"Elle m'attends, silencieuse et pourtant tellement bruyante qu'elle recouvre tout les autres bruits du monde, ce monde que je me suis vu haïr depuis que j'ai réussi à le quitter, rien qu'un court instant. Infime vision du néant.
J'aurais tant aimé que cela dure plus longtemps.. à vrai dire, indéfiniment. Une danse interminable, douce et gracieuse avec les étoiles. Les embrasser une à une, contempler leurs beauté blanchâtre et leurs avouer enfin que je n'ai jamais aimé qu'elles. Elles sont là, présentes et brillantes, veillant sur moi, éclairant mes nuits alors que la
poussière d'ange se mets à parcourir mon corps de part en part. Elles m'apportent l'espoir de les rejoindre.
Qu'importe.
Ce soir, le rouge se mêle au blanc, la poudre se dilue, elle devient liquide et m'emporte dans une profonde extase.
Je sens avec délice mon cœur s'affoler, comme un oiseau voudrais se libérer de sa cage et s'envoler haut. Si haut qu'il rejoindrais même les astres. Ainsi il me libérerai également de ma propre geôle, ce maudit corps terrestre.
Je reste cependant allongée sur le sol, silencieuse. À côté de moi, un homme dort. J'ai cessé de m'étendre à côté de lui. Son amour, aussi fort soit-il, ne m'empêche pas, chaque nuit de répéter ce même rituel. Priant pour que ce soit la dernière fois. Tout en me demandant parfois, souvent même, si la mort pourrai m'apporter cette douce et pourtant violente euphorie.
Je fixe à nouveau les étoiles en leur posant silencieusement la question, mais c'est l'heure pour elles d'aller se coucher et de disparaitre.
Mais je ne suis pas triste, je sais que je les retrouveraient demain, ou bien ce soir, je ne sais plus.
Alors que les battements de mon cœur se calment, je ramasse toutes les preuves de mon crime. Bien sûr il ne reste rien de la poudre blanche, seulement quelques déchets. Mais les stigmates sur mon corps, sur mon âme, eux sont bien présents. Les cicatrices sont plus vivantes que jamais.
Quelques heures plus tard, l'homme s'éveillera doucement et caressant mon visage posé à côté du sien, me murmurera qu'il mourrait si jamais il venait à se réveiller sans ma présence à ses côtés. Je forme un pâle sourire en gardant les yeux fermés, pour ne pas me trahir.
Il ne connait pas, ne sais pas ce qui m'habite. Chaque soir, je me poste devant la fenêtre, les yeux rivés sur les étoiles et une seringue à la main. Ce n'est pas lui que je veux rejoindre, mais bien le ciel, et ainsi retrouver la seule chose qui n'ai jamais animé mon âme.
•Extrait d'un texte perdu parmis tant d'autres dans mes placards•