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La drogue, l'addiction comme analyse existentialiste : 



"Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvres boites électroniques(...) Choisir son avenir, choisir la vie.
Pourquoi je ferais une chose pareille ? J’ai choisi de pas choisir la vie, j’ai choisi autre chose. Les raisons ?
Y’a pas de raison. On n’a pas besoin de raison quand on a l’héroïne."
Cette citation, issus du film Trainspotting, et présente dans la chanson Héroïne de Dutch Disorder, nous la connaissons sûrement tous. Ici, ce qui m'interpelle dans cette citation, est le mot "choix", qui sera au cœur de notre entreprise.


Ces paradis artificiels rythment nos vies, du matin au soir, ils sont au cœur de nos préoccupations, de nos humeurs, parfois de notre comportement, la gestion de notre temps, etc...La question n'est plus "que vais-je manger ce soir", mais "que vais-je consommer ce soir".

Et c'est à ce moment précis, si nous ne sommes point dans le déni, que l'addiction s'offre à nous comme connaissance. Mais, s'empare-t-elle de nous dépassant notre bon vouloir ? Ou bien sommes-nous les agents le permettant à chaque instant ?
Cette préoccupation en amène bien d'autres, si c'est un choix délibéré que nous faisons à chaque instant, que motive ce choix d'annihiler notre propre liberté ? Par ailleurs, ce choix ne serait-il pas la vraie expression de notre liberté se réalisant sous la forme "addiction" ? Et si la réponse était la confirmation de notre servitude ? Ou bien, si la réponse disait que la drogue suffisait à nous déposséder de notre libre arbitre, quelles seraient les conséquences pour l'humanité elle-même et sa liberté, serait-elle faillible ? Tentons-nous, et arrivons-nous à échapper à la liberté ?
Voici la vue d'ensemble de notre entreprise. Tout cela, proposé sous un prisme Sartrien. En effet, le choix, la liberté, la responsabilité sont au cœur de la philosophie de Jean-Paul Sartre, et ce dernier habite aussi mon cœur. C'est pour cela que la réflexion proposée sera empreinte de son spectre, mais pas seulement.


Il nous faut d'abord revenir brièvement sur la conception Sartrienne. Pour ce dernier, la liberté est intrinsèquement liée à la notion de choix. Par exemple, j'ai devant moi une bouteille verte, ou une bouteille bleue. Je peux tout à fait en choisir une ou l'autre, le choix que je suis en capacité de faire : c'est le libre arbitre. Notons aussi pour ce dernier, c'est justement ce choix, cette expression de la liberté qui motive notre angoisse existentielle, ce que beaucoup essaient de soulager à travers le choix possible de la consommation de drogues. Se faisant, la liberté guidant l'existence humaine, la dessine en même temps. Nous connaissons tous cette célèbre formule "l'existence précède l'essence", ce que Sartre veut dire exactement, c'est que les choix de chaque individu, dû à leur existence, constituent à travers leur vie, et leur collectivité l'essence humaine toujours en devenir. Chaque homme définit l'humanité par ses choix : l'addict aussi. S'il n'est pas libre comme statuer plus haut : l'humanité ne l'est peut être pas non plus.
C'est sous cette approche que nous aborderons notre sujet.

Premièrement, nous pouvons tous admettre que la consommation de drogue, précédant l'addiction, est un choix libre. Cependant, l'addiction est-elle vraiment un choix ? L'addiction ne serait-elle pas justement l'annihilation de ce choix ? L'urgence de consommer, et assouvir ce désir, n'est peut être pas un choix. Partons d'un point de vue matérialiste, presque Cartésien (ce dernier pensant que la conscience résidait dans la glande pinéale, de ce fait apportait une place décisive à l'organe qu'est notre cerveau). Nous pouvons aisément émettre l'hypothèse selon laquelle notre cerveau dirige nos choix, c'est en effet ce dernier qui permet de cerner une situation, et d'agir en conséquence. Notre liberté ne résiderait-elle pas dans une certaine disposition du cerveau, déclenchant le mécanisme du choix, une structure de ce dernier. Cette hypothèse (qui en reste une), peut cependant être jugée sérieuse. Suivant cela, l'addiction (du moins sur un temps prolongé) change la structure même du cerveau et son mécanisme chimique, et cela à vie dans nombre de cas. Par exemple, le cerveau devenant "lisse" (signe de diminution cognitive) sous l'effet de certaine drogue. Notamment l'alcool, notons aussi que l'alcool modifie la structure même de l'ADN. La conscience, le choix, la liberté dans cette perspective ne sont point étranger au corps, souvent oblitérés. Donc, compte tenu de ces éléments, l'addiction pourrait être une des seules choses dans ce bas monde pouvant altérer notre liberté elle-même, au-delà de toute volonté qui serait infini. Notons aussi que c'est principalement ce choix, cette liberté, menant à cette angoisse existentielle, particulièrement exacerbée dans notre cas, qui mène à l'addiction (bien sûr en plus du terrain addictif génétique et des traumatismes vécus). Ici l'homme troque sa liberté pour soulager son angoisse à l'aide de l'addiction.
Les conséquences sont lourdes : si certains hommes, construisant la réalité, "l'essence" humaine n'est pas libre, cette réalité humaine ne l'est pas non plus. Pour la bonne raison suivante : la liberté est le propre de l'homme, une caractéristique le différenciant. Et admettre qu'un homme n'est pas libre, c'est dire qu'il est un animal au meme titre que les autres. Or, on y voit une incohérence, nous ne sommes (malheureusement) pas de "vulgaires animaux".

