Eau-delà a écrit joliment:
Les choses rapprochent, la poésie, l'art, l'alcool.
Je ne supporte pas la solitude d'une femme face à un verre de bière. Surtout si elle sourit. Surtout si c'est une artiste.
Elle s'est glissée gentiment hier au comptoir du Holly Holster, près de moi en cravate, demandant si le tabouret était libre. Nous étions, avec Mike et un autre nouveau, à notre rencontre mensuelle psychoheads. Vous savez, depuis un an, c'est le mardi de la première semaine pleine du mois, vers 19.00-20.00.
Magie des rencontres psychohead...
Mike et moi philosophions sur l'amitié : la folie de l'amitié, la tristesse de ses souffrances.
Allumé, le patron lançait des fléchettes et des lames dans le plancher autour de ses pieds, en dansant. Il versait directement les alcools dans la bouche de Mike, économisant ainsi de la vaisselle, sans doute. Moi ... J'en étais à ma deuxième ou troisième vodka, généreuse et polluée de Redbull. Alors! peut être je me trompe dans ma narration. Vous me pardonnez ?
Au bout de quelques moments, ça devait se produire! Elle et moi, nous avons parlé. J'ai en tête la vision des mots qui sortaient de ses lèvres peintes en rouge. Elle était tout de noir vêtu, avec de petites bottines et un pantalon. De longs cheveux noirs. Un regard d'artiste qui parlait en souriant. Rapidement, deux vies inconnues qui se croisent, déroulent successivement leurs deux intelligences, deux pratiques des produits, deux familles, deux vies professionnelles, deux idéaux…
Elle a refusé notre invitation à Mike et à moi de dîner ensemble, mais ce n'était pas grave.
A la fin, je lui ai posé une question secrète. Elle a compris, même si c'était non ! J'ai aimé ce moment de complicité… je pense que nous nous reverrons.
Mais.. J'espère qu'elle ne lira pas ces lignes !
en effet...
Ah les filles des arts plastiques… peu importe que vous soyez plus délurés que les autres. Peu importe que vous soyez plus vives et plus intelligentes. Peu importe que vous soyez si fortes de vos souffrances et de vos peines. Peu importe que l'on ressente, chaque fois que l'on vous voit, que plus qu'un autre vous êtes capables de changer le monde. Peu importe que vous preniez le cœur des femmes et des hommes comme vous prenez leur âme et que vous les arrosiez comme une fleur délicate afin de la magnifier dans le splendide jardin de votre œuvre! Peu importe, lorsqu'on a goûté à votre amitié, qu'on sache, enfin, ce qu'est d'exister ! Et peu importe qu'on comprenne que la mort n'aie plus d'importance.…
Car vous êtes dangereuses! vous êtes dangereuses pour les femmes et les hommes que vous aimez ! car après avoir été aimé, votre ami tombe, comme le toréador chute dans son arène, et que vous tournez alentour déchirant l'air et ses chairs de vos cornes acérées, et qu'allongé sur le sable, il se fait emporter par la mer en furie ivre de vos mots et de vos prophéties, perdant pied, perdant repère. Oui, vous êtes dangereuses, la mort et la vie se coïtent en vous comme le soleil et la lune. A trop vous comprendre, on souffre. Alors, vous perdre, ou vous fuir? On en crève.
Catégorie : Témoignages - 10 janvier 2018 à 23:00
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