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L'addiction n'est pas un problème de drogue ? ma réflexion 



Bonjour bonjour

Mon premier blog. J'ai pris le goût à l'écriture depuis qu'on m'a conseillé d'écrire sur un carnet quand ca va pas, quand je vis des trucs, que j'ai besoin d'extérioriser. Ca m'aide vachement. Et puis j'ai foi vraiment en l'aide mutuelle qu'on peut s'apporter à travers nos vécus et expériences perso.

Aujourd'hui, j'avance sur mon chemin de guérison. Je prends conscience que je dois guérir et c'est ce qui m'amène à toutes ces réflexions. Mon prisme à moi c'est ma relation avec l'héroïne.

Je tiens à dire que ce que je partage tiens de mon point de vue, de ma compréhension des choses actuelle, rien n'est figé, j'ai aucune prétention de rien, mon intention est plutôt d'essayer d'avancer dans la réflexion. Du coup j'écris presque en me parlant à moi même d'une certaine manière. Puisse cela résonner avec d'autres ^^

Ma question de départ : L'addiction n'est pas un problème de drogue ?

Pourquoi je me pose cette question ?
L'impression que j'ai à travers mes expériences est que mon addiction est le résultat de quelque chose de plus profond. L'addiction est la manifestation de mon mal être et de ma souffrance intérieure si je résume ça comme ça. Mon addiction n'est pas mon problème, en tout cas je ne le ressens pas de cette manière.

Comment alors je prends conscience du "réel" problème ?
On m'a pas soigné en me prescrivant de la méthadone et en me disant de me stabiliser, j'aime bien cette phrase. Dans ma vie, dans mes hauts et mes bas, j'ai pris consciences, à force de naviguer à droite à gauche aussi et de me poser des questions, de certains de mes biais, de peurs et d'insatisfactions. Et à l'instant où j'écris ces lignes j'ai le sentiment que c'est par là que je dois chercher. Chercher au plus profond de moi ce qui déconne en fait. J'ai conscience que tout le monde ne voit pas le produit et la drogue de cette façon. Mais dans mon cas je ressens presque cela comme "le mal intérieur à combattre".

J'ai pris conscience que je dois guérir. Je crois pour une guérison c'est déjà la première marche, étape.

Est-ce que de me connaître moi même dans mes biais et peurs suffit à me guérir ?
Aujourd'hui j'ai l'impression que de mettre de la lumière sur tout ça m'aide. Je me sens à un tournent majeur de cette relation avec la drogue si je peux dire. Plus j'avance dans mes compréhension et plus je sens que ça m'aide à prendre de meilleures décisions, dans mes meilleurs intérêts. Or cette impression peut être trompeuse, je dirais "surtout" avec l'héroïne. Même en comprenant les choses, lorsque le craving est là, la compréhension elle passe à 3000 et ce qui dirige la barque c'est le désir de sensations fortes. Je sens qu'il manque encore quelque chose à ma guérison. Mais ca avance.

Aujourd'hui je m'ouvre au monde extérieur, pour demander de l'aide,  à ceux qui se trouvent à l'endroit juste dans ma vie. J'ai choisis de poster ici sur un coup de tête sans trop réfléchir, peut être que quelqu'un ici me renverra un autre aspect de quelque chose qui m'aidera dans la compréhensions des choses.

J'en suis là. aujourd'hui je suis sevré par la force des choses si on peut dire, mais je sais que ca reste encore trop fragile. Mon souhait est de trouver une réelle stabilité et satisfaction à vivre simplement comme quelqu'un de """normal""".

Les échos que j'ai autour de moi sont (en gros résumé) :
- de travailler sur soi à travers des techniques de méditations visualisations etc etc
- d'aller en post cure pour rencontrer des professionnels de l'addiction et être accompagné
- de suivre un traitement lié aux changements d'humeurs

Je sais pas trop encore ce qui va fonctionné pour moi, je suis ouvert à toutes choses. Juste pour la cure je ne me sens pas à ma place là bas même si on m'a bien vendu le truc.

La dernière question serait, alors comment guérir du vrai problème ? De quoi je souffre réellement ?
On peut même continuer avec :
Ai-je correctement réussi à identifier le réel problème ? Ai-je besoin de voir un psychologue, un thérapeute en émotion, un thérapeute hypnose, un addictologue etc etc ? bref voilà pas évident tout ça ^^

merciiiii /\

Catégorie : Tranche de vie - 12 juin 2024 à  12:10

#introspection #Questionnement #réflexion

Reputation de ce commentaire
 
Ce n'est pas le produit en lui-même qui crée l'addiction.Guerir?



Commentaires
#1 Posté par : Stelk-r 12 juin 2024 à  13:22
Hello Gastox et bienvenue

Les questions que tu poses sont pour la plupart très personnelles et effectivement difficile de se positionner mieux que ce que toi / tes proches le font.

Par contre la question "L'addiction n'est pas un problème de drogue ?" me parle.

Pour moi, aucunement. L'addiction est lié à mon côté compulsif et extrémiste (dans le sens, soit je fais un truc à fond soit pas du tout, soit j'idolâtre soit je haïs, etc.) dans tout ce que je fais dans ma vie. J'ai un potentiel addictif hyper développé et doit faire gaffe dans tout ce que je fais.

En dehors des addictions-type de ce site "prod/alcool/nicotine", j'ai des problèmes avec :
- Jeux (argent, vidéo, société, juste le fait de jouer enfait)
- Sommeil (au point de prendre le 80% de mes vacances annuelles juste pour des grasse matinées mdrrr);
- Caféine, je suis à 6-7 cafés par jour de travail
- Café latte, 1 par jour week-end compris (pas pour l'apport en caféine);
- Raffaello, 1 paquet par soir ça c'est la plus récente et elle me coute cher...;
- Les jeux de séduction, je dis bien séduction et pas sexe;
... Et c'est déjà pas mal.

A cela tu peux rajouter une dizaine de joints par jour, de l'alcool 3 à 4 fois par semaine et une grosse défonce chaque week-end en variant les prod. J'ai arrêté la nicotine y'a 3 mois.

 
#2 Posté par : Gastox 12 juin 2024 à  13:57
Coucou merci pour ta réponse,

Oui effectivement je ne sais pas trop où j'allais en écrivant tout ça mais bon tout est juste on va dire ^^

Et ce que tu me partage est vraiment intéressant. Je parlais de ça avec une amie aussi, je prends plus en plus conscience de ça justement, d'avoir des comportements addictifs.

Je sais pas si c'est vraiment la place pour ça mais j'ai des questions qui me viennent; tu me réponds si tu as envie et si c'est trop perso/sensible fais comme tu le sens, tu peux toujours m'écrire en pv, enfin comme bon te semble ^^

Est-ce que tu arrives à gérer ta vie comme tu l'entends ?
Tu dis que tu fais attention, parce que tes expériences passées t'ont apprises à devoir te limiter ? Ca a été comme un apprentissage ?

Moi le truc que j'arrive pas du tout à gérer c'est la tentation et la stabilité, enfin les deux sont liés. Quand je pars trop dans un truc, notamment l'héro, ca déstabilise absolument tout dans ma vie, j'arrive à rien construire, j'ai 26 ans et ça me bouffe parce que les efforts que jpeux mettre dans des choses se retrouvent soufflés, effacés, en l'espace de quelques semaines à cause de ça. Ca remet toujours trop de truc en question.
Mais le côté addictif c'est pareil, quand je sortais plus à un moment, je buvais plus du coup, et à un moment j'ai commencé à prendre de la cocke en même temps que l'alcool et ca a commencé à devenir une habitude et ainsi de suite. J'arrive pas à me dire "Non, c'est dangereux là , arrête toi"
Jsuis le mec qui se met dedans jusqu'au bout, quitte à être à découvert etc fin bref
Tu sais le mec de l'after qui part recherché de la drogue à 10h du mat :rire:
c'est la merde de pas savoir se gérer et c'est la raison principale de ma souffrance je pense.

 
#3 Posté par : Stelk-r 12 juin 2024 à  15:32
Re !

C'est pour ça que sont fait les bogs hehe et tqt , aucune gêne à en parler ici.