Deuxièmement, l'addiction, étant liée au choix de la consommation première, serait-elle le choix ultime ? Le choix résultant d'une liberté "trop" consciente, se réalisant sous la forme addiction". Être toxicomane, en tout cas pour moi et pour beaucoup de mes amis partageant cette tare, c'est avant tout vouloir ne pas souffrir, prendre le choix d'être accro, pour soulager. La, on parle bel et bien de choix, de liberté consciente nous nous sommes rejoint, nous avons fait le choix (peut-être mauvais, mais choix quand même) de perpétuer nos addictions, en âme et conscience, pour soulager cette vie. Car c'est notre seule manière de le faire. Soit soulager cette vie, soit mourir. Mourir voudrait dire être privé de vie, sans aucune possibilité de liberté. Nous, nous avons fait le choix de vivre, réaliser possiblement notre liberté, a travers la drogue ; sans elle nous serions mort de nos propres mains. Comme si notre Conatus, nous avait poussé à consommer. Elle nous a en quelque sorte sauvée de nous même. Et cette décision, ce choix est parfaitement libre.
Voici les deux faces d'une même pièce.

Maintenant, allons sur le sujet de l'émotion, souvent subit. Elles sont intimement liées a la consommation de drogues, pour les fuir, mais aussi les provoquer. Or, dans notre perspective, c'est le sujet lui-même qui se l'inflige. Qui choisit véritablement son émotion, il a le libre arbitre sur son émotion, et même ses sensations. La fameuse sensation de "coton" sous opiacé par exemple. L'émotion, nous dit Jean Paul Sartre, fait partie de cette réalité humaine voir plus, au même titre que le choix, la liberté. Il nous dit au sein de son esquisse d'une théorie des émotions "l'émotion n'est pas un effet de la réalité humaine, elle est cette réalité humaine se réalisant sous la forme émotion". Dans notre cadre, l'addiction est de choisir son émotion, choisir sa réalité humaine. En ce sens, c'est un choix libre, mais surtout boulversant.

Notre consommation elle-même, dans le cadre de nos politiques répressives, est une expression de notre liberté, de notre choix. Cette transgression, non seulement politique, mais surtout morale, est une transformation de la "liberté acceptable" face à une société sourde. En ce sens, la consommation nous rend libre face a ce cadre, exprime une liberté même collective. C'est réaffirmer ce choix et ce libre arbitre, dans le cadre que nous avons évoqué.

Je fais volontairement le choix de ne pas conclure. Premièrement car je désire que ce post soit pour nous et pas seulement pour moi, une interrogation libre. Faites le choix de votre interprétation, ce choix sera aussi éclairant votre consommation. Deuxièmement, car je pense que la vérité est un concept inexistant, faillible. Déterminée par des interprétations, je vous laisse donc créer votre vérité suite à votre lecture.

Aussi, j'aimerais vous informer que prochainement d'autres post se feront, probablement une fois par semaine. Le prochain aura pour objet la notion même de paradis artificiels, le sont-ils vraiment ?

Chers consœurs et confrères, j'attend votre retour avec impatience. Ce blog est aussi un espace d'échange,
Phitx.

Catégorie : Opinion - 24 janvier 2025 à  17:15



Commentaires
#1 Posté par : Nils1984 24 janvier 2025 à  22:40
Hey... post écrit @ chaud, surement H.S...

''La philosophie est une bataille contre l'ensorcellement de l'intelligence par le langage.'' (le vieux Ludwig W.)

j'suis raide en cet instant (est-il nécessaire de le préciser ?) >> je n'ai jamais lu Sartre, mais seulement un peu R. Aron et Camus... A mes yeux la philo excessive c'est "de l'enculage de mouches" comme disait une psychonaute que j'aimais bien... (et les philosophes ne sont que de grands malades, qui recherchent avec avidité santé, espoir de guérison et puissance sous camouflets de leur savoirs : mais absolument pas de "Vérité" comme ils le prétendent - selon le non-moins (très) grand malade Nietzsche XD) En ce qui me concerne, je ne m'aventure jamais dans un livre où je sais d'entrée de jeu que je ne vais rien y comprendre/capter/saisir/retenir : le commen-taire qui suit ne reste que des a-priori de comptoir... punk-headbang

" L'émerveillement a laissé place à l'étonnement, l'étonnement a laissé place au scepticisme, le scepticisme a laissé place au pessimisme, et le pessimisme a laissé place au désespoir " (sorry ouais ok c'est de moi... wink) La question reste et demeure toujours intacte depuis 2500 ans : comment lutter, combattre et vaincre une fois pour toute la pieuvre nihiliste la plus passive qui soit ? Quelles nouvelles valeurs créer ? Y'a-t-il seulement une véritable hiérarchie des valeurs ? j'ai souvent l'impression vague que non... (C.f : "théorie du Bloom / Tiqqun'' (la Fabrique)). J'ai pris des drogues toute ma vie non par fatalisme, mais pour conjurer mon inaptitude à résoudre rationnellement tous ces problèmes. Constat amer.

Si nous sommes selon Sartre condamnés à être libre, pourquoi alors a-t-il déclaré - peu de temps avant sa mort - en entretien avec Benny Lévi dans le nouvel obs : " [...] "ici-bas", nous sommes mandatés, mais je ne sais ni par qui ni pourquoi [...] " ((de mémoire)... une déclaration si bouleversante pour son entourage, qu'on demanda expressément de faire retirer ces mots de l'entretien... E. Todd aurait même dit : "il est impossible que Sartre ai pu dire cela".

Paradoxe...? Car si nous sommes "mandatés", ou se situe la liberté de choisir ? le futur serait-il déjà réalisé, écrit d'avance, planifié d'avance...? une simple ligne toute tracée nous menant du berceau au tombeau, une ligne absolument déterministe, une "ligne verte" à suivre jusqu'à ce mort s'en suive... Il n'y aurait donc pas à proprement parler de "choix" mais seulement l'illusion du choix. Reste comme je le pense souvent de savoir précisément ce qu'est une illusion.
Il y a un lieu commun qui m'exaspère : celui de prétendre que "la vie n'a pas de sens". Moi je pense que si et même + : la vie a des milliers et des milliers de sens, tous aussi différents les uns que les autres >> "le monde comme une forêt vierge à explorer" (G.Colli) Le problème, la grande détresse du présent, et de cet état de fait - avec toute cette liberté donnée, tout ce champ infini des possibilités - c'est de ne pas savoir quoi faire de cette liberté, avec toute cette infinie possibilité des choix. N'est-ce pas lorsque l'on est réellement privé de liberté que l'on comprend le mieux ce qu'elle représente vraiment, que l'on réalise l'étendue de sa magnificence ?  On arrive là à une impasse, on aboutit in-fine à un poids cent fois trop lourds sur nos épaules, quelque chose qui confine à la plus grande des confusions... et à une zone de confort qui au final s’apparente chaque jour @ une foutue prison dorée. 

