Catégorie : Carnet de bord - 26 mars 2019 à 16:11
#amitiés #bilan #héroïne #opiacés #PAWS
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petit cachet bleu dont je fais un usage très précautionneux, mais qui a élargi la palette des remèdes. je n'ai pas de conclusions à tirer, je constate sa présence qui me rassure, malgré tout.
paradoxalement, ce blister m'accompagne depuis que les crises d'angoisse ont diminué, alors que je retrouve un peu de courage et j’éloigne l'anxiété.
Oui c'est quelque chose que je ressens bcp aussi. Avoir un benzo "au cas où", ça me rassure à mort et ça me permet de "dépasser" une crise d'angoisse/anxiété et la surmonter tt seul. c bô
Merci à toi pour ce billet. Je l'ai trouvé très sincère, honnête. Est-ce que je pourrais être si honnête avec moi-même? Je ne sais pas, je ne pense pas.. Donc j'admire non silencieusement, pour une fois.
J'aime bien tous ces blogs "anniversaires", qui permettent de faire le point sur soi-même, ça donne toujours plus de profondeur à la section blog je trouve ^^
Tout de bon cependant. Bonne journée
Anonyme813 a écrit
(je me dis, si je ne craignais pas, j'en parlerais à mon psy, je ne sais pas si le fait que je n'aie pas envie c'est parce que réellement ça ne me pose pas de problème ou si c'est un façon de ne pas vouloir voir les choses en « face »...).
Question difficile.
Quelque part, est-ce que ça te servirait ou te desservirait de lui en parler? Qu'est-ce que ça pourrait t'apporter dans le meilleur des cas? Qu'est-ce que ça pourrait "t'infliger" dans le pire des cas? En quoi son expertise te serait utile? (j'imagine qu'il/elle te connaît bien personnellement, donc à ce niveau ça pourrait te faire prendre du recul par ex. Quoique tu y arrives déjà bien je trouve...)
Je pense que la balance n'est pas forcément positive, et haut delà de savoir pourquoi tu ne souhaites pas lui en parler, je pense que ton désir de discrétion est peut-être lié à un souhait sous-jacent de simplement ne pas vouloir prendre le risque d’entacher votre relation de confiance?...
Bcp de suppositions, les réponses aux prochains épisodes j'imagine^^
Anonyme813 a écrit
Toi c'est par rapport à quelles consos que t'as l'impression de ne pas pouvoir être honnête avec toi même ?
Agartha a écrit
Je pense que la balance n'est pas forcément positive, et haut delà de savoir pourquoi tu ne souhaites pas lui en parler, je pense que ton désir de discrétion est peut-être lié à un souhait sous-jacent de simplement ne pas vouloir prendre le risque d’entacher votre relation de confiance?
Disons que j'ai eu des mauvaises expériences avec un psychologue bien culpabilisant envers mes consos (et les trucs qu'il m'a dit, même si j'ai su dès le premier instant que c'était de la merde, me restent encore en tête !)...donc déjà ça...avec le psy(chologue) actuel c'est une autre histoire, il est carrément bien, mais vu que je ne parle pas à toutes les séances de mes consos (car on avait établi ensemble que ce n'était pas ma priorité), j'ai compris qu'il pense que je ne consomme pas si je ne lui dis pas, alors que ce n'est pas le cas...mais si je lui en parle on s'y éternise, alors pleins de fois je préfère parler de trucs plus "urgents" dans ma tête sur le moment et il fini par rater pas mal d'épisodes que j'ai du mal à lui résumer...mais bref.
Et quant au psychiatre, je n'arrive pas à avoir totalement confiance, j'ai bien vu qu'il me case dans un certain cas (qui n'est pas celui d'UD) et j'avais peur de lui faire changer d'avis, d'autant plus que je l'ai vu (entre autre) aussi pour une prescription de benzo et je craignais qu'il me la refuse à cause des conso. Je sais c'est bien bête, mais on choisit pas les stéréotypes dans la tête des soignants !
Anonyme813 a écrit
si ça peut rep à ta question^^
T'inquiète, moi j'ai mis quinze ans avant d'être honnête par rapport à ma conso de cannabis :) Tu as le temps...
cependant a écrit
des traces marrons se sont amplifiés au détriment de celle blanches et acides,
peux tu m'être plus explicite? Traces marron, c'est la came marron à sniffer et fumer, les traces blanches et acides, ce sont la H blanche qu'on injecte ?
cependant a écrit
j'ai pourtant plus difficultés qu'avant à abandonner un rituel que je croyais vide de sens.
belle formule poétique
cependant a écrit
j'ai délaissé ces sautillements incessants d'un concert à l'autre, de longues nuits éveillées au son du speed qui monte dans les narines. j'ai retrouvé ponctuellement le plaisir des pupilles dilatées, sans en faire une constante comme dans le passé. je sentais en moi le besoin de refuser l'empressement et le fourmillement qui trop se serait ajouté à mon état d'intranquillité permanente.
