Lucidité à quoi sers-tu ? 



J'ai parlé de mes années de consommation et des moments de lucidité qui apparaissent parfois. Ces instants où on croit avoir compris. Mais à quoi servent ils si nous ne pouvons les partager ? Et si nous pouvions les partager les aurions nous puisque nous serions dans l'échange avec l'autre. L'Autre qui n'est pas nécessairement au même moment de sa réflexion. C'est là que la consommation isole, car ce moment qu'on voudrait partager ne peut l'être qu'avec soi. De là la thérapie d'écrire.  J'écris toujours pour moi. Pourquoi écrire ici ? ( là une réponse pragmatique. Je n'ai ni papier ni crayon et ce besoin de me raconter.) Je suis en vacances, dans la nature, grillons, grenouilles, criquets.  J'ai sommeil, je suis fatiguée, mais je reste là. Car j'ai amené ce qui tient éveillé. Pourquoi en faire ici, pendant que mon mari dort. La réponse pourrait être parce que j'aime ces moments de solitude. Mais c'est faux. C'est que j'ai apporté de ce poison qui me tient par les entrailles.

J'aurais aimé que mon mari me dise allez viens Cassandre, tu es fatiguée. On est venus se reposer. Mais il n'a rien dit. Je crois que s'il avait au moins essayé, je serais allée.

Il ne dit rien. Ne critique pas. C'est comme si c'était une acceptation qui fait que je continue à en faire. Mon mariage s'effrite malgré tous mes efforts. Je maigris. La c ne fait pratiquement plus effet. Juste ce qu'il faut pour rester accroché et ne pas dormir. Elle ne me fait rien pendant la journée et c'est comme si le soir venu, les effets s'accumulent et me font tracer. Je suis épuisée et je continue. Tout à l'heure ce sera l'heure des benzo pour être sûre de dormir un peu.

Tous les jours, je me demande quand et comment je vais arrêter. Car je dois.  Non. Je ne dois pas. C'est vital. Il n'est pas trop tard. À part bousiller ma santé, elle ne m'a pas encore causé de tort. Mais je sais que ça viendra. On ne gagne pas contre la c. On ne l'a maîtrise jamais. Et ça, il faut me le dire. Sans arrêt. Pour que le jour, bientôt, je sois assez forte pour dire stop. Stop à cette merde qui n'apporte rien. Au moins au travail, je donne du rendement. Mais en vacances ? Seule...

Catégorie : Tranche de vie - 31 mai 2024 à  04:07

#Tête à tête avec moi-même et la c



Commentaires
#1 Posté par : DVA5-2Tls 01 juin 2024 à  00:07
Salut Cassandre,
tu dis ici qu'on ne gagne pas contre la c.
J'ajoute (qu'après dix fois 364 jours d'abstinence pour 1 jour de conso) on ne gagne pas contre rien non plus.
  Bises,
    David

 
#2 Posté par : Cassandreladesconosida 02 juin 2024 à  04:13
Salut David.

C'est cool toutes tes années d'abstinence. Mais pour moi,1 jour de consommation ce n'est pas être consommateur. Il y a des gens qui en font une fois de temps en temps, quelques fois par mois, par année. Ils gèrent.

Mais quand tu es addict, c'est très différent le rapport conso / abstinence. Par exemple je suis sobre depuis 9 mois, mais si en ce moment je rebois, je sais que c'est fichu. Faudra tout reprendre. Même chose pour la c. Moi c'est tout ou rien. Alors cet été, j'arrête. Je dois. Et ce sera ensuite plus rien. Je connais mon cerveau. Et je connais les * ah. Maintenant je peux contrôler. * je contrôle tout ou rien. Ainsi suis-je faite.

 
#3 Posté par : DVA5-2Tls 02 juin 2024 à  09:41
mouais; je suis un peu comme toi; même avec "que" de la beuh, parfois, comme en ce moment, c'est rien, mais dès qu'il en reste, je tape.
  Bises,
    David

 
#4 Posté par : DVA5-2Tls 02 juin 2024 à  09:44
...encore que...

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