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Opiacés : les substitut à l'amour, interdits depuis le 12 juillet 2017 



J'ai 61 ans, morphinomane à 20 ans, en recherche d'amour ou de son son substitut depuis 40 ans.
Je souhaite vous faire partager mon expérience, mes interrogations, mes réflexions, mes galères, et mes joies.

Voici ma psychanalyse perso "à 2 balles" : ma mère est disparue brutalement, alors que j'avais 9 ans, personne ne m'a informé du pourquoi, du comment, du qand...
L'absence d'un rituel de deuil, m'a laissé en mode "recherche d'endorphines",  jusqu’à ce que je rencontre dans "la Zone..." :  le shit, l'herbe, le lsd, les emphés la Morphine et l'Opium.
La Morph.  et j'opium m'ont m'ont comblés.
L’héroïne me semblait un substitut brutal , vulgaire mais très  efficace aux endorphines, les amphétamines suicidaires à terme, Le Lsd génial avec modération et selon la provenance, Le shit  et l'herbe (selon ... comme le bon vin et la piquette).

Comme pour tous les toxicos moyens cette idylle a tourné en en enfer après 3 ans.
Beaucoup d'entre nous sont passés par des aventures semblables. Si vous le souhaitez je peux en témoigner.
Je me suis sevré, ai repris des études, la chance était avec moi.
J'ai maintenant un bon boulot, 3 enfants, une femme, la retraite approche.
Je m'étais forgé une carapace émotionnelle, mais  mes vieux démons sont toujours là:
En toute clandestinité je consommais chaque jour 3 boites de Néocodion+ 8 Klipal 300 pour ne pas trop bousiller mon foie.

J 'ai voulu dire stop ces conneries :
J'ai pris un r.v avec un nouveau "Médecin traitant"  pour gérer ça tranquillement,
Mon ancien médecin traitant étant parti à la retraite.
2 semaines après ma décision,  la la loi ministérielle qui  m'a mis en mode panique:
   J'ai fait le tour de toutes las pharmacies pour me constituer un bien maigre stock sad
   
J'ai demandé de l'aide auprès de mon  nouveau "Médecin traitant (que je ne connaissait pas)" qui a eu peur du regard des pharmaciens si elle me prescrivait la moindre "Drogue".
Niet ! rien me permettant d'assumer mon boulot normalement pendant une semaine. 
Sa solution = hospitalisation : L'horreur carcérale du genre vol au dessus d'un nid de coucous.

J'ai ensuite eu beaucoup de chance : j'ai obtenu un RV avec un addictologue du  CSAPA , jusque là j'ai utilisé  mes vieilles réserves pourries datant de 1998 ...

Ce décret brutal est gravement irresponsable et va mettre beaucoup de personnes  "intégrées" dans des situations illégales: commande de substances sur le darknet, ou bien aller chez le dealer du coin.

Catégorie : Témoignages - 21 août 2017 à  20:08



Commentaires
#1 Posté par : La lie 21 août 2017 à  20:36
Bonjour Zébra , et bienvenue sur le forum salut


Merci pour ton témoignage intéressant ...

Et si le coeur t'en dit , n'hésites pas à venir nous raconter tes aventures , tes exploits , tes doutes , tes joies ou tes peines ...

Moi , je suis particulièrement friand d'histoires du passé , racontées par des plus ancien-ne-s que moi ...
Les galères , les 400 coups , les anecdotes ... tu vois bien quoi wink

Ouais la lecture de ces témoignages souvent "brut de décoffrage" , de ces petites tranches de vie , c'est quelque chose qui m'a toujours passionné  smile...



A+ tard Zebra ,

Au plaisir de te lire .

salut

 
#2 Posté par : zebra 22 août 2017 à  12:57
Bonjour à tous, et merci à toi "La lie" pour ton précieux encouragement.

J'ai rencontré le médecin de la CSAPA, j'ai tout de suite eu un bon feeling.
Une heure d'entretien avec une personne qui s’intéressait à moi, pour de vrai!

Qui m'a expliqué les protocoles, en me laissant des choix et des ouvertures pour gérer mon mal être physique et mental.
Je suis sorti de là avec une ordonnance pour une boite de Buprénorphine à 4Mg.
Dans la pharmacie choisie d'un commun accord.
Je n'aurai jamais pensé que cela puisse être aussi simple.

Il faut dire que j'avais préparé mon dossier médical nickel avec les résultats d'une prise de sang récente.