Qu'est-ce que j'adore aller aux concerts maintenant .. tu en es sevrée alors ? J'en suis encore à attendre avec impatience d'aller à ma première teuf...
cependant a écrit
bien moins de tout l'op, de tout le speed et le shit qui a transité par mes poumons les années d'avant, mais ce n'est pas la quantité qui compte, c'est un geste symptomatique d'un changement d'attitude. je me souviens la discussion entre deux potes, il y a maintenant fort longtemps, dans un pays étranger. on était quatre, dans une cuisine sombre aux rayons de soleil rasant. c'était début avril. la nuit d'avant, à une fête au bord de la mer, l'héro avait crépité sur l'alu au fil des heures. moi, que je croyais ne pas aimer, je m'en était écartée, alors que mon ami aux yeux clairs avait sucé la vapeur en suivant la goutte jusqu'à que ses paupières tombent de lourdeur. le pote qui nous y avait emmenés, le lendemain, en le voyant encore affalé sur un canap' grignoté par les chiens, lui faisait la morale. toute la discussion tournait autour du fait que ce n'est pas la même de prendre de l'opium que de fumer de la came. le pote plus âgé, qui ne refusait pas le cocon opiacé du latex oxydé, mettait en garde, sans la connaître, de la dangerosité de cette poudre beige foncé. l'amie aux cheveux bleu, bien addicte et connaisseuse, lançait des regards sans intervenir. l'ami aux pupilles rétrécies affirmait que c'était pareil, opium ou meuh, c'était la même came. moi je défendais la liberté du choix, sans savoir vraiment. aujourd'hui, mon avis n'est toujours pas tranché, mais je me rend bien compte que, même si c'est essentiellement le même produit et la même accroche, le végétal et ses multiples effets secondaires sont quand même plus faciles à manier en gardant les distances .
Alors je te dis en souriant que je n'ai rien compris... tu veux dire que l'opium pur c'est plus facile à gérer que l’héroïne?
Tu vas rire .. je n'ai aucune idée d'où on peut trouver de l'opium, je n'en ai jamais vu, et j'avais compris dans la littérature que c'était hyper technique à préparer pour le fumer..
"What's the way to the next whisky bar ? For if we don t have the way to the next whisky bar WE SHALL DIE ( Bertold Brecht und Kurt Weil, Alabama song)"
Bootspoppers a écrit
cependant a écrit
des traces marrons se sont amplifiés au détriment de celle blanches et acides,
peux tu m'être plus explicite? Traces marron, c'est la came marron à sniffer et fumer, les traces blanches et acides, ce sont la H blanche qu'on injecte ?
Oui, les traces marron c'est la came (sauf dans d'autres continents, ici je l'ai toujours vue comme ça, couleur crème/beige/grise/marronâtre).
Par contre non, blanc et acide, c'est plutôt le speed. J'ai réalisé que ma conso d'amphet a grave diminué ces derniers mois. Pendant un moment j'en consommais bien plus régulièrement.
Comme la photo publié sur le méga thread :
Cette année je me suis même surprise à passer un concert sans speed mais avec de la came...(chose que je ne concevais pas ; après il faut dire que j'en avais cherché, ma ma quête fût vaine).
Bootspoppers a écrit
cependant a écrit
j'ai pourtant plus difficultés qu'avant à abandonner un rituel que je croyais vide de sens.
belle formule poétique
poétique peut-être, mais tout autant problématique dans l'ancrage d'une pratique qui apporte bien plus d'effets nuisibles que d'effet tout court !
Bootspoppers a écrit
cependant a écrit
j'ai délaissé ces sautillements incessants d'un concert à l'autre, de longues nuits éveillées au son du speed qui monte dans les narines. j'ai retrouvé ponctuellement le plaisir des pupilles dilatées, sans en faire une constante comme dans le passé. je sentais en moi le besoin de refuser l'empressement et le fourmillement qui trop se serait ajouté à mon état d'intranquillité permanente.
Qu'est-ce que j'adore aller aux concerts maintenant .. tu en es sevrée alors ? J'en suis encore à attendre avec impatience d'aller à ma première teuf...
