors que la personne à juste besoin d'un sevrage temporaire. C'est ma vision et je l'ai jamais lâché. Bien sûr qu'elle à son utilité pour moi, elle est super importante même parce que sans elle ca serait hard. Je me sèvre en général en quelques semaines en dégressif et puis ensuite je passe à autre chose. En plus après j'ai plus du tout de tolérance.
Pour me stabiliser dans ma vie c'est pas la méthadone dont j'ai besoin et ça je l'ai compris dès le départ. Jamais j'adhèrerai à ça. D'ailleurs je sais pas vraiment expliqué ce qui me gène dans ce discours mais je le trouve assez discordant dans un sens de le servir à tout le monde de la même manière. bref un autre sujet.
Et oui du coup jvais reprendre un traitement qu'on m'avait conseillé un moment dans ma vie mais que je n'ai jamais suivi pour réguler un peu les humeurs, sans que ce soit une molécule trop chimique. Donc je vais faire ça déjà et puis on verra la suite ^^.
Juste pour la parenthèse on m'a diagnostiqué pas cyclothymique mais que j'ai des troubles cyclothymiques, donc bon, au début je prenais pas du tout ça en compte. Mais j'pense que c'est faire preuve d'intelligence, même si j'adhère pas totalement à tout, de prendre en compte cette part de moi qui part trop dans les extrêmes, pour mieux agir en conséquence. (on y est pas encore.....)
Force pour cette période et c'est gentil d'avoir pris le temps de me faire un retour malgré les vagues. Puissent t'elles s'apaiser /\
Et je me rends compte que c'est impossible de répondre en incluant tout ce qui me passe par la tête dans notre discussion, du coup je fais du mieux que j'peux, j'pense y'aurait encore pas mal de choses à développer x)
Et finalement je crois que c'est possible de trouver le centre, l'équilibre. Merci de m'ouvrir un peu les yeux sur tout ça.
a écrit
Pfou les humeurs… je crois que là-dessus j’ai pas beaucoup de conseil à te donner surtout ces temps haha. Mais oui les domaines cognitifs et émotifs ont encore tellement de mystères que même les spécialistes n’ont pas encore théorisés… Ne te torture pas trop on dirait moi.
Je vois ce que tu veux dire pour la métha, pas de souci.
Je pense que c’est une bonne chose de reprendre le traitement pour réguler les humeurs, après hésite pas à aller reparler avec un professionnel qui ré-adaptera les doses voir la molécule. Je ne sais pas de combien de temps ta prescription datait ?
Ah bah les troubles peuvent expliquer les tendances à être dans les extrêmes ! Si tu cherches un fautif, c’est lui !
Merci pour notre contact qui m’a aussi fait du bien malgré ma période difficile. Idem que toi difficile à dire si j’ai répondu à tout vu la longueur de nos pavés, mais en tout cas je resterai toujours ouverte à la discussion.
Je te souhaite de trouver l’équilibre
C'était y'a longtemps, mais j'ai réussi à récupérer mon dossier médical. Et il m'avait prescrit du Lithium en petite dose. Je vais surement essayé de suivre ça un moment voir si ca m'aide... Mais oui ca implique tellement de choses X.X très difficile d'y voir clair. La stabilité je crois c'est un de mes rêves les plus cher ahah.
Très content de nos échanges aussi, supers précieux, j'ai vraiment beaucoup de gratitude pour ce que tu m'apportes. Sois bénie ! 1000X
Merciiiiiiiiiiii :)
EDIT : Il faut que je m'imprime ça dans le crâne et que ca bouge plus jamais x)
a écrit
Fin bon, ca revient aussi à prendre toutes ces parts en compte, qu'est-ce qui me nourrit, qu'est-ce qui m'apaise, qu'est-ce qui me fait du bien etc. Bref trouver sa propre recette pour aussi vivre avec plus d équilibre. Aaaah pourquoi c'est aussi dur tout ça ? x')
alors ça... on est ensemble haha
a écrit
Tu penses à toi dans le futur. C'est ça la clé. Tu penses à l'implication de tes actions et les effets que ca aura sur toi dans le futur. Et je pense que c'est ça la clé dont j'avais besoin
Exact ! Et ça ça fait vraiment parti de mon caractère, pour tout. Je suis même pas de nature anxieuse mais juste hyper organisée, ce que je peux avoir en main je fais en sorte de l'avoir à 100%.
En tout cas j'ai l'impression que tu vas t'en sortir :) Je serai heureuse de relire de tes nouvelles d'ici quelques semaines / mois
A bientôt
Stelkr
a écrit
Exact ! Et ça ça fait vraiment parti de mon caractère, pour tout. Je suis même pas de nature anxieuse mais juste hyper organisée, ce que je peux avoir en main je fais en sorte de l'avoir à 100%.