Moi même j'ai pris la décision de prendre des prods (qui n'est pas une "tare") uniquement dans le seul but d'explorer les confins de la conscience et les confins de notre monde... Les prods n'ont pas modifiés la structure de mon cerveau, ce sont - au contraire - les décrochages stupides que je me suis infligé.

Amicalement

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Peace :)

 
#2 Posté par : phitx Hier à  00:27
Bonsoir Nils,
En premier lieu je te remercie vivement pour ton commentaire ! Ne t'en fais pas, le H.S n'existe pas au sein de mon blog haha.

Ensuite, la phrase que tu évoques de Sartre ne concerne pas forcément la condition de liberté. Elle concerne simplement l'existence, nous sommes mandatés à exister. Il en parle d'ailleurs dans l'existentialisme est un humanisme, pour justement appuyer notre liberté même si notre existence n'en est pas une. Le fait d'être jeté au monde, n'implique absolument pas qu'il soit déterminé. Ce qui a fait polémique, c'est que Sartre sous-entend par là une notion de divin. Or pour Sartre, dieu n'est pas censé exister, il est avant tout selon lui une quête de la vie humaine, qui se trouve en fin des actions, non pas fin chronologique, mais en opposition à moyen(exposé dans l'Etre et le néant). Sartre a notamment confirmé son athéisme au sein de son carnet Les Mots. Si cela t'intéresse, je peux t'envoyer des liens pdf de ces ouvrages et / ou les citations associés, ce qui serait beaucoup trop long ici.

Aussi la pensée "la vie n'a pas de sens", je pense, n'est absolument pas un lieu commun, mais ca reste évidemment a débattre, je n'ai point la science infuse. Cependant,beaucoup sont religieux, le sens de la vie serait la volonté de Dieu. Pour le commun des mortels dire que la vie n'a pas de sens ne fait pas consensus (du moins, c'est ce que j'ai constaté). Au sein de la philosophie non plus, cette conception a beaucoup été critiquée, plus que prise au sérieux. D'autres, comme Sartre mais aussi Heidegger dans une moindre mesure, pense que la vie a le sens que notre être lui donne, elle a donc bel et bien un sens. Ceux qui pensent le contraire sont des absurdistes suivant Camus comme un dieu (alors que soyons honnête, il est vraiment médiocre en tant que pseudo-philosophe). Ou aussi ceux qui n'ont simplement pas compris notre cher Nietzsche. Même les logiciens n'oseraient pas avancer que la vie n'a pas de sens. Enfin, l'impasse que tu décris ,face à l'infinité de choix, c'est justement une partie de l'angoisse existentielle chez Sartre.

De plus, je ne pense pas que tu fais partie des consommateurs dont je décris la situation, mais il est vrai que je me suis peut-être mal exprimée. Je parle de ceux pour qui la drogue n'a jamais été récréative. Tu prod a la façon d'un psychonaute, nous on prod pour se soulager, et de façon chronique, totalement addictive et maladive (je ne prétends absolument pas connaître ta situation, je peux totalement me tromper mais la je parle uniquement de ce que tu mentionnes ici). C'est pour cela que j'utilise le mot toxicomane, qui pour moi n'est pas péjoratif simplement descriptif, ce mot, dans mon vocabulaire décrit avant tout un état d'esprit. Celui qui consomme de facon addictive dans une folle envie de se soulager.
La consommation et l'expérience des consommateurs dans ton genre se doit aussi d'être mise en avant ! Seulement, je parlais d'un vécu totalement différent. Le nôtre, nous qui avons commencé jeune, nous pour qui cela n'a jamais été amusant à proprement parler, nous qui consommons pour palier a une douleur lancinante, quasi toujours présente, pas pour explorer notre esprit.

Par rapport aux dernières lignes, il y a peut-être eu une incompréhension sur le mot "tare". Je n'ai jamais dit que consommer était une tare, j'ai dis que la toxicomanie en était une ,nuance, le sujet de la phrase étant "être toxicomane". Mais on tombe d'accord sur ce point, consommer n'est pas une tare et peut même être une certaine richesse.

Puis, de base je suis sceptique vis-à- vis des sciences, mais le fait que les drogues (encore une fois, surtout mais pas que, pour le type de consommateurs que je décris) modifient la structure du cerveau est bel et bien un consensus.

Enfin, que tu penses ou non que les substances n'aient pas altérer son fonctionnement n'est pas une preuve. En revanche le consensus scientifique l'est, ou du moins est plus probable. Notamment sur le système nerveux. Par exemple, les opiacés/opioïdes modifient la structure du cerveau en le désensibilisant des endorphines, ce qui entraîne un syndrome d'hyperalgésie induite par les opioïdes. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Puis, le mécanisme de la drogue, est en premier lieu de bouleverser le fonctionnement cérébral. En revanche, peut être que de nouvelles études ont prouvé le contraire, je n'en ai simplement pas connaissance.

Voici ma réponse, en espérant qu'elle te satisfera, en attendant je reste évidemment toujours ouverte à la discussion :)

 
#3 Posté par : Pesteux Hier à  02:55

Nils1984 a écrit

"L'émerveillement a laissé place à l'étonnement, l'étonnement a laissé place au scepticisme, le scepticisme a laissé place au pessimisme, et le pessimisme a laissé place au désespoir" (sorry ouais ok c'est de moi...)

Le désespoir est une forme supérieure de la critique !

Disait Léo Ferré...

Le mot "toxicomanie", je trouve ça désespérant.

La qualifier de "tare", je trouve ça désespérant.

Considérer comme "addict" celui qui consomme pour "palier à une douleur lancinante", sans se demander si ça marche ou pas, je trouve ça désespérant.

