Catégorie : Sevrage - 09 avril 2017 à 23:42
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PilMePlease a écrit
[b]Je vais essayer de ne pas en abuser... Merci de ton message de soutien Caedulis, en effet, tu as raison, je ne me sens pas réellement "dépendant" mais disons que j'ai ce besoin de sentir une stimulation, une euphorie, etc. provoqué par les stimulants que je consomme, car j'en ressens l'envie. Heureusement, pour l'instant cette envie n'est présente que le soir et souvent quand je suis seul...
Si tu as tenu si peu de temps c'est que ta dépendance psychique aussi faiblement apparente soit elle est plutôt forte. Tu vois j'ai retapé de la meth et comme à chaque fois on se dit plus jamais puis le temps passe et comme tu dis on a envie de cette stimulation, cette fichue dopamine. J'aimerais vraiment arrêter je suis comme toi mais je n'arrive pas, je me suis promis trop de fois alors au lieu de baisser les bras je limite la casse...
Courage, avec autant de speed la descente va être dure !
PilMePlease a écrit
Jour 1
On est dimanche 9 avril 2017, je viens d’avoir il y a peu 25 ans et j’ai décidé d’arrêter les drogues.
Ma vie est particulière, je ne sais pas vraiment comment la qualifier, j’ai pour quelqu’un de « normal », si on peut bien sûr définir la normalité, tout pour être heureux.
J’ai une copine depuis 7 ans, j’ai un boulot bien payé, j’ai donc pas de problème d’argent cependant j’ai un mal être en moi que je ne serai expliqué.
Je ne suis pas « moche », plutôt beau garçon, un corps suffisamment musclé mais triste et instable psychologiquement. J’ai sans cesse des idées qui traverse mon esprit, je n’arrive pas à ne pas réfléchir, à mettre pause quand je le voudrais.
A 15 ans je découvre le cannabis, une réelle passion qui commence seulement à naitre. Je deviens totalement fou amoureux de ce produit, je commence alors à me renseigner autours de cette plante comme si c’était une obsession, c’est aussi à ce moment-là que je découvre un trait de ma personnalité, lorsque je suis passionné ou attiré par quelques choses je me documente dessus un maximum en retenant la moindre information même insignifiante.
Je ne comprends pas pourquoi dans ma vie j’ai dès fois des attirances, qui deviennent des obsessions, je ne cesse d’y penser tout le temps, de réfléchir dessus, de lire et faire le tour du web afin d’assouvir ce manque que je ressens et que je ne serai expliqué. J’ai ce besoin de me documenter, comme une drogue qui voudrait que je revienne vers elle constamment, je pourrais y passer des heures, des jours à tourner en rond et à penser à ça, quand je commence quelque chose qui me passionne ou m’attire je passe ma vie à faire ça et j’ai fait ça en fait quasiment toute ma vie, cependant si quelque chose ne m’attire pas alors je ne me force pas, je ne le fais pas tout simplement. Ce qui est ridicule, car je pense que nous devons dès fois faire des sacrifices ou des efforts et pourtant je n’arrive pas à le faire.
Durant mes années lycée, je vis avec le cannabis à longueur de journée, je me sens bien, j’ai l’impression d’être quelqu’un, rigolote et toujours avec le sourire. Les études sont secondaires à cette époque, je loupe même mon bac car je ne le voulais pas, comme si je ne voulais pas grandir, je ne voulais pas arrêter d’être cet homme heureux qui croque la vie comme elle vient. Je me souviendrais toujours d’une amie, qui m’a sorti un jour : « le cannabis te va bien, on ne se rend pas compte que tu en prends, il est toi ». Cette phrase, je m’en souviens encore, comme si ça avait été un déclic, cette plante serait moi et je ferai tout pour la garder à mes côtés. C’est alors qu’à 17 ans je commence à faire pousser mon propre cannabis en extérieur.
A 19 ans, après une soirée trop arrosé, je prends la voiture et je tombe sur des gendarmes, je décide de ne pas m’arrêter et 300 mètres plus loin je me retrouve sur un trottoir, la voiture totalement morte. Je venais de réaliser un délit de fuite, à 2,5 gr et en prime un accident. Je ne sais pas pourquoi ces gendarmes m’ont laissé mon permis et m’ont enlevé seulement 6 points et un stage obligatoire.
Ce fût un déclic, une chance comme celle-ci tu n’en auras qu’une dans ta vie. Je décide de continuer à fumer mais de ne plus prendre la voiture bourré. J’ai toujours été attiré par la « défonce », ne pas être « normal » cela me permet de me sentir libre, de me sentir bien… La vie normal est tellement fade, en tout cas elle me parait fade… Et pourtant, à force de fumer je suis « normal » en fumant, je ne ressens plus les même effets, cela fait bientôt 5 ans que je fume du matin au soir.
A 22 ans je décide d’arrêter le cannabis à cause de paranoïa, j’aime cette plante, j’aime la fumée mais elle ne m’aime plus, elle ne me le rend plus. Elle ne veut plus de moi, comme si je l’avais trompé, je ne peux plus fumer sans être oppressé et je décide d’en rester là avec elle…
C’est alors que je me découvre une passion pour les festivals et la musique électronique, avant pas tant que ça, j’étais plutôt reggae. J’enchaine soirée techno/house/hardstyle/hardcore sur Paris sans produit juste de l’alcool, pour l’instant.
