Chaque réunion des psycho heads est pour moi un moment magique. Depuis le début de l'année, il s'y passe pour moi des choses incroyables. Aussi, je voudrais dédier ces lignes à toutes les magiciennes et magiciens qui hantent la forêt de psychoactif. Vous vous reconnaîtrez.
Je décolle à nouveau, rien que de me le rappeler, rien que d'écrire ces lignes au son de Queens Of The Stone Age – Make It Wit Chu (Virgin Magnetic Material Remix)
A la réunion de mars, le sujet était super : principes actifs,
réduction des risques pour les utilisateurs de
cannabis thérapeutique. J'ai passé un moment stupéfiant. La réunion était bien, Jeannot m'a servi un vodka Red Bull comme d'habitude. Je me suis vautré dans le canapé. Et tout d'un coup... j'ai décollé.
Dans le désordre, comme je suis sorti pour chercher de la monnaie, la façade du mur de la rue Charonne juste avant l'angle de l'avenue Ledru Rollin, peinte de fresques, est passée en trois dimensions… cette façade était toute douce, l'air était doux, les gens étaient doux, les jeunes filles étaient douces, le trottoir était doux. Une toute petite maisonnette insolite au milieu des immeubles modernes est sortie tout à coup. Elle était toute illuminée, comme dans un conte de fées.
J'ai alors revécu la séance à l'envers. Un des participants à la réunion ressemblait à Léon dans le film de Luc Besson avec Nathalie Portman. Assise à côté de moi, Missy, un tonnerre d'élégance ! j'ai remarqué que son profil était si parfait que la distance entre elle et moi est subitement devenue infinie, je me suis trouvé satellisé autour d'elle comme dans l'Univers. À un moment, ma chérie, ma
Codéine à elle toute seule, encore du milieu des montagnes du Valais, m'a envoyé un message pour me dire, "je sais que tu en train de parler de cancer entouré de jolies femmes". Mes yeux se sont écarquillés, comment savait-elle ? Connaît-t-elle mon pseudo, savait-elle où j'étais ce soir ? Avais-je laissé mon téléphone ouvert malencontreusement ? Acte manqué, pour l'associer aux grands moments de ma vie et à mes grands bonheurs… Miky a présidé la réunion comme un roi. Fabienne nous parlait, j'étais persuadé qu'elle ne voyait que moi, et moi je ne voyais que ses lèvres bouger et je buvais ses images. N*** m'a fasciné par la simplicité et la profondeur des propos évidents qu'il commentait. Comme si la vérité sortait de sa bouche. Je n'ai pas pu m'empêcher de dire à Yog qu'il y avait quelque chose de changé en lui, que je ne l'avais jamais vu aussi beau. Et Dieu qu'il était beau ! Quant à Neox, il m'a captivé avec ses projets commerciaux, je n'ai jamais entendu des propos aussi passionnants sur nouvelles technologies et jeux d'argent.
J'étais très joyeux en rentrant chez moi, très tard. La rue Boissonade, assez banale somme toute, et que j'ai empruntée des dizaines de fois, est devenu tout d'un coup un univers surnaturel, une sorte de ville anglo-saxonne ou italienne, avec ses couvents, ses jardins, ses sculptures, ses églises, ses inscriptions ésotériques, cabalistiques, maçonniques, que sais-je encore. J'ai du mettre 20 minutes à la parcourir tout entière alors qu'elle ne fait que 200 m de long. Le temps d'une ou deux correspondances rapides par mail, je me suis endormi comme un loir. Au réveil, nu sur mon lit, j'ai été hébété par les correspondances magiques entre les images et les musiques que je constatai sur Instagram. Ce matin, en allant au bureau sous une pluie battante, j'avais encore le sourire sur mes lèvres, je ressentais tout le printemps de cette soirée magique et j'en ai conservé la fraîcheur cotonneuse tout au long de la journée.
Tout ça, pourquoi ? Parce qu'on a juste parlé de
codéine, de
morphine, de
THC ? La puissance du groupe, celle du lieu, a-t-il eu sur moi une puissance psycho active ?
Amour, yoga, drogue, produisent les mêmes effets. Une religion. Est-elle si païenne ?
The Cure - Fascination Street (Virgin Magnetic Material Remix)
à remplacer