Je consomme des substances psychédéliques parce qu'elles m’emmènent aux tréfonds de mon non-moi là où mon ego n'est plus rien d'autre qu'un ensemble d’interactions avec son environnement.
Là il n'y a plus ni angoisse, ni peur, ni même l'idée de néant. Seul subsiste ce bouillon de potentialités, ces bulles d'univers qui me constituent.
Le temps, ni passé ni futur, n'est plus que l'importance que je lui accorde, ma conscience disloquée, il n'est plus que cette série d'instants suspendus au-dessus du vide.
J'aimerai rester dans cet état de béatitude, de voyage intérieur, ne plus avoir à remonter à la surface. Bullée, j'ai retrouvé l'enfant que j'ai été, j'ai arrêté de la combattre et l'ai câlinée. Nous pouvons maintenant avancer main dans la main.
Terres de fractures psychiques, je sais pourtant que mon intériorité peut être autre chose qu'une cause de souffrances mentales.
Les vagues psychédéliques m'ont emmené avec elles, m'ont montré les différentes boucles d'espaces constitutives des piliers les plus inconscients de mon cerveau. De cette connaissance, j'en retire la nécessité de prendre le temps...de vivre, de respirer, de regarder le ciel.