D'ailleurs certaines pathologies favorisent les comportement addictifs, genre les troubles de bipolarité ou les borderline. Mais perso j'ai aucun diagnostic, bref

Je vois malheureusement bien la tentation dont tu veux parler, elle me suit également. Effectivement j'ai du apprendre à me limiter et me contrôler. M'autofixer des règles que je m'impose de suivre. Ca a pris un peu de temps. Mais j'ai une bonne raison de vouloir le faire, c'est que je veux continuer à consommer, plus et plus longtemps.

Ce site m'a aussi beaucoup aidé pour cette réflexion. Quand je m'y suis inscrite, je commençais à rentrer dans une spirale avec la c et en consommait presque tous les jours. Je vais détailler cette spirale car c'est celle qui m'a fait mettre en place un processus que j'ai ensuite adapté aux autres prod

Quand la c a commencé à prendre trop trop de place dans ma vie, mon premier réflexe a aussi été de m'éloigner, en l'occurrence des personnes avec qui je consommais. Mais l'addiction était déjà là, les cravings intenses, j'ai vite recraqué.
Donc 2ème étape je me suis imposée des limites 1x par mois. Mais cela ne fonctionnait pas, je pensais à cela 29 jours avant d'arriver au 30-31ème ou je pouvais consommer jusqu'à 10g. Donc 0 économie et 0 gestion de conso.
3ème tentative, je n'achète plus rien.  Si on me propose ok sinon tant pis. Tenu 1 semaine jusqu'à ma première sortie.
4ème tentative : la totale. La je me suis dit j'ai plus le choix, plus de c jusqu'à ce que ça soit sorti de mon esprit afin que je puisse recommencer. Echec également, ça ne m'est évidemment jamais sorti totalement de l'esprit ! Et en parallèle speed, keta 3m,...  Mais j'ai tenu 6 mois sans et me suis dis bon, c'est assez.

A partir de là, j'ai compris un truc cool avec les addictions, c'est que le problème ce n'est jamais le produit mais la dose/fréquence. En gros en quantité appropriée aucun prod n'est nocif. Au contraire, en grosse quantité tout est nocif, même ce qui est sensé être bon (soleil, nourriture, sport, etc...) Bref pas idéal pour une personne qui a tendance à être extreme dans ses actions, mais gérable !

Ce principe m'a fait une révélation de ouf. J'ai compris qu'apprendre à gérer mes conso impliquait pouvoir conso toute sa vie sans problème de santé ou d'argent, limite sans que personne se doute (eh oui, cette foutue stigmatisation qui nous fait nous soucier du regard des autres). Très contraire à ce qu'on nous inculque, et ce qui était donc figé dans mon malheureux esprit à ce moment-là. Mais rassurant pour moi car arrêter totalement était signe de perte totale d'envie de vivre.

Ajoute à cela les soucis financiers, les potes qui ont risqué plusieurs fois de mourir ou ceux qui ont tout perdu, bah malgré quelques craquages et des adaptations de mes propres règles, j'ai finalement réussi à me créer un rythme qui me convient.

Evidemment, j'ai et je m'autorise toujours des exceptions, comme les joints ou je ne me mets aucune limite. Je donne l'impression d'être très réglée mais fais beaucoup d'écarts quand même. Ca ne sera jamais pire que ce que je me suis autorisée mes premières années de découverte.

Ca a plus ou moins fonctionné pour moi, ça ne conviendra pas à tout le monde. Je n'ai testé qu'une seule fois l'hero en sniff et, à cause de mon potentiel addictif, me suis interdit de le refaire durant cette année 2024. Pour les mêmes raisons, je me suis toujours interdits les IV. Peur que le contrôlable devienne incontrôlable

En exagérant (vous l'avez compris, c'est l'histoire de ma vie) on peut dire que je vis avec un handicap lol !

Et toi as-tu essayé de mettre des choses en place ? J'espère que mon expérience pourra peut-être t'aider.

Bien à toi drinks

Stelkr

 
#4 Posté par : prescripteur 12 juin 2024 à  17:06

A partir de là, j'ai compris un truc cool avec les addictions, c'est que le problème ce n'est jamais le produit mais la dose/fréquence. En gros en quantité appropriée aucun prod n'est nocif. Au contraire, en grosse quantité tout est nocif, même ce qui est sensé être bon (soleil, nourriture, sport, etc...) Bref pas idéal pour une personne qui a tendance à être extreme dans ses actions, mais gérable !

Oui Paracelse le disait deja

Tout est poison et rien n'est sans poison; la dose seule fait que quelque chose n'est pas un poison.

https://www.dicocitations.com/citations … -98117.php



Amicalement


 
#5 Posté par : Stelk-r 12 juin 2024 à  17:27
Je connaissais pas l'origine, merci pour le complément !
Belle soirée

 
#6 Posté par : Gastox 13 juin 2024 à  21:08
Merci c'est précieux tout ça !
Merci aussi prescripteur pour la citation, c'est vraiment pile dans le thème et ca fait cogité aussi !

Hmm.. Ok, j'ai compris ton process et comment tu as pu mettre ça en place. Et, ton approche du produit est différente de moi du coup. Tu dis que tu ne vois pas ta vie sans... Moi j'ai l'impression que je dois faire le chemin inverse, réussir à vivre sans. Pour le moment je ne me sens pas capable par exemple, enfin c'est surtout pour les opiacés car c'est mon kiff ultime, tout les autres produits je pourrais m'en passer ca me gêne pas. Mais je ne me sens pas capable d'avoir une consommation raisonné d'héroïne. En tout cas maintenant. Après plus de deux ans sans drogue je pensais ne plus jamais retomber dans la came, et finalement, avec une situation de merde qui s'est repointée, paff jme suis fait absorbé comme une merde pendant 3 semaines à consommer tous les jours quasiment.

Quelque part si je suis ton raisonnement et que je devais me mettre un garde fou pour ma consommation d'héroïne ou d'opiacés et bien je me dirais simplement que je devrais "plus jamais" en consommer, sachant comment j'aime ça, c'est biiiiien trop risqué pour moi.

Je vais pas faire le tour de tous les autres produits, mais ce qui me dérange dans mon expérience avec la polyconsommation c'est que ca me tue trop mon énergie. Jpense que jdois être quelqu'un d'assez sensible avec des troubles de l'humeur aussi pas forcément BP mais y'a un truc je pense bref je sais pas si c'est vraiment la raison, mais ça me tue mon énergie de me droguer. Surtout que quand je le fais j'y vais pas trop molo. Tuer mon énergie j'entends, avoir du mal à récupérer, mal vivre les descentes, trop cogiter, penser au final que je me porterai mieux sans. C'est surtout que derrière j'arrive pas à bien gérer ma vie, suffisamment pour être bien dedans. Si ca n'avait pas autant d'impact sur ma vie j'pense ca irait.

Cette année j'ai beaucoup navigué comme tu as pu le faire, en me coupant de ma bande de potes avec qui je consommais mais au final j'ai pris conscience que c'était pas vraiment le cadre le problème, c'est juste que je sais pas me gérer et ca ca me saoul.

Quelque part j'pense que j'suis pas assez bien dans ma vie pour me droguer. Si j'étais plus épanoui et heureux j'pense que la drogue et notamment l'héroine aurait moins d'attrait pour moi à replonger dedans comme ça m'est arrivé récemment.. enfin bon j'en sais rien. Je crois que j'aimerai avoir un recul et une aisance comme toi mais au final je me demande si j'ai les bonnes affinités, la bonne construction intérieure. J'en reviens au début, jcrois que l'mieux pour moi c'est d'apprendre à vivre sans. Parce que jme connais y'a toujours un moment donné où ca pourra reprendre le dessus, c'est bien trop bon.

J'admire ta capacité à gérer tes consommation, vraiment un bel exemple de gestion, c'est inspirant, merci pour ton partage en tout cas.

Je retente une question, celle qui résonne beaucoup avec mon cas, est-ce que tu arrives à vivre ta vie, en étant épanouie, heureuse, fière de toi, à faire ce que tu désires, sans avoir trop de frustration ?

Comme quelqu'un qui avance dans la vie de manière assez "fluide".

