Une grosse merde, certainement pas !
Relis toi, tu verras que tous les indices sont là pour comprendre l'origine de ton anxiété et de ta déprime. Il te reste à y faire face, à accepter, digérer, dépasser et ne pas poursuivre le conditionnement mis en place par ta mère, sans doute involontairement car elle était mal en point sur le plan psychologique.
Mon histoire n'est pas la même que la tienne mais pour moi c'est mon père qui a été à l'origine de l'anxiété démesurée qui a bouffé une partie de ma vie. Je le savais mais je n'étais pas capable d'affronter ces souvenirs et de les dépasser.
Je suis devenue dépendante à la
codéine parce que je suis réceptive aux
opiacés et que j'avais remarqué qu'elle m'apaisait et me permettait de dormir la nuit. J'ai mis des années à comprendre que la nuit me terrorisais car toutes les plus grosses angoisses, mes troubles alimentaires, mon insomnie, ma petit voix intérieure me dénigrant, c'était surtout la nuit.
Aujourd'hui, j'ai dépassé tout cela, j'ai fait un
sevrage, je n'ai plus la moindre envie d'
opiacés et je suis soignée pour un trouble anxieux généralisé. L'efficacité de l'antidépresseur m'a permis d'affronter les peurs les plus terribles, les comprendre et puis digérer et passer à autre chose.
J'ai fini par retrouver cette petite fille qui voyait son père boire le soir, s'énerver, exprimer son désespoir, me prendre à témoin, puis prendre ses clés de voiture et disparaitre dans la nuit. Je la revois cette fillette cachée sous ses draps à pleurer pendant des heures parce qu'elle ne savait pas s'il allait se suicider, avoir un accident, se battre, être agressé, disparaitre ou bien revenir. Ces nuits éveillées à pleurer et ces années à écouter le désespoir de mon père alors que je n'étais qu'une enfant m'ont conditionnées et enfermées dans un processus anxieux.
J'ai fini par le haïr puis quand il est mort à me détester de l'avoir haïe. Maintenant je sais que c'était un homme merveilleux car il m'aimait d'un amour inconditionnel, mais qu'il était aussi un homme sombre car il n'a pas fait soigner ses troubles psychologiques et psychiatriques et que j'étais au milieu du chemin, avec ma mère tentant de me protéger avec un bouclier plein de trous, tellement les crises de désespoir de mon père étaient profondes.
J'ai fait la paix avec mon passé. Ca ne veut pas dire que je ne suis plus anxieuse, mais que mon anxiété est gérable.
Je n'ai aucun doute qu'un jour tu vas toi aussi trouver le chemin qui te permettras de dépasser ces expériences néfastes d'enfant et d'adolescent. Je peux t'assurer que ça ne passera pas par la consommation de drogue ou d'
opiacés car ça n'est qu'un moyen de fuir.
En attendant, il ne faut pas te dénigrer car cela ne correspond par à la réalité. C'est une déformation de ta dépression et de ton anxiété, comme un miroir dans une fête foraine qui te montre sous des traits grotesques.