Bonjour à toutes et à tous,
Ici pas question d'essayer de se voiler la face. Je vais essayer d'être le plus franc et le plus lucide possible, sans pour autant vous dévoiler jusqu'au moindre morceau de mon intimité psychique, que je connais de mieux en mieux désormais.
Première chose: à l'heure actuelle, je suis heureux, heureux comme jamais. J'ai une femme formidable, complémentaire à moi sur tous les plans et avec qui je vis du pur bonheur depuis 8 ans. Ensuite, j'ai un travail, et qui plus est à 20 minutes de chez moi. Il est cool, pas trop prise de tête, et je suis fonctionnaire. Je vis mes passions, notamment la musique, je joue de la guitare, je suis pas mauvais, et j'ai pris des cours pendant 2 ans sur 8 ans de pratique.
Mais il n'en a pas toujours été ainsi...
J'ai toujours été quelqu'un de relativement anxieux. Pour les contrôles, sur ce que les autres pouvaient penser de moi, parents, profs, camarades de classe...
Cette anxiété est notamment dû à un déficit affectif, un traumatisme de l'enfance. Ma mère m'a un jour "laissé tomber", vers 2-3 ans, pendant quelques temps, parce qu'elle allait mal à cause de mon père (pour faire court). L'important ici n'est pas la valeur réelle de ce fait, mais uniquement le pendant affectif qui a joué pour moi. C'est un trauma d'enfance banal, mais qui conditionna une simple anxiété au départ, et des crises d'angoisses avec ce qui s'est "rajouté" dessus.
Plus tard, à l'adolescence, mes parents ont divorcé. Ah si cela avait été aussi simple. Non bien sûr… Ils se sont battus, engueulé comme des fous furieux, sans jamais protéger leurs deux enfants. Je ne leur en veux bien sûr plus, mais néanmoins, cela a conditionné chez moi des angoisses démentielles, notamment le soir, dans mon lit, avec les parents qui s'engueulent juste sur le palier à côté, etc. Bref, vu le trauma expliqué précédemment, j'ai rejeté ma mère et était à fond pour mon père. Nous nous sommes néanmoins très bien réconciliés quelques années plus tard, sa période « je crache sur ton père », passée.
Bref, ces explications, c'est le fruit d'une longue psychothérapie. En effet, en 2007, j'ai fait une bouffée délirante. S'en sont suivis des mois d'angoisse totale et de dépréssion. J'étais angoissé de mort des journées entières, et rien ne pouvait me calmer.
Depuis, tout ceci c'est améliorer, j'ai fait énormément de chemin comme vous pouvez le voir sur moi-même , mon rapport aux autres, à l'humanité, etc.
Et nous pouvons maintenant en venir au rapport avec les prods. Pendant la période « guerre à la maison », je consommait de l'
alcool, du ricard, au petit déjeuner, tous les mercredis matin sans collège et sans parents. Cela me permettait de me sentir bien et de fuir cette ambiance funèbre , chaotique, et de décadance. Puis, quand ils ont divorcé, je me suis mis à fumer le
tabac (Très vite, j'ai fini par fumer 10 clopes par jour, jusqu'à 30 avant que je n'arrête), puis le
cannabis. Je l'ai parfois, quitté, il est revenu, et aujourd'hui j'en consomme encore, mais sans bads trips, contrairement à avant, mon bien-être (et sûrement la
méthadone), aidant.
Peu avant ma bouffée délirante, j'ai pris de la
MDMA, mais je n'ai jamais réitéré, malgré le trip intense que cela était. Trop dangereux, effet trop puissant, je touchais là à un monde dans lequel je n'avait pas envie d'aller, car je savais bien où la route menait : la folie, folie d'être heureux sans savoir pourquoi, pour finir complétement perdu dans le flot de ses sentiments.
Et puis avec la thérapie, médocs :
neuroleptiques (Solian,
Tercian), Antidéprésseurs (Stablon, puis paroxétine (Deroxat), et enfin
Seroplex),
Benzodiazépines (presques toutes, aussi bien anxiolytiques qu'hypnotiques) avec lesquelles je me suis de nombreuses fois « shooté », avec souvent le
cannabis par-dessus.
A l'heure actuelle, il me reste :
-5mg de
diazépam (théoriquement dans deux semaines je serai à rien)
-Cigarette électronique
-TSO
méthadone 80mg/jour
-Seroplex 15mg/jour
-Solian 200mg matin et soir
-Cannabis, 1 à 3 petits
joints par jour
Vous me direz mais alors le
TSO dans tout ça.
Eh bien, après de nombreux efforts pour trouver ma voie (j'ai d'abord été prof en 2009, catastrophe, ultra angoisse, incapable de gérer les élèves et de concevoir un enseignement digne de ce nom, pas pour moi quoi), j'ai atteri dans un lycée à 2h de transport de chez moi. Le poste, les collègues, l'environnement, ça allait, mais avec le transport, j'avais l'impression de ne plus avoir de vie.
C'est là qu'un jour, mon destin a croisé la codéïne, en 2012. Padéryl, Néo-Codion, Tussipax, tout cela monta vite jusqu' à 3 boÎtes par jour, au boulot. Cela me permettait de resté boosté et de ressentir du bien être à la fois. J'ai vite compris que je perdais pied là -dedans, je suis allé au cscpa le plus proche. J'ai commencé par
subutex : trop anxiogène. J'ai pris une semaine de moscontin et je commence la
méthadone. Impec ! J'en suis maintenant même aux géllules et ce traitement me fait vraiment du bien. Avec le retour chez moi (mutation travailleur handicapé quand même), c'est un vrai bonheur de vivre, d'avoir du temps, de se sentir conscient et ouvert à tout, aux autres, etc.
Voilà , c'est mon histoire en gros. J'aimerais avoir vos commentaires
A bientôt !