Prises de Prods, gestuelles et semantique 

Sur mon blog, il n'y a pour le moment que des trips reports des différentes substances que j'ai pu expérimenter, je pensais m'en tenir à ça mais j'ai finalement envie d’écrire un petit peu, de manière random... Les prods ça ne rend pas forcement plus intelligent mais de toute évidence ça peut faire cogiter... Cogitum, ergo sum... Donc, c'est tipar...

A force de errer sur Psychoactif, on peut facilement développer un rapport très décomplexé vis à vis des drogues que nous utilisons. Malgré cela, je pense qu'il est important de garder en tête que pour l'immense majorité de la population nos activités psychonautiques, auto-curatives, de défonces, etc demeurent au mieux de la science fiction ou au pire une perversion qu'il faudrait éradiquer, sauf les cuites au pinard car c'est bien connu un peu d'alcool c'est bon pour la santé... (je force un peu le trait mais vous me comprenez).

Ceci étant dit, ce n'est pas parce que l'on a un rapport décomplexé vis à vis de nos consommations qu'il ne subsiste pas en nous certains aprioris, blocages, fantasmes sur lesquels on peut agir, ou non...

j'ai consommé récemment. J'ai pris de la drogue. Écrire ou dire une phrase comme celle ci c'est déjà une violence... Consommer. Presque un aveux de faiblesse, est ce que je devrais dire "proder"? C'est moche je trouve, j'aime pas... J'ai sniffé? c'est acceptable comme verbe? C'est ici qu'on arrive au crux de mon billet, là ou le champ lexical rejoint la pratique.

Je vous l'ai dit j'ai consommé dernièrement, pas énorme, une soirée entre potes, une soirée rare, le temps nous manque. Une soirée défonce avec du 3 methylmetcathinone pour tout le monde. pas de dosages de fou, moins de 400mg par personnes reparti en plusieurs traces... snifées.

Auparavant, je n'aimais pas l'acte du sniff, je trouvais cela très vulgaire. Ce mettre un truc dans le nez? dans le pif? C'est dégueulasse, c'est un truc de "toxico", c'est sale... Mais tout cela, ce sont des représentations que je me trimballais de manière assez inconsciente. Une fois ces questionnements mis à jour j'ai bien dû me résoudre à les mettre en questions justement. Et sans grandes surprises et à mon corps défendant cela tient peu la route compte tenu de mes autres pratiques... combien de cuites à l'alcool qui se finissent en emportant un peu ma dignité en fin de soirée, combien de cachetons ingéré qui ont pour résultante de me rendre pas forcement plus malin?

Alors plutôt que de "culpabiliser" j'ai décidé sciemment d'aimer cela, pas plus qu'une autre ROA, mais simplement d’apprécier la gestuelle, la préparation, le cérémonial. Alors oui, ça a peut être un peu moins de panache qu'une préparation d’ayahuasca réalisé au fin fond d'une jungle épaisse et tropical, mais c'est faire vite l'impasse sur le fait que cette dernière, bien que très exotique et sexy fini presque invariablement par te faire gerber tripes et boyaux ainsi que de te déclencher une "durchfall" de tout les diables!

Le premier produit que j'ai insufflé par le nez, c'est sans grandes surprises, de la cocaine... Quelle déception me concernant, parasité par des années de lavage de cerveau des films hollywoodien je n'ai trouvé quasiment aucun intérêt à cette substance, je la trouve sans âme et infiniment triste. je n'ai réitéré l'expérience qu'à de très rares reprises...

En revanche, qu'est ce que j'ai aimé sniffer la 3mmc. Je ne garde jamais mes différents prods dans leurs pochons d'origines, je les organises dans de petits pots en verre fumés avec une étiquette pour ne jamais faire d’erreurs, ainsi que pour des raison d'hygiènes.

J'aime la préparation, j'aime prendre la microcuillère de labo, briser les cristaux, sortir la balance aux milligrammes, peser précieusement et précisément, Sortir les pailles larges en plastique de couleurs, les couper à la bonne longueur. Mon travail s’arrête ici, je passe ensuite la main, un pote va faire les lignes, le plus finement possible, des autoroutes blanches de kiff en devenir, j’aime quand ça prend du temps, comme toujours, il faut prendre son temps...

Ça y est, c'est prêt, les barres parallèles sont là... un peu d'appréhension, si peu, mais une complicité unique est en train de s'installer, peu ou prou dans quelque minutes un autre monde sera créé, composé simplement des personnes présentes, qui n'appartiendra jamais à personne d'autre, une fenêtre sur autre chose, une parenthèse dans des vies finalement bien rangée...

Qui commence? Je t'en prie, vas y! Aller c'est ta première fois, ouvre le bal. Vendu!

il prend la paille, s'avance, le sniff... et puis... un monde...


Merci de m'avoir lu.