Bonjour à tous,
J'aurais préféré commencer un blog avec un sujet plus sympathique, un peu moins purulent au moins... C'est que j'ai un réel rapport à l'hygiène, je me dégoûte vraiment à me voir pourrir par endroits, et à répétition maintenant.
Pour commencer j'avais débuté un topic le 15juin,
https://www.psychoactif.org/forum/viewt … p?id=14682au sujet d'un abcès qui m'inquiétait et qui était apparu un jour ou 2avant.
Je remercie au passage chaleureusement l'équipe de psychoactif et ceux qui m'ont répondu et incitée à me faire soigner. Ma solution était quand même limite... Je ne suis pas allée voir de médecin en fait. J'ai la possibilité de recevoir des ordonnances par mon père qui est à l'étranger. C'est ce que j'ai fait, comme cela s'est amélioré vite en fait je n'ai pas eu besoin de médecin.
Je pense que je devrais expliquer pourquoi je suis si réticente aux structures de soin..
1ert mon médecin traitant que je revois depuis peu, a décelé ma bipolarité il y a 10ans et primoprescripteur, de
subutex à l'époque, qui prescrit ma métha aujourd'hui, est fier de moi, du chemin parcouru depuis 10 ans et croit que j arrive enfin à vivre sans penser
coke. Je planque mes bras sous fond de teint et autres anti cernes, je m'habille avec des manches, même en voile, et pour le reste plutôt court ou sexy, comme ça je le vois mal me demander d'en enlever un peu plus. C'est plus fort que moi, il me répète à chaque fois que pour moi si je retouche il y a tout à recommencer. Je crois qu'il me prend pour plus faible que je ne le suis, au niveau de ma constitution. Il reste influencé par une phase où j'ai fini en HP après avoir consommé toute seule 7g de
coke en 3jours et ai eu des hallus de folie. C'est le mot je suis devenue folle à cette époque, convaincue d'avoir des puces etc. Mais plus jamais je ne consommerais comme à cette période. J'ai 33ans, j'aimerais encore arriver à construire quelque chose et rien que d'y penser me fatigue énormément.En conclusion, je ne parle pas de ma reprise de prod depuis mars à mon toubib. J'avais quand même tenu 18mois d'abstinence ( relative).
Et surtout il y a ma famille...
Je suis le rejeton d'une famille de médecins, depuis mon grand-père et ses 2frères, 1cardio, 1chirurgien et 1diagnosticien, une clinique porte leur nom, à l'étranger; moi ma mère est française et m'a amenée vivre en France à 9ans. Pas vu mon père de 10 à 23. Et quand j'ai retrouvé ma famille, j'ai tout planté pour aller vivre là bas au retour d un an d'études aux States. Jy ai fait mon stage de fin d'études, ça a duré 8mois, et je suis repartie en France car ma famille m'a rendu la vie impossible. C'est un autre sujet.
Celui que je veux évoquer, c'est le rejet dont j'ai été l'objet pour ma consommation "présuméeé de drogues... Elle était bien relative à l'époque puisque je suivais des études élitistes et que je n'ai rencontré la shooteuse qu'après que mon père m'est renvoyée, et ne m'ait pas vu pendant 2ans de plus. La raison? Un copain a lui, que je prenais pour une figure paternelle, a essayé de me violer en m'amenant en we à Deauville. Je m'en suis indignée. Le type a raconté à mon père que je dealais ( alors que lui s en mettait plein le cornet au passage). En effet c'est comme ça et en me prostituant que j'ai pu me payer de quoi refaire ma vie à Paris. Mais que j'étais escorte je ne comptais pas le leur dire. Le commun des hommes pense que cela fait de vous une propriété publique. Non, non c'est si je veux bien, comme je veux et au prix convenu pour le temps décidé. Je n'avais pas besoin d'expliquer ça à l ami de mon père, je pense qu'il n aurait pas saisi que je puisse y conserver un minimum de dignité.
