Ma relation avec la cocaïne, et ma chute libre 



Bonsoir, ce soir je vais partager ma relation à la cocaine.
Je suis une femme de 22 ans, actuellement je dois peser 47kg, 1m60, étudiante en architecture, avec des troubles de l’humeur, TDAH diagnostiqué, anxiété etc etc. (Pas un gros gabarit pour ce que j’absorbe et l’ensemble des excès que j’ai pu avoir avec la drogue en général taz,md,ké,c,champis,lsd,…pas de crack ni de drogue en intraveineuse)
J’ai été hospitalisée une fois en HP en janvier pour mes troubles de l’humeur, ainsi que « trouble de l’usage » avec la cocaïne.
Il y a quelques mois, ma consommation était de l’ordre de 1g en 4-5 jours (principalement seule), aujourd’hui et ce depuis quelques semaines (plus de 2 mois) je suis à 1g par jour seule. Pour donner un peu plus de contexte, j’ai un traitement qui est digne d’un cocktail quetiapine 400mg, ritaline 50mg, Xanax 0,5x3, zolpidem 10mg.

Maintenant c’est une note que je viens d’écrire sur mon téléphone dont je vous fais part.
J’espère à travers mon expérience pouvoir rassurer certaines personnes, ou donner un minimum d’espoir. Cette substance biaise la réalité, et votre estime de vous-même. Nous ne sommes pas tous égaux face à l’addiction.

Il est temps pour moi d’écrire au sujet de mon addiction à la cocaine, cette vicieuse et intrusive qui aura été ma meilleure amie, mon soutien, celle qui aura été longtemps à mes côtés. Aujourd’hui elle est devenue ma pire ennemie, mon tumulte, un combat, la cause d’une grande part de mes souffrances, perverse et créant chez moi une grande ambivalence.

J’ai envie que ce temps soit révolu, j’en ai assez. Je ne veux plus être sous l’emprise, enfermée dans une spirale sans fin, qui a créé des dommages allant bien au delà de ce que j’aurai pu imaginer. Elle aura dicté des mois de ma vie, je ne la contrôle plus, elle me domine, et crée en moi bien plus de douleurs, que de plaisir (ça n’en est plus du tout pour le coup)

Ma définition de l’addiction ou trouble de l’usage.
De mon point de vue, mon expérience avec cette substance.

L’addiction est pour moi quelque chose de l’ordre de la dairaison. On a tous des vécus différents, des caractères différents etc. Pour moi ça aura été une aide, formé d’automédication inconsciemment au début. C’est le moment où tout bascule, tout va très vite et c’est là que la perte de contrôle en devient indescente, la logique normée, s’effrite et ne devient que poussière.
La cocaine a été là dans mon cas pour apaiser une souffrance, j’ai trouvé en elle une forme d’apaisement de mes pensées, une forme de fuite à l’ennuie, ma peur profonde du vide et j’en passe.
Cette aide aura été de courte durée, j’ai pu le verbaliser heureusement auprès de mon psychiatre, infirmier du CSAPA, et mon entourage même si ils ne comprennent pas (j’ai coupé les ponts avec les personnes avec qui je consommais à « l’époque ») Sans ça je ne serai peut être plus là à l’heure actuelle.
Elle m’a permis durant une période de m’accepter, de mettre de côté mes démons qui sont là depuis bien longtemps. Bien plus longtemps que mon trouble de l’usage.
Ça aura été une forme d’automédication, mais à quel prix?
Au delà des milliers d’euros qui ont pu être voué à cette substance, j’ai mis en péril ma santé, je ne me nourrissais pas normalement (sans vraiment en ressentir le besoin), tout a tourné autour de cette substance, les personnes à l’heure  actuelle qui m’entourent sont au courant, et démunis face à la situation. Personne ne peut réellement m’aider à proprement parler. Le soutien est important, l’écoute, mais bien évidemment l’incompréhension des personnes qui m’entourent me fait aussi souffrir.
Mais il faut décider et avoir la conviction avec soi-même que c’est possible (c’est je pense réellement le début de la guérison à partir de là).
Quelque part je suis heureuse que ces personnes ne connaissent pas le tourment que ça peut être et la destruction massive que ça engendre.
J’ai atteint un point où la cocaine est omniprésente, matin, midi, soir, constamment. Mon estime de moi même qui n’a jamais réellement été là, est réduite à néant à l’heure actuelle.
Je vis dans la honte, vis à vis des personnes que j’aime et qui souffrent de me voir comme ça.
J’ai perdu du poids, elle a amplifié l’entièreté de mes failles, physiquement ma parois nasale est réellement touchée et psychologiquement l’instabilité me guette.
C’est une ambivalence constante, alternance entre pensées noires et destructives, et tout va bien je me sens bien ( évidemment ce n’est pas la réalité)
J’ai l’impression de ne plus être capable de faire de rencontre, je n’aime pas ce que je me renvoie et donc ce que j’ai l’impression de renvoyer.
Je suis quelqu’un d’extrêmement bavarde, curieuse, j’adore parler de choses profondes, questionner à peu près tout.
Maintenant et je pense que la substance ne m’a pas aidé, mais j’ai des avis extrêmement tranchés notamment en l’être humain, que je trouve égoïste, antipathique, manipulateur et j’en passe (bien évidemment il faut nuancer mes propos, et mes dernières expériences chaotiques font échos à ce que j’évoque)
C’est une réelle problématique de ma vie, un combat je dirai même.
J’ai besoin d’en parler, je ne veux pas me réduire à cette substance, il y a tellement de choses à vivre dans une vie, j’ai joué avec il y a un temps pour tout.
J’ai envie de retrouver cette lueur qui je pense fait toujours partie de moi, mais est totalement éteinte par ce vice qui me réduit à ce que je ne suis pas, et qui me détruit.