/\

 
#7 Posté par : Stelk-r 14 juin 2024 à  15:12
Re,

Concernant la gestion de la tentation, ne te sous-estime pas ! Si j’ai dû me mettre cela en place c’est que j’étais comme toi. Vraiment je pensais que ma vie ne pourrait jamais aller mieux sans me séparer totalement des drogues et que mes conso étaient l’origine de tous mes problèmes, mais n’arrivais pas à stopper tout de même. Et moi aussi j’aurai jamais pensé réussir à gérer ma conso car « sachant comme j’aime ça », comme tu le dis.

Evidemment que j’ai eu des étapes dans ma vie où je me suis dit que la drogue était à l’origine de tous mes problèmes et que si je réussissais à totalement arrêter, ma vie serait parfaite idéale etc. Et finalement je tombais toujours dans cette spirale : la c me prenait tout mon temps mon argent mes fréquentations, du coup j’avais un déclic, entamais un sevrage, passais les premières étapes physique mais sur la longueur impossible ; rien d’autre ne me motivait suffisamment à vivre. Y’avait rien à faire j’étais malheureuses de devoir me résoudre à vivre sans prod. Si ça ce n’est pas trop aimer la drogue…

Autre chose, me résoudre à ne pas chercher à arrêter, ça a été une libération d’esprit énorme. Un point en moins qui a enlevé une culpabilité et un stress (surtout dans les redescentes) et qui m’a personnellement aidé à trouver une stabilité dans la conso. Parce que si je ne consomme pas ajd c’est pas grave, je peux le faire demain. Ou après-demain. Ou ce week-end. Ou l‘année prochaine. Parce que ce n’est pas « ce soir et après j’arrête ».

Bon c’est toi qui te connais le mieux et mon but n’est pas non plus de changer tes principes ! Mais quand tu dis :

a écrit

Tuer mon énergie j'entends, avoir du mal à récupérer, mal vivre les descentes, trop cogiter, penser au final que je me porterai mieux sans. C'est surtout que derrière j'arrive pas à bien gérer ma vie, suffisamment pour être bien dedans. Si ca n'avait pas autant d'impact sur ma vie j'pense ca irait.

Les redescentes c’est hard pour les overthinker, je connais. Mais je ne pense pas que c’est le problème le plus grave pour les polytox qu’on est lol.
Qu’entend-tu par gérer ta vie, être bien dedans ? Quels sont les critères qui t’apportent ou non du « bien » ? Qui ont l’air d’être tes réelles motivations à arrêter.

Sinon c’est gentil d’admirer ma manière de gérer, même si je le vois presque plus comme une solution de facilité. Réussir à arrêter serait bien plus difficile pour moi, mais pour ceci faudrait-il encore que vivre sobre vaille la peine dans ma vision. Et là on arrive sur tes questions auxquelles je ne suis pas sûre de pouvoir répondre très favorablement…

Alors déjà je suis spécialement dans un mauvais jour. J’ai d’ailleurs hésité à attendre quelques jours avant de répondre mais ça ne serait pas franc de ma part.

Avoir ma propre vie, je dirai que oui. Je suis indépendante et gère mon appart mes chats mon travail, assez stable de ce côté. J’ai encore réussi une formation en cours d’emploi l’année passée et n’ai pas spécialement l’impression de stagner.

Mais pour le reste des questions… Un grand non. Aujourd’hui fut une journée avec de grosses remises en question sur le but de ma vie. Envie de tout abandonner, de tout lâcher, de foutre tous mes efforts à la poubelle et de m’envoyer 10g ce soir. Je manque de passion, de joie, d’envie de vivre. L’épanouissement aucune idée je n’ai jamais connu. Le pire c’est que je ne lie même pas ça à mes addictions. Peut-être que je me voile la face, mais je n’ai jamais trouvé que la vie valait la peine d’être vécue telle qu’elle nous l’était présentée. Métro-boulot-dodo-impôts. Et le plaisir dans tout ça ?

Voilà. Un jour comme ça où on se demande si nos efforts valent la peine. Et puis la semaine d’après tout va bien on a l’impression d’avoir le contrôle d’aimer les gens d’avoir un but dans nos vies autre que consommer. J’ai des humeurs très irrégulières, très dents de scie. J’ai toujours été comme cela dans mes souvenirs, même enfants mes parents me disaient qu’il y avait des semaines ou j’étais incontrôlable et d’autre un ange. Mais bref tout le monde a des hauts et des bas !

Pour ta situation, je suis pas sûre de comprendre si on ne t’a jamais prescrit de méthadone ou si au contraire oui mais que tu trouves cette solution ridicule ? Les tso peuvent vraiment aider à la stabilisation, il y a de nombreux témoignages sur PA.
Sinon, suivre le traitement lié au changement d’humeur peut t’aider mais fais gaffe si c’est en auto médicamentation. Le mieux serait quand même de passer par un CSAPA, pour en discuter avec un professionnel.

Au plaisir de lire ton retour smak

Stelkr


 
#8 Posté par : Gastox 14 juin 2024 à  17:04
Il y a pas mal à décortiquer dans tout ça j'vais essayé de prendre morceau par morceau sans trop me perdre x)

C'est incroyable cette capacité de mon point de vue. De pouvoir donner une place à la drogue dans sa vie, presque d'être ami avec elle. Et de bien s'entendre avec. D'avoir une bonne relation avec la drogue je veux dire, de pas faire de la merde. Et l'expression "de la merde" c'est aussi toujours très personnel, comme la question que tu me pose un peu plus bas sur mes motivations, au final c'est notre propre perception de la situation qui va déterminer si oui ou non là je considère que je fais de la merde.

Si je me questionne au fond je crois que c'est pas en accord avec les valeurs que je veux au plus profond de moi incarner. Je sais aussi que d'avoir des idéaux ca peut faire encore plus mal à l'être et au coeur surtout quand on est pas en accord mais je n'arrive pas à me résoudre à accepter cela. Ma vision de la drogue c'est quelque chose comme = la tu as besoin de la drogue, ah donc ca met en avant un besoin pas nourri. C'est sur je me pose énormément de question et tu vois juste ma vie j'aimerai pouvoir faire tout ce que je fais avec la drogue mais sans si je peux résumer ca comme ça. La capacité à être à l'aise en publique, pouvoir complètement me lâcher, avoir confiance en moi etc etc. Parce qu'au fond pour moi la prise de drogue révèle toujours quelque chose de l'ordre du manque. (pas le manque de drogue mais le manque de quelque chose en soi).

J'ai un cheminement spirituel assez poussé et c'est ça aussi qui m'amène à tout retourner dans tous les sens.

Mais au final tu vois, tout ce que je suis en train de te dire, c'est valable que pour ici et maintenant dans cette phase de ma vie. Parce que du coup j'en viens à la question que tu m'as posée :

a écrit

Qu’entend-tu par gérer ta vie, être bien dedans ? Quels sont les critères qui t’apportent ou non du « bien » ? Qui ont l’air d’être tes réelles motivations à arrêter.

Tu viens de m'amener un truc important, j'viens d'avoir une prise de conscience. J'étais en train d'écrire "Ma mauvaise relation avec la drogue provient du fait..." et jme dis mais non c'est pas la drogue le problème je reviens au tout début, waaaa la boucle xD.
Fin bref, comme je disais, la drogue est la manifestation de mon mal être. Ca n'aurait pas du tout la même ampleur de me droguer si je savais que j'étais bien dans ma vie et que ça n'aurait pas autant d'implication. Car comme j'ai dit, je ne vais pas bien. Ma vie n'est pas celle que je veux. Mon souhait le plus profond est simplement de pouvoir vivre ma vie comme je le veux. Qu'est-ce qui m'en empêche ? C'est une bonne question. Mais ce "bien" c'est les choses auxquelles je ne peux pas accéder avec ma situation de merde, avec ma mauvaise gestions, mauvaises habitudes etc. Parce que j'ai essayé et ça n'a pas fonctionné malheureusement.
Ca m'a pris du temps d'en venir à la compréhension, non mais là c'est plus possible, faut que je change quelque chose, et que je cherche à guérir ce qui fait que je n'arrive pas à vivre ma vie comme je l'entends. La drogue vient au moment où dans ma vie je vais le plus mal. enfin là je parle de l'héroïne et du précipice qu'est l'addiction.