 
#3 Posté par : zebra 22 août 2017 à  14:34
Ma première semaine avec la  Buprénorphine:
]Mon premier et seul petit comprimé à faire fondre sous la langue dans la journée
eek c'est dégueulasse.
[right]J'attends le moindre petit effet. Rien! ça ne me fait rien du tout, pas de chaleur, pas de sensation de chaleur, de paix intérieure surpris
Les effets physiques du manque s'estompent dans l'après midi, on verra demain.

Réveil à 5h: tremblements,  frissons... allez je fais fondre un comprimé de Buprénorphine sous la langue et m'endors avec ce gout amer.
Réveil à 8h ça va mieux, la journée se passe couci-coucà, j'augmente ma dose d'Alprazolam car je me sens toujours fébrile.

3 ème jour :réveil à 5h du matin fébrile, du coup je gobe mon comprimé sans le faire fondre sous la langue et me rendors.
Au réveil pur aller bosser, je ne sens pas bien, Je décide de passer au plan B: je gobe 4 comprimés de codéine 15mg que j'avais commandés à prix d'or au cas ou je me retrouve en chien.... Ils sont bien arrivés dans ma boite aux lettres et je louche sur cette enveloppe depuis 2 jours . ERREUR a ne pas commettre: Je me retrouve au boulot dans état qui ressemble à l'ivresse pour mes collègues, Je somnole et me réveille tout à coup en train d'appeler à mon chien fache-non-non
Un de mes collègues me propose de me ramener chez moi. Bref je me sens lamentable.
Quelqu'un saurait'il m'aider à comprendre ce qui m'est arrivé?
En tout cas je suis resté sage jusqu'à la fin de la semaine en compensant le manque avec de l'Alprazolam.
Maintenant j' revu mon médecin addictologue qui m'a augmenté mon dosage à 8mg. Qui semble mieux me convenir, quoi que ...
A bientôt pour la suite de mes aventures si vous le voulez bien.

 
#4 Posté par : PrésidentSnow 22 août 2017 à  21:49
La femme de ceux qui n'en ont pas est un agent double, j'aurais dû m'en méfier un peu plus ...

Sympathiquement votre,

 
#5 Posté par : PrésidentSnow 22 août 2017 à  22:57
Hello. J'ai été à croc à la buprénorphine pendant quatre ans. J'avais l'habitude de décrocher en employant de la codéine, c'était dur mais après avoir passé quelques jours allongé (ça pouvait aller jusqu'à plus d'une semaine, je faisait souvent cela lors de mes vacances pour qu'elles soient inoubliables lol) à me sentir comme une sous merde, l'addition me paraissait tellement salée que l'envie de me frotter à nouveau aux opiacés me tenait en laisse pendant pas mal de temps. Bien-sûr j'y revenais, si bien qu'un jour j'ai demandé un traitement au sub à mon toubib, qui n'est pas chiant pour ce genre de chose. J'ai commencé pas 16 milligrammes/jour, un bombon de 8 le matin, un bombon de 8 le soir. Bon, j'admet que c'est bien pour s'éloigner de la blabla, car avec 16 m on est défoncé. Mais le but s'est surtout de s'attribuer un cahier des charges avec des échéances à essayer de tenir, et franchement, ça peut durer plusieurs années. Le hic c'est que quatre ans après je prenais du sub, mais j'étais revenu du brown ou à une de ses grandes sœurs, à la vitamine cc (souvent en speedball) etc etc etc .. Le subu était devenu un compagnon de plus, une fausse béquille qui me tenait bien en laisse elle aussi. Vers la fin de ma séparation avec cette vraie drogue aux effets qui sont finalement plutôt bof, je parvenais à vivre en prenant moins d'un milligramme/jour, mais pour passer à 0,5 c'était balèse. J'ai finit par des doses que l'on peut considérer comme ridicules pour ne pas dire homéopathiques, mais il était inenvisageable pour moi de ne pas avoir ma micro dose de bubu. Obligé d'aller chez le toubib une fois par moi pour avoir le petit papier qui te permet d'avoir ta dose de drogue moyenne de façon légale. Je ne pouvais pas partir en voyage sans tenir compte de ce rdv qui durait 2,5 minutes. Et les pharmaciens qui te regardent souvent de haut (y'en a des biens, y'en aaa dééés biiieennns ) comme si tu étais un dangereux fiché S, bref, pour moi au bout d'un moment le sub c'était devenu un boulet vraiment relou, ça niquait ma libido, je devenais à moitié dépressif dés que j'étais un peu en chien ... et comme le bubu n'atténue quasiment pas les effets de l'héroïne, y'en a plein qui finissent par consommer de la came tout en consommant du sub. Par contre, avec la méthadone c'est différent. Les protocoles médicaux sont un peu plus poussés et ça tient bien la route, je parle au niveau psychique. Dernièrement j'ai réussi à décrocher grâce à ça, et j'ai arrêté la méthadone depuis décembre 2017 (mais j'ai recommencé à sniffer un peut trop de temps en temps depuis un mois et quelques ..ouuhhh). En tous cas je trouve que c'est beaucoup plus facile d'arrêter la meth après avoir arrêté autre chose, que d'arrêter le sub tout cour. De plus (de moins pour certains), quand on prend de la meth l'effet de la came est complètement nase par rapport à ce qu'il devrait être, si bien qu'on devient moins enthousiaste à l'idée de pouvoir en gouter une bonne qui vient d'arriver d'un pays lointain.