Puis à un festival, je craque cela fait 6 mois que je me renseigne sur la MDMA et que je lis un tas d’article dessus, ça en devient maladif. A cette époque, je ne m’inscris pas sur psychoactif mais je lis la totalité des topics concernant cette molécule et surtout j’ai aussi une attirance pour les règles de RDR, le fait de faire les choses bien m’a toujours attiré…
Pas beaucoup d’effet, je suis même plutôt déçu, le produit n’est pas de bonne qualité, tant pis ce sera pour une prochaine fois. 4 mois après, l’expérience ce représente cette fois ci de léger effet mais pas non plus l’extase je décide de ne pas insister, cette molécule n’est peut-être pas faite pour moi.
A cette époque, je prenais de la modafinil, j’ai souvent cherché à pousser mon cerveau à 300% depuis l’arrêt du cannabis, comme si j’avais un besoin d’être encore plus actif que je ne l’étais, alors que justement je cherchais avant à le mettre en pause. J’essayais de ne pas en abuser, il n’y avait pas de réel retour sur ce médicament et je crois que les scientifiques ne savent toujours pas vraiment comment celui-ci agit sur le cerveau…
Pendant presque 1 an, je ne prends plus rien j’ai environ 23 ans, c’est alors que je commence à me renseigner sur tous le stimulants, comme le speed, la cocaïne etc.
Il y a environ 1 an je décide de tester la cocaïne, c’est alors que je découvre le dark net et je commande mon premier gramme. Je la consomme alors en festival, putain qu’est-ce que c’est bon, je me sens revivre, comme si mes problèmes disparaissaient, je n’avais plus l’impression d’être « dépressif ».
Au début, c’est une fois tous les mois, puis rapidement cela devient toutes les 2 semaines puis toutes les semaines. Les doses augmentent aussi, 1 gramme ne me fait plus 3 soirs mais plus que 4 heures.
Bizarrement, je ne la consomme pas qu’en soirée, comme j’ai pu le faire pour la MDMA mais chez moi seul, devant le PC à faire le tour du net. Presque fauché car je commence à consommer de grosse quantité par rapport à mon salaire d’alternant (j’ai repris mes cours, j’avais un BTS et j’ai repris mes études afin d’obtenir un master dans mon domaine), ma copine ne sait toujours pas que je consomme en cachette le soir quand elle est devant la télévision et moi devant le PC. Puis ce décembre 2016, lors d’une dispute je craque, je lui avoue tout et lui dit que ça fait 5 mois que je consomme ce produit, pas tous les jours mais régulièrement, que j’ai une attirance pour les drogues et surtout un style de drogue : les stimulants.
Il y a peu de temps, environ 2 mois je décide de passer alors au speed, moins cher et dur plus longtemps, je lui trouve beaucoup de similitude avec la cocaïne.
Aujourd’hui ça fait 4 mois que mes consommations se sont intensifiés, je dirais 2 à 3 fois par semaine seulement le soir, à des fois ne plus dormir de la soirée et aller au travail en prétextant être malade quand j’ai le nez bouché ou des insomnies quand j’ai des petits yeux.
Je suis aujourd’hui poly toxicomane, je consomme du speed, de la modafinil, de la MDMA et de la cocaïne. Peut-importe la molécule du moment que je ressente une sensation d’euphorie et de stimulation. Je remarque que même les règles de RDR ne sont plus respecté, j’ai par exemple vendredi soir et hier soir consommé deux soirs de suite de la MDMA seul chez moi, car je n’ai plus de speed ni de cocaïne.
Je mens à tout le monde, je me mens à moi-même, en essayant de faire passer ma consommation de stimulant pour une consommation occasionnel, ce qui n’est plus le cas. Je me sens triste, vide, je pense que je suis en dépression depuis un moment mais j’ai peur de faire les démarches, je n’arrive pas à faire les démarches pour me faire suivre, me sentir aidé…
J’ai peur, peur pour moi, peur de perdre ma moitié qui ne consomme rien et me fait confiance. Cela ne fait qu’un an que je consomme régulièrement des drogues dites « durs », 4 mois que cela est beaucoup plus régulier, les descentes deviennent de plus en plus longue, j’ai alors découvert les benzo, j’ai commandé 50 cachets d’Etizolam, voilà 2 semaines que j’ai reçu ma commande et j’ai déjà plus rien.
J’en suis conscient maintenant, je ne sais pas maitriser mes consommations, je ne sais pas me dire stop trop longtemps, car je n’en ai pas envie car j’aime ça… Il va falloir se réveiller, il est tôt et il serait judicieux d’arrêter maintenant c’est pour cela qu’aujourd’hui, dimanche 9 avril 2017, j’ai décidé d’arrêter pendant au moins 1 mois les drogues et les benzos.
Si cela devient trop dur, je me rendrais peut-être dans un CSAPA, mais je me dis qu’il y a tellement pire que moi, que j’en fais des caisses et que c’est débile de prendre la place de quelqu’un qui mérite plus d’aide que moi… Si seulement j’arrivais à calmer mes envies juste en festival, 3 à 4 fois par an et respecté mes prises, mais non ma consommation est tout le temps en solitaire, mes amis ne prennent pas ce genre de produit…
Je ne sais pas pourquoi j’écris ces lignes, sûrement pour les relire dans un moment de doute… Ma plume est mauvaise, mes idées sont flous, désolé si le texte n’a ni queue ni tête…
Amicalement,
PilMePlease.
Effectivement c bien ce que je pensais...