Je sais que ma vision de la drogue est sombre à cause de l'héroïne en fait. J'ai été polyconsommateur pendant des années, ca m'a jamais posé de problèmes, au contraire, je sortais en teuf le weekend, je faisais mes études ca se passait bien. J'ai aucun problème avec les autres drogues, enfin faut juste que j'apprenne un peu à me freiner à cause de ce penchant addictif au plaisir et aux sensations, mais je sais que je n'aurais jamais de problème d'addiction avec aucune autre drogue. Le plaisir que je prends avec l'héroïne vaut 50 fois ce que je peux toucher avec les autres. Quoi que dernièrement j'aimais vraiment beaucoup le mélange alcool et cock mais bon oui pour être dépendant aux deux en même temps je sais que c'est impossible dans mon cas.

Putain ca y est je sens que ce que j'écris est déjà plus du tout structuré je suis trop parti dans mes idées x) c'est pg.
En gros ce que je disais plus haut, c'est que c'est dans ces conditions de ma vie que la drogue est mal vue. Parce que, avec la situation que tu me décris chez toi, tu as une stabilité un peu dans ta vie quand même, je pense déjà que si j'avais ça, j'aurais déjà un autre regard. Faut que j'arrive à monter une marche en fait tu vois, et là aujourd'hui la drogue me pèse trop pour pouvoir réussir à la passer.

Je suis persuadé que ma vision de la drogue va évolué, mais que jdois être extrêmement méfiant des opiacés quand même, jusqu'à la fin de ma vie.

Bon tout ça c'était moi.

Maintenant, j'espère que c'est pas trop sensible que je parte vers toi du coup avec ce que tu traverse. Si jamais oublie la suite ou garde pour plus tard;
Parce que là c'est un bon exemple, tu vis des difficultés, tu ne trouves malheureusement pas de bonheur et de satisfaction en ce moment dans ta vie, tu aurais envie de foutre tous tes efforts à la poubelle. Déjà dans ce que tu me dis là y'a des éléments importants pour moi.
La notion d'effort je la vois très clairement aussi. En gros, je sais que me droguer là maintenant va me freiner, voir niquer ce que j'ai commencé à mettre en place dans ma vie. Si je peux me permettre cette question je sais que c'est très sensible pardonne moi si j'appuie au mauvais endroit /\ Qu'est-ce qui fait que tu ne va pas tout simplement aller te droguer ?
Est-ce que c'est ta force mentale et ta lucidité qui te permettent de te dire, non, malgré mes émotions, malgré mon mal être, je ne vais pas foutre en l'air ce que j'ai construis dans ma vie ?

Parce que c'est cet endroit pour moi que je sais que je n'arriverai jamais à sortir, cet endroit où même si malgré tous les efforts et la bonne volonté à vouloir construire les plus belles choses, suffit d'un truc, un mauvais passage, pour que la chute soit raide. Après suivant les situations il y a plus ou moins d'implications etc mais bon.

Me faire raisonner quand je sais que jvais me prendre un shoot de pure bonheur et plaisir derrière ? Bref jvais pas revenir là dessus 15000x mais je sais que l'héroïne pour moi ca me fait voler tout mes principes en éclat. Impossible de me raisonner. sad Quand je vais bien je résonne plus facilement. Mais quand je vais mal je dis nique à absolument tout, absolument rien à foutre de toutes les conséquences et c'est ça le ptn de danger.

Bref oui du coup ca m'amène sur les humeurs aussi. J'ai encore du mal à comprendre tout ce fonctionnement chez moi. C'est vachement difficile je trouve pour analyser tout ça parce qu'il faut se regarder sur une longue période, ok là j'étais comme ça, dans cette période j'étais comme ça, là ca allait bien, là ca allait pas. Fin bref je trouve que même soi face à soi même c'est pas évident. A quel niveau est-ce que ca joue chez moi, dans mon comportement et du coup dans mes prises de drogue ?

Bah ptn d'écrire tout ça m'a quand même bien donné envie. Seigneur aide moi /\ :rire:

Ah oui et pour la métha, moi j'ai jamais adhérer à ça. J'ai jamais pris d'opiacé sur des années entière. Pour moi c'est du non sens d'habituer le corps de quelqu'un à une molécule (opiacé) sur le long terme alors que la personne à juste besoin d'un sevrage temporaire. C'est ma vision et je l'ai jamais lâché. Bien sûr qu'elle à son utilité pour moi, elle est super importante même parce que sans elle ca serait hard. Je me sèvre en général en quelques semaines en dégressif et puis ensuite je passe à autre chose. En plus après j'ai plus du tout de tolérance.
Pour me stabiliser dans ma vie c'est pas la méthadone dont j'ai besoin et ça je l'ai compris dès le départ. Jamais j'adhèrerai à ça. D'ailleurs je sais pas vraiment expliqué ce qui me gène dans ce discours mais je le trouve assez discordant dans un sens de le servir à tout le monde de la même manière. bref un autre sujet.

Et oui du coup jvais reprendre un traitement qu'on m'avait conseillé un moment dans ma vie mais que je n'ai jamais suivi pour réguler un peu les humeurs, sans que ce soit une molécule trop chimique. Donc je vais faire ça déjà et puis on verra la suite ^^.
Juste pour la parenthèse on m'a diagnostiqué pas cyclothymique mais que j'ai des troubles cyclothymiques, donc bon, au début je prenais pas du tout ça en compte. Mais j'pense que c'est faire preuve d'intelligence, même si j'adhère pas totalement à tout, de prendre en compte cette part de moi qui part trop dans les extrêmes, pour mieux agir en conséquence. (on y est pas encore.....)

Force pour cette période et c'est gentil d'avoir pris le temps de me faire un retour malgré les vagues. Puissent t'elles s'apaiser /\

Et je me rends compte que c'est impossible de répondre en incluant tout ce qui me passe par la tête dans notre discussion, du coup je fais du mieux que j'peux, j'pense y'aurait encore pas mal de choses à développer x)

Et finalement je crois que c'est possible de trouver le centre, l'équilibre. Merci de m'ouvrir un peu les yeux sur tout ça.


 
#9 Posté par : Stelk-r 21 juin 2024 à  14:58
Je reviens ! Place au décortiquage !

Je comprends tes valeurs et tes idéaux et les trouve admirables. J’espère que tu y parviendras un jour. Malgré le fait que je contre-argumente, loin de moi l’idée de vouloir te faire changer d’avis même si cela peut s’y apparenter (dsl). Je présente juste mon point de vue et les réflexions qui m’ont poussé à accepter de consommer continuellement sans culpabiliser.

Je vois tout à fait le « j'aimerai pouvoir faire tout ce que je fais avec la drogue mais sans… » Réflexion qui me fait penser à mes premières soirées alcoolisées, pour ensuite arriver au fameux « j’ai besoin d’alcool pour s’amuser en soirée » etc.. Bah enfait non, évidemment c’est plus simple ça va plus vite tu as le rire plus facile, évidemment que tu es aussi capable de ressentir cela sans alcool.

Ce que je veux dire c’est que pour moi la drogue amplifie des parties de toi. Si tu es hyper sociable sous prod, c’est que tu as une part de toi qui l’est et que la drogue a réussi à l’amplifier. Ça veut aussi dire que ce que tu cherches en toi sous prod est également présent en toi sans substance, certainement bâché par de la peur, de la timidité etc…

Et enft pour moi le vrai combat serait de chercher à trouver comment vaincre la peur de s’ouvrir ou comment briser la timidité, plutôt que se dire que quand je prod j’ai plus de « défaut » et par conséquent quand je prod pas j’ai tous mes défauts… Sache que ce que tu es capable de faire sous prod, tu es capable de le faire sans.

Je pense qu’effectivement chaque être humain est bien plus sensible à se faire totalement dépassée par une addiction dans un moment de vie ou on va mal... Perso c’est aussi une règle que je me suis auto-fixée : rien de psyché, rien de nouveau et rien en trop grosses doses si je suis dans une mauvaise période mentale.

