« Un camé peut bien ne plus toucher à la came pendant 10 ans, mais il peut redevenir intoxiqué en moins d'une semaine, tandis qu'une personne qui ne la jamais été doit bien se piquer deux fois par jour pendant deux mois avant d'être accrochée. On peut dresser la liste des symptômes, mais la sensation qu'on en a ne ressemble à aucune autre et on ne saurait la traduire en mots. Je ne connus pas ce sentiment de manque de came avant d'avoir accroché pour la deuxième fois. Comment se fait-il qu'un drogué retombe dans l'accoutumance bien plus vite qu'un camé "vierge", quand bien même il n'a plus rien pris pendant des années ? »
W.S.Burroughs, Junky, 1953, NY.
Je suis allée voir une jeune généraliste, qui m'a prescrit des anxiolytiques légers, Atarax 25mg, 1 à 2cps le soir (insomnies). Stresam 20, 3/jour. Plus continuer avec le Motilium et l'Imodium. Je vais essayer de gérer les prises au "si besoin". On fait un test de deux semaines avec des molécules qui n'ont pas de réel potentiel addictif, si ça peut jouer comme ça. Pour moi, tous les produits sont potentiellement sources de dépendance. J'ai grandi avec eux et je ne connais pas la vie sans eux.
J'ai aussi RDV pour une chirurgie réparatrice à cause de « cicatrices chéloïdes des plis des coudes ». Vieilles, très vieilles plaies. Qui se sont accentuées au fil des dernières années, car même si je ne touchais plus aux plis des coudes depuis longtemps, j'utilisais probablement le même réseau veineux en partant des mains.
L'invité de la rédaction de 26 minutes : Samuel Freudiger #CBD
Catégorie : Sevrage - 04 avril 2017 à 21:32
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« Un camé peut bien ne plus toucher à la came pendant 10 ans, mais il peut redevenir intoxiqué en moins d’une semaine, tandis qu’une personne qui ne la jamais été doit bien se piquer deux fois par jour pendant deux mois avant d’être accrochée. On peut dresser la liste des symptômes, mais la sensation qu’on en a ne ressemble à aucune autre et on ne saurait la traduire en mots. Je ne connus pas ce sentiment de manque de came avant d’avoir accroché pour la deuxième fois. Comment se fait-il qu’un drogué retombe dans l’accoutumance bien plus vite qu’un camé "vierge", quand bien même il n’a plus rien pris pendant des années ? »
W.S.Burroughs, Junky, 1953, NY.
Cette citation de Burroughs est on ne peut plus réelle...Je l'avais oubliée, mais elle devrait être rappelée à tous ceux qui demandent combien de temps on met à s'accrocher ou à se raccrocher car c'est exactement ça...Et aussi, plus on subit de décroches dans sa vie et plus elles deviennent insupportables, comme si au lieu de s'endurcir on se fragilisait avec le temps....J'ai shooté 3 fois par jour de l'excellente blanche en 79 et ce, durant un bon mois, du jour au lendemain plus rien et je me portais comme un charme, pas le moindre signe de manque...J'ai tout arrété durant prés de 15 années aprés plus de 14 ans de came journalière et j'aurais mis à peine 3 jours à ressentir les affres du manque si j'avais insisté sur les extra...
Et aussi, plus on subit de décroches dans sa vie et plus elles deviennent insupportables, comme si au lieu de s'endurcir on se fragilisait avec le temps....
Ça aussi c’est trés très réel ! C’est aussi ce que ça m’inspire, le manque étant de pire en pire à chaque fois…L’angoisse du manque grossissant proportionnellement, se sevrer devient de plus en plus difficile...
J’admire tellement les « UD de l’apéro », être capable de se prendre par la main, un extra et voilà merci bonne soirée!
La fin de la citation :
« Je refuse la théorie selon laquelle la came se planque quelque part dans le corps et n’en sort plus jamais – la colonne vertébrale serait sa cachette supposée – et je ne suis d’accord avec aucune explication psychologique. Je pense que l’emploi de la came provoque une altération cellulaire permanente. Camé un jour, camé pour toujours. On peut s’arrêter de se camer, mais on ne cessera plus d’être un camé lorsqu’on aura accroché une fois. »
Junky, P212-213.
On m’a dit qu’avec la came, il n’y a pas d’Arrêt, que des pauses. Mais une pause d’une dizaine d’années lilanath faut se dire que c’est déjà beau, c'est ça de gagner, en santé, en galères…
Alors pour finir sur une note moins fataliste..
« Laisser tomber la came, c’est changer totalement de mode de vie. J’ai vu des camés se désintoxiquer, se mettre à boire comme des trous, et finalement crever en peu d’années. Le suicide est également fréquent chez les ex-camés. Pour qu’elle raison un camé s’arrête-t-il volontairement ? Personne ne connait la réponse. Aucune analyse objective des horreurs et des désavantages de la came ne peut donner l’impulsion initiale pour s’arrêter. La décision d’arrêter la came est une décision cellulaire et quand on a résolu de s’arrêter, il est impossible de s’y remettre de façon permanente, de même qu’auparavant il était impossible de s’en passer. Comme pour celui qui est de retour d’un long voyage, tout paraît différent quand on revient de la came. »
W.S.B, Junky, p269.
Merci pour ton soutien BoilingBlood vraiment. Ce n’est peut-être que des mots, mais l’impact de tout ces mots m’aident à tenir. Les lire ou les écrire. #CATHARSIS #AUTOSUPPPORT
Mascarpone a écrit
[...]Je me suis imposé depuis ma reprise une discipline de fer. JAMAIS 2 JOURS DE SUITE et si possible des extras vraiment rares et ponctuels [...]
Mais ça n'a pas toujours été facile de resister, surtout quand tu tombes comme en 2010 sur une came à 70%
Mythbuster !! Les camés de l’apéro vont rester un mythe pour moi pour l’instant... Une exception à la règle. Déjà j’avais faux dans mes calculs, je pensais jamais plus que 3 jours de suite.. Alors que moins de 2 jours, ça fait pas plus qu'un jour en fait ?!
Comme de la came à 70%, la quête du Graal ! La qualité c’est un problème, en France pas top, en Suisse pas beaucoup mieux, c’est aussi ce qui m’a poussée à me rapprocher au plus près de la source (PB) et à prendre des risques pour une qualité ne dépassant pas 30% au final..
Mascarpone a écrit
La quasi totalité des potes qui ont stoppé la came ont finis alcooliques, blindés de cachetons ou suicidés...
Mes parents ont perdu beaucoup de leurs amis aussi au fil des années et ça continue.. Le meilleur ami de mon copain s’est suicidé..
Heureusement ça évolue.. La prévention, la RDR, les trithérapies… On peut vivre avec l’HCV maintenant…