Salut à tous,
Voilà bien longtemps que je parcours les lignes de votre forum, apprenant, observant, riant de certains de vos conflit et du caractère de quelques membres...
J'ai 27 ans, suis en couple depuis 10 ans et ai deux enfants de 6 et 3 ans (garçon et fille!!!). je bosse depuis mes 16 ans de manière constante et suis en cdi dans la même boite depuis environ 5 ans mais en arrêt maladie depuis bientôt 6 mois.
De caractère anxieux voir angoissé, j'ai très vite cherché des moyens de m'apaiser, de m'évader...
J'ai donc clopé très tôt, puis le
shit H24 à partir de 15 ans et jusqu'à ce que ma femme me demande d'arrêter, petit à petit.
Suite à une rencontre sur le quai d'un RER, j'ai commencé les
ecstas vers 16 ans et suis rentré dans 1 an et demi de galère, ponctués de délicieuses soirées et de lendemain de dépression et d'idées noires (stock de
Sérotonine mis à rude épreuve). Je quittais les bancs du lycée plusieurs fois par semaine afin de rejoindre un squat de polytoxicos, mes amis de l'époque, qui me fournissaient quand cela était possible mes
taz et qui eux consommaient leurs prods entre deux bières 50 cl.... Ils étaient pour la plupart de 20 ans mes aÎnés. Ils n'ont jamais cherché à me faire goûter à autre chose, malgré parfois mes demandes insistantes et je les en remercie aujourd'hui. Chacun sa "merde", et ça suffit.
Ne supportant plus les lendemain de gobage, je suis à l'époque rentré dans une asso de quartier, j'étais mineur, mes rdv se résumaient à vider mon sac et à repartir le coeur toujours aussi gros... L'addiction était psychique, je dirais même psychiatrique vu que je consommais souvent seul dans ma chambre d'ado, en écoutant de la musique et en fumant clope sur clope. Je n'ai jamais été dans le trip "tekos" etc...
C'est à cette époque que j'ai rencontré ma femme, au lycée. Elle n'a pas eu à me demander d'arrêter les
tazs, j'étais heureux avec elle, je n'avais plus le temps d'aller voir mes potes, le fait de tripper tout seul quand j'en prenais en sa présence m'a vite lassé, son regard aussi... Fin de l'histoire "Ecstasy".
J'ai commencé à bosser, me suis installé avec ma femme et mes apéros du soir me suffisaient. La routine.
Puis j'ai commencé, il y a 5 ans, à avoir mal, très mal au dos. Consultation, scanner etc... résultats hernie discale et discopathie dégénérative. J'ai alors découvert le
stilnox et le tétrazépam, un régal... J'ai recommencé, discrètement et sournoisement mes soirées "solitaires". Prétextant parfois à ma femme l'envie de me regarder un film seul, en bas dans le salon, ou au près d'elle, l'air de rien. Je cumulais jours d'abstinences et soirées "chargées". Zen, posé, réfléchis, j'adore...
Ensuite vint le
Tramadol.
Au début, J'en ai eu des tonnes de boites, le pire c'est qu'au début je n'y prettais pas la moindre attention, le
tramadol me filait la nausée et je lui préferais les benzos. Mais la douleur devenant vite insupportable, j'ai fini par me forcer, la blague!, à consommer de l'ixprim, en petite quantité, gerbe oblige... Petit à petit, les nausées sont passées, et l'euphorie est arrivée... Je vennais de découvrir un nouveau joujou! Je vous passe le récit d'une consommation en augmentation constante, compulsive, pendant de nombreuses années, avec de nombreux et généreux prescripteurs, des periodes difficiles de
sevrage afin de re ressentir les effets tant desirés. Je me suis instruit sur ce forum afin de pouvoir extraire le
paracetamol de l'ixprim et ainsi sauver mon foie. Mille fois merci. Je suis arrivé il y a quelques mois à 2 gr/jour de
tramadol pur (topalgic 50)... Conscient de la spirale dans laquelle j'étais et du fait qu'il me faudrait, pour en ressentir les effets, toujours plus de
tramadol, commençant à être plus que cramé dans la plupart des pharmacie du departement, j'ai pris mon courage à deux main et ait ENFIN franchis la porte de mon
CSAPA au mois d'octobre. Fidelement à ce que j'avais pu lire ici à ce sujet, j y ai trouvé accueil chaleureux, reconfort et surtout absence de jugement.