Je n’ai jamais connu l’addiction à l’héro, mais sur le forum il y a plein d’exemple qui prouve qu’il est possible, même avec des années de H, de gérer sa conso et de vivre convenablement. Plus rare ceux sans aucun TSO mais ça existe !

Après c’est très personnel, certains prod conviennent à certains et pas à d’autres. Moi j’ai un pote qui a jms pu consommer de shit quotidiennement (bad trip, grosses hallu, impossible de bouger) mais qui s’envoient h24 de la k à des doses de cheval, faut pas chercher…

A part ça cette partie :
« Quoi que dernièrement j'aimais vraiment beaucoup le mélange alcool et cock mais bon oui pour être dépendant aux deux en même temps je sais que c'est impossible dans mon cas. »
Si tu veux vrm décro de l’héro je te conseille de profiter de cette attraction que t’as actuellement, surtout si tu sais que tu ne deviendras jamais dépendant ! Abuse du mélange coke-alcool quelque temps au point d’en oublier l’héro (un peu, ou du moins de baisser la tolérance)!

Niveau structure je t’assure que ça va. J’avais aussi fait un pavé de base donc t’avais pas le choix mdrr. Perso j’ai développé une technique pour te répondre, au lieu de répondre directement sur le forum je tape sur un word à côté et ferai un copier-coller hahaha.

En tout cas je trouve tes réflexions très cohérentes et je suis persuadée qu’avec une telle conscience tu finiras par parvenir à tes fins.

On entame la deuxième partie. La question est légitime effectivement « Qu'est-ce qui fait que tu ne va pas tout simplement aller te droguer ? »
Mes précédentes expériences…  Autant je kiff conso quand je suis bien, autant je m’enferme vite dans une spirale noire si je suis dans un mauvais mood comme déjà plus ou moins dit au-dessus.

A part mes conso habituels nécessaires à mon bon fonctionnement, je me fais des extras qu’à des occasions ou je suis de bonne humeur et dans un bon mood.
Idem pour les psychédéliques, moi qui réfléchit beaucoup trop loin tout le temps ça pourrait vite m’arriver un vrai bad trip.
Idem pour la C, maintenant que je sais me gérer (à peu près) je sais que si je décide un weekend ou je vais mal de me prendre juste 1g, c’est fini expérience faite mon esprit n’est pas assez fort à ce moment-là pour me lettre des limites et je ne m’arrête pas jusqu’à manque de sous ou devoir du travail.

Et sinon, bah aller me droguer à ce moment-là ne règlera pas mon problème mais va juste le repousser. Et finalement le lendemain ou le lundi je vais devoir aller travailler plus ou moins sobre et affronter la réalité. Donc soit je règle mon problème et remonte la pente avant cette échéance, soit je repousse mon problème à mon prochain moment de lucidité (=redescente), durant lequel je vais du coup cogiter et culpabiliser 10000x plus, et qui régulièrement se déroule le lundi matin en plein travail !
Donc la c’est le pire tu te choppes ton problème, ta redescende, ton mood de m. du lundi et tes collègues qui te racontent leur week-end parfait ou les gars ont eu le temps de faire le ménage s’occuper des enfants faire les course courir un marathon etc,.. Alors que toi t’as juste tapé de la c tout le weekend et dépensé 400 balles. Je déteste ces moments !

Et je préfère de loin les redescentes quand tu sais que t’as passé une bonne soirée, prod volontairement ce que tu voulais et eu des bons trips. Voilà un peu ce qui me fait tenir, la conscience qu’un jour ou l’autre je vais devoir surmonter cette tristesse ou cette déception et le plus tôt je commence le plus tôt je finis voilà un peu le principe que je suis. J’espère que cela te parlera.

Et mes manières de dire nique à absolument tout, c’est des pensées encore + radicales que de prendre un shoot de pure bonheur… je te laisse imaginer.

Pfou les humeurs… je crois que là-dessus j’ai pas beaucoup de conseil à te donner surtout ces temps haha. Mais oui les domaines cognitifs et émotifs ont encore tellement de mystères que même les spécialistes n’ont pas encore théorisés… Ne te torture pas trop on dirait moi.

Je vois ce que tu veux dire pour la métha, pas de souci.
Je pense que c’est une bonne chose de reprendre le traitement pour réguler les humeurs, après hésite pas à aller reparler avec un professionnel qui ré-adaptera les doses voir la molécule. Je ne sais pas de combien de temps ta prescription datait ?
Ah bah les troubles peuvent expliquer les tendances à être dans les extrêmes ! Si tu cherches un fautif, c’est lui !

Merci pour notre contact qui m’a aussi fait du bien malgré ma période difficile. Idem que toi difficile à dire si j’ai répondu à tout vu la longueur de nos pavés, mais en tout cas je resterai toujours ouverte à la discussion.

Je te souhaite de trouver l’équilibre merci-1

 
#10 Posté par : Kalei 21 juin 2024 à  15:29
@Stelk-r a dit: “Et je préfère de loin les redescentes quand tu sais que t’as passé une bonne soirée, prod volontairement ce que tu voulais et eu des bons trips. Voilà“

______________________________________


Yo. Entièrement d’accord. Même en manque.
Après avoir shooter trois jours une came bien meilleure que ‘d’habitude il y a qqs temps, même si je trouvais l’effet palier trop court et était surtout intéressé par le rush qui était vraiment bon, ben après j’étais bien .
Le manque est venu rapidement le lendemain des trois jours, j’étais mal au réveil etc . Donc le temps que la metha agisse et que j’ajuste le bon dosage pour aller mieux ben je me sentais bien quand même . Et même avec la déprime de “j’ai plus rien même des sous etc” , et bien j’étais satisfait .
Frustré de plus en avoir , mais satisfait quand même . Pourquoi ? Ben comme tu dis, c’était la came que je voulais avoir, les rushs que je voulais ressentir, et les trois jours que je voulais passer malgré une petite frayeur le deuxième jour pour cause de surdosage.
Donc au final j’ai eut ce que je voulais. Pas de came merdique et des sous envolé pour rien .
Je me suis ruiné mais pas pour rien . J’ai vraiment apprécié et ça m’a rappelé pourquoi je continuais à shooter . Pour ressentir ce que j’ai ressenti pendant ces trois jours. Donc pas de regrets malgré mes thunes envolées.
Juste frustré bien entendu que ça se soit terminé. Mais j’ai pris suffisamment de plaisir et de bon rushs pour que j’en soit sorti sans regrets ni rien.
D’ailleurs j’ai hâte de pouvoir en ravoir de celle là. Je sais que je passerai de bons moments d’oublis. Enfin plus ou moins .

 
#11 Posté par : Stelk-r 21 juin 2024 à  15:48
Exact, cela en a valu le coup ! Et ça aide à résister au craving

 
#12 Posté par : Gastox 21 juin 2024 à  16:09
Je suis totalement en accord sur toute la première grande partie sur ce qu'on a en nous ce qui est amplifié par la drogue.
D un certain point de vue je suis cassé. Du mal à être à l'aise socialement, dans des interactions simples. L'impression d'être insecure tout le temps, fin bref ça c'est mes problèmes profonds et c'est sur que la drogue efface tout ça c'est facile, mais c'est pas le vrai chemin.
Et oui c'est vraiment ça le chemin que je souhaite faire du coup, celui de renouer avec moi, dans la simplicité, l'authenticité, dans l'humain. C'est un chemin de guérison de soi, mental, émotionnel à tous les plans. Surtout quand t'as pas eu une enfance super facile ça aide pas. En fait c'est tout ce merdier qui fait je pense que je trouve aucune stabilité d'une part dans ma vie et aussi même dans ma gestion avec la drogue. Si le fond était plus serein, je crois que me droguer n'aurait pas toutes ces implications. Et d'en parler maintenant avec toi m'en fait vraiment prendre conscience.
Mais ouai jvais vraiment reprendre un suivi psy là au cours des prochains mois, quand j'aurais un peu de stabilité et puis on verra bien ^^
J'ai quitté la ville où j'étais pour être à la campagne. Ça me fait du bien de prendre l'air, de me ressourcer je me rends compte que ça aussi c'est important. Fin bon, ca revient aussi à prendre toutes ces parts en compte, qu'est-ce qui me nourrit, qu'est-ce qui m'apaise, qu'est-ce qui me fait du bien etc. Bref trouver sa propre recette pour aussi vivre avec plus d équilibre. Aaaah pourquoi c'est aussi dur tout ça ? x')

