23 Mars 2021
Il faisait super beau et super chaud. C’était une journée d’été, réellement. On mange super bien, un bon repas. Et ensuite comme d’habitude, on se dit sur un coup de tête avec AAA, de se prendre du LSD. On se prépare comme si on allait faire une randonnée. On part aller faire une balade. On attend un peu de digérer, et sur le chemin on prend notre carton de 300 micro grammes. Il est environ 15h30.
On va jusqu’à un spot en hauteur qu’on avait trouvé avant et on se pose pendant un petit bout de temps. On chill, on médite, et profite du soleil. On décide de repartir et d’aller dans la forêt. On se balade pendant toute la montée. C’était une montée très étrange, c’est comme si les effets du LSD venaient par vague. Parfois je sentais de nouvelles sensations, et ensuite tout disparaissait. Je me suis rappelait qu’on avait déjà pris il y a une semaine et demi et je me suis dit que ça allait jouer sur notre tolérance. Je me dis que ce n’est pas grave et on va voir comment ça va se dérouler. On finit notre balade et on retourne dans le jardin. Il fait toujours aussi beau et on décide de se poser sur les transats, là où on a un maximum de soleil. On accompagne la montée avec un bon verre de Ricard. Je suis complètement affalé et je commence à avoir des hallucinations les yeux fermés. Je me vois à travers des prismes, que des duplications de mon visage sous différente forme. C’est très étrange et j’ouvre les yeux à nouveau. On commence à remarquer que les couleurs se saturent légèrement, que quelque chose se passe. Je referme les yeux et je continue à avoir des hallucinations. Des mondes se créent. Je rouvre les yeux et regarde un avion passé dans le ciel. On dirait que c’est un bateau qui avance sur l’eau. On est posé, on est bien.
D’un coup le soleil disparait, et il se met à faire froid. On rentre tout de suite à l’intérieur de la maison. La vibe change tout de suite. On le ressent ensemble. On ne sait pas quoi mettre en musique et je mets au pif Ben Howard. AAA se pose dans le transat et moi à l’autre bout du salon dans le pouf, complètement allongé. C’est le silence complet. Le début du trip. Le commencement de tout. Je me relève et je me rends compte que tout est vivant. AAA se met à rire. Je rigole aussi. Je commence à ravoir de l’énergie. Je me lève du pouf et je reviens vers lui. J’installe le deuxième transat face à lui, à la table. Pendant ce temps je vais chercher de la chaleur dans le fond du salon, au radiateur. Je commence à raconter de la merde, et le début de l’euphorie commence. On ne sait pas ce qu’il se passe. Je me roule une clope. Je me pose dans le transat, je me ressers un verre de Ricard. On ne fait que rire, pour tout et pour rien, pendant une éternité, surement pendant deux bonnes heures. On ne sait faire que cela. On est au-delà du rire. On écoute tout et n’importe quoi en musique. On est dans une pure summer vibe. Je flottais physiquement et mentalement. On est exactement sur la même longueur d’onde, la même fréquence. Une vraie connexion est créée.
Après cette grosse période d’euphorie, on commence à respirer à nouveau. On redescend petit à petit. On continue de chiller, d’écouter de la musique. Il commence à faire nuit. On se met à regarder les choses autour de nous. J’ai pas mal de petites déformations et je joue avec les hallucinations. AAA récupère un bandeau, histoire de jouer avec les visuels les yeux fermés. Ça ne lui fait rien. Je le prends et je commence à entrer dans des mondes infinis qui se créent comme la dernière fois, mais cette fois de façon plus douce et graduelle. On éteint les lumières. On est dans le noir complet. On allume ensuite des bougies, histoire de se mettre dans une meilleure ambiance. On est vraiment bien.
A un moment, on décide de sortir. Le ciel est complètement découvert. La lune illumine tout notre environnement. Les étoiles sont absolument magnifiques, elles scintillent de partout et ont cette impression d’explosion de temps en temps. On prend les jumelles et on s’amuse à regarder la lune. On arrive à la voir avec tellement de netteté et de précision que ça en devient presque inquiétant. Des avions passent dans le ciel et on les fixe aux jumelles. C’est comme avec une maquette dans le ciel. On décide ensuite d’entrer après un petit bout de temps. On se repose à l’intérieur, et AAA met The dark side of the moon des Pink Floyd. C’était un très bon choix. On se pose et on apprécie la musique comme jamais. Je ferme les yeux et sur la première chanson, mes hallucinations me créent un clip, où toutes les minutes elles changent de style d’animation, de façon très douce et progressive. Et tout était en rapport avec la vibe de la musique. Je suis dans le clip, dans ce monde, avec tellement de netteté, allant d’un style cartoon, à du stop motion, puis à des ombres de silhouettes, et ensuite un monde dans des prismes de miroir avec des gens dedans… Il n’y avait aucune limite. Quand 'Money' passe, j’entre dans un monde rempli de labyrinthes, d’argent, de cupidité. Les hallucinations sont hors de ce monde, créant des choses qui existent et qui n’existent pas, avec tellement de textures. J’ai l’impression de faire entrer tous les mondes, toutes les dimensions en même temps.
