Après 7 mois d’arrêt ...
Je n’avais plus retouché à la
cocaine depuis mai.
Une vraie victoire pour moi.
La vie s’est reconstruite au fil des mois.
J’ai retrouvé du travail, des activités, des relations saines avec mon entourage.
L’impression de REVIVRE, et même de ne pas m’être sentie aussi bien depuis 10 ans, après des années de troubles alimentaires, d’alcool et de drogue (cocaine principalement).
Il y a 5 jours, je craque.
Pendant la soirée du nouvel an, alors que personne ne m’en a proposé, j’ose demander à quelqu’un s’il y a de la
Cocaine.
Il est encore tôt, mais je me sens déjà un peu saoule.
Je suis arrivée dès 19h, quelques bières et déjà 5 ou 6 verres de soupes de champagne dans le nez 2h plus tard ...
Dehors, on fume des clopes, certains fument ds
joints que je refuse, je n’aime pas tellement ca. Je prends un peu de
poppers, ça faisait longtemps ... la tête me tourne, c’est plutôt agréable ...
Je vois deux gars monter à l'étage. Un de leur copain les interpelle « mais non, pas la haut les mecs ! »
Dans ma tête, ça se met en route. La machine se déclenche. « Vont ils prendre de la
cocaine ? »
On va prendre une photo tous ensemble.
Les deux mecs arrivent en retard.
Et là, le
craving.
Je l'avais déjà ressenti en ces 7 mois d’abstinence, mais je ne sais comment, j’avais réussi à maîtriser .
Mais la, sûrement parce que je sens que c’est accessible ... que je passe la soirée avec des gens que j’aime bien, mais qu’il n’y a pas de réel ami proche de moi, aucun qui connaît mon véritable problème par rapport à ca... ou peut être une ou deux personnes, mais pas suffisamment proches pour être assez attentif et « veiller » sur moi ...
Peut être que oui, c’est étonnant mais depuis 7 mois je n’avais pas eu autant d’éléments réunis pour me « permettre »d’oser poser cette question.
Je vais voir un des deux gars qui est monté, je le connais à peine.
J’ai le culot de demander s’il a de la
cocaine.
Il rigole, un peu gêné.
Non, il me répond. Il n’en prend pas. Je me suis grave planté, ils étaient juste montés gonfler des matelas.
Je me sens conne.
« Par contre » finit il par ajouter « je crois que machin en a ».
Je me sens un peu moins conne.
Ni une ni deux,je vais aborder machin. Je le connais mieux, mais assez peu aussi. C’est le mec d’une copine, qui fait partie du cercle de ces personnes que je fréquente pour le nouvel an, que je croise aussi au boulot.
« Eh, je voulais savoir si tu avais ... j’ai envie de prendre ... »
La réponse est oui ...
Bingo ! Soulagement.
Ça semble si facile. J’ai l’impression d’avoir réusssi à atteindre mon but, sans trop d’effort, en quelques minutes.
L’envie n’a pas duré, je n’ai pas eu à lutter, mon désir va être combé...
Nous montons prendre une trace dans la régie du théâtre dans lequel nous fêtons le nouvel an.
Une petite trace, si simple, et pourtant après 7 mois tout remonte en un instant. La sensation.
Je lui dis que je n’en ai pas pris depuis des mois.
Je ne sais pas pourquoi je me sens obligée de préciser ça, de rendre des comptes, alors qu’il ne m’a rien demandé.
Il me dit de ne pas en parler à sa copine.
Je lui demande s’il en prend souvent, il me répond « de temps de temps », avec ses collègues.
J’ai toujours envie d’en savoir plus sur la conso des gens.
Et je ne peux m’empecher de ressentir de l’envie pour ceux qui décrivent une conso festive, occasionnelle et maîtrisée...
Qui me fait tellement rêver mais que je sais aujourd’hui impossible pour moi.
Quelques heures s’écoulent, la sensation de l’ivresse de l'
alcool diminue, je danse, je parle, le temps passe vite.
Je demande a une deuxième personne. Elle en a également.
On monte à l’étage, deuxième trace. La sienne est mauvaise, très pâteuse, nous n’arrivons pas à la snifer.
Je descends à la cuisine pour chauffer une assiette au micro onde. Une assiette vide. Le micro onde crépite, fait des étincelles, comme s’il y avait du métal. Le cuisto du théâtre me capte, j’enlève l’assiette. Lui fume des
joints depuis le début de La soirée.
