Oui je sais Pierre, c'est complètement hallucinant!! Et encore j'ai bien dit 6 mois MINIMUM ! Moi quand, au bout total du roulot, j'ai appelé désespérée pour bénéficier d'un traitement de
substitution, je suis tombée à genous quand on m'as dit que le temps d'attente présentement était de 14 MOIS!!! J'ai sonné à toutes les portes, j'ai épluché toutes les options, hospitalisation, tous les endroits qui offraient les
TSO, Et tout revenanit au même: 1 an d'attente! Je les appelait à chaque semaine, chacun d'entre eux, m'ayant inscrite sur chacune des listes possibles, je les harcelais, si bien qu'ils en sont venu à tous connaître mon nom et me reconnaitre quand j'appelais. À chaque fois, j'avais comme réponse que mon rang ...... n'avait pas bougé même pas d'UNE place dans la liste!!! Et se confondait en excuses en me disant mais tu sais on ne peux rien faire, on a pas assez de médecins, beaucoup de gens de Montréal se sont ajoutés sur la liste cette semaine, ect..... et moi je leur repondait "et ben peut-être que les chanceux de Montréal s' ajoutent mais moi j'ai mille fois le temps de disparaître de votre liste avant que vous ne m'appeliez! Dans ma tête j'avais beaucoup plus de chance de mourir que d'avoir un
TSO! En plus, la seule liste d'attente qui aurait été un peu plus raisonnable était celle de l'unique organisme de ma région, donc le seul où j'aurais passé en priorité, mais à cette année là ils avaient perdus leur medecin
opiacés et ils n'arrivaient pas à en trouver un autre! C'est la triste réalité des régions.
Moi après des mois à les harceler 'et à ne pas bouger sur les listes', démolie et sans aucune option, j'ai décidé d'aller m'enfermer dans un centre de thérapie pour faire mon
sevrage cold turkey, chez moi au bout de 3 jours je flanchais toujours. Encore là quelle ne fut pas ma surprise LORSQUE j'ai essuyé refus après refus, TOUS les centres me disaient non "ha désolé on ne prends pas les
opiacés", "dilo,
héro? Ha non non notre centre n'est pas adapté à sa!", "pour ce type de
sevrage tu dois aller à l'hôpital St-Luc." Oui mais merde je suis sur la liste d'attente de 9 mois de cette fichue hôpital! Au final, après avoir épuisée toutes les ressources, j'ai enfin trouve un endroit charitable qui a bien voulue me prendre! Toute heureuse, on fait les bagages, c'est partie pour un ptit voyage de 10 jours en enfer!
Rendue la bas, déjà au bout de 24 heures, je voyais bien qu'ils étaient dépassés par mon état. À leur propre aveux, j'étais la première "heroinomane" du centre depuis des lustres. Et plus le temps passait, plus ils s' inquiétaient. J'arrivais pas à me lever et je n'avais rien avaler depuis 48 hr donc à ce moment ils ont pris la décision d'organiser et un transport et de m'envoyer voir un medecin affilié à ce centre. Là un MIRACLEcc'est produit. Un jeune medecin, d'une gentillesse inouïe, un être d'empathie et d'écoute. J'etais tellement maganée, j'avais peine à me tenir sur la chaise à cause des crampes et lui sans perdre un instant "mademoisellon on ne peut pas continuer à vous faire souffrir comme sa, souhaitez vous embarquersur un traitement de
substitution? " moi je ne suis pas sur de bien comprendre, je balbutine quelques explications, que je suis sur 4 listes d'attente, que sa fait des mois... il dit attendez moi un instant...... puis il reviens..... À sa main un
suboxone 4 mg!!!! Moi je dit "je peux la prendre, la maintenant, c'est bien vraie???" Je n'arrivais pas à y croire!! Pas de listes, pas d'attente, pas de 10 jours d'horreur, un vraie miracle! Le pire est qu'il n'avait absolument pas le droit de faire ce quil a fait, comme je n'habitait pas sur le territoire de sa clinique, je m'avais pas le droit de bénéficier de ses services et encore moins d'obtenir un
TSO. Il l'a fait par pure humanisme, au vue de mon état.
J'ai vraiment eu une chance inouie, un concour de circonstances. D'ailleurs, c'est toujours mon meddcin qui me suis depuis ce jours là pour mon
TSO et 3 mois après m'avoir rencontré, il quittait définitivement cette clinique associé au centre où je suis allée. Donc oui il y a possibilité de contourner ces listes, mais il faut réellement se battre, connaître parfaitement le système et ses failles et aussi avoir d'la chance! De plus, sa depends tellement de la région où on habite, je ne connais pas toutes les places évidemment et certainement qu'il y a des régions qui ont peut-être la chance d'avoir un medecin certifié pour les
TSO et peu d'opiomane, donnant l'opportunité à ces derniers d'être traités rapidement. Comme je dis, sa varie énormément d'un endroit à l'autre! Mais c'est pas jojo et c'est Montréal qui bénéficie sans nulle doute des meilleures ressources!