Catégorie : Tranche de vie - 07 septembre 2020 à 23:53
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Vajra a écrit
Bonjour,
Moi ce qui me pose question ce sont les cicatrices sur les bras, sous entendu traces de shoot, parce qu'à ma connaissance le Tramadol ne se consomme pas ainsi. Sinon le récit me semble tout à fait crédible de mon point de vue féminin. Je pense qu'elle n'est pas la seule à avoir été abusée de la sorte et s'être convaincue du contraire sur le moment. Ce n'est pas l'histoire d'une femme adulte, mais celui d'une adolescente/jeune fille/ jeune femme paumée, qui a une faible estime d'elle même, qui n'ose pas dire non, qui prend plaisir malgré la honte à se défoncer.
Bon, je ne vais pas faire l'analyse à sa place mais personnellement j'ai connu ce genre d'abus dont on ne parle pas car on s'en attribue la responsabilité et dont on a trop honte.
Quand je me suis retrouvée seule, jeune adulte, à devoir me prendre en charge...etc des personnes ont repéré ma fragilité, ma naïveté aussi. Pour faire court, pendant environ trois mois on m'a donné quotidiennement de l'héroïne, le plus souvent gratuitement. Ce sont des gens que je n'aurais pas fréquentés s'ils ne m'avaient pas fournie. Et puis l'un d'eux, pour lequel je n'avais qu'une attirance très modérée, s'est installé petit à petit chez moi. Je vivais seule dans un grand appartement. Je me suis retrouvée donc assez rapidement dépendante physiquement à vivre avec un mec qui ne me plaisait pas spécialement, qui n'avait ni travail, ni où aller. Cela a l'air aberrant, pendant des années je m'en suis attribué la faute mais rétrospectivement cette histoire de poudre gratuite (très bonne qualité) et puis après il faut payer dans tous les sens du terme pour un produit beaucoup plus moyen c'est la réalité.
A mon niveau c'est quelque chose qui a bien impacté ma vie et dont je ne parle jamais. Absolument personne est au courant du déroulé tel que je l'ai reconstitué mais je pense que sous des formes plus ou moins graves ce type d'abus lié à la drogue ne doit pas être si rare.
Un peu hors sujet, j'ai en tête l'histoire d'une amie qui vivait seule et aimait faire la fête dans les bars. Une provinciale gentille et un peu "fofolle" mais pas une marginale. Sous prétexte d'utiliser son téléphone pour appeler de la famille à l'étranger elle s'est fait peu à peu squatter pour être finalement obligée d'abandonner son appartement et se réfugier chez ses parents à l'autre bout de la France.
Vu le contexte du récit et le sens de la phrase je pense qu'elle parle de scarification pour les traces sur les bras.
C'est pratiquement impossible de raconter ce genre de choses et invisible de l'extérieur. Comme on a honte aussi (bon il ne faut pas généraliser alors je dis "je") je me suis pendant des années attribué la responsabilité ou pour être plus juste enfoncée dans la poudre pour ne pas voir la réalité.
Je pense aussi que la pitié vis à vis de l'autre joue un grand rôle. Ce n'est pas n'importe qui, qui se retrouve dans ce genre de situation.
J'espère ne pas avoir fait un hors sujet trop important, juste pour écrire que oui, à mon avis l'histoire est vraie et plus fréquente que les hommes ne le pensent.
Ce qui est chelou, c'est qu'il existe des formes de codéine injectable pour hôpitaux dans certains pays...
Je me souviens d'un super vieux thread sur Drugs-Forum où des photos d'ampoules injectables de codéines avaient été postées, devant la confusion générale, un infirmier avait expliqué que c'était utilisé en sous-cutané & IM, en doses minuscules dans certaines conditions particulières.
Des situations genre enfants très jeunes ou patients très âgés, et selon la réaction ils pouvaient ensuite passer ou non à la morphine.
Mais je sais pas si ça se fait toujours
MT
sud 2 france a écrit
Dire à quelqu'un qu'on l'aime par pitié, franchement.....ça craint !!
BINGO
sud 2 france a écrit
Dire à quelqu'un qu'on l'aime par pitié, franchement.....ça craint !!
BINGO