En tout cas j'ai l'impression que tu vas t'en sortir :) Je serai heureuse de relire de tes nouvelles d'ici quelques semaines / mois
A bientôt
Stelkr
C'est exactement ce que je disais au tout début de mon blog : "Et puis j'ai foi vraiment en l'aide mutuelle qu'on peut s'apporter à travers nos vécus et expériences perso."
Ce qui parait naturel pour toi était encore complètement obscur pour moi. Même si c'est tout simple, et c'est ça qui est génial. L'échange simple c'est super puissant :-)
Tu m'as offert une vraie bénédiction, sincèrement. Et je suis sorti à la fête de la musique et j'ai pensé à tout ça. Et bah je me suis dit tu bois maxi 3 bières, ca suffit pour la soirée, tu t'amuses un peu et ca va pas plus loin. Et je m'y suis tenu. Bon après comme je suis plus dans ma ville de base j'avais beaucoup moins de tentations, mais en tout cas j'avais cette intention et cette conscience avant de partir pour ma soirée. Et je donne tellement de valeurs à ça que je sais que je dois me marteler le cerveau avec ça, je dois vraiment l'intégrer, parce que je suis sûr et certain que ca va régler énormément de choses pour moi. Cette pensée doit aussi devenir naturelle pour moi :-)
Tu gères !!! les gens comme toi je les adore! merci la communication, le don de soi, la gentillesse, l'ouverture, la patience, la bienveillance bref que du bon
Et oui avec plaisir pour des news plus tard /\
@Mynight Je te réponds juste après :-)
a écrit
Il est difficile de comparer ma propre situation, et en même temps, pas tant que ça.
Je vois tellement ce que tu veux dire ^^.
a écrit
Je ne suis jamais allée jusqu'aux drogues dures
C'est drôle la distinction que tu fais avec les produits. D'une certaine manière je comprends la scission drogue douce/médicament/drogue dure et en même temps mon sentiment c'est que je vois difficilement des frontières sur certains produits, notamment avec ceux que tu cites. Enfin bon c'est un détail mais j'avais envie de le dire ^^. Et quelque part c'est peut être rassurant aussi pour toi de te dire que t'es pas allée plus loin et je pense que c'est totalement légitime, surtout quand il s'agit d'opiacé ahah.
Pfiiou j'ai l'impression que j'ai encore plus à dire avec ton témoignage, ca soulève encore beaaaaaucoup de choses. Aller on relève les manches, on se concentre, step by step xD (je sors l'éditeur de texte aussi du coupx))
a écrit
Ce n'est pas beaucoup mieux, en réalité, je suis tombée assez jeune dans la consommation d'anti-douleurs et de benzos, à peine y ai-je eu accès.
Je sais pas à ce moment là ce qui t'a attiré vers ça, mais j'ai un parcours assez similaire. Auto médicamentation très jeune, j'avais 16 ans, je prenais les benzo et tramadol dans la trousse à pharma de la maison et je me faisais des trips si on peut appeler ça comme ça. Et si je devais décrire ce qui m'a amené là dedans, je pense que d'une part c'était la curiosité pour les nouvelles expériences sensorielles, et clairement je voulais sortir de mon état ordinaire, j'étais même pas encore au lycée. En y repensant j'avais déjà une lourde souffrance intérieure à ce moment là. Enfin bon c'est peut être différent pour toi. Je me rends compte qu'on est tellement conditionné aussi par ce qui nous entoure. Toi ton chemin t'a amené à être en contact permanent avec les médicaments. Moi ca a été autre chose...
a écrit
En stage déjà, même pas diplômée, je me suis mise à taper dans tout ce que je pouvais trouver, exceptéles stupéfiant, de peur de me faire griller.
Oui du coup c'est vraiment similaire, cet aspect de vouloir absolument être d'un état second. Pour te dire je prenais les anti depresseur de ma mère et l'effet psychoactif que ça me procurait , même si c'était pas récréatif ça me plaisait parce que je me sentais différent, un peu hors de mon corps.
Tout ce que tu décris sur ton addiction, le craving, le psychiatre qui te "fournis", les hauts et les bas dans le quotidien, c'est vraiment similaire avec les addictions avec l'héroine. Tout ce que tu as vécu, d'une certaine manière je l'ai vécu aussi. Et je te comprends tellement. Dans la difficulté que c'est, mentalement, d'être prisonnier d'un truc, d'être privé de liberté, de devoir agir à travers le produit, d'être esclave du produit.
