J'ACCUSE
Les sites de rencontre LGBT (quid pour les hétéros) et à l'époque de la publication de ce texe, d'être, en partie, responsable de la merde sociale dans laquelle je me trouve. De laquelle mon ami Alain W 'cf post "lettre à l'ami..."et dont je ne sortirai probablement pas vivant. Je ne me laisse pas 24 mois de vie devant moi, car en moins d'une année j'ai détruit, à cause des drogues de synthèse tout ce que j'avais construit et que je m'efforçais, parfois seul, à cultiver...
Je suis à 24 mois plus tard plus 6 mois. La mort de mort père, le besoin de quitter Paris, de m'éligner du sexes avec mon mec, un nouveau taf : tout état redevenu socialement "acceptable". Saif que l'ex était toxico au shit depuis 20 ans, et qu'-e déraciné de son 19e arrondissement, après focre efforts pour quitter le paillasson de Paris du 93, je le ramenais à l'arrière. Me suis fait lourdé.
Ne restait que ma mère et mon boulot comme point d'appui. Je ne sais pas vivre seul. L'ai excellé au boulot. Trop. J'ai géné. Pas viré. Déclassé. bis.
"Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie". Et Paul Valéry décrivait le mâle. Moi je suis en plus du reste inadapté social, capable de donner le change, mais l'autisme de haut niveau prend de plus en plus de place. Enfermé. Dedans.
4/ DECLASSEMENT - VIELLISSEMENT - SOLITUDE : TOUT CE QUE JE PERDS
J'avais tout réussi. Pas par imposture, ni labeur, par intuition. C'est un trait autistique ) de l'adulte dépisté trop tard, d'avoir observé tel un alien ceux qui l'entoure et imité, imité, imité, pour ressemble, jusqu'à dépassé. Car à force de regarder : nos incompétences sociales deviennent pics de compétences cognitifs.... Suis pas omniscient, mais en matière de droit, de chimie, et de dépistage de carambouilles d'élus locaux , suis un chef.
Issu d'un milieu modeste, arrivé par moi-même à être nommé conseiller de trois ministres de la République j'ai coupé les ponts avec mes frères qui depuis 10 ans répondaient aux abonnés absents lorsque ma santé était en cause. En mettant le nez dans les RC qui m'ont sorti de dix année de j'ai cassé l'évolution naturelle de ma carrière, j'ai obéré pratiquement toute possibilité de construire à 43 ans un couple (trop vieuxà avec un alter égo, lourd de 21 ans de sida et un cancer car je n'entends pas faire porter sur un autre le poids de mes batailles perdues. Seules quelques divorcées avec enfants me promettent de tout accepter pour bénéficier des acquis sociaux... Véridique. 47 ans, espérance de vie inférieure à 10 ans et pension de réversion et mutuelle sur ascendant et descendant, suis pas un bon coup mais une belle proie.
Le site dénoncé initialement prenante de ma chute, sponsorisé par AIDES (du coup j'ai trouvé Lestrade très fair play sur ce coup) : a facilité mon accès à ces drogues ,la contraction d'autres affections sexuellement transmissibles. Parce que, 2013 ou 2016, ISF ou RSA.
On ne meurt plus médicalement du sida, sauf si on le décide, ce que j'hésite à faire. J'en appelle à la fin de vie assisté, es co-président d'une association sur cette question.
5/ EN TOILE DE FOND "la mort" du vrai SIDA, et le racisme GtG (Gay to Gay)
En France, depuis 1996, et plus encore aujourd'hui
ETRE SEROPOSITIF C'EST ETRE CONSTAMMENT VULNERABLE.
ON MEURT TOUJOURS DU SIDA EN FRANCE MAIS AUTREMENT.
LE PLUS GENERALEMENT : ON SE SUICIDE, parfois à notre insu
Mais voilà , sur ces espaces virtuels de rencontre sexués, se trouve une grande partie de l'upper-class, pédé, (jmoi, même si je suis HSH, pas une pédale bobo, parisienne, bien pensante et bien votante)
Je pense à toi Fabrice Lesueur, chef de cabinet de la ministre de la culture, mon ami, simple mais qui de Longwy répondait aux critères racistes énoncés et dont la mémoire a été salie par les commentaires vomitifs et gourmand de la plèbe alors, qu'au lendemain d'une partie fine chez le PDG de TF1 OVERSEAS INTERNATIONAL Protection des puissant, répression des pauvres, mort des talents
Son corps a été retrouvé raide à 32 ans, chargé comme Fignon en montée du Ventoux. A chaque plan cul (rare, et c'est heureux), je pense à ta famille et toi, et non indicibles et saines rencontres... A ton gars...