L'idée que l'envie de "se soulager" soit tenue pour "folle" et "maladive", je trouve ça désespérant.

Reputation de ce commentaire
 
Dans ce cas je suis un hyper-critique :)
 
Rabaissement sans aucune utilité, méchanceté gratos comme on l'aime

 
#4 Posté par : Nils1984 Hier à  03:07
Hey :)

Bon bah du coup le mieux serait que je le lise (j'ai déjà lu sa pièce "les mains sales", mais y'a longtemps...) En tout cas ça a été l'une des toutes premières pièces de théâtre que j'ai lu, bien avant le "Jules César" d'un certain Shakespeare (rien qu'un pauv' type inconnu sans avenir... XD). Et si je me rappelle bien, j'ai plutôt aimé... (Sartre, pas Brutus)
Pour ce qui est du "mandaté" j'ai du mal m'expliquer : je pensais bien au "mandaté de l'existence" et donc à la polémique dont tu fais avec justesse allusion...

" Par exemple, les opiacés/opioïdes modifient la structure du cerveau en le désensibilisant des endorphines, ce qui entraîne un syndrome d'hyperalgésie induite par les opioïdes." > je trouve ceci assez éclairant mais... que signifie réellement "structure du cerveau" ? N'est ce pas un terme un peu fourre-tout, un terme valise, qu'on peut manier avec sophisme ? (tout comme le terme "interaction" > "interaction ci, interaction là"... mais j'ai des doutes sur le fait qu'il y est un consensus scientifique là-dessus...) Tout comme le fameux cliché : "cerveau droit, cerveau gauche, deux fonctions différentes" - ce qui semble être totalement erroné, et le non moins cliché (le pire du pire ) : "nous n'utilisons que dix pour cent de nos capacités cérébrales" (avant même de m'être définitivement renseigné sur le sujet, je pressentais déjà tout jeune que c'était du bullshit pur... Et il y'a un truc qui ne colle pas... ce sont bien les sevrages à la dure qui ont provoqué chez moi une hyperalgésie, et tout ce que je peux dire c'est que les grippes (fièvre de cheval, bronchite etc.) ou encore points de sutures, de cassages de gueule ou les p'tits maux du quotidien (comme les 'blems de dents) ne provoquent chez moi aucune douleur particulière, j'en ricane presque neutral A tel point qu'un dentiste m'a dit une fois, hyper étonné : "Mais comment c'est possible que vous n'ayez pas mal ?" (vérité totale, et je n'étais plus ni sous opioïdes/opiacés ni sous stims ni sous kéta) > "ce qui ne me tue me rend plus fort ?" Nan of course, cette célèbre palabre nietzschéenne est rasoir tellement elle est sortie de son contexte...

Peut-être également que je me suis mal expliqué sur mes consos de prods... on en reparlera + tard si tu le veux :)

Il est tard, je pique du zen, on reprendra cette discussion en temps voulu (Même si je ne partage pas du tout tes points de vue sur certaines choses, tout ceci reste assez stimulant) quand tu le voudras... ^^

Merci @ toi d'avoir répondu si vite...

big_smile

Note (insomnie notoire sic) : Je vais nommé cette longue tirade verbeuse : " À nos amis et amies "

[...] Puis, le mécanisme de la drogue, est en premier lieu de bouleverser le fonctionnement cérébral [...] > Bon partons de l'idée que ce soit réel, si on prend l'exemple (totalement au hasard) d'un Lemmy Kilmister, (clin d’œil en passant à Acid-Test :)), mort à 70 ans, qui a pris depuis son adolescence du speed jusqu'à ses derniers vieux jours...(de Hawkwind à Motörhead) Cela l'a t'il "changé" pour autant ? Cela l'a-t-il abruti, détruit physiquement ? Non, c'est tout l'inverse, une amie à lui dont le nom m'échappe (ouais Lemmy faisait du body count sa marque de fabrique wink) a dit un jour aux journalistes : "Ah j'ai vu Lemmy cette semaine. Il est en super forme. Il prend toujours du speed..." Et cette interview avait eu lieu je crois en 2011-2012...

J'sais peu de choses, mais si effectivement les aptitudes ou capacités cérébrales sont altérées par les gué-dros, peut-être que ça n'est pas irréversible, (et je ne fais pas allusion au Fenta ou à la trank ou au protoxyde d'azote... il faut connaitre ses limites, il faut discerner ce qui peut échapper à son propre ctrl, ça je n'en disconviens pas... La datura par exemple j'ai essayé une fois et ça s'est très mal passé > du coup j'ai banni ça de ma vie. Mais je suis méfiant envers la sur-dramatisation (sur-médiatisation) supposée de certaines substances... "nous ne voyons de par les captations médiatiques toujours que le pire, le coté hardcore des choses, nous ne voyons jamais la partie festive et purement jouissive de la chose..." Les O.D existent, chaque psychonaute a au moins eu un proche mort de cette façon, mais il y a aussi le revers de la pièce bien plus discrète et moins voyante : celle de la teuf, de la transe, de l'exaltation. Et la prohibition ne fait qu'accentuer tous types de dangers... Al Capone serait-il devenu si puissant si la prohibition n'avait pas eu lieu ? (argument faiblard et question naïve, j'avoue)... Si mon cerveau se transforme à partir des prods que je consomme, que dit la science à propos de la possibilité de l’adaptation du dit-cerveau ? (ouais en mode extropiste un peu... big_smile). Désolé si j'insiste mais ce sont belle et bien les cold-turkeys qui m'ont salement amochés, pas les opioïdes dont j'ai tenté de décrocher. Tandis que le sevrage aux benzos est selon moi encore plus perfide...

Quand j'ai écris un com dans le blog d'Akela roll à propos du portrait bouleversant de "la gosse Éthiopienne", je parlais de soif de liberté, de fureur de vivre, évidemment que les drogues font offices de pansements, mais elles font surtout (de mon point de vue) offices de découvertes, de soi, des autres, de ses propres croyances, de ses propres certitudes... Croisons les doigts pour que jamais, jamais il n'y ait de pénuries d’opioïdes nécessaires aux T.S.O. En vingt ans seulement les choses ont tellement changé, rien que dans les C.S.A.P.A, à qui aussi dorénavant l’administration demande des comptes. Merde !! Tout est devenu si froid ! sad Aux chiottes le néo-libéralisme et son management toxique, et qu'on tire la chasse une fois pour toutes...

