Mon parcours avec l'alcool 

Point du 12/01/2022

Voilà j'ai 22 ans et je suis addict à l'alcool.
Je sais pas si j'ai le droit de dire que je suis addict parce que je ne suis pas consommateur de tous les jours. Je l'ai été. Mais plus maintenant ; mon addiction est psychologique, arrêter l'alcool n'emmenerait ni sevrage ni delirium tremens ou que sais-je, enfin c'est ce que j'en pense du moins.

J'ai toujours été gros buveur, même le premier de ma classe au lycée à me mettre des grosses cuites. Mon rapport à l'alcool a toujours été marqué par l'excès. Je n'ai jamais vraiment su gérer son craving, ce qui m'amène quasiment à chaque fois au blackout ou du moins à oublier des parties de la soirée.

J'ai commencé comme tout le monde je pense au lycée entre potes puis à sortir de plus en plus jusqu'à arriver en école d'ingénieur où l'alcool est réellement une religion. Tu bois pendant des weekends entiers et même parfois sur toute la semaine. Il m'est arrivé de me mettre des caisses tous les soirs pendant des semaines entières sans s'arrêter. Ça a duré 2 ans. Je me suis retrouvé deux fois dans un camion de pompiers si mes souvenirs sont bons.

Au début c'était marrant, le but était de se mettre sur le tapis autour de jeux d'alcool entre amis. Puis c'est devenu une nécessité, presque une obligation morale, aller dans l'appartement d'un ami me paraissait bizarre si je n'amenais pas assez pour se miner la gueule. Aller se poser dans un parc sur l'herbe me paraissait infaisable sans un cubi ou des canettes de bière. Etc, etc. Plus aucune activité ne pouvait se faire sans amener de l'alcool. Ça rendait tout plus rose.

Et puis ça a commencé à devenir plus très drôle. Je buvais le soir quand j'étais seul, ça allait d'une à deux bouteilles de vin. Je sais plus exactement combien de temps a duré cette période où je buvais vraiment seul. Je dirais approximativement 2 mois c'est peut être plus.

Je rappelle que mes soirées allaient de la petite soirée entre potes pour se mettre au tapis jusqu'aux grosses soirées open bar à 300 personnes en passant par les afterwork et les soirées quais avec un caisson.
Et pour donner un ordre de grandeur sur les dosages jme souviens d'une soirée où j'avais tombé 2 bouteilles de whisky pures et je ressentais à peine la défonce de l'alcool.
Sinon je tournais le plus souvent entre 4 et 6 canettes de 50cL de bière à 8/9° par soirée et une ou deux quand j'étais seul.


Tout ça pour arriver aujourd'hui, où je n'arrive plus à faire une soirée sans amener de l'alcool que ce soit à 15 ou a 3 personnes et que maintenant si je commence à boire je suis obligé de finir defracté en me souvenant à chaque fois de très peu de ma soirée.
Cette consommation d'alcool m'a bel et bien niqué la mémoire.

J'aimerais bien arrêter définitivement mais je sais pas quoi faire d'autre en soirée (ni quoi prendre) en fait, je me vois pas faire autre chose qu'avoir un verre à la main et le descendre : c'est comme ça que j'ai toujours fait.
Pour mes amis d'en ce moment j'ai la plus grosse descente d'alcool, ça me met un peu mal à l'aise même si ça les fait rire, mais ça montre bien le décalage qu'il y a.

J'ai cherché tous les substituts possibles à l'alcool pour la désinhibition, l'ivresse, etc. : GBL, coke, speed etc. Même si je les aime bien, aucun ne m'apporte le ressenti de l'alcool qui me permet de vraiment me lâcher en société.
J'aime beaucoup la 3 mais son craving est violent et j'essaie de faire gaffe à pas me mettre dedans. Et puis ça me rend pas bavard, joyeux et full desinhibé comme l'alcool, c'est une autre manière.

Je me souviens me faire la réflexion il y a 6 mois que je ne ressentais aucune addiction pour l'alcool et que je trouvais que ça se gérait plutôt bien, contrairement à ce qui se disait.
Je me rends compte aujourd'hui qu'on se rend compte que c'est la merde qu'une fois que c'est trop tard.

Bref prenez soin de vous, évitez les excès. Toutes les substances sont à prendre avec des pincettes. On s'en rend compte toujours quand c'est trop tard.