Ayant très vite cerné ma double personnalité de joyeux et éloquant mais affreusement angoissé personnage, je suis rapidement passé de la visite infirmière à la visite psychologique puis psychiatrique. J'ai alors commencé un traitement pour une pseudo cyclothimie-bipolarité et suis actuellement sous
Seroplex 20 mg et
xeroquel 300 mg/jours, un peu de
Lysanxia aussi et toujour mon
stilnox. J'allais au
CSAPA 2 fois par mois et je me sentais bien. Nous avons longtemps evoqué les différents type de
sevrage possible pour le
tramadol mais sans se presser, je n'étais pas prêt. Mon addicto etait plus favorable à une hospi de 3 semaines avec diminution progressive du trama. J ai refusé et ai souhaité le faire en ambu, resultat catastrophique.
Gerbe, colique, insomnie, crampes, j etais allé trop vite et ai vite regobé mon précieux trama... J avais fini par accepter l'éventualité d'une hospit.
Mais il y a 4 mois, vladadam. Je me lève une nuit pour aller pisser, repart des toilettes et m'effondre par terre, paralysie des deux jambes, du genoux aux orteils, plus rien ne bouge. J attend le lendemain matin et les symptômes persistants, ma femme appelle mon
doc et depart aux urgences à Toulouse. Resultats des exams, paralysie verifiée par EMG mais l'hernie discale est hors de cause... Debute alors un long parcours pour en trouver la cause. Biologie ok, os et nerfs ok, ponction lombaire... Puis on m a trouvé ma tumeur dans la moelle epinière, non cancereuse, cela s'appelle une hernie transdurale et c'est rarissime.
Les douleurs étant vives, on m' ouvre les portes du paradis et me met sous
morphine, progressivement j' atteinds 100 mg/jour ( 1
oxycontin lp 40 mg matin et soir et un oxynorm 20 mg le midi, beaucoup de trama). Je cache mon
tramadol à l'hosto et continue à en consommer car l'effet de la
morphine n'a rien a voir (pas d eupho, pas de plaisir, de deshinnibition. Deux
opiacés qui n'ont rien a voir, pour moi...) Je baisse evidemment la conso de trama quand même... Mon généraliste accepte de continuer à me prescrire du
tramadol en parallèle de la
morphine car je lui dit arriver à alterner. Je n'ai jamais evoqué avec lui mon addiction, le
CSAPA etc... Mais au fond de moi, je sais qu'il sait. Enfin qu'il se doute.
Je suis donc passé depuis 4 mois en centre de réeducation (en hôpital de jour) et une equipe de neurologues et neuro-chir bosse sur mon cas.
J ai evidemment commencé à abuser de la morph, aussi, mais cumulé au trama, j étais devenu un légume. Endormissements à toutes heures du jour et de la nuit, nausées, propos incohérents etc... J ai alors demandé à mon addicto, profitant de mon arrêt maladie pour longtemps, de mettre en place le plan de
sevrage, enfin! Souffrant, réellement, de très grosses douleurs depuis le début de ma paralysie, le protocole d'hospitalisation sur 3 semaines avec réduction progressive du trama etait impossible j'aurait trop souffert, sans oublier la
morphine qui s'était invitée depuis!
Il m'a donc proposé une mise sous MSO. Il m' a expliqué que normalement la bienséance voulait que l'on commence par le sub et qu'en cas d'echec, la
Méthadone arrivait en seconde intention. Cependant ayant besoin d'analgesiques et la Métha ayant cette propriété, nous avons decidé d'initier le traitement par cette molécule couplée avec du
Lyrica.
J'ai commencé lundi, après 3 jours d'abstinence totale de
morphine et de
tramadol (un veritable enfer, heureusement seul chez moi, la petite famille étant en week end dans de la famille), un passage obligé selon mon addicto, l'analyse d'urine le jour de la première prise de metha devait être vièrge de tout opiacé. J'ai trouvé ça vraiment barbare.
je suis actuellement à 40 mgrs/jour. J'ai cessé toute prise de trama, l'envie est cependant encore forte.... Je continue les benzos (
lysanxia et
Stilnox) pour souffler un peu.
Au total donc: 40 mg de
meth, 600 mg de
Lyrica, 200 mg de Tegretol, 20 mg de
Seroplex, 300 mgde
xeroquel, 80 mg de
Lysanxia, 50 mg de
Stilnox.
Voilà pour ce qui est de ma présentation, je pense que peu d'entre vous auront tout lu, et c'est normal vu le pavé, mais sincèrement j'aurait du mal à supprimer des éléments de ce texte, pour réellement me présenter à vous dans l'ensemble de mon parcours m'amenant à m'inscrire ici.
Car je vis l'inscription sur ce forum de la même manière que la première fois que j'ai sonné à la porte de mon
CSAPA, à savoir un étape importante de mon histoire avec les "artifices".