Voilà,
Ma situation a complètement changé, à part que je suis toujours dépendante au
tramadol J'ai changé de pays, de métier, d'amoureux, de mode de vie, d'entourage, bref, je vis un rêve.
Je suis exactement dans la vie dont je rêvais, même mieux, dans mes rêves ou objectifs que je pensais inatteignables, je ne me voyais même pas avoir tout ca.
Ce qui a commencé à déclencher ma réflexion de
sevrage définitif, c'est déjà mon besoin de retrouver mon énergie, mais aussi que dans ce pays, je ne connais pas leur rapport au
tramadol et je n'ai pas envie de commencer un parcours du combattant pour trouver un médecin qui comprendra mon problème et acceptera de me prescrire du
tramadol à hauteur de 8/jour.
Mais ces raisons, je peux arriver à les surmonter.
Ce qui a rendu ce
sevrage obligatoire, c'est qu'avec mon amoureux, on souhaite faire des enfants, et commencer à essayer dans 1 an et demi environ, ou 2 ans et demi, selon comment on se sentira et comment j'aurai évolué dans mon nouveau travail.
Par rapport à notre travail (il est dèjà pro, et il me forme au même métier que lui), on a crée notre premier projet par rapport à ma consommation de
tramadol.
J'ai donc voulu lui expliquer ce que c'était, les symptômes du manque et du surdosage, pour que l'on puisse construire notre projet.
Et là, on a vu que consommer du
tramadol pendant la grossesse etait dangereux pour le développement de l'enfant in utero et par la suite dans sa vie, sans compter le risque de
sevrage à la naissance.
Evidemment, vous direz-vous, et pourtant, je pensais que cela ne représentait qu'un risque ultra-minime.
Bref, pour mon compagnon comme pour moi-même, il n'est pas question de faire courir le moindre risque à nos enfants, si toutefois je peux seulement tomber enceinte, chose qui n'est jamais arrivé, et je ne suis plus si jeune.
Alors voilà, l'idée, c'est d'avoir entre 1 an et 1 an et demi pour décrocher, sachant que je ne supporte absolument pas un des symptômes de décrochage: le Syndrôme des
Jambes sans Repos.
En ce qui me concerne, ca se manifeste dans tout le corps, et particulièrement quand je suis fatiguée, et je me contracte énormément, irrépressiblement, et surtout quand je suis tellement fatiguée que je voudrais dormir, mais impossible.
Donc à cause de ca, il n'est pas question de tenter un
sevrage cold turkey.
La derniere fois que j'ai tenté de me sevrer, j'ai réussi à descendre jusquà 60 mg par jour au minimum.
Je suis repartie sur le
tramadol à 300 mg/jour après avoir subi 5 opérations en 1 an et 3 mois, et d'autres hospitalisations pendant cette année.
Opérations très lourdes et douloureuses, et normalement, je ne devrais plus en subir avant 5 ans.
Donc voilà, j'ai envie de me retrouver, de ne plus me reposer sur des pilules dès que j'ai un coup de blues, et encore, je me demande si ce n'est pas cette consommation qui me rend plus sensible.
J'ai envie d'être normale au niveau de la chimie de mon corps, je ne veux plus être dépendante, je veux pouvoir voyager dans n'importe quel pays sans craindre que mes valises soient ouvertes et qu'on me regarde au mieux comme une toxico et au pire, comme si je voulais faire du trafic, je ne veux plus que les
opiacés fassent partie de moi.