Et j'ai perdu avec la constance de cette mort possible présente à l'esprit, ma faculté d'avoir du sexe sans epectase crasse. je n'ai pas l'ême du Cardinal Daniellou. Eros et Thanatos ? Ou éloge du désespoir
Combien sommes nous, de tout âge de de toute conditions à lobotomiser non notre intelligence mais notre estime de nous dans des pudres. Sniffe de l'imodium, tu pleurerais aurait mais qui chiera moins.
7/ DE MA LEGITIMITÉ A TEMOIGNER : AUCUNE. DE L'URGENCE A PLANQUER ICI CES TEXTES REECRITS : L'ODEUR APRE d'UNE MORT CERTAINE QUI ENTRAINERA LA MIENS
Quand j'ai dit que j'allais écrire, parce que j'écris ces chroniques depuis 25 ans : on m'a encouragé, puis quand on m'a lu on m'a demandé de fermer ma grande gueule parce que cela commençait à s'entendre et à gêner. Les adresses des toxics lofts sont aux nom de...
On ? Des journalistes junkies, des chargés de pub, de putes et de comm... Puis j'ai été tricard de la Communauté. Noramal, provincial, même après 20 ans de vie à Paris, je reste fils de rien. J'ai pas connu le Palace, juste les débuts de Laurent Garnier à La Luna.
8) SEXE, CAPOTE RESPONSABILITE ET SOLITUDE
Je n'ai pas honte de dire qu'aujourd'hui je ne sais plus me protéger dans mes relations sexuelles après 21 ans de maladie, par lassitude, par une forme d'abdication devant les responsabilités, que l'on a dès le début de l'épidémie collé sur le seul dos des séropos.
Non ! Dans une relation sexuelle on est deux (au moins). Dès lors que mon partenaire est informé : quelque soit son statut sérologique, il assume sa part de responsabilité... Mais ce n'est pas si simple car nous sommes nombreux à avoir toujours à l'esprit cette notion de vulnérabilité de l'autre... Mais je ne suis pas psy quand bien-même la notion de "patient-expert" est plus que jamais vivace.
Je le regrette, mais " dépourvu de foi, je ne sais choisir entre l'ascèse et l'orgie " (Stig Dagerman), je ne peux pas à mon âge renoncer comme me le commande insidieusement le puritanisme ambiant le dernier plaisir qui rompt mon isolement : le cul.
9/ POURQUOI JE NE SIGNE PAS : CROIRE ENCORE
Je ne peux pas être le porte parole des slameurs qui ne se reconnaissent souvent pas comme addicted. J'ai failli l'être. Merci doc.
je ne gueule pas, alors que je suis riche du sabordage d'un parcours intime, professionnel, politique et militant, qui le dira ? Que l'on se reporte à mon erratique cheminement. Toute ma légitimité à ouvrir ma gueule s'y trouve.
Me taire plus encore et je serai ce Papon du Sida que je dénonçais à la tribune des assises de AIDES en 1996, Papon des hépatites et de la maladie toxicomane !
10 / LIEN ENTRE MARIAGE POUR TOUS ET DROGUES POUR TOUS
Je soutiens que ce n'est pas un hasard si l'explosion du slam, ou, comme dans mon cas de la prise nasale des nouvelles drogues de synthèse touche une catégorie bien particulière des hommes ayant une sexualité avec d'autres hommes au moment même où la question de l'égalité des droits se règle partiellement (la question de la lutte contre les discriminations demeurant elle pleine et entière, et particulièrement au sein même de ladite " communauté ").
Nous, séropositifs d'avant ou après l'arrivée des trithérapies, sommes et demeureront toujours les exclus de la presque égalité qui nous a été vendue par le gouvernement. Nous n'avons pas pu, ni su, particulièrement nous les vétérans " historiques " de la lutte contre le sida et contre notre sida, " faire le deuil de notre propre deuil " et je cite le regretté Arnaud MARTY-LAVAUZELLE.
Nous sommes en danger de mort, je veux dire de " laisser couler ", dès lors que nous subissons une fracture (rejet familial, licenciement, mise au placard, rupture conjugale, éloignement des amis).
Pour ma part, se produit un inexplicable phénomène d'auto-sabotage conduisant à une véritable auto-exclusion pour protéger ceux que j'aime de mon immense douleur, du poids de cette " dette de survie incomblable " - toujours A.M.L- à l'égard de ceux que nous avons couché sous la terre : dans mon coeur ils ont des noms : Hervé YOUVARLAKIS, Jean-Michel BEVERAGGI et Philippe MODENA, sans compter les plus loin.
