Catégorie : Témoignages - 25 juin 2018 à 23:07
#MDMA #purple drank #cannabis #alprazolam
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nashoba a écrit
j'etais a une vingtaine de joins par soiré, ou 4 tazes, ou meme beaucoup de lean..
Eh, bah, sans leur mettre tout sur le dos, les taz (et en général l'md) ont comme effet (on va dire secondaire) de provoquer des bonnes dépressions/descentes infinies si utilisées fréquemment (avec moins de 6 semaines d'intervalle), surtout à des doses élevées (en gros, ils puisent dans tes stocks de sérotonine).
Je ne sais pas si ça peut te rassurer, mais sûrement, ça n'a pas aidé la chimie du cerveau...
Peut-être, à la place de te demander de tout arrêter (c'est quand même une demande de ouf que tu te fais !), tu pourrais essayer de diminuer, voire d'éviter certaines conso (style du MD/taz plus souvent que tous les deux mois)...
Je crois que c'est déjà un truc super positif que, mine de rien, tu reconnais la situation, que t'exprime l'envie de vouloir changer quelque chose. C'est le premier pas pour pouvoir vraiment faire en sorte que les choses changent...ça veut pas dire pour autant que tout va devenir merveilleux du jour au lendemain, ni que l'arrêt des conso va t'apporter immédiatement du bonheur et de la joie.
Il y a environ un an, j'ai arrêté les joints (après une conso quotidienne de 15 ans environ). J'allais mal depuis au moins un an et demi, j'en pouvais plus et je me suis dit que j'avais envie de voir si arrêter le cannabis allait changer l'angoisse oppressante que je sentais. Que de toute façon je n'avais plus rien à perdre. Sans shit je flippais de péter les plombs, mais avec j'étais déjà en train de me taper la tête contre les murs. J'ai ralenti ma conso, je m'apercevait que le premier joint de la journée (de plus en plus tard) finissait par me dégoûter, me mettre mal, m'encombrer la tête d'une présence lourde. Et pourtant, je n'arrivais pas à arrêter. Jusqu'à que je n'ai eu marre. Dans l'envie de cette démarche, j'ai aussi commencé à voir un psy, me faire une cure intensive de tisanes pour dormir + HE (moi aussi je galère à dormir depuis toute petite), du sport (bref, des trucs).
Eh, bah, il faut pas croire. Sur le moment, ça n'a pas marché. Je ne me sentais pas vraiment mieux (pas pire, c'est déjà pas mal). Mais, au fil du temps, ça m'est arrivé de me sentir à nouveau super mal, à fleur de peau, angoissé, parano et tétanisée. Mais j'ai réalisé que ça faisait un bail que ça ne m'était plus arrivé. En gros, je ne m'étais pas rendue compte, mais ça va quand même mieux !
Je te dis tout ça car je pense que c'est un peu une illusion se dire : j'arrête tout et ça va aller super mieux. Ce n'est pas vrai dans l'immédiat, il faut le savoir, sinon on a juste l'envie de se rejeter dans les conso encore plus. Par contre, le fait de se dire de vouloir arrêter (et donc de prendre conscience d'un problème et d'essayer de mettre en place des trucs), c'est un truc qu'il peut amener à se faire du bien et donc être bien.
Trop se demander, à mon avis, c'est pas le plus efficace, il faut quand même s'écouter et, des fois, se défoncer la gueule un bon coup pour mettre fin à un mal être opprimant ça peut faire quand même un grand bien (avis complètement perso, mais vécu) !
Donc je pense c'est bien aussi de ne pas se culpabiliser, peut être juste faire gaffe à ce qu'on prend (pas tout mélanger, choisir par exemple un produit qu'on préfère en laissant les autres), se faire des sessions, mais veiller à que ça ne tombe pas trop dans le quotidien, je ne sais pas, chacun à ses méthode, ses moyens.
Puis, en effet, il y a des Centres Médico-Psychologiques (CMP) gratuits et anonymes (pas de trace sur le relevé ameli, même si tu dépend de la sécu de tes parents) où pouvoir voir un psy. Ça peut être très bien comme très naze, ça dépend sur qui tu tombe (et les « toxiques », comme ils les appellent, ce n'est pas du tout leur spécialité), mais ça coûte rien de tenter.
Comme disaient d'autres membre il y a aussi des centres d'addicto où pareil pouvoir voir des psy, médecin, infirmiers etc (bref, des gens censé être là pour toi).
En tout cas, du courage !!