A cause de la législation drastique en matière de drogues dans le pays où je suis née, cela peut avoir de lourdes conséquences, là bas. En ce sens mon père a toujours condamné ma consommation de
joints (jusqu'à ce que sa copine de dix ans plus jeune que moi s y mette et il fallait que je lui roule ses
joints, là c était matos gratuit acheté aux flics). C'est mon père. Quelque part il veut ce qu'il y a de mieux pour moi. Je doute souvent, mais j'espère que dans le fond j'occupe une petite place, dans son coeur, ou dans sa tête, mais manifestement pas dans sa vie...Il n'a pas voulu me voir depuis 5ans, il n a pas voulu que je vienne aux funérailles de ma gd mere cet été ( ma 2eme mère, je la pleure encore), la derniere fois que je suis allée chez ma grand mère il y a 2ans 1/2 il a refusé de me voir. J'ai repris l'avion le lendemain. Personne n'est venu me voir. Même ma demi soeur m'a posé un plan.
Par contre la grande soeur de mon pre est professeur de dermato. Avec une flopée de distinctions et présidences de commissions. Elle a fait ses études à Montpellier (si elle se reconnait, ça me fait une belle jambe), elle a passé le serment d'hypocrite, pardon Hypocrate comme tout le monde. Un jour elle arrive chez nous, je m'étais violemment disputée avec mon père pour changer. J'ai avalé quelques
temestas pour me calmer (ça, les
stilnox & l efferalgan
codéine ça pousse littéralement dans nos placards), pour ne pas que l'on me reproche un quelconque manque d'éducation, je suis montée la saluer. Les yeux rouge évidemment.
La phrase suivante a circulé à mon sujet :
"Moi, je suis médecin, moi on ne me la fait pas, S... elle était droguée au
cannabis. Et ça doit être grave, c'est moi qui vous le dit".
Je n'ai rien à ajouter sur elle.
Il y a 5 ans j'ai décidé de changer de vie, arrêt de l'escorting et de la
came quotidienne en visée. Les choses ne se sont pas passées comme prévu. Je me suis retrouvée à la rue. J'ai fait une TS. J'ai essayé d'aller vivre dans le sud chez ma mère ce n'était pas possible. Mon père a bien voulu me récupérer. Tou plutôt que vivre dans une chambre d'hôtel a-à enchaÎner des clients... Et c'était le prix pour récupérer mon mec. J'arrive chez mon père avec les analyses consécutives à mon hépatite fulminante et ma TS, Un truc m'inquiète vraiment. Je crois avoir l'hépatite B.
On Appelle Tonton X, chirurgien, mon oncle donc. Il conclut que j'ai j'hépatite B. Que l'on ne peut rien faire pour moi là bas, et qu'il fallait que j'aille me faire soigner en France.
Un mois après mon arrivée mon père m'envoie en France (renouvellement de metha, mais il pensait que c était pour l'hépatite). Il ne m'a jamais renvoyé de billet retour. J'ai encore du mal à l'encaisser, il ne savait même pas si j'avais un toÎt. Je n'en ai pas eu quelques nuits. J'i toujours préféré marcher que m'asseoir, un chat au bous du bras, une valise dans l'autre. Si je m'arrêtais c'était la fin. Je me suis battue quelques jours et j'ai fini par saisir une solution. qui avait son prix elle aussi. Cette personne a été la seule à m'aider, je ne dirais rien qui puisse être interprété comme mauvais d'elle.
Au final, je n'ai jamais eu l'hépatite B. J'avais été vaccinée. Mon oncle est compétent, je doute qu'il se soit trompé. On a renvoyé la pestiférée...
Par contre entre temps j'ai attrapé la C... Qui est guérie aujourd'hui et sans traitement.
Tout cela pour dire que je n'arrive as à me rapprocher d'une structure de soins, ça plus quelques hospitalisations, dont HP qui me laissent encore des cauchemars. Je ne m'écoute pas, je ne me soigne pas, je suis restée à 4 reprises plusieurs semaines avec des doigts ou des orteils cassés avant de daigner les montrer aux Urgences.
J'ai donné quelques exemples, mais en dehors d'un cousin dentiste avec qui on s'est souvent défoncé (fallait bien pour supporter la fraise..), j'ai des tonnes d'anecdotes où j'ai été rejetée suite à des a priori sur mes pseudo consommations. Enfin, j'ai découvert ue c'en était ka raison, et depuis que l'hépatite m'a touchée je suis "intouchable" il me semble.
Un autre point qui me parait limite dans un groupement de docteurs, c'est que personne ne m'a parlé des troubles mentaux dont je risquais d'hériter.