Il ne me pose pas de question sur pourquoi j’ai fait chauffé une assiette vide au micro onde. À t’il compris ? Je ne sais pas ... je le croise souvent au travail, mais dans l’euphorie de la soirée je ne m’embarasse pas trop de ce Qu’il peut bien penser.
Je remonte avec l’assiette tiédie mais à peine chauffée, à cause de la réaction inattendue du micro onde. Peine perdue, la
coke placée dans l’assiette est toujours aussi compacte. Elle ne s’effrite pas, impossible de la snifer. je finis par mettre les morceaux dans mon nez directement. Je ne sais pas si cela a un réel effet, mais ça a au moins l’avantage de calmer le
craving pendant quelques instants.
La suite de la soiree n’est plus tellement agréable.
J’ai envie d’en reprendre.
Je ne pense plus qu’a ça. Je suis pleine de frustrations.
J’en ai repris ce soir, mais vraiment à quoi bon, si c’est pour être si raisonnable ?
J’en redemande à la première personne qui m’en a donné au début de la soiree. Il me demande si j’ai un problème avec ça.
Il me dit qu’il sent que quelque chose n’est pas normal dans mon attitude...
Je suis vexé.
Vraiment ? Mais pourquoi dit il ca ? A quoi cela se voit ?
Je me sens démasquée, honteuse.
J’avoue avoir été accro, mais que je n’en ai pas pris depuis le mois de mai. C’est le nouvel an allez, je fais une exception.
Il me dit qu’il n’en a plus.
Je finis la soirée frustrée.
Je m’en veux d’avoir craqué, d’en avoir repris sans y être exposée, d’en avoir moi même réclamée...
je réalise que malgré ce que je pensais, non , je n’en suis pas encore complètement sortie.
Je finis par craquer, je me confis à la fille qui m’à passé sa fin de
coke poudreuse.
Quelques larmes...
On va danser un peu.
Fin de soirée, je vais me coucher.
Je m’endors sans trop de problème. Après tout, j’ai pris que 2 traces. Une vers 21h30, une vers 2h, mais elle était si mauvaise que je ne suis pas sure que la deuxième compte vraiment. J’essaie de me rassurer.
Lendemain, je culpabilise un peu.
Je rentre.
Je suis censée reprendre le boulot jeudi, mais je vais voir le médecin le mercredi car je suis malade. Bronchite, il me met en arrêt jusqu.a la fin de la semaine.
Je reprendrai le boulot lundi. Les vacances ont été festives, ça me laisse la fin de la semaine pour me reposer vraiment. Saleté de vacances de noël ...
Ce soir, samedi, rendez vous avec un mec rencontré sur Tinder.
C’est la 3eme fois qu’on se voit.
On va au ciné, puis on va boire un verre.
Mec sportif, hyper sain. Il hésite a prendre de l’alcool.
Je l’aime bien, mais il me semble décidément très différent de moi.
Je me dis que je vais vite m’emmerder’ si on ne peut pas partager un peu d’ivresse...
Maintenant, ça me questionne.
Je cherche plutôt quelqu’un d’équilibré, de sain, sans excès, qui va plutôt me permettre de calmer mes démons ...
mais ça, c’est ce que je cherche en théorie.
Car en pratique, les moments de séduction sans
alcool me paraissent ennuyeux et fades.
Je suis nostalgique des moments suspendus avec les hommes d’autrefois. C’etait plus facile sûrement ... et pas complètement réel.
Finalement, j’arrive à le faire boire un peu.
Il prend un verre de cidre, moi une pinte.
Et puis on commande deux verres de vin, et encore deux autres.
Je sens que j’aurai eu envie de plus, mais je sens que lui non.
Soit !
Je me dis que peut être, il me faut quelqu’un qui me freine mes envies.
On part du bar. Trop tôt à mon goût, mais je m’adapte à lui.
Il me ramène chez moi.
Je suis sans doute frustrée.
3eme rendez vous, il ne tente rien. Pourtant c’est lui qui me relançait pour qu’on se revoit.
Il me dépose en voiture, je remarque que le
tabac pres de chez moi est encore ouvert.
Comme j’etais malade, j’ai a peine fumé depuis le nouvel an. J’ai envie de fumer, terriblement.
Je descends de la voiture, j’attends un peu pour être sure qu’il est partit.
Je rebrousse chemin, je vais au
tabac m’acheter un paquet de clope. Il est minuit, c’est la fermeture.
Je n'avais pas acheté de paquet depuis lundi, l’idee de cette
cigarette m’excite un peu.
Au
tabac, deux mecs sortent et me saluent.
Je m’allume immédiatement une blonde, et je commence à prendre le chemin jusque chez moi. J’habite à une centaine de mètres du
tabac.