Le mélange alcool coke il est bien dans le cadre festif. De prendre de la coke tout seul j'aime pas. C'est en combinaison avec l'alcool que je trouve ça potentialise encore plus l'effet euphorique/tout est possible/no limit. Donc ouai c'est sur j'aime bien. Mais on en revient encore au psychologique. Je crois que jsuis plus du tout en état d apprécier réellement mon expérience de la drogue. Sur le moment c'est cool je passe un bon moment quand même c'est sur. Mais je pense trop. Cogite encore et encore. Je crois que la pause s'impose. Je dois avancer, remettre des choses à l'endroit, avant de prendre de nouveau ce plaisir. Dernièrement j'ai beaucoup abusé du plaisir.
Mais ce que tu dis se tient au fond. Parce que je sais que j'aurais jamais de problème d'addiction avec ces produits. Si je recherche des sensations autre que l'héroïne. Mais quand je prends un autre produit que des opiacés, au fond de moi ça me dit "mais en fait c'est juste un truc qui passe, mais ya pas de vrai plaisir, une excitation tout ça". Bref jcrois que l héro ça m'a fait un peu mal au cerveau dans un sens, je sais pas si c'est au niveau des hormones et tout, mais mon rapport au plaisir etc c'est devenu vraiment bizarre. Ce serait un autre sujet à creuser.

Ah et le passage sur les valeurs. Quelque part c'est juste quelque chose qui m'aide à avancer et à me projeter. J'ai toujours cet idéal en tête, mais tant que je le vis pas vraiment je suis insatisfait. Ça m'aide à aller de l'avant pour demander de l'aide à l'extérieur etc. Et jsuis pas un rêveur quelque part les efforts je les fais et je ferais ce qu'il faut. Quelque part la drogue dans tout ça c'est loin loin secondaire, le centre c'est ma guérison, mon bien être. La question de la drogue elle se posera sûrement à nouveau, mais d'une autre manière, lorsque je serais plus proche de mon idéal si je peux dire ça comme ça.
----------

La partie sur toi :

Maaaaaiiiiisss whaaaaat, tu es une maitre spirituelle de la drogue ptdr. Je dis ça dans le sens où tu arrives à prendre en compte toutes les parts de l'expérience, d'une part pour en tirer du plaisir à travers ta consommation, et à agir dans l'ordre des choses avec une extrême lucidité. Parce que quand on fait de la merde c'est justement parce qu'on raisonne pas du tout dans le sens; penser à toutes les parts et implications de l'expérience. "Je suis greedy je pense qu'à l'instant présent et à mon plaisir et donc je mange les répercussions plus tard qui me détruisent encore plus". Alors que toi tu arrives à agir dans la justesse de tout ces éléments. C'est fascinant. Ton exemple de vie m'amène vraiment à remettre encore plus en questions ma vision de tout ça. Tu es l'exemple de l'équilibre à ce niveau là. Wow.
Parce que tout ce que tu dis, me taper des descentes de l'enfer, être à découvert, plus avoir de thune pour se faire plaisir dans autre chose etc c'est tout le temps des choses qui peuvent être prévue à l'avance pour minimiser les répercussions sur l'avenir/l'après. Tu penses à toi dans le futur. C'est ça la clé. Tu penses à l'implication de tes actions et les effets que ca aura sur toi dans le futur. Et je pense que c'est ça la clé dont j'avais besoin c'est en train de me faire comprendre un truc hyper important même si ca peut paraitre super simple. J'ai jamais pensé à moi dans le futur, à l'implications de mes actions, lorsque je me drogue. 2e wow ^^. C'est incroyable ! Merci /\ /\ /\
Parce que cette conscience elle change absolument tout. Si tu penses avant chaque expérience, ce que tu as envie de vivre, et ce que tu n'as pas envie de vivre, tu trouves la meilleure voie pour toi, en essayant de prendre en compte le maximum d'éléments (y'a toujours des imprévus). Par exemple : j'accepte de me droguer ce soir, je veux en profiter, mais je veux être suffisamment en forme dimanche pour pouvoir faire du sport par exemple, et être bien pour mon lundi et le début de ma semaine. Bien sûr c'est toujours différent suivant le contexte, le moment tout ça mais ca permet de s'écouter dans l'instant, quels sont mes besoins ? et d'agir au plus proche de soi même. Fascinant ^^

C'est comme si j'avais réussi à intégrer le truc qui avant je voyais pas comment du tout comment faire x)


a écrit

Pfou les humeurs… je crois que là-dessus j’ai pas beaucoup de conseil à te donner surtout ces temps haha. Mais oui les domaines cognitifs et émotifs ont encore tellement de mystères que même les spécialistes n’ont pas encore théorisés… Ne te torture pas trop on dirait moi.

Je vois ce que tu veux dire pour la métha, pas de souci.
Je pense que c’est une bonne chose de reprendre le traitement pour réguler les humeurs, après hésite pas à aller reparler avec un professionnel qui ré-adaptera les doses voir la molécule. Je ne sais pas de combien de temps ta prescription datait ?
Ah bah les troubles peuvent expliquer les tendances à être dans les extrêmes ! Si tu cherches un fautif, c’est lui !

Merci pour notre contact qui m’a aussi fait du bien malgré ma période difficile. Idem que toi difficile à dire si j’ai répondu à tout vu la longueur de nos pavés, mais en tout cas je resterai toujours ouverte à la discussion.

Je te souhaite de trouver l’équilibre

C'était y'a longtemps, mais j'ai réussi à récupérer mon dossier médical. Et il m'avait prescrit du Lithium en petite dose. Je vais surement essayé de suivre ça un moment voir si ca m'aide... Mais oui ca implique tellement de choses X.X très difficile d'y voir clair. La stabilité je crois c'est un de mes rêves les plus cher ahah. 

Très content de nos échanges aussi, supers précieux, j'ai vraiment beaucoup de gratitude pour ce que tu m'apportes. Sois bénie ! 1000X

Merciiiiiiiiiiii :)


EDIT : Il faut que je m'imprime ça dans le crâne et que ca bouge plus jamais x)


 
#13 Posté par : Stelk-r 24 juin 2024 à  16:17

a écrit

Fin bon, ca revient aussi à prendre toutes ces parts en compte, qu'est-ce qui me nourrit, qu'est-ce qui m'apaise, qu'est-ce qui me fait du bien etc. Bref trouver sa propre recette pour aussi vivre avec plus d équilibre. Aaaah pourquoi c'est aussi dur tout ça ? x')

alors ça... on est ensemble haha

a écrit

Tu penses à toi dans le futur. C'est ça la clé. Tu penses à l'implication de tes actions et les effets que ca aura sur toi dans le futur. Et je pense que c'est ça la clé dont j'avais besoin

Exact ! Et ça ça fait vraiment parti de mon caractère, pour tout. Je suis même pas de nature anxieuse mais juste hyper organisée, ce que je peux avoir en main je fais en sorte de l'avoir à 100%.

En tout cas j'ai l'impression que tu vas t'en sortir :) Je serai heureuse de relire de tes nouvelles d'ici quelques semaines / mois

A bientôt

Stelkr


 
#14 Posté par : Mynight 24 juin 2024 à  17:11
En fouillant parmis les blogs, les derniers billets, je tombe sur le tien qui est non seulement très bien écrit, mais qui me parle, par beaucpup d'aspects.

Il est difficile de comparer ma propre situation, et en même temps,  pas tant que ça.

Je ne suis jamais allée jusqu'aux drogues dures, je ne sais pas réellement d'ailleurs ce qui m'en a protégée. Mon entourage? Mon homme? Le fait d'avoir été maman assez jeune? Je suis incapable moi-même de répondre à la question, que je me suis posée pourtant de nombreuses fois.

