Sert-moi dans tes bras tendres, mon amie,
Étends ton corps chaud tout autour du mien.
Étreint-moi, isole-moi, porte-moi.
Je t'ordonne, je t'implore.
Une fois mon corps éthéré, mon coeur s'allège,
Le monde s'enfuit sous la masse disparue.
Étends mon enveloppe usée dans un bain tiède.
Laisse moi oublier que tout existe et dormir.
Mon amie, ma confortable amie, ta main suave est pacifique. Mais déjà le froid du carrelage me rappelle son intangible réalité, tout existe et le reste avec.
Tu es déjà partie, j'ai froid sans ton étreinte et j'ai le nez qui coule.
Tu es mon bain mental.
Mes pensées sont pataudes à présent. Oublié le néant, oublié l'oubli.
Emporte-moi avec toi, à la naissance de l'or, à l'horizon des événements, à la source du Styx, du Lethé, de l'Acheron et de ses affluents.
Roulons une pèle à Zeus, et dessinons l'Europe!
Construisons, si ça nous amuse, un nouveau mur de Planck.
Intriquons-nous et ne t'en va jamais, au moins jusqu'à ce que je ne m'endorme.