Hello ! Depuis quelques mois, de temps en temps comme ça, je m'essaye à la poésie, ou en tout cas à quelque chose qui y ressemble vaguement. Je ne respecte pas forcément de règles particulières, je suis un peu une poète du dimanche qui essaye de faire un truc qui sonne bien, des vers qui riment et sans compter de nombre de syllabes faire un truc un minimum harmonieux d'un vers à l'autre. Très sûrement que pour de grands écrivains ou des personnes en études de lettres, c'est minable, mais je tenais à partager mes vers ici un peu en vrac, de temps en temps, en tout cas ceux en rapport avec les substances et médicaments. J'ai longtemps hésité à faire ce post, car je suis timide sur mes "poèmes" plus que sur mes TR.
PS : y a des trucs un peu tristes ou sombres, mais je les avais rédigés lors de moments où j’étais triste/mal pour certains, depuis ça va bien mieux, mais sachez que écrire m’a beaucoup aidée
Bonne lecture !—
Elle fait sa skincare en redescente de substances
Elle fait ça histoire de se donner bonne conscience
Sirotant lentement son immense tasse de café au lait
Paille en métal, yeux rouges gonflés et ongles laqués
Mouchoirs partout au sol ainsi dilapidés
Vingt mètres carrés, quel palace pour sa majesté au bordel organisé
Toujours à portée de main sérum physiologique et baume à l'eucaplyptus,
Le strict nécessaire pour contrer les dommages de ses abus
Elle finira entre deux sanglots par répondre à un message :
« Tout va bien, maman, bisous je t'aime. », jouant les filles sages
Rajoutera un emoji qui sourit et un cœur
Histoire de mieux camoufler son malheur
Fait ensuite fondre un cachet d'aspirine
Puis gobera une à une ses vitamines
Elle sortira sa plaquette de cachetons maudits
Ceux qui ont été prescrits par le psy
Et s'en ira dans le pays des songes
Sommeil forcé pour oublier ce qui la ronge
Hier soir semblait pourtant par des substances si embelli
Pourquoi aujourd'hui semble d'un coup si pourri
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Dix-huit heures pétantes au supermarché
Salade composée et vodka dans le panier
Angoisses quotidiennes qui reviennent au galop
Ce soir, ce sera encore le verre de trop
Jeunesse perdue en ce monde qui se cherche
Boire pour oublier qu'en ce monde je me sens tâche
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Sandwich triangle pour éponger ma vieille
kétaminePetit remontant histoire de me donner meilleure mine
La goutte au nez, je demande à ces mesdames toutes coquettes :
« Bonsoir, pourriez-vous m'indiquer où se trouvent les toilettes ? »
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Reins cristallisés,
Mains frigorifiées,
Esprit embrumé
Retour de soirée.
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Poudre de fée, dans la chaussette bien planquée,
De ses quelques paillettes, fait briller ma vie le temps d'une soirée
Si seulement je prétends disparaître me repoudrer le nez
Je ne te mens point, si je puis me dédouaner
Paille plantée dans le pif, aspire sans réfléchir
Efface les traces sur ton passage, peu à peu chavire
Vision se floute, sourire s'étire et âme qui s'évade
N'en pouvant plus d'une existence aussi fade
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Angoisse se dissipe et euphorie qui monte
Je redeviens cette fille rigolote qui ne connaît pas la honte
Grâce à cette poudre qui me donne l'illusion
D'après minuit être la belle Cendrillon
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Sur un coup de tête, tu accours prendre ta bonne mine,
Planquée dans une cabine pour le moins exiguë
Précipitation s'est invitée à cette idée impromptue
Sors ton tube, tapote ton produit comme pour en faire une tartine
Ecrase, recoupe et travaille ta matière comme si ta vie en dépendait
Le temps que tu te roules ta paille à l'allure de cachalot,
Sèche-mains auto balaye ta traînée de poudre à l'eau
Patatras, une trace de perdue, aucune de retrouvée
C'est donc le nez bredouille
Que tu ressors de ta quête
A vouloir faire l'andouille,
On en fait des boulettes.
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Grosses pupilles tapies dans le noir
Crocs acérés que j'aperçois dans le miroir
"C'est pour mieux te voir mon enfant"
Dira-t-on façon mère-grand
Pour toi j’ai des bonbons alléchants,
Ne le répète pas à ta maman
J'en ai des rouges, des bleus, des blancs,
Des bonbons qui ne sont pas pour les enfants.
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Carré de papier aux motifs bariolés
Nerveusement je le frotte contre mon palais
Dans ma salive lentement le laissant s'infuser
Attendant le moment où je serais à la merci de ses effets
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Petite trace de
ké pour m'envoler
Ce soir je prends la poudre d'escampette
Je m'enfuis de mon corps, j'échappe à la tempête
Portée par le son, le corps et l'esprit ainsi en deux scindés
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J'ai du bon tata dans ma tatanière,
Du jaune, du bleu, du rouge qui pourrait te plaire
Une pastille qui t'enverra vers d'autres cieux
Sérotonine à volonté, de quoi faire des envieux
Une fois que tu y auras goûté,
Tu seras sûrement tenté d'y retoucher
Mais mon enfant sois patient
Laisse à ton encéphale un peu de temps
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Ni vu ni connu, tu files fissa aux toilettes
Ni une ni deux, tu te repoudres le nez en cachette
Tu t'en sors souriante tout feu tout flamme
Rien ne t'arrête, la musique met en transe toute ton âme
Le rythme dans la peau,
La poudre dans le naseau.
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Cookie de l’espace
Aux effets bien tenaces
Dénutrie et défoncée la veille au soir,
Crise blanche le matin accroupie sur le trottoir,
Et soudain, tu regrettes l'un de tes choix de vie :
Celui d'avoir ingéré de la Marie-Jeanne en cookie ?
Ou celui de ne plus de nourrir depuis tantôt ?
Dans le déni de ta rechute d'anorexie, les cookies auront bon dos.
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Tête en l’air, le coeur lourd et le ventre vide,
Après tes cachets gobés d’un geste machinal
La fête commence, avec une bière tu te cales
Quelques verres plus tard enfin tu sors de ta chrysalide.
Un peu enivrée, les cachets gobés,
Tu as eu le temps de les oublier
Cocktail explosif, qui menace en ton ventre,
Bombe à retardement lancée, et dans le club on rentre.
Pleine de confiance tu danses, tu voles, tu virevoltes
Et soudain, tu tombes d’un coup de ton piédestal,
Un mal de ventre te torture et tu grelottes,
Tu t'es fait peur, mais tu as voulu jouer les fortes têtes.
Aucun oubli, de ces instants je me souviens de tout
Et alors que repartais m'appuyant sur lui,
Un jet acide de ma gorge jaillit,
Honteuse, je repars comme un pou
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Salade, vodka, laxo, lexo,
Je sèche mes larmes et je retourne au dodo
Image erronée dans le miroir, perdue dans ma dysmorpho'
Je ne sais plus à quoi je ressemble, si je me détourais au lasso ?
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