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Pensées nocturnes 2 - Boulversement 



Nocturne car les idées viennent plus vite la nuit tombée, l’esprit altéré.
Seconde histoire fictive avec instants autobiographiques, poétiques et idéologiques.

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La présence est intimidante, l’élocution est recherchée, le regard est mature, les gestes sont précis.
Tu es à peine arriver dans ma vie, déjà je t’apprécie.

Mais l’émanation brutale de tes signaux est une cumulation de chocs qui m’interpellent.
Tes ondes me guettent et voient en moi un auditeur potentiel à qui cela vaudrait la peine d’émettre. 
Un observateur habile et suffisamment maniaque pour ne rien laisser passer.
C’est que les signaux sont exigeants sur la nature méticuleuse du destinataire.

Comme quelqu’un qui possède cette qualité rare d’écouter sans juger, je reçois tes indices sans en faire des symptômes, sans briser l’ombre du mystère planant.



S.O.S. — Un message systématique et inconscient qui transparait à amplitude variable dans chacune de tes actions, et que personne ne semble parvenir à décoder.

Des jambes en mikado. 
Une maigreur qui se devine aisément malgré un enchevêtrement élaboré de tissus amples et chics.  Sans couleurs.

Le rythme du sommeil, le régime alimentaire.  Tout chez toi est anarchique.  Noir, blanc, parfois gris mais sans couleurs.
Par contre une dinguerie ce que tu brilles.  De loin, les autres ne voient que toi et tu les ignores poliment.  Je ne saurai dire si tu les méprises.
J’envie l’art avec lequel tu entremêles sombre solitude et attirance lumineuse.

La noirceur de ta constellation mentale me fait frémir.
Je m’interroge alors sur le sens qu’on donne aux choses, aux mots, aux couleurs, aux symbols.
A divaguer entre signifié et signifiant, la poudre s’est alignée, m’électrisant.

Le néant, ce vide apocalyptique qui déborde d’imagination.  De la créativité à revendre, tu en as c’est certain.

Fan du journalisme gonzo tu te dis « docteur en journalisme » en sachant qu’il n’en est rien. Tu écris juste. 
Certes à contre courant, à l’aide de produits chimiques ou naturels, et en alliant drôleries et dystopies, mais tu as déjà abandonner l’idée d’appellation doctorale.
Rôder, anxieuse sous , dans une école de journalisme pleine de conservateurs, de conformés et de perturbateurs endocriniens qui tous te veulent du mal?
Ton atmosphère m’a déjà transmis suffisamment de signaux pour que je sache que tu ne t’abaisserais jamais à cela.

Comme l’imprévu, le hasard et l’instinct peuvent être les vecteurs de la création, les drogues et le délabrement peuvent eux aussi donner un méchant coup de boost au processus créatif.
Malmené par l’illusion que les drogues amènent une consistance singulière à ta vie, tu vois la vie comme un jeux et tu en jouis dangereusement.
Quand ca te tentes, tu arpentes les montagnes de ton psyché. 
Explorant inlassablement ce qu’inconsciemment tu te caches.



Au détour d’un ruisseau terrorisant, la mâchoire zigzaguant allègrement, tu me demandes un calmant. 

« OH POTO CA VA PAS OU QUOI? T’aurais pas pu m’aider plus tôt ?? T’as pas vus j’étais full dissociée?? J’ai cru j’allais crever a plat ventre 1m50 au dessus de mon corps et je te voyais à coté tout chill à écrire tes bails, à me tema, à t’enjailler sur le son et à fumer tout le pet! »

Tu hurles, tu m’engueules.  Ca fait tâche sur l’ébauche de brouillon psycho-descriptif que je tentais de concevoir à ton sujet.  Passionnément.

Quand la tension est palpable et que les opinions divergent je n’exprime rien pour éviter le conflit.
Les autres disent suffisamment de conneries/minutes pour que je me rende compte que parfois le mieux c’est de rien dire.  Bien entouré, le silence peut être confortable et la dialectique peut être remplacée par la signalétique.

Ton cerveau frétille, bouillonne et encode une liste d’ordres:
ß0i®3 2 l’O —> Après décodage,  tu t’exécutes.
ƒume® ©l0pe —> Après décodage, impuissante, tu t’exécutes et allumes une de tes gold de fragile.

Clope au bec tu me lances un petit « pas chill mec » qui renverse un vase déjà tangible.

Pensif, je soulève un sourcil et penche légèrement ma tête l’air de dire « c’est votre dernier mot? », t’observe une dernière seconde et m’en vais silencieusement.

Tu es comme le vent marin.  D’humeur changeante.  Invisible, insaisissable. 
Je t’apprécies toujours autant mais tu t’éloignes plus vite que je ne peux te rattraper.

Tu es la muse de ma méduse.

Nos comportements inexpliqués n’expliquent un monde inexplicable.

Catégorie : No comment - 30 janvier 2018 à  01:30

Reputation de ce commentaire
 
J'aime beaucoup je me suis vraiment plongée dans l'histoire c'est très bien écri



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