Eh, moi aussi j'adore les concerts, mais à une époque j'en enchaînais plusieurs par semaine, un week-end qui commençait le mercredi et s'arrêtait le lundi...je pense ce pas plus mal d'avoir réduit le rythme ! (là en vrai ça me manque un peu, mais même toutes les semaines ça devient dur).
Et bonne recherche pour une teuf ! (avec la bonne bande de potes aussi).
Bootspoppers a écrit
Alors je te dis en souriant que je n'ai rien compris... tu veux dire que l'opium pur c'est plus facile à gérer que l’héroïne?
Tu vas rire .. je n'ai aucune idée d'où on peut trouver de l'opium, je n'en ai jamais vu, et j'avais compris dans la littérature que c'était hyper technique à préparer pour le fumer..
Ça dépends probablement des milieux, certes tu vas pas en trouver en cité comme du teuch.
T'as pas compris parce que moi non plus j'ai pas compris. Mais oui, j'ai quand même cette impression... (je vais développer ça en répondant à MG).
Et pour la préparation pour le fumer...j'en sais rien, en le fumant « au couteau » il n'y a pas de prépa particulière, ni pour l’ingérer d'ailleurs (même si c'est probablement mieux de le raffiner).
Merci pour ton comm détaillé, j'espère avoir su répondre un peu aux questions...
Morning Glory a écrit
Le manque criant de pureté de la came doit pouvoir contre-balancer aussi je suppose.
Je crois que t'as touché un point cruciale. Comme tu le dis, il y a une différence importante entre les données scientifiques (que, au passage, je te remercie vraiment d'avoir expliquées !) et la "pratique". Je me souviens d'une pote bien dans la came emballée adonf par sa première prise d'op, en trouvant les effets des meilleures cames qu'elle avait goûté !
Par rapport à la came, dans l'opium il y a beaucoup plus d’alcaloïdes que, de ce que j'ai compris, sont perdus/modifiés dans le raffinage pour arriver à la came (selon l'Encyclopédie des Psychoactifs plants : de 3 à 23% de morphine, 1 à 2% de papavérine, 0,1 à 4% de thébaine, 0,1 à 4% de codéine, 1 à 11% de narcotine + 70 autres, dont la pyrazine).
L'effet final est du à la synergie de tous ces alcaloïdes.
Naturellement, comme toute plante, la concentration des alcaloïdes peut varier sensiblement selon la variété exacte, le terrain, l'ensoleillement, le moment de récolte, le séchage, l'"affinage"...donc donner des résultats assez inégales.
Dans mon expérience personnelle, en résumant en vrac quelques considérations :
-- par rapport à de la came de rue, la qualité "moyenne" de l'opium est meilleure. Il m'est arrivé de goûter à des cames avec des effets de défonce inexistants ou très chelous (plus proches des benzo ?), clairement dû à la coupe incertaine. Ce point paradoxalement joue pour moi plus sur le craving pour la came : quand j'en prends car j'ai envie d'être défoncée, mais j'ai presque pas d'effets...eh bah, ça me donne encore plus envie d'en prendre à tout prix (tout en sachant que le souvenir de quand les effets sont bons, ça joue sur la recherche des sensations) ; avec l'op, à moins de me gourer dans le dosage (ou en mélangeant avec du speed), j'ai plus facilement les effets attendus, alors j'ai tendance à m'en satisfaire plus facilement...et j'en prends moins.
-- l'opium prend plus de temps à monter et ses effets durent plus longtemps. Ce que pour moi en rend, plus "compliqué" la gestion. Je prends la came en trace, ça monte rapidement, une boulette gobée/pluggué d'op il me faut au moins une heure. Donc, par exemple, prendre de l'op en fin d'aprèm c'est vraiment la limite pour espérer dormir bien pour moi, alors que je peux prendre de la came dans la soirée et m'endormir dans la nuit. Donc c'est plus facile de vouloir consommer de la came, même en ayant des choses à faire le lendemain ;
-- l'opium (non raffiné, comme je le consomme) commence sérieusement à jouer sur l'estomac, œsophage si gobé et l'anus si pluggué, alors que la came beaucoup moins (certes, après les vomissements n'aident pas non plus pour lutter contre l'acidité).
-- en général, je remarque une plus forte constipation avec l'op, ce qui est assez chiant sur le long terme (et nuisible pour la santé, hémorroïdes comprises).
