A toi qui m'a sali pour te sentir propre, il fut une époque où je t'ai cru bien malgré moi, sans parvenir pour autant à me débarrasser de cette saleté dont tu prétendais que j'étais porteur. Il m'a fallu du temps pour comprendre que je ne pouvais pas m'en défaire seul, car c'est ton discours qui souille, enlève la dignité et fait porter la honte. Si l'enfer est pavé de bonnes intentions, tu en es le carreleur, et moi le cheminot. De marcher hors de ce chemin pavé de ta bile m'aura permis de bien comprendre pourquoi tu m'as sali avec insistance et fait vivre ainsi: pour masquer ta propre odeur infecte. Et de prendre conscience de la légitimité du sentiment de colère qui m'habite depuis tout ce temps.
A toi qui t'es senti sali par ceux qui veulent se sentir propre, saches donc que tu n'es pas responsable de cette odeur infame et persistante. Elle émane de ceux là même qui t'ont sali, et qui par lâcheté ou inconscience, t'ont désigné comme sa source pour ne pas avoir à en répondre ou s'en défaire. Ta honte n'est donc en rien légitime, elle ne t'ai assignée que par ceux qui refusent de la porter en leurs noms. Et cette odeur n'est pas la tienne, mais bien celle de ceux qui prétendent ne pas en avoir et qui t'ont désigné comme celui qui était sale.
A toi qui t'es sali croyant pouvoir ainsi faire parti de ceux qui se prétendent propres, la violence que tu t'infliges ne te lavera pas de cette odeur infame et pénétrante. Tu ne pourras pas t'en défaire en l'attribuant à d'autres et en prétendant ne pas leur ressembler, car c'est ainsi que tu la répands malgré toi. Au fond, tu n'as en rien besoin de t'en défaire puisque tu ne la portes pas. Et de t'en croire porteur ne permettra qu'une chose, que d'autres puisses à tort se sentir propre.
A toi qui me salit pour te sentir propre, je ne suis plus dupe de qui répand son odeur nauséabonde en ces lieux. Je veillerai donc à te sortir toi et ton odeur putride avant que tu ne la répandes en prétendant en être ni la source ni la cause. Face à ton mépris qui salit, tu ne rencontreras en réponse désormais que la réalité légitime de ma colère. Pour rester propre et intègre, je veillerai à ne plus me faire salir par ceux qui refusent d'assumer l'odeur infecte de leur jugement.
A toi qui me salit pour te sentir propre, tu es le problème et en rien sa solution. Saches que le vent a tourné et que je ferai le nécessaire pour que tu sois indisposé par ta propre odeur. Et qu'en aucun cas je ne te laisserai encore salir quelqu'un ici.