Ma première prise je la considère en deux temps. J'ai testé un autre cachet que celui en illustration à la fin, une autre soirée deux jours avant (oui je sais très peu recommandable de faire ça, mais c'est fait, il en est ainsi).
Sur un coup de tête avec un.e copin.e qui s'y connaissait on s'est dit "Tiens ce soir, go prendre un tata". Sur une telle improvisation, sans avoir passé commande et sans contact à ce moment-là, ça ne partait pas très bien. Mais mon acolyte a eu une idée pas très brillante mais qui nous aura fait atteindre notre graal ce soir-là : quitter le groupe avec lequel on était au bar pour se rendre sur une place très connue de notre ville pour ses substances illicites en circulation. Alors on a arrêté chaque groupe de personne leur demandant s'ils avaient des
taz à vendre ou un contact. J'avais honte car la plupart des gens à qui on demandait ne savaient même pas de quoi il s'agissait. Et là : bingo, nous étions si peu discrets que ce n'est même pas un des passants interceptés qui nous a donné la marchandise mais un vendeur de passage qui nous a entendus. C'est donc là que j'ai goûté mon premier cachet. On l'avait coupé en deux, même que j'avais eu moins de la moitié, de mémoire. Il était rose et marqué comme un domino. Ce tata contenait plus de
MD que de
speed, et ça se sentait, mais ça j'ai fait la différence plus tard, après plusieurs expériences. Le soir de ce premier tata, en me fiant à mes notes j'ai ressenti : "Le reflexe lent, mes sens sont comme exacerbés et je ressemble a Rue de Euphoria mes potes qui en ont pris un entier ont l'air ravagés mais c'est drôle de mon point de vue. Est-ce que je ressemble à ça ? J'ai envie de sourire a un point où c’est même plus le sourire jusqu’au oreilles mais le sourire fendu qui va au delà des oreilles.
Les mecs proposaient un bail à bar à strip tease et j'ai noté en direct que "mon côté lesbien de la meuf bi que je suis ressort, mais jamais je tromperai mon mec". Waouh. Moi qui était là à dire que j'étais pas si ravagée ce soir-là et que franchement la drogue de l'amour, la drogue de l'amour, oui, mais sur moi ça ne fait rien...que nenni. Bon, que du soft en soit, on a juste passé un moment avec une amie hétéro à se toucher les mains comme si on en avait jamais vu de notre vie et j'ai juste apprécié l'idée d'aller en club de strip-tease, bien qu'on n'y soit pas allés au final.
On a fini la sur une pure improvisation avec du jus d'orange et 3
joints pour quatre sur un petit îlot en bois complètement à l'abandon. Le décor paraît lunaire. On a de la techno en fond, on fait tourner des
joints et on raconte des anecdotes cul, drogue ou les deux. En résumé, j'ai gobé un demi tata et j'étais bien. Je me sentais vivre.
Ensuite, je n'ai pas vraiment eu de redescente énorme, pas de bad, rien, mais j'avais pris une faible dose et je suis restée avec une copine pendant 48h.
J'aurai aimé vivre ça avec la personne que j'aime, mais hélas il n'était pas là et assez contre ce genre de choses (cependant j'ai été honnête et je lui ai dit ce que j'avais pris, on en a discuté etc.)
...
Deux jours après (je répète que ce n'est pas à faire), on se regarde avec un.e ami.e à nouveau, on sait qu'on a une nouvelle soirée qui arrive, et on a toujours le contact de l'autre soir en tête.
Donc, moi une fille toute mignonne toute riquiqui un peu rondouillette pas du tout habituée aux drogues dures, mais qui sait juste que l’alcool et les oinj n’ont que de faibles effets sur elle voire aucun réellement visible j'en redemande. Et c'est à partir de ce jour-là que je me suis lancée dans l'expérimentation pas très scientifique et la documentation de tout ça.
On se retrouve avec l'ami.e qui m'accompagnait dans mes carabistouilles. On a texté notre contact : on en re veut et on veut du lourd.
Il nous propose mille et un trucs avec des noms auxquels je pige rien, selon lui c’est avec plus ou moins de
speed ou de
MDMA, nous on veut juste un voyage de quelques heures sans avion à dix balles le trip. On veut planer et on est venus pour ça. On lui demande quelque chose de différent, on nous donne alors des maserati verts/jaunes en nous disant que ceux-là sont plus forts et le pourcentage de
speed est plus important. C'est ici qu'on assiste à ma rencontre avec l'amour traître de ma vie. Le
speed.
Je suis hyperactive diagnostiquée pour le contexte. On m'avait retirée la
ritaline en fin d'adolescence à cause de troubles alimentaires, anorexie mentale dont je m'étais sortie depuis plus d'une bonne année. Ce n'est pas ce soir-là que je vais pleinement me rendre compte de ça et de l'effet
ritaline qui me manquait terriblement (bien que très différent et j'ai conscience que CE N'EST PAS un médicament, je ne prendrais pas ça en examens, mais plutôt de manière récréative), mais déjà, je préférais largement les effets de cachet au précédent. Bref, notre contact nous a fait jurer qu’on y retoucherait plus pendant un bon mois voire deux ou trois, après ça, mais accepte de nous en refiler ce soir, car ce qu’on avait hier était assez soft. On prend nos petits cachets verts bourrés de
speed comme il nous a dit, tant pis pour l’hyperactive de naissance que je suis. Au final une moitié aura réussi à me faire planer en même pas un quart d’heure et surtout j’ai tenu de vingt-deux heures à quatre heures du matin dans cet état avec des pupilles tellement grossies qu'on n'en distinguait même plus l'iris de mes yeux. Cet état second se trouvait en mon sens comme dans le début d'une dimension ralentie et calme, plus calme que tout ce que j'ai vécu dans ma vie, loin de ce monde qui va toujours à 200 à l'heure. Je suis passé par différents états, j’étais high, puis détendue, toute câline avec mes copines filles uniquement (alors que d'habitude je ne suis pas du tout tactile, même rebutée par le contact physique même une bise ou une accolade), j’arrivais même plus à parler par moments et à d'autres moments j'avais l'impression d'avoir ingurgité un sérum de vérité comme on en voit dans les dessins animés, une substance qui te fait dire tout ce qu'il te passe par la tête et sans mentir.
J'ai demandé aux personnes tazées comme aux personnes sobres de la soirée de prendre des photos et vidéos, que je puisse encore mieux documenter ça le lendemain.
Le jour qui suit, je suis restée au calme avec une amie en prévision d'une grosse redescente, mais je n'en ai toujours pas eu au final, alors qu'elle si. Mes pupilles regrossissaient ce jour-là (le lendemain de la prise) à des moments assez aléatoires et parfois je redevenais légèrement "speedée" (parler beaucoup, vite, dire tout ce qui me passe par la tête), mais ça s'est calmé, estompé.
Niveau supérieur atteint.