Catégorie : Actualités - 17 mars 2022 à 21:41
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Quand celles et ceux qui militent pour un changement de perspective se mettent à user des mêmes argumentaires ou raisonnement intellectuel que les extrêmes, on sent qu'on arrive au trait plat.
exemple de trait plat
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Je ne vois toujours pas en quoi ça gêne que le trait soit plat !
La dépendance est un phénomène personnel qui implique deux échecs normatifs. Un échec de l'action rationnelle efficace normale ou de la maîtrise de soi par rapport à la substance ; et la honte de cet échec et de l'échec à vivre selon les normes d'une bonne vie que le toxicomane lui-même reconnaît et à laquelle il aspire. Le fait d'avoir honte de la dépendance n'est pas une erreur. Il fait partie de la forme de la dépendance, de la phénoménologie normale de la dépendance, et constitue souvent une source de motivation pour la personne dépendante afin de guérir. À l'instar d'autres tentatives récentes dans la littérature sur la dépendance visant à redonner aux concepts normatifs tels que le "choix" et la "responsabilité" la place qui leur revient dans la compréhension et le traitement de la dépendance, le modèle de l'échec normatif jumeau est entièrement compatible avec l'étude des causes génétiques et neuroscientifiques de la dépendance. En outre, le modèle ne remoralise pas la dépendance. Il peut y avoir de la honte sans blâme.
g-rusalem a écrit
la phénoménologie normale
Phénoménologie dont la démarche est d'appréhender la réalité telle qu'elle se donne, à travers les phénomènes. On parle bien là du monde "social". C'est-à-dire que au delà du fait biologique, ce qui fait phénomène, c'est l'expérience socioculturelle du fait biologique.
Il ne s'agit donc sans doute pas de porter que attention à l'un ou l'autre (disjonction) et à leur attribuer un part de causes respectives et exclusives, mais bien à l'un et l'autre (conjonction), comme deux "calques" se superposant, le "calque" phénoménologique décrivant en quelque sorte "l'expérience de vie" du "calque" biologique. On vit à travers le prisme phénoménologique, qui est socialement et culturellement construit et "codé", le fait biologique.
Bref, à nous de participer à réduire les risques au niveau biologique et (surtout AMHA) à agir sur le niveau socioculturel pour essayer de modifier le "phénomène" addiction, son expérience, son sens, son action, son "codage socioculturel".
VickNarobi a écrit
Ce post n'apporte rien
Toi-même
VickNarobi a écrit
La violence du système c'est avant tout une violence d'individus envers d'autres individus
Heu... Dans sa mise en pratique finale. Car de fait de nombreuses causes sont systémiques
VickNarobi a écrit
plotchiplocth j'ai pas compris ta citation de mon post ?
quelle citation?
Car pour rappel au cas où : multicomptes=permaban selon la charte acceptée à l'inscription... Et je suis pour son application effective
VickNarobi a écrit
Et sinon, se reposer juste sur le titre d'un article pour affirmer qqchose c'est... plus que limite je trouve.
N'y voit rien d'autre que mon manque de disponibilité dans l'instant
VickNarobi a écrit
C'est bien quand c'est un systéme qui maltraite. Comme ça personne il est responsable non ? (ironie hin).
plus que limite tu dis?
Y'a pas de question de santé publique dans le contrôle des femmes ou des LGBT
A part les violences conjugales ou homophobes, les restrictions à l'accès aux soins ou pour les LGBT les "traitements" forcés, entre autres.
le contre-exemple typique c'est l'alcool : 100% légal mais bon y'a aussi des stéréotypes négatifs sur les alcoolo-dépendants.
L'exemple de l'alcool est tout à fait pertinent. Comme tu le soulignes les stereotypes concernent les alcoolo-dépendants pas les usagers non excessifs. Alors que pour les psychotropes illégaux le stereotype négatif concerne TOUS les usagers dépendants ou non. Certes l'heroine et la cocaine entrainent un taux de dépendance un peu plus élevé que l'alcool (15% vs 10% environ) mais ce n'est pas le cas du cannabis par exemple.