Les "toxicomanes" (je haïs aussi ce mot, tout comme je haïs le mot "schizophrène") ne tentent pas forcément de soigner leurs blessures par la dope, mais juste de rester libres. Comprendre : "décides par-toi même, connais tes propres limites" des amis et amies sont comme toi partout sur le globe, tu ne les vois pas mais ils/elles sont là, et feront en sorte que ça se passe le mieux pour toi si tu veux "franchir le pas"...

Bon il est 05:05 j'vais aller à la Gare-Part Dieu boire un café... @ + tard et bonne journée à toi cool

Et nous verrons bien dans dix-vingt ans comment les choses ont évolué et évolueront...

 
#5 Posté par : Nils1984 Hier à  06:40


>> " I should be tired / And all I am is wired / Ain't felt this good for an hour / Motorhead, remember me now, motorhead "






Comme d'hab (cherchez pas, c'est moi...) Trois ziques pour accompagner mes pavés, qui expriment bien mieux ce que j'ai dans la tête...

Parce que quoi qu'il en soit... la vie continue. Et la fête est loin d'être finie...

 
#6 Posté par : phitx Hier à  13:19
Bien le Bonjour ! J'espère qu'il était bon ce café,


"Bon partons de l'idée que ce soit réel ",Nier que le mécanisme premier de la drogue c'est de bouleverser la fonction cérébral est une hypothèse que je n'ai jamais entendu, pour moi a priori ce qui fait qu'on se sente "high" c'est bel et bien les changements de niveau de molécule dans le cerveau, lié au fonctionnement neuronaux. Je ne vois pas trop comment tu pourrais penser le contraire, je suis donc très curieuse de savoir ce qui te met ce doute.Mais cependant il est vrai comme tu la soulevé que beaucoup de connerie circule sur le fonctionnement du cerveau.

Il y a aussi un point que tu as évoqué 2 fois qui me titille, le fait que les sevrages t'aient amochés. Ce que j'en tire comme conséquence logique, c'est justement car les drogues ont changé la structure "de base" de ton cerveau, sinon pourquoi cette réaction corporel aurait lieu? Le temps qu'il reviennent "à la normal" durant le sevrage, montre bien qu'il y a eu un changement de structure, qui "rechange au sevrage pour essayer de revenir a la normal. Même si le sevrage n'aurait pas été brutal c'est quand même le même mécanisme qui aurait agit, juste moins vite. Et si par la tu veux dire que post sevrage brutal tu as ressentis des effets indésirables, bah c'est pareil c'est toujours la même chose qui est à l'œuvre. Ce n'est pas que le sevrage qui t'a amoché, c'est bel et bien la drogue la cause première. Enfin, si tu trouves une incohérence logique ou un point que j'ai oblitéré je suis toute ouïe.

Aussi, je n'ai jamais dit que les changements étaient irréversibles. Certes je pense effectivement que dans certains cas (le type de consommateur que je vise) ça l'est (consommation trop jeune + excessive + trop long terme), mais pas pour tous évidemment on tombe d'accord sur ce point. Par exemple, mon sevrage de cocaïne n'a pas eu d'effet à long terme, or ma consommation d'opi en tout genre, et les nombreuses tentatives de sevrage, ça m'a vraiment baisé.

Puis je n'ai jamais dit que le fait que le cerveau changeant de structure soit synonyme d'abrutissement, on est tout à fait en accord sur ce point (haha ce bon vieux lemmy, il a tenu papy quand même, sans cancer il serait même peut être encore là). Et bien sûr que le terme "structure du cerveau" est extrêmement large. J'aurais dû préciser à quoi je faisais référence. J'en parlais en visant le fonctionnement des circuits neuronaux, bouleversant la sécrétion des différentes molécules au sein du cerveau (d'où l'exemple de l'hyperalgésie, que j'expérimente d'ailleurs, étant une consommatrice excessive depuis bientôt 8 ans, c'est à dire depuis mes 12 ans, la drogue a bel et bien changé la structure de mon cerveau).


Et encore une fois, j'entends très bien ce que tu dis sur la drogue en tant que découverte de soi et des autres , la teuf etc. Et en second lieu je l'ai expérimenté dans une certaine mesure. Mais ce n'est pas mon vécu en soi, ce n'est pas le vécu de mes amis et de tout ceux qui ont un vécu similaire au mien et celui que je dépeins. Dans ma famille également ou les addictions coulent ce n'est pas notre vécu. Et je t'assure que ça fait beaucoup de monde. C'est ce vécu là que je vise. La drogue a toujours été un pansement pour nous, pas au second plan comme tu le conçoit (enfin, du haut de mes 20 ans je ne prétends pas t'apprendre la vie évidemment, je pense que tu as quand même un éventail de témoignage plus large que le miens mais je voulais juste le préciser).

Et je comprend tout a fait que tu haïsses le mot toxicomane (avant c'était aussi mon cas) et je rejettes totalement le mot schizophrène (et tout autre appellation psychiatrique, aussi bien que ce milieu abusif et abjectes qui a tué mon oncle, un "schizophrène"). Cependant, la racine du mot est très juste, et j'aime me réapproprier ce terme, dans ma bouche et celle de mes amis il n'est plus réducteur, au contraire il affirme une réalité pleinement assumée et s'échappe du cadre psychiatrique.

Un truc que tu as dis m'intrigue par contre, le changement qu'il y a eu en 20 ans. Perso j'ai 20 ans (enfin dans quelques mois quoi) donc je n'ai pas connu ce monde d'avant. Moi, je ne connais que les distributeur-échangeurs a l'arrière des pharmacies (et meme la, il en manque parfois...). Comment les politiques néo-libéral ont impacté nos millieus ? Le C.S.A.P.A j'y ai été confrontée qu'une fois en allant chez un addictologue quand j'étais encore mineure, c'est vrai que c'était hyper froid...je me suis senti jugée et mal alaise donc je n'ai plus jamais retenté l'expérience...