Les deux mecs que j’ai croisé montent dans leur voiture.
Je croise le regard de l’un d’eux.
- ca va ?
- oui ça va et vous ?
- tu veux un truc ?
J’hesite ... et là le
craving surgit, monte, incontrôlable.
Je pensais que c’etait finit ... et non.
Je demande, du bout des lèvres, s’ils ont de la
cocaine.
Tout redevient si facile, alors que je pensais que c’etait déjà loin.
J’ai le cœur qui bat la chamade, je sens que je suis en train de faire quelque chose que je souhaitais ne plus revivre, mais me voilà dans leur voiture. Ils s’arretent, un de ses gars va en chercher chez lui. Ils me ramenent, je vais retirer des sous, je les paie, ils me déposent chez moi.
Je dis que je vais à une soirée, ils essaient plus ou moins de s’incruster mais je dis que c’est pas possible.
Pourquoi je mens ? Je n’ai pas de soiree, je sais très bien que je rentre sagement chez moi.
Chez moi ?
Même pas ... chez ma mère, chez qui j’habite depuis plus d’un an, en partie à cause de ma plongée dans l’enfer de la
cocaine et de la dépression...
dont je suis enfin sortie, puisque je suis actuellement en recherche d’appart pour reprendre enfin mon indépendance.
Arrivée à l’appartement, je me déshabille, je me mets dans le lit, et me voila en quelques minutes en train de me faire une trace sur un bouquin, comme au bon vieux temps.
Je savoure à peine la préparation, je roule un billet les mains un peu tremblantes, et me voila a snifer la trace et à sentir ce goût qui me semblait’ loin et qui me revient pourtant si familier , comme une petite madeleine de Proust...
Et voilà.
Très vite, je me reconnecte sur Psychoactif, et j’ecris ces lignes’ sur ce blog que j’ai déserté depuis plusieurs mois ...
Je ne sais quoi penser de ce qui s’est passé cette semaine, alors je le confie ici.
Une erreur du nouvel an, passe encore. Même si j’ai cherché moi même à consommer, sans qu’on m’est mis de la poudre sous le nez. Passe encore, compte tenu du prétexte de la nouvelle année. Tout est permis.
Mais ce soir ... après un rendez vous avec un mec « sain », deux jours d’arret maladie, avant la rentrée... pourquoi j’ai cèdé ce soir ?
Pourquoi ce soir, en reprendre seule, chez ma mère ?
Je me decois, alors que je suis en si bon chemin, avec un taff et à deux doigts de reprendre un appartement ... et enfin un compte en banque en positif, après deux ans à découvert et en négatif.
J’ai peur de moi.
Si je suis capable d’en reprendre dans ces circonstances (c’est à dire aucune circonstance qui s’y prête) une fois, ça signifie que cela peut m’arriver encore de nouveau ...
j’ai réussi à tenir des mois. Comment ? Je ne sais pas vraiment .
Mais si je re craque ce soir, j’ai peur de recommencer encore, que la barrière de l’abstience soit de nouveau rompue...
C’est bête. C’est quand même une drogue trop conne.
J’en reprends deux fois cette semaine et au lieu d’apprecier et de profiter pleinement, je me prends la tête. Alors pourquoi ?
Peut être que j’ai été trop frustrée lundi soir, car j’en ai repris mais trop peu, et que cela a ravivé mon envie ... d’ou l’achat de ce soir.
Je ne sais pas, j’essaie de comprendre.
Bref, je vais m’arreter la.
Désolée, ce post n’etait pas très intéressant, et sûrement assez désagréable à lire si vous êtes arrivé là. J’ai l’impression qu’il s’agit d’un texte assez geignard et plaintif, je n’ai pas tellement fait d’effort d’ecriture ou de poésie.
Mais je crois que cela me fait du bien de l’ecrire, et de faire un point sur moi même.
Et me sentir un peu moins seule dans cette petite rechute, car je ne suis pas sure d’avoir le courage de le confier à mes proches.
Ni même à ma psychiatre, que je revois à la fin du mois. Je suis censée arrêter mon antidépresseur fin janvier. Après plusieurs mois de « wahoo tout va bien , toutes mes pulsions borderline ont disparues », je ne sais pas si j’aurai le courage de parler de cet épisode.
En espérant que cette semaine ne soit qu’un petit égarement sur le chemin d'ascension qui est le mien depuis ces derniers’ mois ...
Bonne nuit à vous
et merci aux courageux qui auront lu mes états d’ames du soir ! Ça faisait bien longtemps