J'ai été diagnostiquée, après beaucoup de souffrances inutiles, bipolaire sévère à 24ans (la drogue qui accentue les pathologies mentales). Les traitements 'ont jamais vraiment marché, je refuse tout ce qui me zombifie de trop, j'ai été "dédiagnostiquée" deux ans, à force de rester sans traitement en sachant que ca bout dans ma tete, j ai fini par reprendre la
came. Et changer de médecin. Mais le temps qu'il réagisse, le mal était fait. Si on peut dire parce que le premier shoot d
hero après tant d'abstinence était mémorable. Là j'essaye un nouveau traitement qui a fait des miracles sur ma cousine. Je l ai vue en février, lui ai parlé pour la premiere fois d'une TS et elle m a appris que elle aussi était bipolaire... Qu on était une brochette dans la famille depuis la génération de ma gd mère au moins, dont la soeur que je croyais décédée dans un accident, était en fait suicidée dans un accès maniaque.
Quand j'en parle à mon père, qui est peut être le plus fou de tous, il me dit que l on a tous un grain dans la famille et que la psychiatrie ne sert rien , ou du moins pas aux gens comme nous. Ok continue à te défoncer aux médocs et à l'
alcool...
Niveau responsabilité je trouve ça limite. La maladie était latente, innée ou acquise, tout le monde m'a vue me détruire, du moins souffrir, personne ne m'a dit que j'avais hérité d'un cerveau malade, et que si je ne fais rien pour le réguler, je cours à la banqueroute ( c'est déjà fait en fait..). J'a l'impression qu'on m'a regardéeme cracher, de très loin. Aider et secourir, ce n'était pas sensé être leur vocation? Ca ne s applique manifestement pas à moi.
Je suis consciente d'écrire un pavé, mais il s'agit de choses dont je ne parle pas et qui pèsent. Je sais bien que ma famille ne représente pas le paysage médical, mais ils en demeurent des professionnels avec pignon sur rue. Quand j'y pense je ne comprends les le mépris que j'inspire à ceux qui m'ont élevée. Ils ne se doutent même pas que je shoote. J'ai choisi de vivre en dehors des lignes, refusé la vie qu'ils me destinaient. Je ne suis plus digne de leur intérêt. Je ne suis plus des leurs, des miens. Les seuls desquels j'ai jamais voulu être reconnue.
J'ai souvent l'impression d'être devenue un détail de l'histoire de mon "illustre" famille (je n'en tire aucune gloire, mais il y a des personnalités historiques dans notre arbre généalogique). Une excroissance qu'on a jeté à la mer et qui a échoué à Paris. Pourtant je n'ai jamais volé, jamais menti (à art sur la
came), et j'ai une morale personnelle, bien que subjective je suis dure avec moi-même, et j'essaye de rester quelqu'un de bien selon mes critères. Mais je suis sûrement la seule à essayer de m'en convaincre. Je ne serais jamais un standard, et je ne voudrais jamais l'être. Juste être un peu acceptée, malté ce que je suis devenue... ou ce qu'ils ont fait de moi..
Je ne compterais plus jamais pour les miens. Quand j'ai vu le traitement que ma famille me réservait, tant de violence dans l'indifférence la plus totale, j'ai perdu beaucoup de mon entrain. Je me suis peu à peu renfermée sur moi-même, dans la
came, et l'élaboration d'une collection de fringues(au moins mes tantes ne me regarderaient plus de travers parce qu il me manque un monogramme autour du bras). Et j'ai l'impression qu'en guise de vie il me reste un désert. C'est aride, vide, j'étouffe. Mes ailes sont broyées et si je saute une nouvelle fois dans l'inconnu, je n'ai plus les ressources our me relever.
Alors tout me fait peur, le mois prochain encore plus que demain, et je reste dans l'immobilisme. Je cultive le néant. Je n'ai même plus de papiers françaisIl n'y aurait personne pour fleurir ma tombe, alors à quoi je m'accroche? Il reste quelqu'un dans ma vie, depuis dix ans bientôt, on a tout vécu ensemble ou presque, et sans lui (et mon chat)il ne me reste définitivement plus rien.