Donc la différentiation entre usage et dépendance est tout à fait pertinente. Et, comme le souligne l'article que tu cites, le contrôle de la honte et de la culpabilité peut favoriser le passage de l'usage abusif à l'usage non ou peu abusif. Donc la RdR !
Amicalement
Bonjour, voici la conclusion de l'article que tu cites. La honte est donc un sentiment nuisible. Amicalement
Nous sommes bien d'accord, cela va sans dire. Par contre, est-ce qu'ils parlent d'une honte nuisible née du côté sociétal, ou créé par l'usager lui-même, de façon totalement rationnelle, par la vue de la perte de contrôle qu'il subit sur ses décisions de vie ? Auriez-vous des articles à ce niveau ? J'aimerais mieux comprendre l'ampleur du phénomène. C'est important pour savoir si il faut mettre l'accent sur le fait de changer la société, ou inciter la personne à plus d'amour inconditionnel envers sa personne avant tout, même si en fin de compte, je suis 100 % d'accord avec le post de plotiploch, nous nous devons (les médecins, les usagers) de lutter contre les 2 causes (personnelles et sociales) de ces émotions négatives qui nuisent au processus de soin de la maladie.
Par contre, est-ce qu'ils parlent d'une honte nuisible née du côté sociétal, ou créé par l'usager lui-même, de façon totalement rationnelle, par la vue de la perte de contrôle qu'il subit sur ses décisions de vie ? Auriez-vous des articles à ce niveau ?
Bonjour, il est difficile de répondre précisément mais plusieurs études montrent l'effet négatif de la stigmatisation et de la perte de l'estime de soi.
Je dirais que la honte subie est toujours négative mais que celle que la personne nourrit rationnellement peut parfois l'aider dans ses choix.
Amicalement
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK384923/
https://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/d … p;type=pdf
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3792617/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4312064/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4158844/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7899070/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8555264/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5739839/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5981930/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3631156/
prescripteur a écrit
Je dirais que la honte subie est toujours négative mais que celle que la personne nourrit rationnellement peut parfois l'aider dans ses choix.
Superbe conclusion, Prescripteur !
Comme souvent, c’est pas tout noir, c’est pas tout blanc : it’s all a fucking grey area.
Pour me la péter un peu et balancer du name-dropping, chez Nietzsche & Spinoza, en schématisant, honte et culpabilité (qu’importe leur origine) s’avèrent des « passions tristes » : funestes toxines qui nous rongent petit à petit la moelle épinière en nous éloignant des faits.
Dans le christianisme, au contraire, honte et culpabilité délivrent du péché originel. Du coup, elles sont presque élevées au rang de vertus, car elles permettent a priori à l’Homme de vivre en société.
Moi, avec quelques réserves, je penche plutôt côté Nietzsche & Spinoza.
Mais ici, on parle de stupéfiants. Et dans un « système » tel que le nôtre, pour le cas d’un usager lambda sans problèmes particuliers liés à sa consommation, oui, honte et culpabilité poussent en général à l’isolement et au dérapage incontrôlé, voire à l’addiction.
Ici, les causes sont donc sociétales : notre système de santé pue souvent la merde.
Par contre, en matière d’addiction avancée, un microgramme de chlorhydrate de honte et de culpabilité (j’ai bien dit un microgramme) administré en sous-cutané par le patient lui-même ou par le praticien ne me semble pas forcément contre-indiqué.
Ici, c’est l’instinct de conservation du sujet.
Perso, le chlorhydrate de honte et de culpabilité reste pour moi souvent un poison, mais parfois un antidote ; tout dépend du dosage et du praticien, tout dépend du pourquoi du comment.
(Paye l’emphase de ce commentaire ! Par moment, je me fais peur.)
VickNarobi a écrit
Enfin... les gouts et les couleurs.
« Et vous me dites, amis, que “des goûts et des couleurs il ne faut pas discuter”. Mais toute vie est lutte pour les goûts et les couleurs ! Le goût, c’est à la fois le poids, la balance et le peseur ; et malheur à toute chose vivante qui voudrait vivre sans la lutte à cause des poids, des balances et des peseurs ! »
Allez en paix, même Zarathoustra partage notre amour du débat !
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