Courage à toi brother !

 
#6 Posté par : zebra 23 août 2017 à  12:16
Bonjour à tous et à toi PrésidentSnow,

Ça fait du bien d'avoir des témoignages.
Je ressens ça comme des échanges de carnets de bord dans des territoires inconnus et parfois hostiles.

En quittant mon médecin addicto. qui a accepté de passer directement ma dose de 4mg à 8mg, j'évoquais mes craintes quant à la difficulté de décrocher de la Buprénorphine si je montais trop le dosage.
Sa réponse pour me rassurer m'a laissé sur le cul :

Oh! 8mg ce n'est pas tant que ça.

Et là ça a fait tilt hmm , si ça se trouve je me prends trop la tête car je suis encore sous-dosé.
D'après mes calculs et les équivalences que j'ai trouvé sur le site voilà le bilan:
Avant de tenter de décrocher en mode panique j'en étais à 66 cachets par jour.
Soit 990 mg de Codéine = 165 mg de morphine = 6 mg de Buprénorphine.
Mais l'équivalence théorique ne tient pas compte de la durée de vie des substances et de leur assimilation réelle par l'organisme.

Quelqu'un parmi vous aurait il une expérience là dessus ?

A savoir que je voudrais réellement me sevrer à la chinoise, mais en partant du bon palier.

 
#7 Posté par : zebra 23 août 2017 à  22:02
Mon objectif est d'utiliser la méthode : https://www.psychoactif.org/forum/t1682 … .html#divx

Merci Opiomane si tu me lis.
J'ai testé ta méthode de sniff en dilution dans du sérum phy. qui m'a permis de faire quelques maigres réserves en 3 semaines.
La Buprénorphine diluée dans de l'eau distillée me semble être un bon chemin pour arrêter ma dépendance en douceur.
Mais je ne calcule pas encore le nombre de sniffs indispensables par jour, car je suis en mode "cigale-écureuil".
Le soir j'ai envie de combler mon  manque avec du Wisky mur
J'ai un doute : si je m'en tenais strictement à ce que m'a prescrit mon addictologue soit 1 cachet de 8mg à heure fixe, je me retrouverais à coup sur le soir en mode "crawling".

Alors que là, comme mon cachet de 8 mg journalier est dilué je peux jouer avec le nombre de sniffs, mais je ne trouve pas encore mon point d'équilibre.
Merci de vos avis avisés si vous avez une idée ...merci-1

 
#8 Posté par : zebra 25 août 2017 à  21:15
Point de point d'équilibre. Avez vous un point de vue ? une opinion ? j'aimerais  faire le point.

 
#9 Posté par : zebra 31 août 2017 à  22:57
Comme personne ne me répond. Je fais mon point seul. Pitoyable de mon bien être chimique.
Mes vieilles émotions seront bientôt aux aguets. Qu'en pensez vous ?
Je veux parler de celles qui sont  enfouies sous des strates  de non dits, des sédiments de nos histoires enfouies.
= 12, 16, 20 mg  ?????????

 
#10 Posté par : Speedmicha 01 septembre 2017 à  13:26
Bonjour Zebra, j'ai loupé un épisode, c'est quoi cette loi du mois de juillet, peut tu m'expliquer s'il te plaît, suis pas au courant.
Merci

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