-- dans certains milieux, l'opium ça passe, alors que la came ça casse : l'un est accepté, l'autre fait "tox", ce stéréotype me révolte (bon, je vais pas dire que je consomme pour ça, ça ne serait pas très honnête).
-- quant aux effets, clairement opiacés les deux (quelle découverte !!), j'ai un peu du mal à les décrire. En effet, j'ai l'impression que l'opium est plus "complexe", moins direct au but chimiquement, en effet, plus envoûtant, mais pas forcement moins fort (si, il est moins fort à quantités égales, mais en adoptant les dosages, non). J’essayerai d'y penser la prochaine fois et faire un TR comparatif si j'y arrive...Après sûrement, la came fait augmenter la tolérance plus vite que l'op, alors vu que les quantités d'op pour être défoncés s’élèvent devient plus facile de se servir directement dans le produit le plus fort...
-- comme disait MG, les ROA ne sont pas les mêmes, perso, j'aime bien prendre des traces, déjà le geste en soi renvoie à une pratique qui n'est pas possible avec l'op (enfin jamais essayé !). Puis il y a la fume pour les deux, que j'aime bien à certaines occasions (le petit rush, ça fait un truc)...donc plus facile aussi de céder pour moi à l'appel d'une trace...
Mais cela dit, on peut tout autant tomber accro à l'op aussi (et je compte pas mal d'exemples dans mes connaissances).
Bon, je n'arrive pas à me faire un avis clair sur la question, si l'un est vraiment plus addictif que l'autre, je pense qu'en plus des différences que j'ai trouvées, ça dépend pas mal aussi des " rituels " de consommations, des habitudes mises en places...
En tout cas, je suis clairement de l'avis que la diabolisation de l'une en opposition à l'autre n'amène pas loin et l'accès à l'rdr et des protocoles de TSO peut changer grave la donne dans les conséquences sociales (pour revenir à l'histoire que je racontais dans le billet, le jeune pote est vraiment tombé dans la came et, dans un pays où l'accès aux TSO est relativement inefficace, il a "mal" fini...mais je suis persuadée que ce n'était pas la faute à la came en soi).
En tout cas, dans mon histoire personnelle, je vois un changement radical dans ma vision de la vie et dans mon rapport aux prods quand j'ai connus les opiacés. Mais paradoxalement, ce changement (un avant/après très net dans ma tête) a eu lieu avec des opiacés faibles. Mes premières prises d'opiacés forts (méthadone/héroïne) avaient été pour moi désagréables et, pendant longtemps, je n'en étais pas du tout attirée...puis j'ai découvert la rach, l'op et la codé et j'ai vraiment apprivoisé et apprécié ces molécules, au point de ne plus arriver à envisager ma vie sans. Et ce n'est que là que j'ai repris de la came...
Bref, voilà...
En tout cas, dans mon histoire personnelle, je vois un changement radical dans ma vision de la vie et dans mon rapport aux prods quand j'ai connus les opiacés.
C'est à dire? Ils ont remplacé les autres comme le speed, et tu ne consommais plus pour le fun mais plus pour t'apporter un soulagement ou un truc comme ça?
Morning Glory a écrit
En tout cas, dans mon histoire personnelle, je vois un changement radical dans ma vision de la vie et dans mon rapport aux prods quand j'ai connus les opiacés.
C'est à dire? Ils ont remplacé les autres comme le speed, et tu ne consommais plus pour le fun mais plus pour t'apporter un soulagement ou un truc comme ça?
Non, pas exactement...c'est qu'avant, j'avais l'impression que les drogues (cannabis exclu, mais à cette époque, dans ma tête ce en n'était pas une...) c'étaient un plus, mais je pouvais très bien m'en passer.
Après avoir apprécié la défonce opiacée, j'avais l'impression d'avoir "vendu l'âme au diable" (sorry pour le moralisme derrière l'image, je ne trouve pas de meilleurs mots), d'avoir connu un bonheur duquel je ne pouvais plus m'en passer.
Ça n'a pas du tout remplacé le speed (surtout à ce moment là), mais, même sans consommer régulièrement, j'y pensais super souvent...
C'est dur à expliquer, un peu la découverte de quelque chose qui change de regard sur la vie, comprendre que le bonheur peut exister, alors que jusqu'à là je ne pensais pas (hors des situations festives et exceptionnelles).
Voilà...je suis désolée de ne pas arriver à être plus claire.
Et pour toi, ça a changé les choses de consommer des opis (il me semble avoir lu que t'achetais du sken, mais je ne suis plus sûre) ?