Merci pour les points que tu as soulevé, je trouve aussi cette discussion fort intéressante, justement grâce à nos désaccord :)

J'espère que tu passes une bonne journée également !

 
#7 Posté par : Pesteux Hier à  17:35

phitx a écrit

> Et encore une fois, j'entends très bien ce que tu dis sur la drogue en tant que découverte de soi et des autres , la teuf etc. Et en second lieu je l'ai expérimenté dans une certaine mesure. Mais ce n'est pas mon vécu en soi, ce n'est pas le vécu de mes amis et de tout ceux qui ont un vécu similaire au mien et celui que je dépeins. Dans ma famille également ou les addictions coulent ce n'est pas notre vécu. Et je t'assure que ça fait beaucoup de monde. C'est ce vécu là que je vise. La drogue a toujours été un pansement pour nous, pas au second plan comme tu le conçoit

Je suis d'accord qu'il peut aussi exister des consommations "pansement". Mais dans cas, quand tu mets un pansement sur une plaie, le mal est du coté de la plaie, pas du coté du pansement. Le premier plan, c'est la plaie, c'est pas la drogue.

Je trouve que tu confonds le mal et ce qui le soulage !

Si tu me permets une autre métaphore, lorsque tu sutures une plaie béante, la série de points va prendre la forme de la plaie. Et il me semble que c'est cette proximité de forme, le fait que ce qui ferme ou qui recouvre la plaie prend sa forme en négatif, en constitue l'empreinte en quelque sorte, c'est ça qui te fait prendre un remède potentiel pour une maladie. En premier lieu, c'est pas les points de suture qui font mal et qui peuvent nuire à la santé, c'est la coupure qui peut s'infecter ou mal cicatriser !

Si vraiment tu ne veux parler que des contextes de consommations les plus dramatiques, ok. Je pense qu'il existe des plaies qu'on n’arrive pas toujours à soulager avec des produits, et que ça peut créer des consommations problématiques, à doses sans cesse croissantes comme cela a été le cas pour moi avec les Benzos et le Chloral. Mais dans ce cas, il faut déjà trouver comment soigner la plaie, et la question de la conso devient secondaire. Tu ne peux pas aider des personnes en détresse en dévalorisant le seul truc qui les soutient face à cette douleur, aussi insuffisant et ambivalent ce soutient soit-il. Ce focus sur la conso problématique, c'est oublier complètement sa cause, ça fait mal et c'est voué à l'échec.

Et c'est tout particulièrement vrai dans les contextes de consommation les plus problématiques et les plus destructeurs. On n'en arrive pas à ce genre de situation par hasard, on en vient là parce qu'il y a une grosse plaie qui fait très mal. Croire qu'on va résoudre le problème en arrachant le pansement et en tirant sur les fils comme un bourrin, c'est de la barbarie !

Se croire non violent parce qu'on veut parvenir au même résultat par des méthodes soi-disant douces, par la suggestion progressive que la douleur vient du pansement, ou par le renforcement de cette croyance déjà bien ancré dans l'esprit de la personne, c'est nier le manque de l'autre au nom de sa propre demande d'aide, et j'appelle ça de la perversion.

Ceux qui vivent ça de la part de leur addicto sont des cocus de l'alliance thérapeutique.


 
#8 Posté par : phitx Aujourd'hui à  01:57
Bonsoir,

Je pense que tu n'as tout simplement pas compris mon propos. Je t'invite à relire mon premier post, je ne le dis sincèrement pas de façon condescendante, mais tu es totalement à l'opposé !

Je ne dis absolument pas que la conso est une souffrance (je me demande même comment tu en es arrivé à cette conclusion). La douleur ne vient justement PAS du pansement. Je dis qu'elle est utilisée pour pallier à une souffrance. Je ne confonds absolument rien : tu confonds ici, justement le mal n'est point la drogue je n'ai jamais dis ca, si tu lis entre les lignes je dis exactement le contraire, elle est un bien pour les gens comme moi.

Si tu en es arrivé a cette conclusion en interprétant ma phrase "le toxicomane est celui qui consomme dans une folle envie de se soulager", je ne parle pas de soulager le manque. Mais de soulager la douleur première, qui l'a poussé a consommer ,ce dont je parle dans mon premier post.

Le vrai mal est la souffrance qui mène à la consommation de drogue. Je dis littéralement que la drogue a sauvé ma vie, que c'est grâce à elle que je peux continuer à exprimer ma liberté. Je dis mot pour mot " Nous, nous avons fait le choix de vivre, réalisée possiblement notre liberté, a travers la drogue ; sans elle nous serions mort de nos propres mains".

De plus, ta façon de m'invectiver est vraiment super déplacée et violente, " c'est nier le manque de l'autre au nom de sa propre demande d'aide, et j'appelle ça de la perversion", ou encore "cocu de l'alliance thérapeutique".
Sérieusement, perversion ? Mais tu m'accuses premièrement de choses déplaisantes ainsi que mauvaises, et de 2 totalement à l'opposé de mon propos. Je ne partage pas sur mon blog pour qu'on m'accuse d'être perverse !

Restons courtois et mesurons nos mots au sein de mon blog, merci.

 
#9 Posté par : Pesteux Aujourd'hui à  02:42

N'y a t'il pas une contradiction entre :



phitx a écrit

Être toxicomane, en tout cas pour moi et pour beaucoup de mes amis partageant cette tare, c'est avant tout vouloir ne pas souffrir, prendre le choix d'être accro, pour soulager.
(...)
nous on prod pour se soulager, et de façon chronique, totalement addictive et maladive

et :



phitx a écrit

Je ne dis absolument pas que la conso est une souffrance (je me demande même comment tu en es arrivé à cette conclusion). La douleur ne vient justement PAS du pansement. Je dis qu'elle est utilisée pour pallier à une souffrance. Je ne confonds absolument rien : tu confonds ici, justement le mal n'est point la drogue je n'ai jamais dis ca, si tu lis entre les lignes je dis exactement le contraire, elle est un bien pour les gens comme moi.