La fatigue que c'est de composer avec ça au quotidien. D'alterner toujours ces phases de plaisir/manque/douleur. C'est tellement fatiguuaaant, épourvant.
J'arrive parfois à lire des témoignage de personnes qui arrivent à vivre, en prenant du plaisir avec les opiacés, sans en être esclave. Mais quand tu es dans la boucle, c'est l'enfer. Mais j'imagine même pas la force mentale que ça a du te demander de vivre ça pendant plus de 10 ans. Je sais pas si les vagues avec l'héroine sont plus fortes mais moi ça m'a déjà bien abîmé de vivre ça sur des mois, des années avec des moments espacés.
Du coup heureux pour toi que tu aies pu sortir de cette relation toxique avec ce psychiatre et que tu sois accompagné par quelqu'un de compétant et humain. Et là encore je peux que me joindre à toi. J'ai été accompagné par plusieurs centres, je vais en citer aucun, mais le premier où j'ai été demandé de l'aide, c'était très froid, j'en ai tiré que très peu de choses. Et à un autre endroit, à un autre moment, j'ai été accompagné chaleureusement par une équipe en or, je me suis senti soutenu et ça m'a beaucoup aidé pour la suite, car c'est la fois où j'ai réussi à me sevrer et où j'ai tenu ensuite plus de deux ans sans drogues.
Aparté: Je te trouve assez dure avec toi même dans certaines expressions, quelque part je comprends. Mais moi ce qui m'aide à relâcher un peu la pression que je me mets c'est que je me dis que si j'étais là comme ça à ce moment là c'est que y'avais une bonne raison. Je vois mon parcours comme un chemin continu où chaque situation, chaque choix, chaque action qui est prise a une raison d'être. C'est à chaque fois un témoignage de quelque chose. Par exemple si là je retombe dans la came et bien plutôt que de m'en vouloir pour ça je vais me dire mais pourquoi ca arrive ? Qu'est-ce qui a fait que ? Quelles sont les raisons profondes ? Du coup quelque part je me dis, en fait, même si je suis triste de cette situation et que ce n'est pas ce que je souhaite vivre, et bien cette situation elle est là pour me faire comprendre quelque chose. C'est toujours une suite d'évènements qui ont un sens. Et aujourd'hui j'ai le pouvoir, la capacité de me questionner sur le sens profond de tout ça alors qu'avant je ne voyais pas, telle ou telle chose. Est-ce que je peux m'en vouloir pour quelque chose que je ne voyais pas dans le passé ? Automatiquement ça dit non :) Je sais pas si ca va te parler mais en tout cas moi ça m'aide vraiment à lâché la culpabilité. C'est un changement de regard sur les événements.
a écrit
La question de pourquoi j'ai commencé à consommer est bien simple: Je n'ai jamais consommé de façon festive, j'ai commencé à consommer uniquement et je dis bien UNIQUEMENT, pour me redonner les ailes, l'énergie vitale, que mon enfance, mon adolescence, mes parents et surtout ma mère, m'avaient recroquevillées, amoindries au maximum.
C'est ce qu'il y a de plus sensible je crois en commun dans nos expériences. Le passé, les trauma, la souffrance de l'enfance. Est-ce que tu as fait un travail là dessus ? Est-ce que tu as réussi à apaiser cette souffrance ?
Vraiment trop génial. Dans ton parcours c'est plein de sens. Tu as connu que les up&down pendant des années, la méthadone à du t'apporter tellement d'apaisement à un certain niveau sur tout ça. Je suis content de lire que ça t'aide à mieux vivre. :)
Juste par curiosité tu es à combien de mg ? Et ta prise tu l'as fait une fois par jour ou tu fragmente ?
Merci pour tes belles intentions. J'apprécie vraiment ta gentillesse de coeur.
Je te souhaite également la guérison, de trouver la paix et la quiétude sur ce passé et que tu puisses vivre ta vie avec tes ailes, pleine d'énergie, la vie à laquelle tu aspires. /\
Edit : j'ai un questionnement qui me vient. Tu dis que tu as commencé un suivi psy, j'imagine que c'est dans le cadre de ton suivi au CSAPA. Je pense aussi faire la même démarche même si je n'ai pas de TSO. Comment décrirais tu ce que t'apportes cet aspect de la thérapie ? Est-ce que ça t'aide ? Tu as un bon lien avec le psy ?
J'ai eu une fois un psy dans le premier centre que j'ai cité et ça n'a rien donné. Mais je suis sûr qu'en tombant bien ça peut être une aide précieuse.
1