Allongée sur le semi sol devant un hôtel de banlieue merdique. Les
joints fumés font leur effet. Entre deux taffes j me dis qu’il n’a fallu qu’un message sa part pour de nouveau ne plus douter de mon amour pour lui. Les étoiles se foutent bien de ma gueule, me prennent de haut. Je suis fatiguée de cette couse permanente au bonheur. Trop de gamelles semées sur ma route. Les pavés ont des trous de bals. En apnée constamment. J’ai toujours eu l’impression d’être en fin de course. Comme si je pouvais deviner la ligne d’arrivée au loin mais que mon corps ne supportait plus mes pas, un zombi mourant, se décomposant sur place, la chaire coulant. Et cette idée que cette vision de bonheur n’est qu’un mirage. J suis blasée de tout et j’ai presque plus de
speed. Peut être que j prendrai de la k avec à la prochaine commande mais bon faut déjà que j trouve de l’argent. Cette vie m saoule. J’en peux plus de ces paysages, de ces gens, de ces bruits de semelles contre le béton, de ces regards, de ces chuchotements (et oué j vous entends bande de connards), de ces visions dans le coin que mon cerveau s’amuse à déformer pour m faire flipper inopinément et aléatoirement, de ce soleil qui fait que de tapper sa mère, de ce temps que je gaspille à rien foutre et traîner seule couverte d’un drap avec le boulet de mes angoisses encore trop lourd. J’ai l moral à plat, la tête dans l cul et un bouillonnement de colère contre moi de nature inconnue. Les gens passent et s’entassent tout autour mais j suis seule, peut être l’ai je toujours été en réalité. C’est comme si j sentais plus la connexion entre le monde et moi, les gens et moi. Et ça fait mal mais peu de larmes sortent ce soir. J me roule encore un
joint, ça m’aidera peut être à dormir. Après tout il est plus de trois heures du mat meme si en vrai on s’en fout, demain est un jour comme les autres dans cette boucle sans fin. J’ai l’impression d’être un hamster dans sa roue.