Les moments décrits dans ce blog ont en commun qu'ils furent jouissifs autant qu'éphémère et qu'ils me reviennent instantanément à l'esprit quand j'écoute une musique particulière.Ici je parlerai du
speed, et d'une musique qui m'accompagna durant les 6 mois de ma consommation journalière de
speed :
Nazis auf Speed de Die Krupps. La vidéo est sous-titrée en Français, vous verrez donc qu'il ne s'agit pas d'une apologie du nazisme, tout va bien
J'ouvre le petit emballage plastique. Une forte odeur d'acétone/pomme chimique se dégage. Comme d'habitude, le produit est pâteux, je dois prendre le temps de le "cuisiner" pour le transformer en poudre : une carte dans chaque main je "travaille" la pâte, puis je me mets à l'œuvre.
Je fabrique ma paille avec précaution en arrondissant les coins du morceau de papier pour ne pas me blesser le fond du nez.
Les lignes faites, la paille au garde-à-vous, c'est parti :
Le son de guitare au début de la musique est en harmonie avec mon esprit frémissant de plaisir du simple fait de sentir cette poudre chimique au fond de mes narines. Puis rapidement, c'est la montée. Telle la voix allemande autoritaire de l'officier nazi, mon esprit se rigidifie, gagne en assurance, gonfle de fierté, et mon être tout entier se sent près à gravir les plus hautes montagnes du monde.
Comme à mon habitude j'ai forcé sur la dose, et mes aisselles dégoulinent de transpiration malgré que je sois assis à mon "bureau" (qui sert plus à me défoncer qu'à travailler).
Un flot d'idées me traversent l'esprit, j'ai envie de prendre le vélo et partir très très loin! Mais tant qu'il reste de la poudre devant moi je ne m'arrêterai pas! Je n'y peux rien, c'est comme un ordre que le dieu de la défonce m'a donné!
Quelques lignes plus tard, le moment critique est arrivé : celui où je perds ma lucidité, celui où je ne suis plus reconnaissable. A ce moment mes pupilles sont dilatées, mes mains tremblent quand j'essaye de faire de nouvelles lignes, et le temps passe à une vitesse folle. Tout va trop vite, je voudrais sortir pour prendre l'air frais, mais je n'ai pas envie d'être vu dans cet état. Et puis, cette parano...
Je préfère continuer à m'enfoncer dans cette douce folie qui me fait oublier mon existence même. Cette sensation de puissance métaphysique. J'ai l'impression que plus rien ne pourra jamais m'atteindre, que la vie n'est qu'une petite promenade de santé.
Mais quelle heure est-il? Déjà le petit matin..!? Ca fait donc 12h que je tape des traces.. Mon Dieu...
Sans sommeil, sans lendemain (Die Krupps)
Mes doigts me font mal, j'ai des crampes dans tous les doigts dès que je tape sur le clavier de l'ordi.. J'ai mal aux yeux, ils sont tout sec (à cause de la vasoconstriction), mon ventre gargouille mais je n'ai pas faim. Je me sens vidé et fatigué... L'heure est donc venue de m'écrouler sur mon canapé et d'écouter cette musique qui est LA musique de mes
descentes de
speed..
Malheur à moi, je suis en
descenteEst-ce qu'il y a une drogue pour m'apaiser?
Une drogue assez puissante ou une parole pour me rassurer
Quand je suis dans mes phases délirantes?
Est-ce que le réconfort d'un pote ou celui d'une femme séduisante
Pourrait m'éloigner ou même me guérir d'un passé qui me hante?
Et j'ai vraiment tout essayé, loin d'une vie trépidante, rongé
Des nuits blanches à m'demander d'une voix hésitante,
"Ai-je fais les bons choix?"
Prise de conscience froide et flippante
Des fois j'aimerai m'endormir et m'réveiller l'année suivante mais
Renferme les problèmes sous une chape de plomb
Quand ils remontent en surface souvent la peur te paralyse
Alors l'angoisse frappe comme une lame de fond