Coucou Luciole,
Comme sur ton sujet, je suis heureuse de voir que tout s'est bien passé.
Moi aussi en sortant du 1er rendez vous j'étais déroutée car je m'attendais à être reçue par une sorte de gendarme moralisateur et je suis tombée sur une femme qui m'a accueillie avec bienveillance, écoute et qui n'a pas une seconde remis en cause ma parole, alors que j'aurai pu raconter n'importe quoi sur mon addiction (ce qui n'a pas été le cas). Elle m'a cru quand je lui ai dit que depuis 1 an j'avais réduis ma consommation de
codéine de 24 par jours à 10 toute seule ou du moins elle n'a pas montré de doute.
Elle m'a dit banco pour le
sevrage dégressif et je suis ressortie avec mon ordonnance de codoliprane, moi qui n'en avait jamais obtenu par un médecin. J'étais déroutée et soulagée.
Jamais pendant les 5 mois du
sevrage en
CSAPA elle ne m'a fait la moindre remarque sur mon rythme de réduction. Elle n'a jamais contrôlé ma consommation (avec les ordonnances), alors même que je venais tous les 15 jours avec un petit sac orange avec des cordons (il contenait des crèmes solaires à l'origine) dans lequel je mettais mes plaquettes en rab.
Elle m'a vite fait comprendre qu'elle ne voulait pas les voir et cette confiance apparente m'a boostée. Peu importe au fond que cette confiance n'ait été qu'apparente puisqu'au final ce qui compte c'est ce que nous patient ressentons.
Ne pas être infantilisé, c'est bon quand on doit fournir un effort qu'il s'agisse d'une réduction ou comme toi d'une stabilisation.
Je ne trouve rien d'étrange dans ses propos. Les addictos ont, comme le dit Psychhodi, une autre vision de la médecine qui peut dérouter. Oui, le
paracétamol est dangereux quand on en abuse mais quand on a pas le foie en vrac, se sevrer ou se stabiliser avec le même médicament que celui consommé sans passer à de la
codéine pure, ça aide beaucoup car le changement de médoc peut être très déroutant et mettre en péril le parcours de soin.
C'est donc une vision relativiste entre les effets du
paracétamol et le bienfait de conserver le même traitement, dès lors bien sur qu'on ne crève pas les plafonds en terme de conso (c'est ton cas, ta conso est désormais modérée).
L'idée du psychologue est aussi top. Savoir pourquoi on est devenu dépendant est un clé du
sevrage, j'en suis persuadée et je n'en démordrais pas.
Mon addicto m'a laissée gérée seule comme une adulte la
codéine et elle s'est occupée de mes angoisses en diagnostiquant un TAG. Tout a changé quand j'ai été prise en charge pour ce trouble anxieux car même si la fin du
sevrage dégressif n'a pas été une partie de plaisir sur le plan physique pour moi, l'envie a disparu et ça c'est le plus important. L'insomnie, les impatiences, la tension physique c'est pénible, mais l'envie c'est un cauchemar car elle parait ne jamais avoir de fin.
Si tu peux trouver les raisons de ta consommation et agir (médicament ou simple thérapie), il n'est pas impossible que comme moi l'envie s'estompe ou disparaisse comme c'est mon cas (enfin actuellement).
C'est bon d'être soutenu, l'été 2018 sera meilleur que le 2017, n'est ce pas ?