Catégorie : Tranche de vie - 06 juin 2024 à 18:26
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Cypion a écrit
Ces 150mg/J n'étaient malheureusement pas constants. La métaphore du Yoyo est parfaite pour explique ce que je vivais. 150mg/j pendant 2j, puis 300mg pendant 1, puis 250, puis re 150 pendant 2j, bref je m'amuser avec ma tolérance
Choisir le tramadol comme TSO, demande une discipline qui n'est pas donné à tout le monde. Surtout quand on connais les stratagèmes pour faire descendre la tolérance pour récupérer toujours plus de plaisir. On pense maitriser mais en vrai, on ne fait que cèder davantage à la tentation. D'où l'effet yoyo.
Parfois, il faut toucher le fond pour s'en rendre compte. Je terminerais par ta phrase " Qui fait le malin, tombe dans le ravin"
En t'espérant plus libre avec la buprénorphine ...
En toute amitié,
Mlle*Ordinaire a écrit
D'où l'expression : "Il ne faut jamais dire jamais"
Choisir le tramadol comme TSO, demande une discipline qui n'est pas donné à tout le monde. Surtout quand on connais les stratagèmes pour faire descendre la tolérance pour récupérer toujours plus de plaisir. On pense maitriser mais en vrai, on ne fait que cèder davantage à la tentation. D'où l'effet yoyo.
Parfois, il faut toucher le fond pour s'en rendre compte. Je terminerais par ta phrase " Qui fait le malin, tombe dans le ravin"
En t'espérant plus libre avec la buprénorphine ...
En toute amitié,
Très sincèrement, en plus d’avoir eu le plaisir de discuter x fois avec toi, je crois qu’on peut difficilement mieux résumer la situation.
Et les jours passés un peu à l’isolement à l’hôpital m’ont fait comprendre une chose importante.
Je me cachais derrière l’appellation « TSO ». J’étais dans un profond déni. Je me disais stable, mais m’autorisait tellement d’extra que mon corps et mon cerveau n’étaient plus en capacité de suivre.
La seule chose que je substituais, c’était la peur d’affronter mes difficultés, mes souffrances et la triste véracité de ma situation.
Et comme tu as dis, le jeu de la tolérance ne faisait que reculer le moment fatidique où j’allais chuter de très haut, pour ne pas reprendre l’expression que tu as utilisée à si bon escient. J’étais un équilibriste sur un fil qui a soudainement rompu.
Et pour conclure sur ta phrase, je crois que je trouverais ma liberté quand j’aurais accompli un long chemin.
Sortir du déni, accepter ses souffrances, de l’aide et surtout, mettre mon orgueil de côté et dire « je ne gère plus ».
C’est terriblement difficile, quand tu croyais dur comme fer que tu ne succomberais pas une deuxième fois.
Se croire plus fort, capable de jouer avec le feu.
C’est une sacré leçon de vie que j’ai reçu et peu importe la manière dont elle m’a été donnée (j’aurais préféré autrement certes), si je veux trouver cette paix, cette liberté (avec ou sans produits peu importe finalement), ce sont ces enseignements que je doit mettre en pratique.
Finalement, l’orgueil est un des pires défauts. Il te donnes l’illusions que tu es maître, alors que c’est tout l’inverse.
La remise en question est si difficile, mais obligatoire.
Amicalement et au plaisir de te reparler et j’espère sur une note plus joyeuse,
linec13 a écrit
Merci pour ce témoignage
J’ai commencé un suivi en csapa mais j’ai toujours pas vu l’addicto, je suis paumée entre méthadone ou buprénorphine, je capte vraiment pas dans quel cas on opte pour l’un ou pour l’autre
Tu sais pourquoi c’est la bupré qui a été sélectionnée dans ton cas ?
Hello :)
Personnellement, la méthadone n'a jamais été évoquée. Enfin les seules fois ou ont en as parlé avec mon addicto c'était pour dire que ce n'était pas nécessaire.
Dans mon cas, la buprénorphine s'est imposée pour plusieurs raisons :
1) En général, c'est la première molécule qu'on essaye pour le tramadol, en tout cas selon mon médecin et à mes dosages ;
2) Pour ce qui est de la dépendance physique, je trouve que la buprénorphine me stabilise très bien. Son effet agoniste-partiel empêchera les effets opioïdes si rechute il y a, ce qui me décourage de tenter des extras. Ou alors j'aurais uniquement des effets sérotoninergiques mais ma tolérance ayant baissé, le risque de SS est élevé si je commence à faire n'importe quoi.
3) Conséquence de cet effet si particulier, mettre en pause le TSO pour un extra est beaucoup plus risqué qu'avec la méthadone.
La méthadone, tu l'arrête, tu fait l'extra et dès que le manque se fait sentir, on peut reprendre le traitement.
Pour faire un extra avec la buprénorphine, il faudrait :
- Arrêter le traitement et attendre ~48h en manque, sinon aucun effet du tramadol (récepteurs saturés),
- Faire l'extra,
- Attendre ~24 à 36h pour reprendre la buprénorphine sans risque (sinon sevrage brutal précipité),
- Subir un manque léger pendant 2-3J
Donc 5j de difficulté pour 8 à 9h d'euphorie...Mouais non, le jeu n'en vaut pas la chandelle franchement. Peut-être à un dosage plus faible que le miens mais bon.
Donc avec l'objectif d'arrêter d'abuser le tramadol, sachant que je suis non-stabilisé mentalement et que le risque de rechute dans mon cas est élevé, la buprénorphine s'est imposé.
Mais avec la méthadone ya plus de choses à prendre compte aussi :
- Risque de surdosage en interaction avec d'autres opiacés,
- Risque d'arythmies (allongement du QT),
- Délivrance plus difficile, etc., etc.
L'important, peu importe la molécule, et d'y trouver ce que l'on cherche et que l'on soit le mieux stabilisé possible. Comme dans tout, le seul objectif c'est la qualité de vie et je te souhaite d'avoir la meilleure possible :)
Tiens nous au courant
Amicalement,
Cyp'