Après toute cette partie, on revient un peu plus à nous et on se met qu’à parler, d’un peu de tout, mais de sujets qui nous affecte et qui affecte notre monde en quelque sorte. Je me rends vraiment compte que grâce à la communication on crée notre monde, on bâti quelque chose de réel. Tout se crée à partir de la parole et du fait de parler entre nous. Il faut parler de chose dont où on est pas certain afin de pouvoir construire quelque chose. Ca fait vraiment du bien de parler, et ça s’est prouvé avec AAA qui a vraiment compris qu’il doit arrêter de fumer du shit et de la beuh. C’était important pour lui d’en parler et il n’en avait jamais eu l’occasion d’en parler avec autant de profondeur.
On a vraiment parlé pendant longtemps, on a vraiment créé une plus grande connexion. On était dans une bonne ambiance, en mode cocoon. Les couleurs, les formes, tout était parfait. Tout était doux. Je m’amusais de temps en temps à voir les merveilles des choses simples, comme regarder les contours de l’intérieur d’une bougie, ou jouer avec une bouteille et apprécier le monde lumineux dedans. On a continué à parler, des désirs, de l’avenir, d’être bien, de se remettre bien, de la volonté, de l’honnêteté à soi même et d’agir pour être honnête… Et c’est ça que j’aime bien avec les psychédéliques parce que ça nous pousse vraiment à faire quelque chose de bien avec notre vie quand on revient, ça nous pousse à devenir une meilleure personne et pas seulement envers nous-même. Ca donne cette envie d’agir et de créer un impact. Rien que le lendemain matin, on a tout de suite nettoyé toute la maison, et c’est pas la première fois que ça nous arrive en lendemain de LSD. Inconsciemment on remet de l’ordre, un environnement confortable afin d’être bien, pour pouvoir faire encore mieux et se sentir mieux.
Tout le trip était parfait. Tout s’est déroulé si naturellement, avec tellement de simplicité. Et c’est ça en fait avec le LSD. Il faut se mettre d’accord naturellement et inconsciemment de la vibe avec qui on trip. La montée nous crée cette boule d’énergie interne qu’il faut, une fois le peak atteint, canalisé quelque part, soit à travers la musique, la méditation… Et ici c’était juste à travers le rire. On ne pensait plus à rien, on était dans le moment le plus présent. Il n’y avait aucune crainte, aucuns soucis. Juste nous. Et la descente fut extrêmement calme et naturelle. Cette ambiance chaude est ce que j’aime le plus avec le LSD quand on redescend, parce qu’avec la montée on se crée certaines attentes j’ai l’impression. J’ai oublié pas mal de chose et en même temps je ne vois pas la place où les mettre. Tout ce que je peux dire c’est que c’était probablement le meilleur trip avec une aussi haute dose, et que c’était tout simplement incroyable.
On s’est couché vers 3h, et j’ai eu du mal à m’endormir par contre. J’avais encore les pupilles bien dilatés, quand j’essayais de dormir, j’avais encore des mondes qui se créaient les yeux fermés donc c’était problématique. Les hallucinations auditives apparurent également, où c’était principalement des discussions de pensées et de la musique. La nuit était assez étrange, quand je me suis levé le matin, j’avais eu cette impression de ne pas avoir dormi, mais physiquement j’étais très bien. J’avais déjà eu cette sensation là la dernière fois. J’écris ce TR le 25 mars, au matin, et je ressens seulement maintenant les courbatures à cause l’euphorie, de même pour AAA. J’étais un peu mou le lendemain, mais j’ai quand même réussi à faire ce que j’avais à faire, et j’étais juste encore un peu dans la descente. Sinon à part ça, tout était nickel.
Catégorie : Trip Report - 17 avril 2021 à 20:59
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