Ca ne ressemble pas au moi d'il y a dix ans. J'avais tant à perdre quand j'ai tout plaqué pour y retourner, aujourd'hui j'ai déconstruit tout ce que j'avais bâti seule, et j'ai la sensation de m'être rapprochée de leur projection du moi qui aurait mérité ce mépris.
Pour me conforter dans mon idée de pourriture, suite à un abcès, après 13jours d'abstinence ( à part du
3-MMC qui s'est décidé à arriver, et des
joints-c'est une drogue ça?), J'ai craqué. On savait que la
coke était pourrie, on en a acheté quand même. Gonflement au poignet. Le lendemain 1g d'H arrive et 1 de C du DeepWeb. Je crois que j'ai tenté d'envoyer un
speedball dans ce foutu poignet.Commencent 36h de vomissements. Je croyais m'en remettre quand mon mec rentre avec un autre g de c pourrie. J'ai vomi à chaque shoot, où en plus je n'ai rien senti. A part la conviction que m'envoyer ce mix blanchâtre n'était franchement pas
RDR.
Deux jours plus tard il n'y avait plus de doutes, j'avais vraiment un problème. Je me suis décidée à montrer mon bras à mon copain. Malgré ma prise d'antibios, seulement amoxiciline sans acide clavulanique malheureusement et au vu de la douleur et de l'étendue des dégâts ( bras tellement enflé que les 4bracelets -joncs- de ma grand-mère me garrottent l'avant bras) il ne me laisse pas le choix. On fonce au
CAARUD, pour la première fois, et je regrette franchement de ne pas y être allée plus tôt. Mon abcès a été pris à temps. Avec le chaleur, c'est un calvaire. Jeudi il n'y avait pas d'amélioration, j'ai accepté une incision sans anesthésie pour essayer de soulager de la pression. Aujourd'hui, samedi, je vois une amélioration, mes bracelets bougent enfin! C'était ça ou l'hosto lundi.. Pourvu que ça dure, mais j'ai l'impression que la canicule n'arrange pas mon cas.
Je suis coincée sous un ventilateur pour ne pas faire cuire mon bras au soleil. Et après le stress et les insomnies des derniers jours, je broies du noir. Avec l'évidence de mes injections sur mon bras, je sais que je n'irai pas voir ma mère dans le sud, ni m'imposer dans MON bungalow autour de la piscine de mon père dans la maison où JE suis née, et enfin voir la tombe de ma grand mère.
Et je n'ai pas les moyens d'envisager des vacances où je devrais payer plus que le déplacement.
Je n'ai rien consommé depuis 7jours. La peur de perdre mon bras, ou l'idée de devoir shooter mon bras valide avec ma main invalide, me rebutent assez pour calmer mes ardeurs.
Je n'ai pas de dérivatif, et je suis atteinte de mutisme devant les professionnels de la médecine ( comme si eux aussi allaient finir par me rejeter), au niveau d'une séance avec psychologue, cela donne que j'essaye d'être agréable et de faire de l'ironie au lieu de vider mon sac ou avouer ce qui me tracasse vraiment. Je peux parler de mes traumatismes d'enfant, mais je n'extériorise pas ce que je vis demis 15ans.
Je sais par avance que quand mon bras sera hors de danger, ça sera reparti, avec lus ou moins de débauche, je sais que je reshooterais dans quelques semaines là où j'ai eu mon abcès, et cela me fatigue déjà . J'ai tellement déconstruit que tout ce qui me faiudrait faire pour récupérer une vie normale me semble insurmontable. La défonce reste un confort, l'ultime refuge. Pourtant je ne veux pas ou plus mourir, juste sortir de ce corps, et de ma tête, le temps que cela redevienne supportable.
Désolée d'être aussi lugubre, même si je sauve souvent les apparences, les tréfonds de mon âme sont sinistres, et à me voir passer l'été en plein cagnard avec le bras dans cet état, je perds toute motivation et ressasse les raisons qui font que je pleure souvent la pompe à la main, que la libération qui s en suit 2secondes plus tard n'a pas d'égal, et que c'est le seul état de grâce que mon cerveau monomaniaque et tourmenté connaisse.
J'injecte du bonheur....
Si certains ont tenu le coup... Merci de m avoir lue, j'avais besoin d'extérioriser.
Infamy
Keith Richards