Je voulais démarrer par la découverte du
shit qui dans ma conscience était la première drogue. Puis après réflexion je me suis souvenu. Souvenu de quoi ? Et bien souvenu que le seul et l'unique premier pas dans le
psychotrope était tout simplement dans l'
alcool, la chose la plus commune je pense, sauf pour ceux qui parfois pour différentes raisons, médicales ou autres démarrent dans des produits médicamenteux... ou pire.
Quel intérêt de parler de l'
alcool ? Même sur ce forum je n'ai jamais cliquér sur le sujet, et pourtant, c'est bien une foutue drogue qui fait des ravages monstrueux si l'on regarde l'aspect santé publique. Qui n'a pas connu une famille, une ou des vies dévastées par le fléau de l'
alcool ? Bêtement j'aurai envie de dire que de nombreuses drogues bien plus diabolisées ne pendront à un arbre que l'individu, mais l'
alcool entraîne souvent le futur pendu et tout ce qu'il y a autour. Et la voilà devenu dans l'espace social une élément culturel, celle que l'on nomme "oui mais l'
alcool c'est pas pareil", miss "c'est pas pareil". Si tu défonces la tronche avec quatre super bouteille de Bordeaux et de Bourgognes et t'enchâines avec un calva de 50 ans et un Cognac de prestige, et bien ta défonce sera culturelle et estimée noble... c'est pas pareil.
L'
alcool sera dans pratiquement tous les foyers. Je l'ai découverte plus gentiment dans la famille (cousin, tante, oncle) que chez moi où il n'y avait pas de problème d'alcoolisme. Mais il faut savoir que les premiers verres sont en générale le premier pas vers l'effet
psychotrope. La première murge, tellement désinhibant les premières heures (et encore) puis venait assez rapidement la tempête. Ah ça tu la savoures cette grosse plaisanterie éthylique, quel pied, puis s'en suivra la plus mémorable honte de ta vie peut-être. Mais être minable sous une grosse murge, limite ça fait marrer la société, c'est ta première, c'est une forme de bizutage, te voilà dans le monde des bonhommes, le monde des adultes.
Je dépasse les bornes mais peut-être qu'avec ce qu'il y a de plus légale on ouvre bien au contraire le terrain à tout les expérimentations car pour mon cas, avant d'aborder les drogues illicites, j'ai bien travailler le terrain et grâce au licite. J'ai d'une certaine façon lubrifié le domaine, ensuite tout est entré tout seul.
Tu passes de la première fessée à laquelle tu répondras "plus jamais ça", puis viendront les autres, les soirées, les tant d'autres moments ou boire deviendra impératif, normal tu sors de la post adolescence, souvent tu es bourrés de complexes, puis quoi de mieux pour démarrer rapidement une soirée et tenter laborieusement mais surement de se marrer avec son entourage, puis accessoirement de brancher de la meuf. Sans cette drogue j'aurai très probablement dû me dépuceler bien plus tard.
Elle deviendra l'accompagnement standard des boîtes, vastes lieux que j'ai toujours détestés. Oui, la "boîte de nuit" m'a toujours fait chieé, sans y finir fracassé je ne m'y amusais pas. Parfois il m'arrivait même de me sauver discrètement sans rien dire à personne et avec le plaisir le plus inavouable du monde je me retrouvai sous ma couette heureux, plutôt que de rentrer à 6 ou 7h du mat le foie à la ramasse et la sensation d'être "sortie".
Contrairement aux clubs techno, aux raves, aux
festivals techno, les "boîtes de nuit furent l'invention la plus exécrable au monde".
Le
shit...
Le
shit à mon époque (fin des années 80 et surtout 90-2000) n'avait pas bonne réputation et s'installait timidement dans les quartiers. Il faisait en france office de "porte d'entrée vers les autres drogues" et possédait une forme jugée négative, vicieuse, voire délinquante. C'était la drogue dont il fallait se méfier.
Forcément, plus jeune quand tu voyais un "plus grand fumer" tu regardais la chose avec inquiétude, puis s'il te passait son
bédo, c'était un non catégorique. Approchant les 15 ans, le maroco à commencé vraiment à baigner un peu partout et surtout se dédiabolisa. Arrivèrent l'afghan, puis l'aya (est-ce la bonne orthographe) et un peu plus tard l'huile dont tu tartinaient les clopes.
Le
shit a vite inondé les soirées, changeant même la nature des teufs parfois. Son identité "drogue illicite" passa au statut de drogue commune pour l'ensemble des ado ou des plus vieux. Puis à la fin, il y en avait partout. Et t'avais pas une teuf en appartement qui normalement aurait dû délirer jusqu'au bout de la nuit qui se finissait en gros crevards défoncés au
shit, tous assis dans une piaule à enchaîner les
bédo et les soufflettes.
