Bonjour.
Avant d'ouvrir ce blog, je tiens à préciser que je ne suis ni médecin, ni psychologue. En revanche, je suis médicalement diagnostiqué Asperger (diagnostic reçu à l'âge adulte) et usager de substances stupéfiantes. Tout ce dont je parle ici, ce n'est ni une parole scientifique, ni une parole médicale, mais des expériences et des interprétations personnelles et subjectives. Je parle ici en "Je", et mon expérience peut différer grandement d'une personne autiste à une autre, tout comme les symptômes autistiques en général (et les effets des
psychotropes d'une personne à une autre).
J'ai eu l'idée d'ouvrir ce blog car au fur et à mesure de mes expériences avec les substances, j'ai été confronté à pas mal d'effets secondaires qui sont sensés être rares, voire pour certains, non-documentés. En particulier, il m'est déjà arrivé de faire un voyage sous
MDMA. Pour les non-consommateurs qui me lisent, la
MDMA est une
amphétamine qui peut avoir pour effet secondaire d'être hallucinogène, mais en général à forte dose. De plus, les effets hallucinogènes ne sont en général pas les effets recherchés et les consomateurs souhaitant faire un voyage s'orientent plus vers du
LSD, des champignons, ou encore des plantes enthéogènes.
Un autre exemple : je n'ai consommé que deux fois du
cannabis, et les deux fois, j'ai fait des
bad trips particulièrement pénibles avec hallucinations et paranoïa. Ces effets inhabituels m'ont alors conduit à m'interroger sur une possible psychose latente. En effet, on entend souvent sur le net et en vrai des témoignages de gens qui ne seraient "jamais redescendu".
D'après les informations que j'ai pu récolter ici sur psychoactif, ou ailleurs, les gens qui sont "resté perchés" avaient une psychose latente qui a été révélée par la prise de
psychotropes (corrigez moi si je me trompe). Etant donné les effets chelous que je peux parfois avoir expérimenté, je me suis donc demandé si je n'aurais pas moi aussi une psychose latente. J'ai donc décidé d'aller consulter un psychiatre, en plus du psychologue spécialisé dans l'autisme et qui me suit depuis maintenant quelques années. Le psychiatre était plutôt sympa, et surtout, il a eu l'honnêteté de reconnaître qu'il n'y connaissait rien au Syndrome d'Asperger, chose plutôt rare en France où beaucoup (trop) de médecins, y compris des psychiatres, remettent en question le diagnostic du SA sans rien y connaître. Du coup, ça m'a mis en confiance pour la suite.
Et du coup, j'ai eu deux sons de cloche :
- D'après mon psychiatre, ces effets étranges et/ou disproportionnés viendraient effectivement d'une psychose latente. Il m'a fortement conseillé d'arrêter définitivement parce qu'à chaque fois que je consomme, je prendrais le risque de réveiller cette psychose latente et de "rester perché".
- D'après mon psychologue spécialisé dans l'autisme, le SA et une psychose peuvent effectivement se cumuler. Cependant, l'autisme provient d'une organisation neurologique différente. Un cerveau autiste est biologiquement différent et partant de là, il ne serait donc pas anormal qu'il réagisse de façon différente aux
psychotropes sans que ce soit un signe de psychose.
Je suis assez fasciné par la perspective que mon cerveau réagisse de façon différente aux drogues (même si je ne suis pas sûr d'être parfaitement objectif parce que c'est l'avis qui m'arrange le plus) parce que ça devient vraiment quelque chose de concret, de quantifiable et de mesurable. Du coup, je suis maintenant beaucoup plus attentif aux effets que je ressens quand je prends des substances: Ce post n'est qu'une introduction, mais j'ai des idées pour poursuivre ce blog :
- Effets du
cannabis sur les symptômes autistiques
- L'autisme et les drogues
entactogènes : devenir momentanément neurotypique ?
- Le(s) centre(s) d'intérêt(s) autistique(s) vu sous le plan addictologique
Du coup, s'il y a un sujet que vous voudriez que je développe en priorité, hésitez pas à me le dire !