J’ai envie que ce temps soit révolu, j’aimerai pouvoir récupérer un minimum d’estime de moi, de confiance en moi, et surtout arrêter d’imposer cette réponse à des mal-êtres aux personnes qui m’entourent notamment ma mère.
C’est un réel fléau, combien de fois j’ai eu l’impression que j’allai mourir, seule, sans dire au revoir? À faire des angoisses pour moi ingérables? À perdre peut être quelques années de ma vie? Ma santé? Mon corps? Et l’idée que je peux mourir à chaque instant.

Ce qui est assez déroutant dans tout ca c’est que j’ai conscience de tout. Et je me suis vue dégringolée la pente, me détruite à petit feu, toujours être en contradiction avec ce que j’ai dans la tête et les pensées dédiées à cette substance.
Et c’est ça qui finalement du haut de mes 22 ans, c’est j’en suis presque certaine, une étape qui marquera ma vie à jamais, me fera grandir, peut être un peu vite. Mais elle m’aura permis aussi de réaliser beaucoup de choses, sur l’être humain, la psyché etc.
(J’essaye d’en parler au passé, mais à l’heure actuelle j’ai une trace sous le nez, et une cure de desintox qui m’attend bientôt)

Au moment où j’écris j’ai l’impression d’avoir eu quelque part ce déclic.
Ça ne peut plus durer, je sais que je mets réellement ma vie en danger à l’heure actuelle et finalement malgré des quelques pensées noires que j’ai pu avoir. Je ne souhaite pas mourir, pas maintenant et encore moins de cette addiction.

J’ai toujours eu tendance à pousser les limites, que se soit de l’autorité, à travers le sport, la boulimie, la drogue en générale et surtout cette poudre blanche.
Mais aujourd’hui ma limite est atteinte, j’en ai assez de dépendre de quelque chose qui me domine, qui n’est ni la réalité, ni une bonne chose.
j’espère en être capable et réaliser en relisant tout ça, tout ce que ça m’a apporté de négatif.
Mes troubles de l’humeur sont de plus en plus conséquents, mon hyperactivite, ma tolérance aux autres, ma vie plus globalement. J’ai été biaisée par cette substance qu’on peut penser être anodine, festive et j’en passe.
Mais qui détruit des vies. Je pense que en effet ma limite est atteinte, je ne veux plus jouer à la roulette russe, et détruire tout ce que je peux entreprendre.

L’auto sabotage cesse ici je l’espère.

Merci si vous avez lu jusqu’ici, je méxcuse pour ce long pavé mais peut être que ça peut en aider certains et d’échanger à ce sujet peut être intéressant!

Catégorie : Carnet de bord - Aujourd'hui à  02:51

#ambivalence #cocaïne #TDAH #trouble de l’humeur



Commentaires
#1 Posté par : Quetacocaline Aujourd'hui à  03:10
Je me réponds à mon propre post

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