Bref tu l'as compris, moi le
shit c'est une époque je ne n'ai pas aimé. J'en avais ras le cul d'aller quelque part et me retrouver avec des zombies à deux de tensions en écoutant du reggae. Puis il y avait autre chose, le maroco avec au départ son goût de savon me faisait gerber, tout le temps. Je n'y arrivais pas.
Donc j'ai virer vers d'autres bords, mais il aura fallu l'arriver de la
weed, notamment des
bang pour que j'apprécie le
thc en gros (chez mois parfois je vapote, si je fume, la combustion quoi, la
beuh, le
shit, je vais être malade, c'est automatique). Il doit y avoir un élément qui me ruine et qui n’apparait que sous la combustion, avec la convection je passe d'excellent moment.
L'époque
shit puis surtout
beuh, les locales, et les super skunk et autres jack error débarquèrent, donc les soirées avec mes potes étaient exclusivement à la
beuh, et moi qui fumait à peine, je tapais dans les
joints en tirant aussi fort.
Je te raconte pas les claques de dingues. Parfois j'étais tellement défoncé que mes jambes ne me tenaient plus, impossible de maintenir debout sans vaciller, c'était du rockabilly. Je me suis même retrouver plusieurs fois lors de contrôle de keuf (la BAC) à les insulter parce qu'ils me cassaient les couilles à vouloir mes papiers d'identité (j'étais super arrogant jeune). Donc une fois que tu t'énerves un peu parce que dugenou t'éclaire avec sa lampe de poche dans la gueule et que tu lui demande de se la foutre dans son gros fion sa putain de lampe ; tu rentres chez toi vers les 11h après avoir passé la nuit dans une piaule qui sentait la pisse, le trou quoi. La
weed me transformait en grand n'importe quoi.
J'y suis aller trois fois au trou, ensuite j'ai appris à être super poli (encore plus quand j'avais de la
coke ou des excta sans le sac à dos).
J'ai tout essayé avec le
shit, la
beuh etc, la combustion était un enfer. Et quand elle ne me faisait pas gerber, je devenais hyper paranoïaque, puis j'ai fait trois crises d'épilepsies. C'était pas ma
came point, sauf que c'était la
came de tous mes potes, il y en avait partout.
Et arrivée la sainte des saintes. avec son univers grandiose et le grand retour pour moi vers le festif, la joie, la musique et la transe. Puis ces petits agréments. Donc la
mdma, les
coke à très petit dose, et parfois du
speed (avec la
mdma).
Sauf qu'il y a eu une forme de rupture avec mes potes d"origines qui eux carburaient comme des malades à la
beuh. La drogue des autres c'est a mauvaise et donc pour eux le mouvement techno c'était les excta (oui ok), donc des drogues de toxico pas "naturels", qui pouvaient te bloquer le cervelas. Moi qui sortait de chez eux dans un état lamentable, j'avais dû mal à comprendre ce qu'ils appelaient des drogues fortes et pas fortes.
Alors la
mdma, c'était la porte des enfers pour eux... ne parlons même pas de la
coke : le septième cercle des enfers. Quant à l'
héro ou le
crack (je n'en ai jamais pris cela dit).
Putain fallait voir les arguments fallacieux (ou plus prosaïquement de merde) qu'ils me balançaient, comparant la
beuh naturelle (la super skunk déjà) au drogue de synthèse. De toute façon ils confondaitent le chimique avec le synthétique, le naturel avec l'artificiel, ils ne comprenaient pas que tout était chimique, et surtout que la combustion de toute façon est un processus chimique. Limite j'ai droit à des jah à créer la
weed et les hommes la
mdma, ld
lsd etc.
Puis les voir dénigrer des gens que j'aimais beaucoup, que j'avais rencontré lors de mes premières teufs techno, en "toxico", ça ne passait pas trop. Que tu craches ton venin sur des produits, pas de soucis, mais quand tu commences à rabaisser les individus a de simple merde... c'est lamentable. C'était une méconnaissance des drogues et surtout une absence cruelle d'empathie et dans les cas les plus terribles de la douleur de ceux qui en souffrent.
Franchement j'ai essayé de leur expliquer un peu la nature de ces teufs. Bien plus tard j'ai même réussi à le s bouger pour une soirée mémorable au Rex Club, avec une session full Laurent Garnier, sans
taz, et ils ont passé un moment de dingue.
Le plus amusant est que j'avais une gastro d'enfer et j'ai dû rentrer direct chez moi.
Mais voila, moi et quelques uns quand même, on avaient tourné la page. J'ai dérivé vers le monde techno electro en gros et eux sont restés dans mon ancien "monde" soit celui du metal, du nu-metal (que je ne supportais pas).
C'est donc ajouté à mes soirées
alcool, la
mdma, la
coke, le
speed. La
weed étant toujours présente mais me connaissant je n'y touchais pas. Mais là enfin je n'avais plus des teufs qui fatalement se terminaient trop rapidement en made in légumes sur la moquette.
S'est glissé