" Vivants-morts, condamnés à nous soigner pour ne pas guérir " (A.M.L. encore), vous pouvez nous juger, nous traiter d'irresponsables, alors que vous, bien sur, vous êtes irréprochables sur toute la ligne. Au nom de tous ceux qui se taisent, je l'affirme : nous sommes les plus vulnérables à ces addictions qui nous scotchent au plaisir, nous envoient dans le décor d'amours fulgurantes et intenses dont nous avons besoin pour avoir " une heure, rien qu'une heure seulement " nous sentir vivant.
Nous devons tutoyer l'extrême jusqu'à ce que l'horreur nous emporte.
C'est une sorte de suicide collectif involontaire qui se déroule actuellement dans une indifférence à peu près générale.
Alors, bien sûr AIDES et je suis fier que ce soit AIDES, en qualité d'ancien militant de cette formidable maison, vient de sortir la première " proto-étude" sur le slam, mais je n'ai pu m'empêcher d'avoir un haut le coeur de voir remercié, en tête de gondole et quasiment " pour son aimable collaboration " (c'eut été le juste mot) le webmestre de... Ben voyons ! Un chantre de la prévention... Et pourquoi pas Rémès... Ah ben oui, Rémès c'est fait... J'oubliais
" Plus rien ne m'étonne " comme chante Orelsa
Oui ces derniers mois j'ai agit en sniper, capturant les écrans de criminels qui me proposaient encore de percer des capotes pour plomber des jeunots, des tarés qui étaient prêts à payer pour se faire doser, j'en passe, et des pires. Alors non, ça n'a pas plu... Mais résister, ça ne plaisait pas non plus à Vichy.
Je redoute, parlant de l'étude de AIDES, dès lors que l'on parle de diffusion ciblée, c'est d'abord que l'on sait que l'on tient une grenade dégoupillée, et ensuite c'est que l'on a peur de l'ombre que cela peut porter sur une " communauté gay " qui n'est qu'illusoire car il y manque le ciment de toute communauté : la solidarité entre ses membres.
11 - DEPRESSION, REACTION _ RECHUTE
Depuis plusieurs mois, après une phase de profonde dépression, je suis devenu un enragé de la survie. Lorsque j'ai compris récemment que je n'étais pas le seul empêtré dans toutes ces cames, ce fut instinctif, fort de mon background mais vide de tout le reste, légitime de mon parcours, j'ai tout donné et souvent mes mots, ma tendresse, mon cul mes mains et ma bite aussi, pour sortir quelques heures seulement, la tête hors de l'eau des gars, socialement insérés, mais en risque imminent de burn-out, intelligents, qui ont tous conscience que leur suicide leur échappe, mais qui lâchent prise. Chacun d'eux est plus grand que moi. Et je pense à toi, F. pas plus tard que tout à l'heure... Ton absence à mon flanc est cruelle.
Comme moi, ils ont une rage de vivre hors du commun.
Ce sont des warriors.
Chacun mérite votre respect.
Ils n'ont pas mis un genoux à terre. On les a contraints à le faire !
Chacun d'eux est un géant face à vous car chaque injection retardée, chaque prise différée est une immense victoire.
Ce qui me fait le plus chier, c'est qu'en me virant des sites car désormais je signale toute infractions discriminatoire, ils privent des potes et me privent de ce qui était en train de germer : une solidarité entre toxicos... Au profit de la déprave, de la came... No
Les psychiatres et les addictologues sont désemparés.
" La situation est désespérée mais ce n'est pas grave " en ai-je conclu tout à l'heure avec mon toubib de référence allant jusqu'à passer de l'autre côté de son bureau, jouissant au passage de violer Freud, Lacan et tous les autres, pour le sortir des théories, lui mettre le nez dans la vraie vie : le cambouis qui s'étale sur la Toile...
Il a fini par me dire " vous êtes un patient désespéré, pas désespérant, et s'est mis à chialer". J'étais libre de l'addiction légale : la psychiatrie
En rose en noir... Non tout n'est pas arc-en-ciel...
Trois ans après ce coming out, redevenir coming inside us je redis aux pédés "clean" :
ON CREVE BORDEL !