Donc, ce que tu décris comme "un bien pour les gens comme moi", tu appelles ça aussi une "tare" et tu trouves que c'est une conso "maladive" ? 

Effectivement, j'ai du mal à te suivre...




phitx a écrit

De plus, ta façon de m'invectiver est vraiment super déplacée et violente, " c'est nier le manque de l'autre au nom de sa propre demande d'aide, et j'appelle ça de la perversion", ou encore "cocu de l'alliance thérapeutique".
Sérieusement, perversion ? Mais tu m'accuses premièrement de choses déplaisantes ainsi que mauvaises, et de 2 totalement à l'opposé de mon propos. Je ne partage pas sur mon blog pour qu'on m'accuse d'être perverse !

Je ne vois vraiment pas ce qui te fait penser que je parle de toi... Quand j'écris "se croire non violent parce qu'on veut parvenir au même résultat par des méthodes soi-disant douces", je parle évidemment des addictos, psychiatres, et autres professionnels de santé qui veulent nous faire arrêter. Et quand je parle des "cocus de l'alliance thérapeutique", ça me parait évident que la trahison est du côté des soignants, et non pas du côté des PUDs.

Comment ça se fait que tu te reconnais dans les phrases que tu cites ?

Moi j'ai l'impression que ce c'est toi qui te considères comme une malade et une tarée ! Ce sont tes propres mots...


 
#10 Posté par : phitx Aujourd'hui à  03:37
Effectivement tu as du mal a suivre car tu ne saisis pas la nuance,

Le monde n'est pas noir ou blanc, oui etre toxicomane est une tare car cela implique ce mal etre premier. Et oui, prod de facon maladive : la maladie de l'ame, l'affectation du malheur, poussant a le faire. Non pas de facon récréative mais maladive en ce sens. Addictif : plus dans un cadre raisonnable mais aussi pour assouvir ce besoin, tout simplement d'un point de vu physique ( d'ou la structure du cerveau, ce qui est un des points du post de base). Addictif au sens de la nécéssité, aussi celle de combler le malheur.

De plus, cette ambivalence est justement au coeur du post, c'est aussi pourquoi je n'ai pas statué en conclusion, car la consommation dans ce cadre est ambivalente.

Ensuite, oui je me considère comme une malade : et donc ? Oui je suis "malade", je me réapproprie ces mots de la meme facon dont je me réapproprie le terme "toxicomane". Je, et beaucoup d'autres, sont malade de la vie, de cette angoisse existentielle qui ronge.

Le terme tarée je ne sais pas d'ou tu le sors par contre, mais le fait de l'etre n'est pas une honte en soi, au contraire, ca veut dire sortir de la matrice ou les golems macèrent. Etre "taré" dans nos sociétés post révolution industrielle est très bon signe.

C'est toi qui infère ces mots comme péjoratifs, pas moi.

Et évidemment que je me sens visée par la "perversion" que tu cites, tout simplement car tu ramènes mon point de vu a celui des psychiatres en pensant que je confondais le pansement et le mal premier comme tu la clairement stipulé.

Franchement je ne comprend pas ta démarche, si tu veux échanger de facon respectueuse sur les points de désaccord, avec plaisir comme ce cher Nils plus tot.

En revanche, si c'est pour etre désagréable (en insinuant que j'aurais des problèmes avec ma propre perception en me dévalorisant, comme tu le fais avec ces dernières phrases) ou meme dans ta facon de t'exprimer. Ca ne sert a rien.

J'ajoute aussi : as-tu quelque chose a dire sur l'existentialisme et l'addiction...? Ou tu veux juste scruter les moindre mots pour y trouver une incohérence ?

 
#11 Posté par : Pesteux Aujourd'hui à  04:16

Toxicomane, ça ne veut pas dire malade la vie, ça veut folie des toxiques. C'est dans la langue...

Ensuite, avoir une "tare", ça ne veut pas dire être "taré" ???

Ok, nous ne parlons décidément pas la même langue, et tu n'assumes décidément pas tes propos outranciers.

N'y a t'il pas une contradiction entre :



phitx a écrit

Ne t'en fais pas, le H.S n'existe pas au sein de mon blog haha.

et :

phitx a écrit

J'ajoute aussi : as-tu quelque chose a dire sur l'existentialisme et l'addiction...? Ou tu veux juste scruter les moindre mots pour y trouver une incohérence ?

Effectivement, l'incohérence logique (que tu appelles "nuance") attire toujours mon attention. Ce qui s'entend dans les mots employés également. Je ne te dérangerai pas plus longtemps...

Je vais noyer mon désespoir dialectique dans du Kurt Cobain :)


 
#12 Posté par : phitx Aujourd'hui à  04:33
Je pense surtout que tu es campé sur tes positions, et qu'encore une fois tu es dans l'incompréhension...je n'ai jamais niée que le sens du mot toxicomanie était la "folie" (ou plutot manie des toxiques), j'ai dis que sa cause est la "maladie" de la vie, se réalisant sous la forme "toxicomanie". En d'autres termes : la toxicomanie est la "folie" (pour reprendre tes termes) des toxiques, en raison de la maladie de la vie.

Ensuite, non, avoir une tarre veut simplement dire souffrir, une tarre est une souffrance tout simplement. Définition : Défectuosité physique ou psychique, le plus souvent héréditaire, présentée par un être humain, un animal. Défectuosité ne veut pas dire etre taré, de plus ca veut dire souffrir dans le langage courant, ex "quelle tarre !" pour parler d'une corvée.

Je tiens aussi a rappeler que nous parlons une langue vivante, et en plus dans un cadre philosophique, alors oui la signification des mots change. Et oui, j'ai tout a fait le droit de me réapproprier ces mots. C'est justement comme ca qu'on fait bouger les choses, et qu'on avance une réflexion.

Puis, qui a des propos outranciers quand tu viens sur mon blog pour dire que mes propos sont "désespérants" (sans plus de justifications) et pour chercher la petite bete (la ou il n'y en a meme pas).