Ce n'est pas beaucoup mieux, en réalité, je suis tombée assez jeune dans la consommation d'anti-douleurs et de benzos, à peine y ai-je eu accès.


À savoir que j'ai été infirmière, j'ai d'ailleurs dû me sortir de ce milieu professionnel justement pour avoir une chance de m'en sortir.
J'ai donc été dans la profession durant 13 ans.

En stage déjà, même pas diplômée, je me suis mise à taper dans tout ce que je pouvais trouver, exceptéles stupéfiant, de peur de me faire griller.
Les benzos pour commencer, et dès que j'en ai découvert les effets: Le Tramadol, dont je suis restée addict 16 ans. 13 donc, lorsque j'étais infirmière, puis 3 de plus car mon ancien psychiatre me le prescrivait sans que j'aie même besoin de demander.
Il serait trop long de raconter les détails de cette relation que j'ai entretenue avec ce psychiatre, mais le fait de me sortir du milieu hospitalier, de renoncer à une profession que jamais réellement, à été ruinée par le fait que même si j'avais réussi un premier sevrage, ce psychiatre m'a represcrit du Tramadol (je sais, c'est énorme, quand je le raconte j'ai peur que l'on ne me croie pas), en me disant que "ça améliorerait mon quotidien"... Comment refuser, lorsqu'on est constamment en craving, lorsqu'on se sent perpétuellement "vide"?

Je peux jurer sur mes filles, que j'ai juste eu à lui parler de mes cravings réguliers post sevrage pour qu'il décide, oui, oui, de m'en prescrire. Et pas à de petites doses.
Et depuis, le temps est passé, en jonglant tous les mois avec de très fortes doses en début de mois, puis moindres ensuite pour "tenir" les 3 semaines minimales pour un renouvellement d'ordonnance, l'enfer, le vrai, à commencé.

Je n'avais plus libre accès au produit, mon humeur était donc très fluctuante tout au long du mois, je passais ma vie à ne penser qu'à ça, en craving permanent, et pour le coup, j'ai été à deux doigts de basculer sur des produits plus durs, ne supportant proprement plus la deuxième moitié du mois durant laquelle j'avais nettement moins de quoi consommer.

J'ai essayé le MDMA, qui même a doses très élevées n'agissait absolument pas sur moi, mais quand je dis pas, cest pas du tout. Des Smarties.
Je me suis vue en prendre 4, voire 5, en ayant quasi aucun effet alors que les personnes avec qui j'avais pris avaient devant moi de gros effets avec un seul (merci la tolérance et les neurotransmetteurs complètement encombrés...) et la Kétamine, dont je n'ai pas aimé les effets, beaucoup trop hallucinogènes pour moi (après, j'ai aussi su, par la suite, que c'était de la K de merde, même pas préparée, super pour mes reinsO:, heureusement que j'en ai très peu consommé.)


Le véritable changement est arrivé avec mon nouveau psychiatre qui m'a orientée vers le CSAPA le plus proche de chez moi.
Excellent CSAPA, au passage.
Mon ancien psychiatre avait une telle emprise sur moi, et j'avais une telle capacité à faire l'autruche à l'époque que je ne savais MÊME PAS ce qu'était un CSAPA jusqu'à m rencontre avec mon nouveau psy...
Ça paraît dingue...
J'en ai honte...

Je ne supportais plus de vivre comme ça, bien la première partie du mois, mal la seconde.

Et dès qu'on m'a parlé de tso, j'ai foncé tête baissée. Je voulais me sortir de cette horrible trappe dans laquelle je pensais être prise à vie.

Idem, je ne savais pas qu'on pouvait bénéficier de la Méthadone pour une dépendance forte au Tramadol... Je me sens terriblement gourde d'avoir autant fait l'autruche, de ne pas mtre renseignée, d'avoir laissé cette emprise m'entourer et gérer ma vie, mon quotidien si longtemps...

La question de pourquoi j'ai commencé à consommer est bien simple: Je n'ai jamais consommé de façon festive, j'ai commencé à consommer uniquement et je dis bien UNIQUEMENT, pour me redonner les ailes, l'énergie vitale, que mon enfance, mon adolescence, mes parents et surtout ma mère, m'avaient recroquevillées, amoindries au maximum.

Je croyais même qu'ils me les avaient coupées définitivement, et que je n'avais plus qu'une seule issue de vie possible: 2 semaines par mois à enchaîner le Tramadol à haute dose pour être "moi en mieux", plus performante, plus drôle, pour pouvoir profiter de ce dont n'importe qui profite comme regarder un bon film sans être assaillie par des ruminations, jute pour pouvoir "être ce que je rêvais d'être", et la seconde de partie du mois, en craving, à vivoter comme je pouvais, en devant en plus faire l'effort atroce de masquer mon état aux autres, de faire comme si tout allait bien... Dans l'incapacité de prévoir quoi que ce soit d'une semaine sur l'autre...

Donc je sais parfaitement pourquoi l'addiction s'est installée dès qu'elle a pu dans ma vie.
Mes parents.
Mon enfance.
Ce que l'on a fait de moi.
Ce qu'on a détruit chez moi.

Puis ensuite cette relation malsaine avec ce psychiatre, et cette attitude d'autruche que j'ai adoptée pendant quelques années avant d'enfin pouvoir me dire : IL Y A UNE ISSUE.

Je l'ai empruntée, et pour rien au monde je ne reviendrais en arrière.
Depuis 3 mois et demi, lorsque j'ai commencé mon induction à la Méthadone, je n'ai pas retouché à un comprimé de Tramadol.


Je sais pourquoi j'ai commencé, et c'est cette prise de conscience grâce à ce nouveau psy, additionnée au fait que je refusais de continuer à vivre comme cela qui m'ont poussée à me lancer dans cette thérapie avec mon psy, et accompagnée par le tso.
Je commence à pouvoir dire que je revis. Ou plutôt, que je "vis enfin".

À te lire, c'est très émouvant, j'ai tellement la sensation que si peu de gens s'interrogent, se posent des questions, réfléchissent au sujet d'eux-mêmes, et du Monde, que cela fait beaucoup de bien de lire des personnes telles que toi.

Je t'envoie absolument tout le courage possible pour que ta quête soit la plus réussie possible, et qu'elle t'apporte tout ce que tu en espère. De tout mon coeur. Myna

 
#15 Posté par : Mynight 24 juin 2024 à  17:13
PS: Évidemment, je m'abonne à ton blog.:)

 
#16 Posté par : Gastox 24 juin 2024 à  19:50

a écrit

Exact ! Et ça ça fait vraiment parti de mon caractère, pour tout. Je suis même pas de nature anxieuse mais juste hyper organisée, ce que je peux avoir en main je fais en sorte de l'avoir à 100%.

En tout cas j'ai l'impression que tu vas t'en sortir :) Je serai heureuse de relire de tes nouvelles d'ici quelques semaines / mois

A bientôt

Stelkr

C'est exactement ce que je disais au tout début de mon blog : "Et puis j'ai foi vraiment en l'aide mutuelle qu'on peut s'apporter à travers nos vécus et expériences perso."
Ce qui parait naturel pour toi était encore complètement obscur pour moi. Même si c'est tout simple, et c'est ça qui est génial. L'échange simple c'est super puissant :-)
Tu m'as offert une vraie bénédiction, sincèrement. Et je suis sorti à la fête de la musique et j'ai pensé à tout ça. Et bah je me suis dit tu bois maxi 3 bières, ca suffit pour la soirée, tu t'amuses un peu et ca va pas plus loin. Et je m'y suis tenu. Bon après comme je suis plus dans ma ville de base j'avais beaucoup moins de tentations, mais en tout cas j'avais cette intention et cette conscience avant de partir pour ma soirée. Et je donne tellement de valeurs à ça que je sais que je dois me marteler le cerveau avec ça, je dois vraiment l'intégrer, parce que je suis sûr et certain que ca va régler énormément de choses pour moi. Cette pensée doit aussi devenir naturelle pour moi :-)

Tu gères !!! les gens comme toi je les adore! merci la communication, le don de soi, la gentillesse, l'ouverture, la patience, la bienveillance bref que du bon big_smile

Et oui avec plaisir pour des news plus tard  /\

@Mynight Je te réponds juste après :-)


 
#17 Posté par : Gastox 24 juin 2024 à  21:47
@Mynight

Coucou, c'est cool ce que tu me renvoies. J'ai l'impression de se poser, de parler et réfléchir, en créant cette dynamique, j'attire les gens qui sont aussi dans cette même dynamique. Et du coup je trouve ça chouette et c'est totalement bienvenue smile

a écrit

Il est difficile de comparer ma propre situation, et en même temps,  pas tant que ça.