Nous sommes chacun responsable de tous, mais chaque individu, seul, peut trouver en lui la force de se sauver, grâce à une famille présente et aimante, un compagnon libre (car fuyons le modèle de conjugalité hétéro-normé dont on nous a assaisonné) mais à l'écoute, doté de l'intelligence du coeur et qui saura renoncer à sa virée hebdomadaire au bordel le soir où il sentira que ça ne va pas.
Moi j'ai tout perdu. J'ai tout fait pour...
Peut-être pour avoir la force d'écrire ce texte, puis carbornisé que je suis, me laisser consumer par la solitude intégrale.
Je n'ai plus rien à espérer ! Alors je le crie et ça sera sans doute une nouvelle fois dans le désert :
Des hommes crèvent à petit feu, et pas seulement à Paris. Il s'infligent à eux-même des traitements inhumains et dégradants, qui comme moi, au terme de plusieurs heures d'intensité, lorsque l'autre claque la porte, les conduisent à s'effondrer en sanglots sur le sol... Car il n'y a rien, plus rien qui ne les porte.
Ils ne sont pas coupables de tout. Ils ne fuient pas leur propre responsabilité. Bien au contraire.
Le darwinisme ambiant conduit à notre élimination.
Je crèverai peut-être bientôt mais au moins...
J'aurai dit !
Et maintenant je m'effondre et je la ferme !
Je ne broncherai pas, là n'est plus la question.
Je crois avoir fait mon taf et peux me regarder dans une glace.
Que les insultes tombent, que les propos orduriers pleuvent.
Que l'on me traite de mégalo, de fou de ce que vous voulez, je m'en moque, je serai cette fois-ci sourd, car je veux finir de vivre debout.
Mais... d'abord " J'aimerai pas crever un dimanche", puis, je ne veux pas crever seul comme un chien, je veux mourir chez moi, entouré de la fidèle affection féline de mes petits fauves... Pathétique ? Ce sont eux cinq qui m'ont tenu ces deux dernières années. Que l'on n'en prenne soin, puis qu'ils aillent finir leur jour en cette terre d'Auvergne dont je porte le nom, que mes cendres soient aux vents glaciaux de la Clairière du Mont- Mouchet dispersées car j'aurai à ma manière résisté... Cette terre de mes pères où l'on a abattu un autre monstre hideux dans la Sogne d'Auvers... La bête du Gévaudan. Tout est symbole.
Je convoquerai, pas immédiatement, lorsque ce sera insupportable vraiment, et qui sait, jamais peut-être si un gars fait un bout de chemin avec moi... Pas un gars médicament, un warrior aussi... Je convoquerai disais-je la médecine et le droit. Je demanderai l'assistance au suicide. Je ne veux pas que cela se fasse en catimini : le SIDA est et reste une maladie incurable. Les souffrances psychiques, peut-être induites par les traitements dont nous fûmes les cobayes ou par le virus lui-même, sont telles qu'elles entachent d'indignité notre fin de vie, qui peut-être terriblement longue.
Merci à Mme Marina Carrère d'Encausse d'avoir voulu me faire témoigner. Merci à son entourage de m'avoir dissuadé.
Ci-dessous, la réaction d'un addictologue à la version initiatle de ce texte.
Catégorie : Témoignages - 08 mai 2016 à 07:40
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sud 2 france a écrit
Le slam....ya toujours un gros malaise dans la communauté gay....
franchement, moi je vois des changements,
- déjà les prods ont changé, j'ai jamais slammé, et de toute façon je refuse par principe avoir du cul avec un slammeur parce qu'autant biner l'aven Orgnac, c'est moins serré, et plus t'es jamais certain que sur un coup de pétage de plomb le mec se fasse pas fister au milieu de la rue... (véridique)... donc du coup, la "claque" me semble être une claquette...
- après les prods en nasal : FBI / de pointe en pointe chpéer et chaud comme une barraque à frites sur la plage d'Outreau, au cul de la province, y'a desh et descente en crash.... Sur qu'à Paname c'est différent
- une communauté hermétique me semble se structurer, fatalement sur les UD gays rejettent les slammeurs, dans les petites villes ça tourne vite à moins de 15 pax...
- enfin et ça c'est le grand mystère, quid des jeunes hétéros (et de la pratique chez les filles), là c'est mystère, mais les pédés en matière de génie, de mode ou de connerie on a toujours une longueur d'avance , Quid
- enfin je remarque que les gars tapent sans savoir quoi, pouvu que ça tape..Et le plaisir ? Bref, ayé, suis encore junkie mais déjà vieux con, mais faut dire que ma raideur d'uajourd'hui n'a rien à voir avec ma rigueur de mes 20 ans, et inversment