Ca fait un moment que je me tâte à faire ce
TR, mais je ne sais si je dois le poster dans le forum
LSD ou le forum déliros, car c'est bien de ce mix de produits dont je vais vous parler.
Alors je vais le mettre ici...
Je vous plante le décor : été 1995, aux Eurockéennes de Belfort, super programmation : Body Count, The Cure, Page&plant, Jamiroquaï etc
J'ai 18 ans, je suis venue en car avec une pote à moi.
Une pote qui m'avait déjà parlé des cachets qu'elle prenait parfois, des Mercalm; dans une soirée je l'avais vue se toucher le visage longuement, comme pour s'enlever une toile d'araignée qui reviendrait sans cesse. Ca m'avait fascinée, c'est là qu'elle m'avait parlé de ces cachets et de leurs effets.
Jusque là j'étais une fumeuse de
joints, une buveuse de calimucho. Mais j'étais fascinée par le monde de "Moi, Christiane F", de Flash, la drogue m'attirait plus que plus.
Donc là avant le festoche je lui dis : "Viens on va acheter des Mercalm, c'est quoi la dose ? "
Elle me répond : " On prend une boîte chacun "
Ensuite on prend le car pour rejoindre Belfort, dans le car on grignote pas mal et on picole un peu.
Une fois presque arrivées on prend les cachets ( je crois qu'on avait pris une plaquette chacune, environ huit cachets ).
De là on descend du car, on monte la tente ( une tente igloo deux places argentée, le modèle le plus courant/le moins cher à l'époque ).
Un mec vient nous voir et nous propose des acides.
Je regarde le truc, il le sort d'une boîte style tube d'efferalgan effervescent; c'est une plaquette composée de petits timbres qui formaient une image de Panoramix. Ils nous dit que c'est des double face.
Vu que le Mercalm n'avait pas encore fait effet, et vu que je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec le
LSD, j'ai pris la moitié du
buvard.
Ca me paraissait tellement petit ce truc...
Après tout est parti en cou*lles
Quand on avait monté la tente il faisait jour et j'étais à jeun, enfin juste un peu bu dans le car et fumé en descendant du car; j'avais pris grand soin de me dire : " Vu que toutes les tentes se ressemblent, il faut que je me fasse des repères"
Donc j'avais repéré un genre de sculpture en bois, untel camion avec tel détail...
Bref ça c'était avant.
Parce que après, le cauchemar a commencé: la nuit est tombée, et tout est monté grosso modo en même temps, le Mercalm et le
LSD. D'un seul coup je me suis rendue compte que je m'étais éloignée de la tente, que j'avais perdu ma pote, et que peut-être ça allait être galère de la retrouver.
Je commence à errer frénétiquement, j'ai des hallus de ouf, mais je reste en mode "recherche de tente ". Cent fois, mille fois, je me suis dit " ah c'est bon c'est la mienne "
Et puis arrivée devant je n'ose pas l'ouvrir, donc je repars jusqu'à en voir une autre, et rebelote.
Mais les gens qui jouent du djembé m'empêchent de me concentrer, le pire c'est ces gens bizarres qui écoutent de la techno super fort, ça m'impressionne cette grosse sono alors qu'on est que sur le parking/camping du
festival, même pas sur le site où ya les gros concerts...
Bref je prends la résolution d'oser ouvrir les tentes, ya que comme ça que je pourrai savoir si c'est la mienne ou pas.
Alors je les ouvre, mais je suis tellement parano que je regarde à droite et à gauche avant de passer la tête dans l'ouverture de la tente, j'ai l'air super chelou et je m'en rends compte.
J'arrive à expliquer la situation à un mec, qui me dit qu'il va m'aider à chercher.
Au bout d'un moment il me dit : " c'est bon c'est ta tente "
Alors je rentre dedans, et là le mec me suit .
Je sais pas trop à quel moment j'ai réalisé qu'il me tripotait, sans doute au moment où je me suis rendue compte que c'était pas mes affaires, pas ma tente.
Ca devenait beaucoup trop compliqué ces histoires de tente et de mec chelou.
Je suis sortie vite vite de la tente et je me suis barrée à toute vitesse, j'ai marché sans me retourner pendant des kilomètres, jusqu'à ne plus entendre le moindre boumboum lointain qui viendrait du
festival.
Jusqu'à vouloir atteindre le silence parfait de la nuit noire de la campagne.
Ca m'a soulagée quand j'y suis parvenue.
Mais après j'ai flippé, c'était super angoissant cette nuit noire et ce silence et cette solitude.
Je suis rentrée dans la cour de la première ferme que j'ai vue, et je suis allée me cacher sous un banc, recroquevillée et guettant un éventuel fermier en colère.
Je vous raconte la suite au prochain épisode... SPOIL : l'histoire finit bien