Et la t'es meme pas dans le hors sujet, mais dans l'affront pur. Ton entreprise se résume a manipuler mes mots, et non pas mon sujet. Tu es uniquement la dans un but de critique pour la critique (un peu comme un Nietzsche raté) non pas sur le raisonnement. Je post sur ce blog pour avoir des échanges constructifs, non pas pour me faire insulter a demi mot !

Pour le coup j'avais jamais croisé des gens comme toi sur le forum et ca fait bizarre, etre méchant sans raison (quoi que...j'ai ma petite idée haha) de la sorte...c'est triste en un sens et ca décrit quelque chose de ta personne...
De plus tu te mets un champi vert sur ton propre post mdrrrr, a deux doigts de liker tes propres tweets.

Apaise ton coeur pesteux, ca peut filer des ulcères c'est pas très agréable,ton nom te sied a merveille d'ailleurs :)

 
#13 Posté par : Pesteux Aujourd'hui à  06:38

Raaa j'ai envie d'arrêter, mais je peux pas m'en empêcher^^

Une vraie toxicomanie !

Je dois être taré. Enfin, avoir une tare. Enfin, être défectueux quoi... Ca doit être la maladie de la vie...

Mais moi, j'aime bien être insulté ! Quand on me dit des trucs gentils, j'ai l'impression que ça parle pas de moi :)

D'ailleurs, si je n'aimais pas ça, jamais je ne serais venu commenter ton texte. J'ai pas pu résister à l'appel...

Merci de ton compliment sur mon pseudo néanmoins. En effet, il me va comme un gant.

Un ulcère ? Tu rigoles, c'est un volcan qui me brûle les tripes, et que rien n'éteindra jamais !



phitx a écrit

Pour le coup j'avais jamais croisé des gens comme toi sur le forum et ca fait bizarre, etre méchant sans raison (quoi que...j'ai ma petite idée haha) de la sorte...

Tu m'intéresses là ! Ca a l'air croustillant. C'est quoi ton idée ? Alléééé, continue là-dessus stp :)



phitx a écrit

De plus tu te mets un champi vert sur ton propre post mdrrrr, a deux doigts de liker tes propres tweets.

Oh et puis ça aussi, j'aime beaucoup. Fallait oser quand même ! Tu devrais en faire ta signature^^



phitx a écrit

Ton entreprise se résume à manipuler mes mots, et non pas mon sujet.

Tu as tout compris !

Et ça marche^^

Ca permet que la vérité de ton sujet se révèle, au fil des échanges.

On y voit beaucoup plus clair maintenant.

Ne me remercie pas, c'est gratuit big_smile


 
#14 Posté par : Nils1984 Aujourd'hui à  07:22
Hey phitz, hey Pesteux...

J'ai lu attentivement le thread et vos profonds désaccords, est-ce qu'on est pas en mode "contre son camp" ? Je propose qu'on calme le jeu, que l'on essaye de nous recentrer sur le thème principal du billet qui était de comprendre le fait d'être un P.U.D par l'existentialisme. Of course, j'ai pas à jouer les pacificateurs à la con mais... on peut trouver des terrains d'entente dernières nos tranchées : Pesteux est analyste justement, et phitz est existentialiste (je tente de condenser à max, sans porter un regard holiste totalement WTF...) Pour dire vrai, ça m'emmerde que vous vous tirez dans les pattes, P.A est un espace qui a pour but d'être safe, surtout dans la partie BLOG, pas de black blog ici, on a pas d’adversaires à combattre (ouais okay c'est un chouia facile, n'empêche que...)... c'est pour cette raison, que, sentant la confrontation latente qui venait, j'ai voulu nommé mes posts "à nos amis et amies". Pesteux ne me semble pas dans l'attaque ad hominem mais semble pointer du doigt certaines contradictions (forcement inhérentes ! Qui de nous tous est le plus net, le plus clair ? Qui de nous tous est un expert en tout ? Qui de nous tous est né esprit libre ou mathématicien ? Personne...) , et phitz semble poser des questions essentielles. Il n'y a que chez les ennemis que toute réconciliation est impossible et nous ne sommes pas ennemis...  phitz tente de s'appuyer sur sa (jeune) XP (hé oui phitz, j'ai le double de ton age...) Encore une fois j'suis pas là en mode : "peace frères et sœurs, buvons ensemble le même calice"... Essayons de calmer nos esprits, nos tourbillons intérieurs, essayons de nous trouver des points communs.

En fait j'utilise depuis peu de temps cette allégorie : Monde WTF totalement dystopique : imaginons que nous soyons en guerre permanente, que nous soyons en permanence soumis aux pires violences qui soit, que nous ayons du sang sur les mains, que nos ennemis aient notre sang sur leurs mains, et que le soir venu nous nous retrouvons tous dans notre base commune, autour d'un film que le projecteur a spécifiquement choisi. Et il se trouve, ce soir-là, que ce film soit un truc ultra-violent, morbide et dégueulasse, ce genre de film qui baise ton âme. Et bien je peux parier que nous nous révolterions immédiatement, on se verrait balancer des tas de trucs sur la cabine d'où est lancé le film : "change cette merde !!" gueulée tous et toutes en cœur... Résultat : le projecteur choisira sous les menaces de changer de pellicules, et optera pour un film absolument léger, absolument joyeux, absolument lumineux et divin.

On a plus que jamais besoin de nous échapper de notre prison de métal, et cela fait écho à la fin du Gai Savoir : "les esprits de mon livre me tire les oreilles et me rappelle à l'ordre : nous n'en pouvons plus ; assez, assez de cette musique noir corbeau. Le clair matin ne s'étend-il pas atour de nous ? Y eut-il jamais meilleure heure pour être enthousiaste ? " (de mémoire) 

> Je suis un démon angélique, et non un ange démoniaque ^^

Restons zen, et comme je l'ai dis ailleurs... je sais oui je sais que garder la tête froide quand notre sang bouillonne est hardcore à vivre.

Tentons autre chose. "Faisons mieux" (comprenne qui pourra l'allusion...)

Amitié pour vous deux...


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