Je vois tellement ce que tu veux dire ^^.


a écrit

Je ne suis jamais allée jusqu'aux drogues dures

C'est drôle la distinction que tu fais avec les produits. D'une certaine manière je comprends la scission drogue douce/médicament/drogue dure et en même temps mon sentiment c'est que je vois difficilement des frontières sur certains produits, notamment avec ceux que tu cites. Enfin bon c'est un détail mais j'avais envie de le dire ^^. Et quelque part c'est peut être rassurant aussi pour toi de te dire que t'es pas allée plus loin et je pense que c'est totalement légitime, surtout quand il s'agit d'opiacé ahah.


Pfiiou j'ai l'impression que j'ai encore plus à dire avec ton témoignage, ca soulève encore beaaaaaucoup de choses. Aller on relève les manches, on se concentre, step by step xD (je sors l'éditeur de texte aussi du coupx))



a écrit

Ce n'est pas beaucoup mieux, en réalité, je suis tombée assez jeune dans la consommation d'anti-douleurs et de benzos, à peine y ai-je eu accès.

Je sais pas à ce moment là ce qui t'a attiré vers ça, mais j'ai un parcours assez similaire. Auto médicamentation très jeune, j'avais 16 ans, je prenais les benzo et tramadol dans la trousse à pharma de la maison et je me faisais des trips si on peut appeler ça comme ça. Et si je devais décrire ce qui m'a amené là dedans, je pense que d'une part c'était la curiosité pour les nouvelles expériences sensorielles, et clairement je voulais sortir de mon état ordinaire, j'étais même pas encore au lycée. En y repensant j'avais déjà une lourde souffrance intérieure à ce moment là. Enfin bon c'est peut être différent pour toi. Je me rends compte qu'on est tellement conditionné aussi par ce qui nous entoure. Toi ton chemin t'a amené à être en contact permanent avec les médicaments. Moi ca a été autre chose...

a écrit

En stage déjà, même pas diplômée, je me suis mise à taper dans tout ce que je pouvais trouver, exceptéles stupéfiant, de peur de me faire griller.

Oui du coup c'est vraiment similaire, cet aspect de vouloir absolument être d'un état second. Pour te dire je prenais les anti depresseur de ma mère et l'effet psychoactif que ça me procurait , même si c'était pas récréatif ça me plaisait parce que je me sentais différent, un peu hors de mon corps.

Tout ce que tu décris sur ton addiction, le craving, le psychiatre qui te "fournis", les hauts et les bas dans le quotidien, c'est vraiment similaire avec les addictions avec l'héroine. Tout ce que tu as vécu, d'une certaine manière je l'ai vécu aussi. Et je te comprends tellement. Dans la difficulté que c'est, mentalement, d'être prisonnier d'un truc, d'être privé de liberté, de devoir agir à travers le produit, d'être esclave du produit.
La fatigue que c'est de composer avec ça au quotidien. D'alterner toujours ces phases de plaisir/manque/douleur. C'est tellement fatiguuaaant, épourvant.
J'arrive parfois à lire des témoignage de personnes qui arrivent à vivre, en prenant du plaisir avec les opiacés, sans en être esclave. Mais quand tu es dans la boucle, c'est l'enfer. Mais j'imagine même pas la force mentale que ça a du te demander de vivre ça pendant plus de 10 ans. Je sais pas si les vagues avec l'héroine sont plus fortes mais moi ça m'a déjà bien abîmé de vivre ça sur des mois, des années avec des moments espacés.

Du coup heureux pour toi que tu aies pu sortir de cette relation toxique avec ce psychiatre et que tu sois accompagné par quelqu'un de compétant et humain. Et là encore je peux que me joindre à toi. J'ai été accompagné par plusieurs centres, je vais en citer aucun, mais le premier où j'ai été demandé de l'aide, c'était très froid, j'en ai tiré que très peu de choses. Et à un autre endroit, à un autre moment, j'ai été accompagné chaleureusement par une équipe en or, je me suis senti soutenu et ça m'a beaucoup aidé pour la suite, car c'est la fois où j'ai réussi à me sevrer et où j'ai tenu ensuite plus de deux ans sans drogues.

Aparté: Je te trouve assez dure avec toi même dans certaines expressions, quelque part je comprends. Mais moi ce qui m'aide à relâcher un peu la pression que je me mets c'est que je me dis que si j'étais là comme ça à ce moment là c'est que y'avais une bonne raison. Je vois mon parcours comme un chemin continu où chaque situation, chaque choix, chaque action qui est prise a une raison d'être. C'est à chaque fois un témoignage de quelque chose. Par exemple si là je retombe dans la came et bien plutôt que de m'en vouloir pour ça je vais me dire mais pourquoi ca arrive ? Qu'est-ce qui a fait que ? Quelles sont les raisons profondes ? Du coup quelque part je me dis, en fait, même si je suis triste de cette situation et que ce n'est pas ce que je souhaite vivre, et bien cette situation elle est là pour me faire comprendre quelque chose. C'est toujours une suite d'évènements qui ont un sens. Et aujourd'hui j'ai le pouvoir, la capacité de me questionner sur le sens profond de tout ça alors qu'avant je ne voyais pas, telle ou telle chose. Est-ce que je peux m'en vouloir pour quelque chose que je ne voyais pas dans le passé ? Automatiquement ça dit non :) Je sais pas si ca va te parler mais en tout cas moi ça m'aide vraiment à lâché la culpabilité. C'est un changement de regard sur les événements.



a écrit

La question de pourquoi j'ai commencé à consommer est bien simple: Je n'ai jamais consommé de façon festive, j'ai commencé à consommer uniquement et je dis bien UNIQUEMENT, pour me redonner les ailes, l'énergie vitale, que mon enfance, mon adolescence, mes parents et surtout ma mère, m'avaient recroquevillées, amoindries au maximum.

C'est ce qu'il y a de plus sensible je crois en commun dans nos expériences. Le passé, les trauma, la souffrance de l'enfance. Est-ce que tu as fait un travail là dessus ? Est-ce que tu as réussi à apaiser cette souffrance ?



a écrit

Je l'ai empruntée, et pour rien au monde je ne reviendrais en arrière.
Depuis 3 mois et demi, lorsque j'ai commencé mon induction à la Méthadone, je n'ai pas retouché à un comprimé de Tramadol.

Vraiment trop génial. Dans ton parcours c'est plein de sens. Tu as connu que les up&down pendant des années, la méthadone à du t'apporter tellement d'apaisement à un certain niveau sur tout ça. Je suis content de lire que ça t'aide à mieux vivre. :)
Juste par curiosité tu es à combien de mg ? Et ta prise tu l'as fait une fois par jour ou tu fragmente ?

Merci pour tes belles intentions. J'apprécie vraiment ta gentillesse de coeur.
Je te souhaite également la guérison, de trouver la paix et la quiétude sur ce passé et que tu puisses vivre ta vie avec tes ailes, pleine d'énergie, la vie à laquelle tu aspires. /\


Edit : j'ai un questionnement qui me vient. Tu dis que tu as commencé un suivi psy, j'imagine que c'est dans le cadre de ton suivi au CSAPA. Je pense aussi faire la même démarche même si je n'ai pas de TSO. Comment décrirais tu ce que t'apportes cet aspect de la thérapie ? Est-ce que ça t'aide ? Tu as un bon lien avec le psy ?

J'ai eu une fois un psy dans le premier centre que j'ai cité et ça n'a rien donné. Mais je suis sûr qu'en tombant bien ça peut être une aide précieuse.


 
#18 Posté par : Gastox 24 juin 2024 à  22:12
Merci à tous pour cette richesse humaine :-) c'est super précieux /\

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